3. Des parcours trop rigides : un frein à la diversification
Au-delà de ces constats, l'objectif de développement du plurilinguisme et de renforcement de l'enseignement des langues dans le second degré se heurte à une organisation trop rigide et cloisonnée, qui constitue un frein à l'efficacité et à l'attractivité de l'enseignement. Si des avancées ont été réalisées, dans le sens des préconisations du précédent rapport, elles ne sont encore que partielles.
a) Quelques tentatives pour rénover et renforcer l'enseignement des langues
Plusieurs réformes récentes ont répondu à l'ambition de renforcer la place et l'efficacité de l'enseignement des langues. Leur accueil et leur succès sont néanmoins mitigés, car leurs objectifs sont parfois ambigus et contradictoires.
(1) Une organisation en modules contestée
L'organisation, en 1998, de modules en LV1 et de
dédoublements de classes en LV2 et LV3, vise à permettre une
pratique plus intensive de l'oral et pallier des effectifs souvent
pléthoriques (jusqu'à 35 élèves en anglais ou
espagnol) créant des conditions de travail peu adaptées.
Toutefois, dans la mesure où elle s'est accompagnée d'une
diminution des horaires
consacrés aux langues (de 3 à 2
heures par semaine), cette disposition a été davantage
perçue comme une amputation de leur enseignement par les
professeurs de langues.
(2) Langues et interdisciplinarité : une conciliation encore difficile et limitée
Si
plusieurs dispositifs de travaux croisés ont été mis en
place (itinéraires de découverte au collège, dont l'un des
quatre domaines concerne les langues et civilisations, travaux personnels
encadrés ou projet pluridisciplinaire à caractère
professionnel au lycée), le succès de l'intégration des
langues dans ces activités pluridisciplinaires reste encore
limité.
En effet, comme le révèle le
bilan plutôt négatif
de l'intégration des langues vivantes au sein des TPE
, celles-ci ont
du mal à s'insérer dans ces activités interdisciplinaires.
Les avis des professeurs de langues sont en effet partagés sur le
principe d'instrumentalisation de la langue ainsi mis en oeuvre, et les moyens
en documentation en langue étrangère ou l'aide apportée
par les équipes éducatives aux élèves sont
insuffisants pour les inciter à effectuer une partie de leur projet en
langue étrangère...
(3) Des programmes rénovés : un nouveau souffle pour l'enseignement des langues vivantes ?
La
réforme en cours des programmes de langues vivantes au lycée,
préparée depuis 2001 par un groupe d'experts constitué
sous la présidence du Professeur Paul Brennan, vise à
renforcer la dimension orale et les contenus culturels
dans
l'enseignement des langues vivantes, comme l'y appelait le
précédent rapport. Ainsi, les nouveaux programmes de
seconde
24
(
*
)
, qui entrent
en vigueur à la rentrée 2003 ont pour première ambition de
«
développer chez les élèves leurs
compétences langagières, leur capacité à
s'approprier des contenus nouveaux et leur autonomie dans
l'apprentissage
».
Encore faudra-t-il cependant donner à ces ambitions les
moyens
adaptés
, en terme d'horaires réels et d'effectifs,
pour
créer des conditions de travail satisfaisantes.
Il
s'agit également de
renforcer effectivement une culture de
l'évaluation qui fait actuellement défaut.
* 24 Arrêté du 30 juillet 2002, JO du 10 août 2002.