B. DES INCERTITUDES NON NEGLIGEABLES

Ces perspectives de croissance sont soumises à des facteurs d'incertitude non négligeables.

1. Le prix du pétrole

Tout d'abord, le prix du pétrole pourrait être plus élevé que prévu 1 ( * ) .

Selon une variante réalisée par l'OFCE avec le modèle multinational MIMOSA, une hausse de 12 dollars du prix du baril de Brent (analogue à celle observée entre 1999 et septembre 2000) induirait dans les pays de l'OCDE, à l'horizon d'un an, une baisse de la croissance de 0,9 point et une hausse de l'inflation de 0,9 point. De même, si le prix du baril de Brent se maintenait autour de 30 dollars, au lieu de l'hypothèse de 25 dollars retenue par l'OFCE, la croissance dans l'OCDE serait réduite de 0,5 point, et l'inflation augmentée de 0,5 point.

Cet impact est deux fois supérieur à celui prévu par l'OCDE . Ainsi, selon l'OCDE, si le prix moyen du baril de pétrole en 2001 était de 33 dollars au lieu des 23 retenus comme hypothèse dans ses prévisions de juin 2000, à politique monétaire inchangée, la croissance dans l'OCDE serait réduite de 0,4 point et l'inflation accrue de 0,5 point.

2. Les marchés financiers

Ensuite, comme votre Rapporteur le rappelle depuis plusieurs années, on peut s'inquiéter des risques de rupture brutale sur les marchés financiers.

Les projections présentées dans ce rapport se conforment au scénario selon lequel l'économie américaine retournerait progressivement à son taux de croissance potentielle (scénario dit « d'atterrissage en douceur »). Bien que ce scénario soit parfaitement plausible , il convient cependant de souligner que les prévisionnistes ont généralement des difficultés à anticiper les retournements de conjoncture, et sous-estiment donc parfois les inflexions de l'activité.

Il peut donc sembler approprié d'étudier un autre scénario , où le retour de l'économie américaine à son taux de croissance potentielle se ferait de manière plus brutale (scénario dit d' « atterrissage en catastrophe »).

Dans son rapport de l'année dernière, votre Rapporteur soulignait d'ailleurs déjà l'impact négatif qu'un krach boursier aux Etats-Unis était susceptible d'avoir sur l'économie mondiale. Il se fondait pour cela sur une simulation commandée par votre Délégation au Centre d'observation économique (COE) de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.

Une récente simulation du FMI 2 ( * ) , qui suppose en outre que le krach boursier s'accompagnerait d'une dépréciation du dollar, confirme l'ampleur de ce risque. Ainsi, selon le FMI, une chute brutale de 20 % de la Bourse américaine et de 10 % du dollar par rapport à l'euro réduirait la croissance en l'an 2001 de 1,9 point dans le cas des Etats-Unis et de 1,3 point dans celui de la zone euro.

Les principaux résultats de cette simulation sont indiqués dans le tableau ci-après.

Impact d'une chute de 20 % de la Bourse américaine et d'une dépréciation de 10 % du dollar, selon le FMI

2001

2004

Etats-Unis

- 1,9

- 0,4

Zone euro

- 1,3

- 0,5

Source : FMI. Le tableau se lit comme suit : en 2004, le PIB est inférieur aux Etats-Unis de 0,4 point à ce qu'il serait en l'absence de krach boursier.

* 1 Les mécanismes par lesquels le prix du pétrole influe sur l'économie sont décrits p. 42.

* 2 Cf. World Economic Outlook , septembre 2000.

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