II. LES DÉPENSES EN CAPITAL NE SONT RÉDUITES QU'EN APPARENCE
Le niveau des dépenses en capital s'élève à 2.084,6 millions de francs et marque une baisse de 2,1 % par rapport à 1999. L'an dernier, la diminution de ces crédits atteignait 4,8 %. Elle était due à une réduction des investissements physiques destinée à compenser la dérive des crédits d'amortissement financier. Cette année, la baisse des opérations en capital du BAAC est largement optique. Elle résulte des changements de structure budgétaire relevés ci-dessus.
A. LES DÉPENSES D'AMORTISSEMENT FINANCIER
Elles
correspondent au remboursement en capital des dettes du BAAC. Leur progression
est considérable : de 33,8 % l'an dernier, elle passe à
21,4 % cette année, et cette charge s'élève à
541,9 millions de francs
. Cette tendance au terme de laquelle
les dépenses d'amortissement constituent la catégorie de
dépenses la plus dynamique du budget annexe
reflète
l'endettement passé.
Le tableau qui suit retrace la progression de l'endettement brut au
31 décembre de chacune des dernières années
connues.
8(
*
)
(en millions de francs)
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1.852,9 |
1.668,9 |
1.861,3 |
2.439,4 |
3.098,1 |
3.798,8 |
4.507,8 |
De
1992 à 1998, l'endettement a été multiplié par plus
de 2,4. L'endettement nouveau a tendu progressivement vers le niveau du
milliard de francs par an et a engendré une situation alarmante.
Il en résulte une progression spontanée des charges
d'amortissement dont l'évolution enregistrée depuis 1992 rend
compte.
Evolution des charges d'amortissement
(en millions de francs)
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
174,9 |
183,9 |
187,7 |
261,9 |
252,3 |
283,5 |
333,5 |
446,2 |
514,9 |
De 1992 à 2000, les charges d'amortissement ont été multipliées par 3,1. Sans que l'échéance puisse être précisément établie puisqu'elle dépendra des mesures d'étalement des amortissements, la dérive vers un niveau de charges proche de 1 milliard de francs est en cours. Les tensions financières qui en résulteront seront telles que la pérennité du BAAC est en cause. Un élément parmi d'autres le démontre assez : le ratio dettes/fonds propres du BAAC atteint 2 lorsque des analystes financiers jugent sain un ratio de 1.