CHAPITRE PREMIER

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES MOYENS

1. Évolution d'ensemble

Les crédits demandés pour 2000, inscrits à hauteur de 156,320 millions de francs, sont en hausse de 19,46 % par rapport aux crédits votés pour 1999, qui s'élevaient à 130,851 millions de francs.

Cette nette augmentation intervient après plusieurs années de diminutions importantes des moyens du SGDN. Elles correspondaient, pour la plupart, à la réduction de son format, consécutive à la réforme entreprise en 1995. Si celle-ci connaît son aboutissement cette année, le nouveau Secrétaire général nommé en 1998, s'appuyant sur un SGDN restructuré et recentré sur ses missions et attributions, s'est attaché à définir et obtenir les moyens de les assurer en s'adaptant en permanence aux évolutions technologiques, stratégiques, diplomatiques et économiques qui interviennent dans son domaine de compétence.

Les dépenses ordinaires progressent de 10,63 % avec 123,32 millions de francs en 2000, à comparer avec les 111,47 millions de francs de dotation en 1999. Les mesures nouvelles concernent la création de 7 postes budgétaires et la remise à niveau des moyens de fonctionnement de plusieurs services.

Pour les dépenses en capital , l'année 2000 marque une inflexion importante avec 33 millions de francs de crédits de paiement contre les 19,4 millions de francs atteints en 1999 (+70,3%), après la baisse constante depuis 1995 où les crédits atteignaient 68,8 millions de francs. Le seuil critique atteint par ces moyens avait d'ailleurs fini par susciter des interrogations sur l'utilité de leur maintien, notamment à destination du programme civil de défense (PCD) qui est désormais relancé. En autorisations de programme , la dotation s'élève à 50 millions de francs (21 millions de francs en 1999), soit une hausse de 138 %, et retrouve également un niveau important (68,7 millions de francs en 1995), le PCD étant le principal bénéficiaire de ces mesures nouvelles.

Le tableau ci-après présente, classés par titre, les crédits demandés pour le SGDN pour 2000, en indiquant leur évolution depuis 1998 et par rapport au budget voté pour 1999.

Il convient cependant de relever que ce budget vient de subir une annulation de crédits de 5,764 millions de francs en crédits de paiement et de 1,6 million de francs en autorisations de programme par arrêté du 24 novembre 1999.

2. Les dépenses ordinaires augmentent

a) L'augmentation des crédits de fonctionnement

Le champ d'action du SGDN ne recouvrant pas de dépenses d'intervention (titre IV), les 123,32 millions de francs de dépenses ordinaires sont inscrits sur le titre III qui recouvre les moyens des services .

Les crédits de rémunérations et charges sociales évoluent de 58,25 millions de francs à 65,76 millions de francs, soit une augmentation de 12,55 % . Ils permettront l'embauche d'ingénieurs et de techniciens supérieurs principalement affectés à la création d'une cellule de surveillance et d'alerte, chargée de lutter contre les intrusions et attaques informatiques. Les moyens du service central de sécurité des systèmes d'information (SCSSI) et les directions en charge du contrôle des exportations et du PCD s'en trouveront également renforcés.

Quant aux moyens destinés au matériel et fonctionnement des services, ils augmentent de 53,04 millions à 57,56 millions de francs, soit une hausse de 8,51 % . Hormis la mise à niveau en matériel, notamment informatique, des services précités, cette hausse concernera surtout, pour 3,4 millions de francs, la contribution au réseau nato-wide de l'OTAN, dont le coût d'abonnement était auparavant prélevé sur les investissements. Le niveau des crédits reconduits devrait permettre au SGDN d'entretenir ses locaux et de maintenir son parc bureautique et informatique au niveau nécessaire à l'accomplissement de sa mission.

Après la période d'intégration du SCSSI dans le budget du SGDN ses moyens sont désormais parfaitement identifiés. Le tableau suivant récapitule l'évolution respective des crédits du SGDN et du SCSSI.

b) L'évolution des effectifs

Le recentrage des activités du SGDN s'est accompagné d'une importante réduction des emplois budgétaires dont le nombre est passé de 503 en 1996 à 218 en 1998 .

En 1997, le transfert des effectifs assurant le fonctionnement du Centre de transmission gouvernemental (CTG) au ministère de la défense s'est soldé par la disparition de 180 emplois (163 militaires et 17 civils).

En outre, 133 suppression nettes d'emplois seront intervenues au 31 décembre 1999 (date du terme de la réforme) : 34 titulaires, 59 contractuels et 40 appelés du service national.

En 1999 , dernière année de l'application de la réforme, 20 emplois d'appelés sont supprimés, ainsi que 8 postes de contractuels. Toutefois, le transfert du SCSSI aura renforcé l'effectif budgétaire du SGDN de 44 emplois civils, dont 28 contractuels, pour le porter à 234 emplois .

En 2000 , après la création de 7 postes budgétaires (2 titulaires et 5 contractuels), l'effectif du SGDN atteindra 241 emplois . Cependant, il convient de rappeler que si les effectifs du CTG (180 personnes) sont rattachés au ministère de la défense, celui-ci reste placé sous l'autorité d'emploi du SGDN. Enfin, il faut également souligner que l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN) disposera en 1999 d'un effectif de 74 mises à dispositions et de 8 emplois budgétaires, inscrits au budget des Services généraux du Premier ministre.

Le tableau ci-après présente l'évolution des effectifs budgétaires :

3. La relance de l'investissement et du programme civil de défense (PCD)

La totalité des postes de dépenses en capital bénéficie de mesures nouvelles en 2000. Les crédits du Centre de transmissions gouvernemental (CTG), avec 8 milliards de francs, augmentent de 48,75 % en crédits de paiement et, avec 10 milliards de francs, de 25 % en autorisations de programme. Cette dotation permettra la poursuite de l'amélioration de ses équipements.

Le SCSSI bénéficiera d'une hausse , avec les mêmes attributions de crédits pour 2000 que le CTG, de 33,3 % des crédits de paiement et d'un doublement de ses autorisations de programme. Cette augmentation accompagnera la montée en puissance de ce service, en particulier la constitution de la cellule de surveillance et d'alerte proposée par le SGDN.

Mais, le principal bénéficiaire de l'importante inflexion des crédits d'investissement est le PCD. Il voit, avec 17 millions de francs, ses crédits de paiement progresser de 112,5 % et, avec 30 millions de francs, ses autorisations de programmes presque quadrupler. Cette évolution est d'autant plus remarquable qu'entre 1990 et 1999, ces crédits avaient subi une réduction significative de 91 millions de francs à 8 millions de francs. Cette phase de diminution a été accompagnée d'une décision de gestion directe par le SGDN, en 1997, mettant ainsi fin au saupoudrage en direction d'autres ministères et assurant une meilleure sélectivité des opérations financées par le PCD. Toutefois, le niveau des crédits était devenu insuffisant au point qu'en 1999 le coût du développement de la valorisation du réseau de transmission gouvernemental chiffré, Rimbaud, et un complément de la contribution au réseau Nato-wide ont dû être financés sur des crédits non encore consommés. Pourtant, ces opérations relevaient de programmes demandés par le Premier ministre.

Les dotations du PCD recouvrent deux domaines d'intervention :

- la protection des populations ;

- la continuité de l'action gouvernementale et la sécurité générale.

Si une faible part de la contribution au réseau de l'OTAN est maintenue dans l'enveloppe du titre V, l'année 2000 marquera surtout une étape importante pour le renforcement de la sécurité des transmissions gouvernementales : restructuration du centre de sécurité " Ranch Rimbaud ", maintien en condition opérationnelle par l'acquisition du banc de test IEM et mise en oeuvre du programme de messagerie gouvernementale MAGDA. Ces deux dernières opérations ont dû être reportées en 1999.

Le programme d'équipement relatif à la lutte antiterroriste, nucléaire, biologique et chimique (NBC) est également relancé pour la protection des personnels et la décontamination des victimes.

De par sa technicité, il ne peut être conduit que dans un cadre interministériel impliquant sept ministères. Il nécessite une étroite coordination tant dans les spécifications de matériels que dans le calendrier des acquisitions. Si cette relance vise à retrouver, dans un cadre interministériel, un niveau de protection adapté à la menace actuelle, elle a également vocation à susciter un effort des ministères.

L'évolution des opérations finances en 1998 et 1999 et des prévisions pour 2000 est détaillée dans le tableau ci-dessous :

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page