N°
270
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 15 mars 2000
RAPPORT
FAIT
au
nom de la commission des Lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du Règlement et d'administration
générale (1) sur :
- le projet de loi
organisant une
consultation de la population
de Mayotte
,
- la proposition de loi de MM. Marcel HENRY, Philippe ARNAUD, Denis
BADRÉ, René BALLAYER, Michel BÉCOT, Mme Annick
BOCANDÉ, MM. André BOHL, Marcel DENEUX, Rodolphe
DÉSIRÉ, André DILIGENT, André DULAIT, Jean FAURE,
Serge FRANCHIS, Yves FRÉVILLE, Rémi HERMENT, Claude HURIET,
Jean-Jacques HYEST, Alain LAMBERT, Jean-Louis LORRAIN, Kléber
MALÉCOT, André MAMAN, Louis MERCIER, Louis MOINARD, René
MONORY, Philippe NOGRIX, Jean-Marie POIRIER, Victor REUX et Michel SOUPLET,
tendant à modifier certaines dispositions de l'article 2 de la loi
n° 79-1113 du 22 décembre 1979 relative à
Mayotte
afin de prévoir la consultation de la population
de cette collectivité territoriale sur le choix de son statut
définitif dans la République,
Par M.
José BALARELLO,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jacques Larché, président ; René-Georges Laurin, Mme Dinah Derycke, MM. Pierre Fauchon, Charles Jolibois, Georges Othily, Michel Duffour, vice-présidents ; Patrice Gélard, Jean-Pierre Schosteck, Jacques Mahéas, Jean-Jacques Hyest, secrétaires ; Nicolas About, Guy Allouche, Jean-Paul Amoudry, Robert Badinter, José Balarello, Jean-Pierre Bel, Christian Bonnet, Robert Bret, Guy-Pierre Cabanel, Charles Ceccaldi-Raynaud, Marcel Charmant, Raymond Courrière, Jean-Patrick Courtois, Luc Dejoie, Jean-Paul Delevoye, Gérard Deriot, Gaston Flosse, Yves Fréville, René Garrec, Paul Girod, Daniel Hoeffel, Jean-François Humbert, Pierre Jarlier, Lucien Lanier, Simon Loueckhote, François Marc, Bernard Murat, Jacques Peyrat, Jean-Claude Peyronnet, Henri de Richemont, Simon Sutour, Alex Türk, Maurice Ulrich
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les numéros
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LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION
Réunie le mercredi 15 mars 2000 sous la
présidence de M. Jacques Larché, président, la
commission des Lois du Sénat a examiné, sur le rapport de
M. José Balarello, le projet de loi organisant une
consultation de la population de Mayotte.
Le rapporteur a expliqué que ce projet de loi tendait à organiser
une consultation de la population de Mayotte sur la base d'un document
d'orientation baptisé "
accord sur l'avenir de
Mayotte
" signé par le secrétaire d'Etat à
l'outre-mer, le président du conseil général et les
représentants de trois des principales formations politiques
présentes à Mayotte -mais non par les deux parlementaires
représentant la collectivité territoriale-. Celui-ci
prévoit, pour les dix prochaines années, la mise en place d'un
statut de "
collectivité départementale
"
destiné à permettre un rapprochement progressif avec le droit
commun.
Après avoir rappelé la mission d'information sur place
effectuée au début du mois de janvier dernier, sous sa
présidence, par MM. Luc Dejoie, Michel Duffour,
Jean-Jacques Hyest, Georges Othily et Simon Sutour,
M. José Balarello, rapporteur, a dressé un rapide
tableau des spécificités de la situation actuelle de Mayotte,
seule île de l'archipel des Comores à avoir souhaité rester
française. Il a souligné que cette collectivité
territoriale sui generis était dotée d'un statut particulier
défini par une loi du 24 décembre 1976 s'inspirant de
l'organisation départementale antérieure aux lois de
décentralisation, les lois métropolitaines ne s'y appliquant
toutefois que sur mention expresse, que son régime juridique
était notamment marqué par les particularismes d'un statut civil
de droit local régi par le droit coranique, et que sa situation
économique et sociale était caractérisée par un
important retard de développement.
M. José Balarello, rapporteur, a approuvé le principe
de l'organisation d'une consultation de la population mahoraise sur une
réforme statutaire, prévue dès 1976 mais trop longtemps
reportée. Il a en effet estimé nécessaire de doter Mayotte
d'un statut " sur mesure " et de conforter son ancrage au sein de la
République, tout en regrettant le clivage apparu au sein des élus
mahorais au sujet de l'accord sur l'avenir de Mayotte, nonobstant leur
volonté unanime de parvenir à un rapprochement progressif avec le
statut de droit commun du département.
- Suivant les propositions de son rapporteur, la commission a
complété, à l'
article 3
, la question qui sera
posée aux électeurs mahorais afin de préciser les
perspectives d'évolution statutaire envisagées pour 2010 en
apportant une garantie que cette évolution statutaire se fera en tout
état de cause
" dans le cadre de la République et de
l'article 72 de la Constitution "
, aux termes duquel :
"
Les collectivités territoriales sont les communes, les
départements, les territoires d'outre-mer. Tout autre
collectivité territoriale est créée par la loi
".
- Elle a en outre complété
l'article 1
er
du projet de loi afin de préciser
qu'un projet de loi prenant en compte les résultats de la consultation
sera déposé au Parlement avant le
31 décembre 2000.
- Par ailleurs, s'agissant des modalités de l'organisation de la
consultation, elle a précisé, à l'
article 4,
que comme pour les autres élections à Mayotte, les bulletins
seront imprimés sur du papier de couleur.
- A l'
article 6
, elle a précisé les pouvoirs
d'investigation, de contrôle et de vérification, sur pièces
et sur place, des membres de la commission de contrôle de la consultation.
- Enfin, à l'
article 7
, elle a prévu
l'application à la consultation de la loi du 19 juillet 1977
relative aux sondages.
Sous réserve de ces amendements, la commission vous propose d'adopter ce
projet de loi.