B. UNE AUGMENTATION DE LA PRESSION FISCALE SUR LE REVENU DES MÉNAGES
La
baisse des taux moyens d'imposition n'a souvent pas connu de prolongement dans
une réduction effective de la pression fiscale sur les ménages
appréhendée à partir des données très
agrégées de la Comptabilité nationale. De fait, le poids
des impôts sur le revenu dans le PIB s'est alourdi de 0,7 point de
PIB. La France enregistre le record de hausse en raison de la substitution de
prélèvements considérés comme des impôts sur
le revenu (CSG et CRDS) à des cotisations sociales.
Sur une longue période, entre 1970 et 2000, la part de l'impôt
sur le revenu dans le PIB a nettement augmenté
, en lien avec
l'accroissement des dépenses publiques, mais aussi en raison du
rattrapage effectué par les pays du Sud (Espagne, Italie, Grèce,
Portugal).
La forte hausse du poids de l'impôt sur le revenu en France s'explique,
quant à elle, par la substitution de la CSG-CRDS à des
cotisations sociales salariés.
Mais, sur une période plus récente (1990-2000), malgré
la volonté proclamée de réduire les taux d'imposition, on
ne peut encore constater de baisse du poids de l'impôt sur le revenu.
Le poids moyen des impôts sur le revenu des ménages en Europe a
enregistré un
léger alourdissement
estimé à
0,7 point de PIB
pour l'OCDE et s'établit à environ 10
points de PIB et 24 % des recettes fiscales.
Impôts sur le revenu des ménages en Europe
|
En % du PIB |
Variation 1990-2000 |
(1) |
|||
|
1970 |
1980 |
1990 |
2000 |
2000 |
|
Autriche |
7,2 |
9,2 |
8,5 |
9,6 |
+ 1,1 |
22,2 |
Allemagne |
8,8 |
9,8 |
9,0 |
9,6 |
+ 0,6 |
25,3 |
Belgique |
8,7 |
15,4 |
13,9 |
14,3 |
+ 0,4 |
31,1 |
Danemark |
19,6 |
22,9 |
24,8 |
25,3 |
+ 0,5 |
52,4 |
Espagne |
1,9 |
4,7 |
7,2 |
7,2 |
0 |
19,5 |
Finlande |
12,8 |
14,0 |
17,2 |
15,1 |
- 2,1 |
19,5 |
France |
3,8 |
4,7 |
4,6 |
8,3 |
+ 3,7 |
18,3 |
Grèce |
2,0 |
3,6 |
4,1 |
5,0 |
+ 0,9 |
13,1 |
Irlande |
5,5 |
10,0 |
10,7 |
9,9 |
- 0,8 |
31,5 |
Italie |
2,8 |
7,0 |
10,2 |
10,1 |
+ 0,1 |
23,9 |
Luxembourg |
6,7 |
10,9 |
9,5 |
7,6 |
- 1,9 |
18,1 |
Pays-Bas |
9,9 |
11,4 |
10,6 |
6,3 |
- 4,3 |
15,1 |
Portugal |
n.d. |
n.d. |
4,7 |
6,0 |
+ 1,3 |
17,4 |
Royaume-Uni |
11,7 |
10,4 |
10,0 |
10,8 |
+ 0,8 |
28,6 |
Suède |
19,8 |
19,5 |
20,6 |
18,8 |
- 1,8 |
35,2 |
UE 15 |
7,1 |
8,7 |
9,2 |
9,9 |
+ 0,7 |
24,1 |
(1)
En % des recettes fiscales
Source : OCDE, Statistiques des Recettes publiques, 2001
Une augmentation de la pression fiscale sur le revenu des ménages
s'est ainsi produite en dépit des mesures adoptées pour
réduire les taux marginaux d'imposition.
Ce phénomène s'explique d'abord par la caractéristique
progressive des systèmes fiscaux. Les gains réels de revenu des
ménages se sont combinés à la progressivité de
l'impôt pour en accroître le poids dans le PIB.
Compte tenu de la progression des revenus réels, la baisse des taux
marginaux n'a pas réduit le rendement de l'impôt. Mais,
l'élargissement des assiettes d'imposition et des pratiques, quelque peu
opaques, comme le défaut d'indexation intégrale des seuils sur
l'inflation, sont également à l'origine de l'augmentation de la
pression fiscale sur les ménages.
Dans ce panorama, deux pays font exception : le Luxembourg et les
Pays-Bas, où au début des années 1990 certaines
prestations sociales sont passées d'un financement par l'impôt
à un financement par des cotisations sociales.
Le poids de l'imposition du revenu a beaucoup diminué dans ce pays de
4,3 points de PIB
de
1990 à 2000
, grâce au
transfert du financement de certaines prestations sociales de l'impôt aux
cotisations sociales, substitution qui apparaît comme originale en
Europe.
Les réformes de l'imposition du revenu réalisées aux Pays-Bas
1. La
réforme de 1990 : le transfert du financement de certaines
prestations de l'impôt aux cotisations sociales
|
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L'imposition du revenu aux Pays-Bas (2001) |
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« Boîte » 1 |
« Boîte » 2 |
« Boîte » 3 |
|
Base imposable |
Revenus du travail |
Dividendes, intérêts et gains en capital provenant d'une participation substantielle |
Patrimoine net mondial |
||
Taux d'imposition |
Quatre
tranches :
|
Prélèvement à la source libératoire de 25 % |
1,2 % de l'actif net (1) |
||
(1) Imposition du rendement fictif (4 % net) du patrimoine net mondial (moyenne de la valeur du patrimoine au 1er janvier-31 déc.) à un taux de 30 % |
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La
France a d'ores et déjà
de facto
assez largement recours
à l'imposition cédulaire du revenu, notamment par le biais du
prélèvement libératoire sur les intérêts.
Source : rapport de l'OFCE |