PLAN DU RAPPORT
Le premier chapitre du rapport a trait à l'environnement international de la France à moyen terme. La croissance mondiale sera-t-elle rapide, malgré les incertitudes que font peser sur elle le prix du pétrole et les marchés financiers ? Quels seront les effets pour l'Europe de la " nouvelle économie ", et quelles sont les causes et les conséquences de la dépréciation de l'euro ?
Le second chapitre et l'annexe , basés sur une projection de l'OFCE commandée par votre Délégation, présentent des perspectives macroéconomiques à moyen terme pour l'économie française. La croissance française sera-t-elle rapide, malgré l'augmentation du prix du pétrole ? Faut-il s'attendre à un retour de l'inflation ?
Enfin, le troisième chapitre montre les tendances des finances publiques . Le programme pluriannuel de finances publiques pourra-t-il être respecté ? Quelles seront les conséquences du plan gouvernemental de baisse d'impôts ?
En favorisant ainsi la diffusion de travaux dont le degré de technicité ne facilite guère l'utilisation, votre Délégation souhaite contribuer à la compréhension des mécanismes économiques et mettre en lumière les enjeux de politique économique pour le moyen terme.
CHAPITRE I
L'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
À MOYEN TERME
Les résultats d'un exercice de projection réalisé à l'aide d'un modèle macroéconomique national sont étroitement liés aux hypothèses relatives aux taux de change, aux taux d'intérêt et à la croissance des économies partenaires.
La première partie est consacrée à l'analyse des prévisions de croissance mondiale à court et moyen terme. Elle s'efforce de mettre en évidence l'opposition entre les opportunités de croissance et les risques que fait peser sur cette dernière l'éventualité d'un prix du pétrole durablement élevé ou d'une crise financière.
La seconde partie s'interroge sur les deux enjeux essentiels pour l'économie européenne que sont la « nouvelle économie » et l'évolution du taux de change de l'euro. L'Europe peut-elle accélérer sa croissance grâce aux technologies de l'information et de la communication ? Quelles sont les causes et les conséquences de la dépréciation de l'euro ?
I. L'ÉCONOMIE MONDIALE : DES PREVISIONS OPTIMISTES MAIS DES INCERTITUDES NON NEGLIGEABLES
A. DES PRÉVISIONS OPTIMISTES
• La croissance mondiale en l'an 2000 aura été encore supérieure à celle de 1999, atteignant son niveau le plus élevé depuis 1988.
Ainsi, le Fonds Monétaire International a révisé à la hausse entre avril et septembre 2000 ses prévisions de croissance de l'économie mondiale pour l'année 2000, portées de + 4,2 % à + 4,7 %.
• Selon la plupart des prévisions, la croissance mondiale diminuerait en l'an 2001 (passant selon le FMI à 3,75 % ) mais demeurerait supérieure à sa tendance de longue période (3,5 % environ).
Ce ralentissement proviendrait d'un double phénomène .
- Tout d'abord, le ralentissement de l'économie américaine, annoncé depuis plusieurs années, se matérialiserait en l'an 2001, avec une progression du PIB de l'ordre de 2 ou 3 % (après une croissance de 5 % en 2000). Ce ralentissement proviendrait notamment d'un ralentissement de la consommation des ménages, qui entraînerait à son tour un ralentissement des investissements productifs.
- Ensuite, l'augmentation du prix du pétrole aurait un impact négatif sur la croissance mondiale.
La sensibilité de cette dernière aux fluctuations du prix du pétrole est en effet importante, comme le montre le graphique ci-après, relatif aux pays de l'OCDE.
Source : OCDE.
Selon le FMI, si en l'an 2001 le prix moyen du baril de Brent (pétrole de la Mer du Nord) était de 28 dollars au lieu de 23 dollars, la croissance serait réduite de 0,2 point dans les pays développés et de 0,4 point en Asie (l'impact global dans les autres régions du monde étant faible, du fait de la présence à la fois de pays producteurs et de pays importateurs).
Le caractère somme toute modéré de cet impact s'explique par plusieurs différences importantes par rapport aux chocs pétroliers des années 1970.
Tout d'abord, si le prix du baril de Brent, exprimé en dollars courants, est aujourd'hui analogue à celui atteint entre 1981 et 1986 (30 dollars en moyenne), exprimé en termes réels , aux Etats-Unis et dans la zone euro il est environ 2 fois inférieur.
Ensuite, les économies de l'OCDE sont moins dépendantes vis-à-vis du pétrole (grâce à des économies d'énergie, à l'utilisation croissante d'autres sources d'énergie et au développement du secteur des services) et connaissent une faible inflation.
• Au-delà de l'année 2001 , la plupart des scénarios sont construits sur l'hypothèse d'un retour de la croissance mondiale vers sa tendance de longue période , soit 3,5 % environ.
Telle est en particulier l'hypothèse retenue par l'OFCE pour la projection à moyen terme de l'économie française que lui a commandée votre Délégation, et qui est présentée dans ce rapport.
Votre Rapporteur ne s'attardera pas sur les analyses par pays ou par zone géographique qui sous-tendent ces prévisions : celles-ci sont développées dans l'annexe (page 72).