ARTICLE RATTACHÉ :
ARTICLE 70 QUATER NOUVEAU
Rapport
sur l'institution d'un Fonds de péréquation des recettes fiscales
engendrées par la plate-forme aéroportuaire
d'Orly
Commentaire : le présent article propose de
demander
au gouvernement de déposer un rapport sur l'institution d'un Fonds de
péréquation des recettes fiscales engendrées par
l'aéroport d'Orly visant notamment à accorder des compensations
financières aux communes voisines.
La commission des finances ne s'est pas opposée à cet article.
Décision de la commission : votre commission vous propose
d'adopter cet article.
EXAMENS EN COMMISSION
Au
cours d'une première séance tenue le
mercredi 3 novembre
sous la présidence de M. Roland du
Luart, vice-président, puis de M. Alain Lambert, président, la
commission a procédé à l'examen du rapport de M. Yvon
Collin, rapporteur spécial sur les crédits consacrés, dans
le projet de loi de finances pour 2000, au budget annexe de l'aviation civile.
M. Yvon Collin, rapporteur spécial, a indiqué que les
crédits du budget annexe de l'aviation civile (BAAC) atteindraient
8.717,7 millions de francs, marquant une quasi-stabilisation par rapport
à 1999 et que l'une des particularités du BAAC était
d'être financé, pour une partie importante, par des redevances de
navigation aérienne, mais aussi par l'affectation
d'éléments de fiscalité et par l'emprunt, et de moins en
moins par des subventions du budget général.
Il a alors observé que si le projet de BAAC pour 2000 faisait
apparaître une certaine maîtrise des dépenses, en contraste
avec des progressions annuelles de l'ordre de 5 % habituellement, cette
maîtrise était pour une grande part apparente et s'expliquait pour
beaucoup par une modification de la structure du budget annexe.
Il a précisé que le transfert réalisé, l'an
dernier, d'un certain nombre des dépenses traditionnellement
assurées par le BAAC à un compte d'affectation spéciale
nouvellement créé, conformément aux recommandations
traditionnelles de la commission des finances du Sénat, le fonds
d'intervention pour les aéroports et le transport aérien (FIATA),
se poursuivait et s'amplifiait cette année.
Il a ajouté qu'un autre transfert de charges impliquait les
aéroports eux-mêmes, l'instauration de la taxe d'aéroport,
dont les modalités restent critiquables, allégeant les besoins du
budget annexe de 79 millions de francs.
Il a alors expliqué que l'augmentation des crédits du BAAC, de 3
% hors événements exceptionnels, était principalement due
au dynamisme des crédits de rémunération des personnels,
dont l'augmentation, de 3,9 % cette année, est une constante du budget
annexe.
Evoquant les dépenses en capital, il a estimé que leur
réduction, de 2,1 %, était également apparente puisqu'elle
venait du transfert au FIATA de charges d'équipement auparavant
supportées par le BAAC et de la terminaison d'une opération
immobilière exceptionnelle concernant le siège de la DGAC. Il a
souligné la dérive des charges liées au remboursement de
la dette du BAAC et leur progression de 21,4 %, après 33,8 % l'an
dernier, estimant que cette situation correspondait à la
dégradation passée de la situation financière du BAAC.
Il a rappelé que cette situation très préoccupante avait
pu, l'an dernier, être contrebalancée par la baisse des
investissements, mais que, comme il l'avait indiqué, cet
équilibre n'avait pu être préservé, étant
donné l'ampleur des programmes dans ce domaine.
Le rapporteur spécial s'est alors inquiété de la
permanence des problèmes de financement que doit affronter le BAAC.
Soulignant la fragilité du financement par redevances qui avait conduit
les différents gouvernements à présenter plusieurs projets
de validations législatives, il a indiqué combien les
réserves formulées par la commission des finances, saisie pour
avis, sur la dernière validation présentée l'année
dernière, apparaissaient rétrospectivement justifiées.
Rappelant que la commission n'avait accepté qu'avec beaucoup de
réticence de donner son accord à cette validation, et qu'elle
s'était refusée à souscrire à une extension du
dispositif proposé au Sénat avec l'assentiment du Gouvernement,
il a jugé que cette attitude était totalement
légitimée par un fait nouveau important, au terme duquel le
Président de la section du Rapport et des Etudes du Conseil d'Etat avait
pu estimer la loi de validation en cause incompatible avec les stipulations de
l'article 6-1 de la Convention européenne des droits de l'homme et des
libertés fondamentales. Estimant qu'il fallait attendre la jurisprudence
des tribunaux administratifs pour apprécier les conséquences de
cette décision, il a indiqué qu'elle portait une sérieuse
menace sur les finances du BAAC, que le projet de budget pour 2000 ne prenait
toutefois pas en compte.
M. Yvon Collin, rapporteur spécial, s'est en revanche
félicité que le transfert de certaines charges du BAAC au FIATA
apporte une certaine sécurité juridique au budget annexe en
prévenant l'imputation de charges régaliennes dans l'assiette des
redevances et en desserrant la contrainte issue de la décision du
Conseil Constitutionnel sur la loi de finances pour 1998, par laquelle celui-ci
avait rappelé que le niveau des taxes affectées au budget annexe
de l'aviation civile ne devait pas dépasser une certaine limite. Il a
rappelé qu'au terme de cette jurisprudence, les responsables du BAAC
avaient été contraints, faute de pouvoir financer des charges
régaliennes en expansion à travers les redevances, à
recourir de plus en plus à l'emprunt et que le transfert d'une partie
des charges du BAAC au FIATA ou aux aéroports permettait maintenant de
recourir à un financement par l'impôt, que le budget annexe
n'autorisait pas.
Mais il s'est demandé si cette nouveauté serait de nature
à purger entièrement les redevances de leurs vices cachés
et a exprimé sa crainte, qu'à l'avenir, continue à se
poser le problème de la conformité des redevances de navigation
aérienne aux principes de droit qui en régissent l'usage.
Il a également regretté que les modalités du financement
public des infrastructures du transport aérien soient devenues si
complexes que leur opacité, déjà grande, s'en soit
trouvé accrue.
Il a tout particulièrement critiqué les modalités de la
taxe d'aéroport.
Puis, il a estimé que l'opacité pouvait être source d'abus,
d'autant plus inquiétants que la fiscalité prélevée
sur le transport aérien avait déjà augmenté de 47 %
en trois ans entre 1995 et 1998. A ce propos, il a souligné que cette
année, le transfert du BAAC, vers le FIATA et les aéroports, de
charges importantes (256 millions de francs) aurait dû être
l'occasion d'une réduction à due concurrence de la
fiscalité affectée au budget annexe et a regretté qu'il
n'en soit rien puisque le produit de la taxe d'aviation civile ne diminuait que
de 21,1 millions de francs.
Au cours d'une autre séance tenue le jeudi 18 novembre
1999
, sous la présidence de M. Alain Lambert, président,
la commission a décidé de proposer au Sénat de
rejeter
les crédits du ministère de l'équipement, des transports
et du logement et le budget annexe de l'aviation civile.
Réunie le jeudi 18 novembre 1999 sous la présidence de M.
Alain Lambert, président, la commission des finances a examiné
les crédits consacrés aux transports aériens et
météorologie et le budget annexe de l'aviation civile. Lors de sa
réunion, la commission a décidé de proposer au
Sénat le rejet des crédits du ministère de
l'équipement, des transports et du logement inscrits dans le projet de
loi de finances pour 2000 et le budget annexe de l'aviation civile.