III. UN SOUTIEN AUX PMI CONFORTÉ

Le développement des PMI représente un enjeu essentiel dans l'évolution économique, en raison de la place qu'elles occupent en termes d'investissement, d'emplois ou de contribution à la croissance et aux exportations. On observera aussi leur intérêt dans une perspective d'aménagement du territoire.

Dans ce contexte, l'action du ministère de l'industrie vise, au-delà de la politique économique générale conduite par le gouvernement, à soutenir la recherche et l'innovation des PMI, mais également à favoriser leurs investissements. Elle a d'autre part pour objectif d'améliorer l'environnement des entreprises.

Hors budgétisation des crédits des centres techniques industriels, les crédits consacrés à ces actions s'élèvent dans le budget de l'économie, des finances et de l'industrie pour 2000 à 886,3 millions de francs (en DO + CP), soit un montant supérieur de 57 millions de francs à celui voté pour 1999.

A. LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL REGIONAL

Les crédits consacrés aux actions de développement industriel régional en faveur des PMI sont inscrits sur le chapitre 64-92 doté au total dans le budget pour 2000 de 703 millions de francs en CP (+ 53 MF) et de 740 millions de francs en AP (+ 8 MF). Ces crédits sont pour partie gérés de manière déconcentrée par les directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) dans le cadre des contrats de Plan Etat-Régions (CPER).

Ces aides sont centrées sur deux thèmes prioritaires :

- les aides matérielles et immatérielles aux entreprises dont le gouvernement propose de porter les autorisations de programme de 470 à 480 millions de francs, et celui des crédits de paiement de 454 à 488 millions de francs de (+ 7,4 %) ; ces crédits sont inscrits sur l'article 10 du chapitre 64-92 ;

- la diffusion des techniques au sein des PMI dans le cadre de la procédure ATOUT dont les crédits figurent sur l'article 20 du chapitre précité ; le gouvernement propose de porter les crédits de paiement de cet article de 167 à 174 millions de francs pour 2000, et de diminuer de 2 millions de francs les autorisations de programme pour les ramener à 210 millions de francs.

Restent coordonnées en centrale les actions touchant des secteurs difficiles à animer dans un cadre uniquement régional, en raison notamment d'une taille critique insuffisante à ce niveau, et les crédits destinés à la diffusion de nouveaux outils d'information et de communication dans les PMI (article 30 du chapitre 64-92 doté de 50 MF en AP et de 41 MF en CP pour 2000).

Rappelons que la troisième génération de CPER signée en 1994 pour une durée de cinq ans (étalée sur six ans) est arrivée à échéance. Elle a été marquée par la création d'un Fonds de développement des PMI, déconcentré et contractualisé. De même, la procédure de diffusion des techniques ATOUT a été déconcentrée et contractualisée.

1. Rappel des différents dispositifs destinés à développer l'industrie régionalement

a) Les aides matérielles et immatérielles aux entreprises

Les aides matérielles et immatérielles aux entreprises ont bénéficié, de 1994 à 1998, d'un montant cumulé d'autorisations de programme de 2.213 millions de francs dans le cadre des CPER et de 515,8 millions de francs hors CPER.

Les priorités retenues dans le cadre des CPER 1994-1999 (voir encadré ci-après) ont prolongé largement les exercices contractuels précédents avec la reconduction des procédures de soutien à l'investissement immatériel et le maintien d'actions spécifiques prioritaires. Toutefois, un effort important de simplification et de lisibilité a conduit à une évolution sensible du volet investissement matériel.

Soutien à l'investissement immatériel des entreprises

- les Fonds régionaux d'aide au conseil (FRAC) mis en place en 1984 ont pour objet d'inciter les PMI à recourir à des conseils extérieurs et de susciter l'émergence d'une offre régionale de conseil : ils prennent en charge une partie des coûts des diagnostics et des audits réalisés à la demande des entreprises par des cabinets du secteur concurrentiel ; 1 950 entreprises ont été aidées en 1998 pour un montant moyen d'aide par dossier de 44.500 F ;

- la procédure d'aide à l'embauche d'un cadre (en principe hautement spécialisé) vise à favoriser la création d'une nouvelle fonction dans l'entreprise ; 1 050 entreprises ont été aidées en 1998 pour un montant moyen d'aide de 138.000 F ;

- l'aide au recours à un conseil technique a pour objet d'encourager les entreprises à recourir à un laboratoire (essais, analyses, études, petites recherches) et d'inciter les laboratoires à valoriser leur potentiel de recherche-développement sur des projets industriels locaux ; elle est dispensée à travers les Fonds régionaux d'aide au transfert technologique (FRATT) ; 60 entreprises ont été aidées en 1998 avec un montant d'aide moyen de 60.000 F.

Toutes ces aides sont réservées aux PMI de moins de 500 personnes en situation financière saine et non contrôlées à plus de 25 % par un groupe.

Soutien à l'investissement matériel

Depuis 1993, le fonds de développement des PMI (FDPMI) s'est substitué aux anciennes procédures contractualisées ou non. Il est principalement orienté vers l'aide aux PMI dans les zones de reconversion afin de permettre une élévation du niveau technologique ou de la compétitivité de ces entreprises.

Soutien d'actions spécifiques prioritaires

Il s'agit du soutien à des actions liées aux atouts particuliers des régions concernées et destinées à développer des pôles technologiques, par exemple en partenariat avec des Ecoles.

b) La diffusion des techniques au sein des PMI

La procédure ATOUT, instituée en septembre 1992, vise à encourager l'intégration par les PMI de technologies permettant d'améliorer leur compétitivité durablement par la réalisation d'un saut technologique significatif. Cette procédure se différencie de l'aide à l'innovation dans la mesure où elle s'adresse en priorité à des entreprises à capacité technologique limitée pour la réalisation de projets qui ne constituent pas des innovations mais qui représentent pour l'entreprise un progrès notable de son niveau technologique. En 1994, la procédure a été déconcentrée auprès des DRIRE et contractualisée.

Quatre domaines avaient initialement été retenus :

- le programme PUCE doit permettre aux PMI d'utiliser des composants électroniques tout en favorisant la diffusion des technologies liées à la micro-électronique ;

- le programme LOGIC a pour finalité l'amélioration de la gestion et de la circulation des données informatisées dans l'entreprise par la réalisation de nouvelles liaisons entre plusieurs fonctions informatisées ;

- le programme PUMA a pour but d'assurer l'intégration de nouveaux matériaux dans les PMI tout en favorisant la diffusion des technologies qui y sont liées.

- le programme DROP, né en 1997 doit permettre aux PMI de mieux maîtriser les nouvelles technologies de production (découpe, soudage laser, assemblage/désassemblage automatisés...). Il n'est pas contractualisé.

En 1999, ces quatre volets ont été fusionnés dans une procédure unique et simplifiée.

En 1998, l'Etat a assuré 79,2 % du financement des aides accordées (contre 82 % en 1997), les régions 8,9 % et les fonds structurels 11,9 %. Les dotations contractualisées se sont élevées à 250 millions de francs (après 192 MF en 1997) et ont bénéficié à 924 entreprises. La moitié des aides octroyées l'ont été au titre du programme LOGIC, les programmes PUMA, PUCE et DROP réunissant respectivement 22,3 %, 18,4 % et 10 % des aides. 9,9 millions de francs ont été remboursés.

La diffusion des techniques au sein des PMI dans le cadre de la procédure ATOUT a bénéficié d'un montant cumulé d'AP depuis 1994 de 1.014,5 millions de francs dans le cadre des CPER et de 36,8 millions de francs hors CPER.

Outre les crédits d'intervention inscrits au chapitre 64-92, la procédure ATOUT bénéficie d'une subvention de fonctionnement de 19,5 millions de francs inscrite sur le chapitre 44-80 article 20. Cette subvention est en très légère baisse par rapport aux années précédentes

c) Les actions hors CPER

Les actions de restructuration défense

En 1997, une enveloppe spécifique de 40 millions de francs a été allouée en faveur des PMI qui réalisent soit une part significative de leur chiffre d'affaires dans le secteur de la défense, soit sont situées dans les bassins d'emploi les plus touchés par les restructurations de la défense. 35 millions de francs d'autorisations de programme ont été déléguées en 1997 et 1 million de francs en 1998. Les dossiers engagés au 31 décembre 1998 totalisaient un montant de 29 millions de francs.

Les actions collectives

Mises en place à partir de 1983, ces actions permettent de réaliser des actions structurantes en faveur des PMI locales avec un effet de levier financier intéressant et surtout un impact en terme de synergie avec les acteurs du développement industriel local. 503,7 millions de francs d'AP ont été engagés sur la période 1983-1998.

La diffusion des nouveaux outils d'information et de communication dans les PMI

L'objectif des crédits du chapitre 64-92 article 30 est d'inciter les PME à utiliser les technologies de l'information.

Un premier appel à projets baptisé UCIP (Utilisation collective d'Internet par les PMI) a été lancé en mai 1998 en vue de soutenir les initiatives collectives et innovantes, afin d'aider les PMI à s'approprier les technologies Internet et à en exploiter les potentialités en vue de consolider leurs positions concurrentielles ou de conquérir de nouveaux marchés. Un nouvel appel à projets a été lancé en juin 1999 pour lequel seuls seront éligibles les projets d'origine collective émanant d'une organisation professionnelle, d'un organisme consulaire, d'une association, d'un centre de compétences, d'un centre technique industriel ou d'un groupe de PME. Les projets retenus bénéficieront d'une subvention qui ne pourra pas dépasser la moitié du montant total des dépenses engagées.

2. Des dispositifs créateurs d'emplois

Plusieurs études ont tenté de mesurer l'impact sur l'emploi des aides attribuées aux entreprises. Certaines ont été réalisées au niveau national, d'autres au niveau régional. Toutes tendent à prouver que les entreprises aidées créent des emplois, qui de surcroît sont durables.

Ainsi, les aides à l'investissement matériel auraient contribué à l'augmentation des effectifs de 6,7 % à 12,4 % selon les régions, sur des périodes de un à dix ans. Un montant d'aide d'un million de francs aurait ainsi été à l'origine de 9,7 à 13,7 emplois selon les régions.

Les aides au recrutement des cadres auraient été à l'origine d'accroissement des effectifs compris entre 3,7 % et 12 % selon les régions, sur des périodes de un à sept ans. Un montant d'aide d'un million de francs aurait ainsi engendré de 10,2 à 22 emplois selon les régions.

Quant à la procédure ATOUT, elle aurait eu un impact de l'ordre de 4 % sur les effectifs des entreprises concernées au niveau national, ce qui correspond à une fourchette de 7,7 à 10,6 emplois pour un million de francs d'aide selon type de programme subventionné.

Au total, le gouvernement évalue entre 13.000 et 15.000 le nombre d'emplois créé par un montant d'interventions de 1.450 millions de francs, tous financements confondus.

3. Les priorités des nouveaux contrats de plan Etat-régions

Le prochain contrat de plan 2000-2006 s'appuiera sur trois priorités :

- le développement des activités et la création d'emplois ;

- le développement durable ;

- la solidarité nationale.

S'agissant des PMI, l'accent sera mis sur deux axes :

- l'assimilation par les PMI des technologies les plus prometteuses par la poursuite des efforts en matière de transferts de technologie et la diffusion des technologies-clés dans toutes les entreprises ;

- la modernisation des entreprises à travers l'acquisition de matériels plus modernes et le renforcement des investissements immatériels ; les PMI seront notamment encouragées à recourir à des compétences extérieures, à développer et à maîtriser le commerce électronique, à recruter des personnels hautement qualifiés et à développer la formation à tous les niveaux de l'entreprise.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page