c) Une logique de site à réaffirmer

Comme le relève la Cour des comptes, l'objectif de rationalisation et de mutualisation des moyens d'enseignement par la carte des langues se heurte non seulement à des difficultés matérielles de gestion des structures et des emplois du temps, mais aussi aux effets de concurrence entre des établissements qui restent attachés à leur autonomie et à la maîtrise de leur offre de formation, perçue comme le garant de leur attractivité et un outil de sélection des élèves. Ces limites réduisent l'impact réel de la politique s'appuyant sur la logique de « bassins de formation », qui sont selon la Cour « une institution trop récente pour permettre aujourd'hui une réelle complémentarité entre établissements ».

Or, afin d'enrayer la spirale du déclin des langues rares, une incitation active au regroupement et à la coopération entre les établissements d'un même bassin de formation s'impose, en vue d'assurer un maillage dense et continu de « pôles » d'enseignement pour le plus large éventail de langues au niveau de chaque bassin et de garantir des parcours complets et lisibles de l'école au supérieur, quelle que soit la filière choisie, y compris au sein des sections européennes ou bilingues. L'absence de visibilité des possibilités offertes est en effet un frein à la décision d'opter pour une langue rare.

Il serait fortement souhaitable que la carte des langues devienne dans toutes les académies l'outil central de mise en place concertée et de gestion d'une offre de langues cohérente, conciliant les objectifs de rationalisation et de diversification. D'ailleurs, la circulaire de préparation de la rentrée 2003 parie sur la carte des langues en vue de parvenir à une « organisation rigoureuse de l'offre » : « il est essentiel de mettre en place une carte académique des langues qui favorise la diversification des langues vivantes et assure la continuité des parcours entre l'école, le collège et le lycée. »

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