B. LE TRANSPORT AÉRIEN : UNE CONTRIBUTION ESSENTIELLE À LA CROISSANCE ET À L'EMPLOI
1. Un secteur en mouvement
L'internationalisation de l'économie et le
développement des échanges " tirent " vivement la
croissance du trafic aérien.
Les chiffres de l'organisation internationale de l'aviation civile (OACI) pour
le trafic aérien régulier total, exprimé en
tonnes-kilomètres transportées, incluant le trafic passagers, le
fret et le trafic postal, indiquent
une augmentation de 8 % en 1997
par rapport à 1996.
Les prévisions de l'OACI estiment à respectivement 5,4 %
et 6,1 % la croissance moyenne annuelle du trafic passagers et fret d'ici
à 2001.
Cette croissance du trafic a des retombées économiques
très positives.
2. Une contribution importante à la croissance et à l'emploi
Une
étude réalisée par l'Airports Council International
Europe, intitulée "
Emploi et prospérité en
Europe
" et publiée en septembre 1998 donne une indication de
l'apport du transport aérien à la croissance et à
l'emploi
:
"
En dépit des variations dans l'impact direct sur la
création d'emplois pour chaque aéroport en fonction des
caractéristiques de son trafic et de son rôle,
cette
étude confirme le chiffre souvent cité d'au moins
1.000 emplois sur site créés par million de passagers par
an.
Les estimations de l'impact indirect et de l'impact induit sont
dérivées de cette quantification de l'impact direct au moyen de
multiplicateurs ou d'une analyse input/output.
L'impact économique
indirect
et, par conséquent, l'impact économique induit d'un
aéroport sont plus difficiles à quantifier, car la
démarche nécessite non seulement une bonne compréhension
du fonctionnement d'un aéroport, mais également de ses
interactions avec l'économie locale, régionale ou nationale. La
variabilité de ces estimations est importante en raison des
différentes méthodologies adoptées ou de la taille de la
zone d'étude.
L'étude indique que le total de l'impact direct, indirect et induit
d'un aéroport sur l'emploi peut être en moyenne de
2.200 emplois par million de passagers
Les aéroports jouent un rôle fondamental pour attirer et retenir
les industries dans les zones environnantes, situées
généralement dans un rayon de 1 ou 2 heures de route. En
dépit des fortes variations caractérisant l'impact mesuré
dans l'échantillonnage d'aéroports, l'impact sur l'emploi et sur
l'économie en général est substantiel. Ce rôle
économique plus large est connu sous les noms d'impact catalyseur ou de
retombées économiques (choix d'implantation de certaines
sociétés, amélioration de leur compétitivité
économique, attraction des visiteurs d'affaires et de loisirs).
L'étude indique que, de manière générale,
l'impact catalyseur peut multiplier l'impact d'un aéroport
1,8 fois, soit environ 4.000 emplois par million de passagers, compte
tenu de tous les facteur.
L'impact catalyseur sera supérieur dans le
cas d'aéroports disposant de réseaux bien
développés de services réguliers internationaux.
"
Votre rapporteur est prudent quant à l'applicabilité
réelle de ces ratios, notamment en raison de la difficulté
méthodologique à délimiter les effets induits, ainsi que
la particularité des situations : l'étude est fondée
sur les grandes plates-formes européennes, or il existe une grande
diversité de situations sur les aéroports français et les
effets sur l'emploi sont dépendants de la structure du trafic.
Même si l'équivalence "
un million de passagers
supplémentaires par an = 1.000 emplois directs, 2.200 emplois
directs et indirects et 4.000 emplois directs, indirects et
" catalysés
" " n'est pas une vérité
scientifique, elle donne quand même la mesure des potentialités de
ce secteur.
Votre rapporteur est convaincu que le transport aérien est essentiel
pour conforter notre économie, pour créer des emplois et pour
améliorer notre rayonnement international.
Bien plus, la France dispose, avec les possibilités d'extension de ses
capacités aéroportuaires, d'un atout unique en Europe.
Alors, sachons saisir cette chance ! De notre capacité à
comprendre, à écouter et à résoudre les
problèmes vécus par les populations qui souffrent de l'exposition
au bruit du transport aérien -et de notre volonté à
éviter que ne se reproduisent ces situations d'exposition au bruit-
dépendra l'avenir de ce secteur.