III. LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR
A. LE FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DU SPORT : UNE GESTION ENCORE DIFFICILE A ÉVALUER
1. Les crédits du FNDS pour 1999
Pour
1999,
les crédits du FNDS s'élèvent à 1.014
millions de francs
en projet de loi de finances, soit une reconduction des
crédits ouverts pour 1998.
Cependant, en 1998, le fonds avait dû financer la rénovation des
stades de province dans le cadre de la Coupe du Monde de Football sur son
chapitre 11 (Etudes, travaux, équipements liés à la Coupe
du Monde de football) pour 91,5 millions de francs.
Pour 1999,
cette somme ne sera pas entièrement
réaffectée à des dépenses d'investissement
:
- le chapitre 09, qui concerne les
subventions aux établissements du
ministère de la jeunesse et des sports
(CREPS, INSEP, école
nationale d'équitation...), progressera de 10,5 millions de francs pour
atteindre 60,5 millions de francs,
- le chapitre 12, qui concerne
les subventions versées aux
associations sportives et aux collectivités locales
, progressera de
40 millions de francs pour atteindre 115 millions de francs. Ces subventions
seront en priorité affectées à des travaux de
rénovation.
Concernant le chapitre 12, depuis plusieurs années, le ministère
de la jeunesse et des sports concentre ses efforts sur les équipements
sportifs constituant une priorité fédérale et qui ont une
vocation nationale et internationale. Mais, il finance aussi les
équipements présentant un intérêt manifeste dans le
cadre de la politique d'aménagement du territoire et des initiatives
intercommunales. Ainsi, en 1999, les équipements sportifs construits
dans les quartiers sensibles et les zones rurales en difficulté seront
éligibles aux subventions du FNDS.
Au total, les dépenses d'investissement du fonds diminueront
toutefois de 41 millions de francs par rapport à 1998.
La diminution des dépenses d'investissement est entièrement
compensée par une augmentation des dépenses de fonctionnement du
FNDS, qui portera intégralement sur le chapitre 3 (subventions de
fonctionnement pour l'aide au sport de masse), celui-ci passant de 570 millions
de francs à 611 millions de francs (+7%). Ces crédits, qui
constituent la part régionale du fonds, sont destinés à la
promotion et au développement des pratiques sportives.
Votre rapporteur salue l'augmentation des crédits au sport de masse,
mais regrette la diminution des crédits d'investissement du FNDS. Il
observe toutefois que ces crédits sont encore insuffisamment
consommés.
2. La gestion du FNDS7( * )
Dans son
rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1997, la Cour des
comptes notait, concernant la gestion du Fonds national pour le
développement du sport, que "
en dépit de la croissance
régulière des dépenses du compte depuis 1994, le taux de
consommation des crédits reste limité. En 1997, il a
été de 85,8% pour l'ensemble du compte, mais seulement de 28,3%
pour les crédits destinés au financement de subventions pour la
réalisation d'équipements sportifs
."
En réponse à un questionnaire adressé par votre
rapporteur à Mme la Ministre de la Jeunesse et des sports, une
réponse très détaillée lui a été
apportée. En voici des extraits :
"Le Fonds national pour le
développement du sport est un compte d'affectation spéciale dont
les modalités de gestion découlent des articles 23,24 et 25 de
l'ordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux
lois de finances.
L'article 23 dispose que "le total des dépenses engagées ou
ordonnancées au titre d'un même compte d'affectation
spéciale ne peut excéder le total des recettes du même
compte, sauf pendant les trois premiers mois de création de
celui-ci".
En particulier, les recettes des deux derniers mois (novembre et
décembre) encaissées et enregistrées au titre du
prélèvement de 2,9% sur les sommes misées aux jeux
gérés par la Française des jeux ne sont pas à la
disposition du Ministère de la jeunesse et des sports au moment de la
clôture des engagements fixée au 30 novembre : les crédits
correspondant (soit 10/12èmes (16%) du total annuel en moyenne) ne
peuvent donc être consommés dans l'exercice
."
En matière de crédits d'équipements, le ministère
note que
"les engagements de l'Etat sont pris en compte au niveau des
autorisations de programme et non des crédits de paiement, ce qui peut
engendrer des reports, notamment lorsqu'il s'agit d'une programmation sur
plusieurs années."
Il ajoute toutefois
"la consommation de
crédits de paiement sur le chapitre des subventions d'équipement
reste, en outre,
tributaire de la réalisation effective des
installations par les collectivités locales et les associations
agréées
postérieurement à l'affectation des
autorisations de programme".
De plus, selon le ministère de la Jeunesse et des sports, la
gestion du FNDS s'améliore en 1998. Ainsi, la consommation des
crédits au 1er octobre 1998 atteint 907 millions de francs, soit 78% des
plafonds des crédits inscrits en loi de finances (1.014 millions de
francs) et par report (147,8 millions de francs).
Cependant votre rapporteur note que ce bon résultat global cache une
situation très contrastée.
Les crédits
d'équipement en faveur de la rénovation des stades de province,
liés à la réalisation de la Coupe du monde ont
été entièrement consommés. En revanche, les
crédits d'équipement en faveur des associations et
collectivités locales ne sont consommés, au 1er octobre 1998,
qu'à hauteur de 35%.
dépenses ordinaires et crédits de paiement |
|||
Chapitres |
Plafond des crédits ouvrables (loi de finances + reports) |
Dépenses ordonnancées au 1er octobre 1998 |
Consommation |
01 - Subvention pour le sport de haut niveau |
228.169.762 |
199.217.000 |
87% |
02 - Avances aux associations sportives |
1.163.000 |
450.000 |
38,7% |
03 - Subventions pour le sport de masse |
572.292.293 |
496.838.594 |
87% |
09 Equipements de l'Etat |
83.415.521 |
46.989.403 |
56,3% |
11 - Etudes, travaux, équipements liés à la coupe du monde de football |
102.325.200 |
102.325.200 |
100% |
12 - Equipements - Associations - collectivités |
174.513.058 |
61.253.770 |
35% |
TOTAL |
1.161.878.834 |
907.073.967 |
78% |
En
conclusion, votre rapporteur constate qu'il existe effectivement des
contraintes qui ne permettent pas d'obtenir une consommation "optimale" des
crédits inscrits au compte du FNDS
. Une forte consommation n'est
d'ailleurs souhaitable que lorsqu'existent des dépenses à
financer.
Cependant, il faut bien noter que, malgré toutes les contraintes
techniques, la dotation d'équipement aux stades de province pour la
Coupe du monde a été intégralement ordonnancée en
1998.
Pour votre rapporteur, il apparaît donc possible et souhaitable que
la consommation des crédits d'équipement du FNDS
s'améliore.
Votre rapporteur note, d'ailleurs, que la sous-consommation des
crédits d'investissement peut avoir des conséquences très
directes
: l'arrêté d'annulation du 10 juillet 1997 avait
précisément porté sur les dépenses des chapitres 09
(équipements de l'Etat) et 12 (équipements - associations et
collectivités) pour un total de 55 millions de francs.