ANNEXE N° 1 :
LA PONCTUALITÉ DU TRANSPORT
AÉRIEN
La
ponctualité globale du transport aérien en France, comme en
Europe, s'est fortement dégradée en 1998 par rapport à
1997, ainsi qu'au cours du premier semestre 1999 par rapport au premier
semestre 1998.
Le comité des usagers du transport aérien (COMUTA), publie
périodiquement un baromètre des retards.
Les indicateurs publiés dénombrent plus de soixante dix causes de
retard : il s'agit des retards globaux dits toutes causes confondus (TCC).
Les retards peuvent être liées à l'appareil, au traitement
des passagers, à la météorologie, aux infrastructures au
sol (problèmes aéroportuaires) et au contrôle
aérien. Le retard TCC constitue la différence entre l'heure de
départ prévue (heure annoncée au passager sur son billet)
et l'heure de départ réelle (heure à laquelle l'avion
quitte son poste de stationnement).
Les chiffres sont sans appel.
1. Retards toutes causes confondues (TCC)
Le
retard moyen par vol réalisé au départ des principaux
aérodromes français est passé de 15,2 minutes en 1997
à 16,2 minutes en 1998 et de 15,5 minutes au cours du premier semestre
1998 à 19,8 minutes au cours du premier semestre 1999.
En moyenne, 32,8 % des vols ont été retardés de plus de 15
minutes en 1998 contre 30,1 % en 1997 et 40,3 % au cours du premier semestre
1999 contre 32,2 % au cours du premier semestre 1998.
2. Retard dû au seul contrôle aérien (ATC)
Concernant les retards engendrés par le système
de
contrôle aérien, qui constitue l'une des causes prises en compte
dans le retard TCC, les statistiques disponibles obéissent à un
mode de calcul différent de celui du retard TCC : le retard ATC
constitue la différence entre le créneau de décollage
attribué par le système de contrôle aérien et
l'heure de décollage demandée par la compagnie. Il ne correspond
pas à un constat factuel puisque le départ réel peut
encore être retardé.
- Le retard moyen par vol réalisé au départ des
principaux aérodromes français est passé de 3,6 minutes en
1997 à 3,8 minutes en 1998 et de 3,5 minutes au cours du premier
semestre 1998 à 7,4 minutes au cours du premier semestre 1999.
- En moyenne, 10,1 % des vols ont été retardés de plus de
15 minutes en 1998 contre 9,4 % en 1997 et 18 % au cours du premier
semestre 1999 contre 10 % au cours du premier semestre 1998.
Les causes des retards imputes au contrôle aérien relevant
d'origine multiple. Les plus significatives sont sans doute :
Une progression exceptionnelle du trafic aérien
: en 1998,
le trafic aérien a crû de 7,3 % par rapport à 1997,
augmentation sans équivalent depuis les dix dernières
années. A titre d'illustration :
- la pointe absolue de 1997, soit 6.981 vols en un jour, a été
dépassée 24 fois en 1998 ;
- la pointe de trafic en 1998 s'établit, quant à elle, à
7.559 vols en un jour, soit une hausse de 8,9 % par rapport à la pointe
de 1997 et 15,6 % par rapport à celle de 1996 (6.575 vols) qui a
été dépassée pendant 88 jours en 1998 ;
- au cours du premier semestre 1999, le trafic a continué sa progression
avec une croissance moyenne de 8,5 % par rapport aux six premiers mois de 1998.
Cette croissance soutenue s'accompagne de fortes disparités
géographiques et journalières.
Ainsi dans le Sud-Est de la
France, le trafic aérien a crû de 23,2 % en mai 1999 par rapport
à mai 1998.
Une sensibilité accrue au retard du fait de la création de
plates-formes de correspondance (" hubs ") qui, en concentrant les
vols, multiplient l'effet de cascade d'un retard sur un vol.
A la mi-mars 1999, le conflit au Kosovo qui a eu des répercussions sur
le bon écoulement du trafic aérien civil.
Une mise en oeuvre difficile du nouveau réseau européen de
routes aériennes (ARN v3) due en partie aux nombreuses erreurs de plans
de vol déposés par les transporteurs.
En matière de répartition des causes de retards TCC, la seule
source disponible est celle publiée dans le compte-rendu mensuel du
Central Office for Delays Analysis (Eurocontrol). Elle est basée sur des
données de treize compagnies de l'Association des Compagnies
Européennes (AEA), au départ de 19 aérodromes
européens dont Paris - Charles de Gaulle.
En 1998, les principales causes identifiées de retards de plus de 1
minute étaient dues, sur la base de cet échantillon :
- pour 27 %, en moyenne, au contrôle aérien (ATC) ;
- pour 25 % en moyenne, aux compagnies (dont 12 % liés à des
problèmes techniques des appareils) ;
- pour 8 %, en moyenne, aux installations aéroportuaires.
Mais cette source de données reste incomplète car elle
n'approdondit pas la cause " arrivée tardive de l'appareil "
qui a représenté, en 1998, environ 35 % des retards.
L'attribution de cette cause de retard aux différents acteurs
cités ci-dessus ne peut au demeurant être effectuée de
manière simple et fait actuellement l'objet d'études
complémentaires au niveau français.
Pourcentage des vols retardés toutes causes
confondues en
1998 et 1999
Pourcentage des vols retardés cause ATC en 1998 et 1999