6. Favoriser la construction de bâtiments-relais par les collectivités locales pour favoriser l'installation dans les zones souffrant d'un déficit d'installations
Bien souvent, le coût de l'installation (bâtiments, acquisition de terres agricoles) décourage les candidats à la reprise d'exploitations agricoles. Le développement de fermes-relais , soutenues par les collectivités territoriales pouvant leur offrir des facilités tant en matière d'aides directes que d'apport de terres, peut également constituer une solution.
Ainsi, lors de son déplacement dans le Jura, votre mission d'information a pu constater que le développement d'une ferme-relais à Bonnefontaine, qui a bénéficié du soutien de la communauté de communes du Plateau, a permis l'installation d'une exploitation ovine dirigée par un couple de jeunes agriculteurs. Les collectivités locales peuvent permettre le développement de bâtiments relais, dans des zones menacées par la désertification, en mettant à disposition des terrains communaux et en construisant des bâtiments, remis ensuite à l'éleveur grâce à un crédit-bail d'une durée minimale de quinze ans.
D'autres solutions existent pour faciliter et renforcer les nouvelles installations. Le but de la politique d'installation n'est évidemment pas d'installer de jeunes agriculteurs à tout prix, mais bien de faire en sorte que les exploitations soient viables et pérennes. Les collectivités locales peuvent notamment s'appuyer sur les projets des territoires. Le développement de fermes expérimentales doit être encouragé, comme votre mission d'information a pu le constater lors de sa visite de la ferme expérimentale de Jalogny en Saône-et-Loire. Ces structures permettent d'accueillir des jeunes en formation à la pré-installation et leur offrent la possibilité d'acquérir une première expérience professionnelle au contact direct de la production avec un encadrement technique et économique.
7. Mettre à profit l'enseignement agricole
La crise de vocation du métier d'éleveur transparaît tout particulièrement dans les spécialisations retenues par les jeunes dans le cadre de l'enseignement agricole. Ils privilégient largement les filières à vocation environnementale ou paysagère, ou encore celles qui débouchent sur des fonctions à caractère tertiaire comme les services aux entreprises agricoles, au détriment de l'élevage.
Réalisé à partir de données communiquées par le Ministère de l'agriculture, le tableau suivant illustre cette tendance sur la période récente.
CHOIX DE LA FILIÈRE « PRODUCTIONS ANIMALES » PAR LES ÉLÈVES EN BREVET D'ÉTUDES PROFESSIONNELLES AGRICOLES (BEPA)
Années |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Nombre d'entrées |
5 833 |
5 459 |
5 112 |
4 846 |
Source :Ministère de l'agriculture
Votre rapporteur souhaite que des actions soient conduites pour revaloriser la filière élevage dans l'enseignement agricole . Il convient, pour cela, de travailler sur l'image de ce métier , afin qu'il redevienne attrayant.
Par ailleurs, il faudrait accroître les possibilités pour les jeunes suivant ces formations de découvrir, notamment par la voie de l'apprentissage, la vie des exploitations d'élevage, ce qui permettrait par la même occasion, de mettre en relation les exploitants sans successeur avec les jeunes non issus du milieu agricole et susceptibles de reprendre leur exploitation.