3. Des perspectives néanmoins favorables
a) Une image positive
Alors que la société est de plus en plus prompte à mettre en cause les excès d'une agriculture intensive et productiviste, la mise en valeur de l'élevage ovin ne peut être que favorablement accueillie. Cette activité bénéficie, en effet, de l'image d'une production naturelle, associée à l'occupation de l'espace.
Comme l'ont fait observer MM. Arcoutel et Grosjean, respectivement Secrétaire général et Vice-Président de la Fédération nationale ovine, lors de leur audition au Sénat, l'élevage ovin est une production intrinsèquement liée à l'herbe, qui contribue à l'entretien du paysage et à la protection de l'environnement.
Le maintien de cette activité est tout à fait indispensable dans les régions à faible potentiel agronomique, et dépourvues d'alternatives sur le plan agricole.
b) Une OCM réformée
L'OCM viande ovine et caprine a été réformée en décembre 2001.
Pour l'essentiel, la réforme a remplacé la prime compensatrice ovine (PCO), dont le montant variait en fonction du prix du marché, par une prime au maintien du troupeau de brebis (PMTB) fixe, qui apparaît plus conforme aux règles de l'Organisation mondiale du Commerce.
La prime fixe permet également aux éleveurs ovins de connaître exactement le niveau d'aide qu'ils vont toucher, gagnant ainsi en visibilité.
En outre, la réforme a une dimension simplificatrice puisque la prime est désormais versée en une seule fois, à partir du 16 octobre, alors qu'elle était auparavant payée en trois fois.
Des problèmes subsistent toutefois à l'échelon national s'agissant de la répartition des droits à produire. A l'occasion de plusieurs déplacements, les membres de la mission d'information se sont vus expliquer que certains départements n'utilisaient pas le quota de primes dont ils disposent en raison des demandes relativement limitées des éleveurs, alors d'autres départements ne seraient pas en mesure de répondre aux besoins de développement de l'élevage ovin, faute de primes à distribuer.
Compte tenu du fait que les quotas de primes aux départements sont actuellement définis en fonction de références historiques, votre rapporteur estime qu'il conviendrait de faciliter les transferts de primes entre départements afin de ne pas brider la croissance de la production dans certaines régions .
c) Une conjoncture depuis peu positive
La production ovine connaît, depuis 2001, un certain redémarrage lié aux conséquences de l'épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni, principal fournisseur de la France en viande ovine. Il convient de rappeler que ce pays a perdu 1/5 de son cheptel ovin dans cette épidémie, ce qui a considérablement affecté sa capacité exportatrice.
L'augmentation des prix qui en résulte devrait inciter les éleveurs français à développer leur production.
d) Une mobilisation de la profession
Enfin, l'un des atouts de la filière ovine réside dans le volontarisme dont fait preuve la profession, représentée par la Fédération nationale ovine. A travers des initiatives variées, elle s'attache régulièrement à souligner l'intérêt de maintenir et de développer l'élevage ovin en France.
Elle a ainsi publié, en avril 2002, une charte interprofessionnelle pour la relance de la production ovine , qui privilégie trois axes pour l'avenir :
- le renforcement de la formation à l'élevage ovin dans l'enseignement agricole ;
- le développement de l'accompagnement technique, juridique et financier des éleveurs ovins ;
- la valorisation de l'agneau français.