(3) Des modèles de consommation qui restent malgré tout diversifiés
Plusieurs études récentes ont tenté de cerner le consommateur de vin d'aujourd'hui. Votre rapporteur choisit ici de restituer une analyse faite par l'ONIVINS à partir de l'enquête de consommation ONIVINS INRA 2000 . Cette étude distingue quatre groupes de consommateurs :
- les « occasionnels hédonistes et impliqués », qui consomment du vin par plaisir et par convivialité. Pour ce groupe relevant d'un milieu aisé et ouvert, le vin est un produit plutôt cher, adapté à des situations exceptionnelles ;
- les « inconditionnels », pour qui le vin accompagne nécessairement les repas. Ce produit n'est pour eux ni un produit cher, ni un facteur de sociabilité, mais un élément de base de l'alimentation. Ce groupe comporte une forte proportion d'hommes ;
- les « occasionnels peu impliqués » consomment du vin pour des raisons de convivialité. Ils sont peu concernés par le produit lui-même, souvent en concurrence avec d'autres boissons alcoolisées. Ce groupe rassemble des consommateurs jeunes et une forte proportion de femmes ;
- les « occasionnels par tradition » sont des consommateurs qui ont reçu une culture du vin, mais qui n'en consomment plus qu'en certaines occasions.
Cette typologie plaide, selon l'ONIVINS, pour des stratégies de marketing différenciées . Ainsi, les occasionnels impliqués pourraient augmenter leur consommation si l'on s'intéressait plus à eux.
(4) Des perspectives incertaines
Les consommateurs réguliers, qui ne représentent plus que 37 % des consommateurs et 24 % de la population de plus de 14 ans, réalisent encore 73 % de la consommation de vins tranquilles. En effet, la consommation moyenne des réguliers est estimée à 190 litres par an contre 36 litres par an pour celle des occasionnels. Cinq consommateurs occasionnels sont donc nécessaires pour remplacer un consommateur régulier .
Si la progression de la proportion de consommateurs occasionnels se poursuit, ce qui est probable compte tenu des effets liés au renouvellement des générations, la consommation globale va encore diminuer. Si tous les consommateurs devenaient occasionnels, il ne se boirait plus que 12 millions d'hectolitres de vin, contre 30 millions d'hectolitres actuellement .
A l'horizon 2010, l'ONIVINS estime que la baisse devrait se situer entre 13,3 % et 18,1 %, la question essentielle étant de savoir si les jeunes consommateurs occasionnels resteront des occasionnels toute leur vie.