2. Mettre en place un dispositif de surveillance innovant
Face à ces dysfonctionnements révélés par un phénomène dont l'ampleur reste exceptionnelle, il faut expérimenter au niveau du bassin de la Somme un dispositif qui regroupe l'ensemble des informations disponibles. Sans créer de nouvelles structures, celui-ci pourrait être placé sous la tutelle de la DIREN et de l'Agence de l'eau.
Comme le soulignait devant la commission le professeur Henri Maillot, coordonnateur départemental des hydrogéologues agréés dans la Somme, « il est possible d'améliorer la prévision en temps réel des causes des inondations en réalisant un modèle hydrodynamique, hydrologique et météorologique, utilisable aisément ».
Il suggérait ainsi qu'un cahier des charges précis soit rédigé par l'Agence de l'eau en lien avec la DIREN. Il recommandait en outre que la procédure d'appel d'offres permette l'attribution au mieux-disant, en se fondant sur la compétence technique et scientifique des bureaux d'études.
Au-delà de ce travail de modélisation, qu'il est techniquement possible de mettre en place, il convient d'améliorer le circuit d'information des autorités responsables, en élaborant des prévisions hebdomadaires et en accélérant la transmission des informations.
Proposition n° 8 : Mettre en place un modèle numérique de prévision dans la Somme intégrant les données météorologiques, hydrologiques et hydrogéologiques. |
Votre commission se félicite de la mise en place, dès cet automne, sur la base des recommandations du rapport de M. Claude Lefrou, d'un modèle numérique de prévision des hautes eaux. Lors de la réunion d'information tenue par le préfet de la région Picardie, préfet de la Somme, il a été annoncé que la version élaborée du modèle serait opérationnelle fin 2002, mais qu'une première version sommaire pourrait fonctionner fin 2001. La coordination de ce modèle est confiée à la DIREN et la maîtrise d'ouvrage au BRGM.
Ce modèle, à partir de données relatives à la pluviométrie constatée, aux débits des cours d'eau, aux niveaux des nappes, ainsi qu'aux prévisions météorologiques devra fournir des informations sur les débits des cours d'eau et les hauteurs des nappes phréatiques. Ces dernières seront transmises par la préfecture aux collectivités territoriales concernées.
M. Denis Harlé, directeur adjoint de la DDE, lors de son audition devant une délégation de la commission, a souhaité que ce modèle numérique fonctionne par sous-bassin, rappelant que les crues de 1994-1995 n'avaient pas été identiques sur l'ensemble du bassin de la Somme.