PRINCIPALES OBSERVATIONS

1ère observation : un soutien affirmé à la création de nouveaux emplois

En 1999 il ne sera pas créé d'emplois budgétaires nouveaux (34 emplois avaient été créés en 1998 au profit des établissements et des services déconcentrés).

Globalement, la composition du personnel contractuel du ministère reste stable, mais de légères modifications affecteront le personnel titulaire du ministère de la jeunesse et des sports, avec une diminution des personnels de catégorie A (4.106 personnes contre 4.130 en 1998), en raison d'une réduction des effectifs du personnel enseignant, technique et pédagogique (- 24 postes) compensée par un accroissement du personnel de catégorie B (+ 13 postes de personnel administratif) et de catégorie C (+ 12 postes de personnel ouvrier).

Cependant, 30 contrats de préparation olympique et de haut niveau supplémentaires seront financés en 1999, dans la perspective des Jeux de Sydney.

Les principales mesures en faveur de l'emploi concernent les moyens d'intervention auprès des associations et du milieu sportif, en direction des jeunes.

Un accompagnement du dispositif "emplois-jeunes"

La loi du 16 octobre 1997 relative au développement d'activités pour l'emploi des jeunes a trouvé dans les secteurs du sport, de l'animation et de l'éducation populaire, un champ de création d'emplois nouveaux.

Le ministère de la jeunesse et des sports a en effet signé 12 accords-cadres avec de nombreuses fédérations et associations sportives, et 11 accords-cadres avec des associations de jeunesse et d'éducation populaire, correspondant à la création attendue de 15.000 emplois, en fin d'année 1998, soit un large dépassement de l'objectif initial (une évaluation menée par M.Yves Lair, prévoyait la création de 8 000 emplois-jeunes dans le secteur de la jeunesse et des sports pour 1998, le ministère s'était fixé un objectif de 10.000).

La délégation aux formations du ministère de la jeunesse et des sports mettra en place deux comités de pilotage (pour le sport d'une part et pour la jeunesse et l'éducation populaire d'autre part).

Si ces emplois sont financés sur le budget du ministère de l'Emploi et de la solidarité, le ministère de la Jeunesse et des Sports devrait toutefois soutenir ce dispositif par des mesures de formation et de professionnalisation, pour un coût total de 26,5 millions de francs.

De nouveaux moyens pour le plan sport-emploi

En 1998, le plan "sport-emploi" avait bénéficié d'un doublement de ses crédits pour atteindre 117 millions de francs (dont 49 millions de francs sur la part régionale du FNDS).

Pour 1999, une mesure nouvelle de 20 millions de francs devrait permettre la création de 300 emplois.

L'an dernier, votre rapporteur estimait qu'une réflexion devait s'engager afin d'instaurer une cohérence entre ce dispositif et celui des "emplois-jeunes", dans la mesure où le public et les associations visés par le plan "sport-emploi" pouvaient entrer dans le cadre plus favorable du plan d'emploi des jeunes.

En effet, l'analyse des bénéficiaires du plan sport-emploi (2.606 personnes en 1996) montrait que 33 % avaient moins de 26 ans et seulement 11 % plus de 40 ans. La moitié des contrats sont des contrats à plein temps dont 77 % dans des associations.

Il apparaît qu'en 1998, la mise en application des dispositions "nouvelles activités pour l'emploi des jeunes" a conduit le ministère de la jeunesse et des sports à revaloriser le régime d'intervention du plan "sport-emploi" en augmentant la montant et la durée du financement avec effet sur les contrats déjà conclus (au lieu d'un montant dégressif sur 3 ans, soit 50.000 francs, 35.000 francs et 15.000 francs, il s'agit d'un montant dégressif sur 5 ans, soit 65.000 francs, 50.000 francs, 30.000 francs, 20.000 francs et 10.000 francs). Le coût par emploi est donc très supérieur (175.000 francs sur 5 ans au lieu de 100.000 francs sur 3 ans).

Désormais, le dispositif "sport-emploi" devrait être réservé aux personnes de plus de 26 ans : ce recentrage apparaît absolument nécessaire. Cependant il n'écartera pas d'éventuels effets de substitution que pourrait entraîner le recrutement d'emplois-jeunes : il conviendra donc d'évaluer les avantages spécifiques de ce dispositif pour savoir s'il faut le maintenir en l'état.

La création de nouveaux postes "FONJEP"


Le dispositif "FONJEP" est une aide de l'Etat destinée à la rémunération d'un animateur permanent d'une association nationale ou locale agréée au titre de la Jeunesse et de l'éducation populaire. La participation annuelle de l'Etat est en moyenne de 25% du salaire brut (environ 45.000 francs).

Dans le projet de budget pour 1999 figure une dotation nouvelle de 6 millions de francs destinée à la création de 132 postes "FONJEP" supplémentaires, pour recruter des animateurs-coordinateurs chargés de développer des projets locaux "jeunesse". En 1998, 3.083 postes étaient financés sur le budget de la jeunesse et des sports.

Ainsi, au total, plus de 50 millions de francs de crédits nouveaux seront consacrés à des politiques d'aide à la création d'emploi dans le secteur de la jeunesse et des sports .

2ème observation : une politique volontariste pour l'insertion des jeunes

Le ministère de la jeunesse et des sports mettra en place en 1999 une série de dispositifs destinés à permettre l'accès des jeunes aux activités sportives et associatives, pour un coût global de 65 millions de francs.

Le "ticket sport" devrait permettre à des jeunes de découvrir des activités sportives pendant les vacances scolaires (10 millions de francs de crédits nouveaux).

Le "coupon-sport", délivré par les directions départementales de la jeunesse, servira à abaisser les coûts d'adhésion aux clubs sportifs (20 millions de francs de crédits nouveaux). Il est mis en oeuvre dès 1998 grâce au financement de la part régionale du FNDS (20 millions de francs).

Sur le même modèle, un "coupon-loisirs" destiné aux jeunes de 14 à 18 ans, sous condition de ressources, est créé et devrait permettre de leur faciliter l'accès aux activités sportives ou culturelles (20 millions de francs).

Enfin, des fêtes du sport et de la jeunesse permettront de continuer l'action entreprise en 1998 sous la forme d'animation autour de la Coupe du Monde, en direction d'un public moins favorisé (15 millions de francs).

Le projet de budget du ministère de la jeunesse et des sports pour 1999 s'inscrit dans une tentative de rééquilibrage entre les moyens consacrés à la politique de la jeunesse et ceux consacrés au sport

Si l'agrégat "jeunesse et vie associative" représente 771,4 millions de francs, alors que l'agrégat "sport" s'élève à 1,23 milliard de francs, la forte progression des dépenses consacrées à la jeunesse (+4,3%) contraste avec une relative stabilité des dotations au sport (il faut bien sûr tenir compte des dotations complémentaires du FNDS, mais celles-ci sont stables en 1999).

Une nouvelle impulsion a été donnée à la politique de la jeunesse avec les rencontres nationales de la jeunesse à Marly-le-Roi en novembre 1997. Un conseil permanent de la jeunesse (CPJ) et des conseils départementaux ont été créés par arrêté ministériel début 1998 pour suivre la mise en oeuvre des mesures annoncées et faire de nouvelles propositions. Une mesure nouvelle de 3,5 millions de francs permettra le fonctionnement de ces instances.

Le réseau d'information jeunesse sera également renforcé grâce à une mesure nouvelle de 10 millions de francs, cependant compensée par une révision des services votés de 8,5 millions de francs. Les moyens supplémentaires permettront notamment la mise en place d'une base de données nationale, l'équipement de matériel informatique et multimédia, et une augmentation de la subvention globale de fonctionnement qui sera utilisée pour faire face aux demandes liées au nouveau dispositif "emplois-jeunes".

Enfin un guide des droits des jeunes sera diffusé (6,5 millions de francs), ce qui correspond à une décision prise lors des rencontres nationales de la jeunesse.

Un réorganisation de l'aménagement des rythmes de vie et des contrats locaux

Pour 1999, le ministère propose de fondre l'ensemble des contrats locaux existants (ARVEJ 1( * ) , CAR 2( * ) , LASER 3( * ) , PLAJ, PLAS 4( * ) ) en créant des contrats locaux éducatifs et sociaux (CLES) pour les jeunes jusqu'à 25 ans.

La fusion de l'ensemble des contrats locaux en un seul dispositif aura l'avantage de rendre plus lisible la politique de contractualisation du ministère de la jeunesse et des sports avec les collectivités locales et d'optimiser les moyens de l'Etat.

En 1998, un premier rapprochement avait eu lieu entre des contrats aux caractéristiques très proches (LASER, PLAJ, CAR), préfigurant une fusion de ces dispositifs.

Ces contrats seront dotés de 262,5 millions de francs en 1999, dont 142,5 millions de francs sur le chapitre 43-90 (jeunesse et vie associative) et 120 millions de francs sur le chapitre 43-91 (sport de haut niveau et développement de la pratique sportive).

Au sein du CLES figure le contrat éducatif local (CEL), défini par l'instruction interministérielle n°98-119 du 9 juillet 1998, et qui concerne l'aménagement des rythmes de vie de l'enfant.

De 1995 à 1997, les crédits consacrés à l'aménagement des rythmes scolaires ont connu une montée en puissance (207,5 millions de francs en 1995, 227,5 millions de francs en 1996 et 268 millions de francs en 1997) avant de fléchir légèrement en 1998 (229 millions de francs). Le ministère de la Jeunesse et des Sports avait estimé que l'année 1998 devait être une année de transition et d'évaluation du dispositif ARVEJ.

En effet, le financement du dispositif d'aménagement des rythmes de vie montre une prédominance de la part des communes (53,35%) et du budget de la jeunesse et des sports (28,25%), les autres ministères (Education Nationale, Culture...) contribuant au total à moins de 5% du coût du dispositif.

L'année scolaire 1997-1998 a donc constitué une année de transition qui a permis une réflexion entre les ministères de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, de la Culture et de la Communication, de la Ville et de la Jeunesse et des sports. La concertation interministérielle a abouti à la création des CEL.

Les contrats devront prendre en compte les temps péri et extra-scolaires. Ils seront élaborés par les acteurs locaux concernés par l'éducation des enfants et des jeunes, regroupés au sein d'un comité, ce qui facilitera une action concertée. Chaque contrat fera l'objet d'une validation par un comité départemental de pilotage composé du Préfet, de l'inspecteur d'académie, du directeur départemental de la jeunesse et des sports et des administrations concernées.

Le contrat éducatif local a donc vocation à intégrer les contrats d'aménagement des rythmes de vie des enfants et des jeunes (ARVEJ) et les dispositifs d'accompagnement scolaire "animations éducatives périscolaires" (AEPS), réseaux solidarité école (RSE), contrats locaux d'accompagnement scolaire (CLAS), ainsi que les actions d'accompagnement scolaire financées dans le cadre des contrats de ville.

Les nouveaux contrats devraient permettre d'adapter la participation financière du ministère de la jeunesse et des sports selon les projets et de ne prendre en charge que les temps péri et extra-scolaire.

En 1998, le ministère disposait de 506,5 millions de francs pour l'aménagement des rythmes de vie et les actions partenariales. Pour 1999, les contrats locaux, éducatifs et sociaux et les actions partenariales disposeront au total de 516 millions de francs. Cependant, plusieurs mesures nouvelles seront financées sur ces chapitres (postes FONJEP, vie associative, coupon loisirs pour les actions partenariales, ticket sport pour les crédits des contrats locaux) pour 40,5 millions de francs. Des économies devraient donc être réalisées en 1999, grâce à une rationalisation bienvenue des actions menées par le ministère.

3ème observation : la poursuite de la moralisation de la pratique sportive par la lutte contre le dopage

Comme en 1998, le projet de budget pour 1999 comporte un certain nombre de mesures nouvelles destinées à accroître les moyens de la lutte antidopage.

Au total, 14,5 millions de francs supplémentaires seront consacrés à cet objectif, soit une augmentation des crédits de 58% : 1,5 million de francs pour rémunérer les vacations des médecins inspecteurs régionaux, 1,5 million de francs pour l'équipement des centres médico-sportifs et 7,5 millions de francs pour renforcer les contrôles antidopage et la surveillance biologique des sportifs.

Après le vote, en première lecture, au Sénat, du projet de loi sur la santé des sportifs et la lutte contre le dopage et avant son examen à l'Assemblée nationale, une mesure nouvelle de 4 millions de francs est destinée à mettre en place le Conseil national de prévention et de lutte contre le dopage prévu par la loi : 1 million de francs seront consacrés au recrutement de personnel, 1 million de francs à l'installation du conseil et 2 millions de francs aux frais de fonctionnement.

Il faut noter que, contrairement à 1998, où la subvention de fonctionnement du laboratoire national de lutte contre le dopage avait été doublée, les moyens du laboratoire ne seront pas relevés en 1999.

Votre rapporteur rappelle qu'il avait mené une mission de contrôle sur les crédits de ce laboratoire et en avait conclu que ses moyens humains et matériels étaient à la hauteur de l'exigence de qualité de cet établissement.

Toutefois, il observe que l'agrandissement du laboratoire ne devrait remédier que partiellement au problème de l'exiguïté des locaux, encore insuffisamment adaptés aux exigences du laboratoire (conservation des échantillons prélevés en double exemplaire, archivage ...). Il souhaite donc que l'effort en matière de lutte contre le dopage puisse se prolonger dans les années à venir.

4ème observation : le bilan de la coupe du monde, une histoire inachevée


Au total, l'organisation de la Coupe du monde de football aura coûté 9,4 milliards de francs dont 5,4 milliards de francs de financements publics et 3,1 milliards de francs pour l'Etat.

Même s'il n'est pas encore possible d'établir un bilan détaillé des répercussions de la Coupe du monde sur l'économie française, il est certain que les dépenses d'investissement associées ont permis de rénover le patrimoine sportif de la France.

Par ailleurs, un certain nombre de prolongements de la Coupe du monde se font jour pour 1999.

En premier lieu, le ministère de la jeunesse et des sports souhaite prolonger l'atmosphère de la coupe du monde en organisant des actions d'animation, notamment par la réanimation de la "fête du sport".

Ensuite, la coupe du monde de football pèse encore pour plus de 50 millions de francs sur le projet de budget pour 1999.

Tout d'abord, le ministère versera le solde de la subvention aux villes organisatrices de la coupe du monde pour leurs actions d'animation (4,4 millions de francs).

Ensuite, il devra assumer un coût budgétaire provenant de l'absence de club résident du Stade de France . En effet, en application du contrat de concession conclu le 29 avril 1995 entre l'Etat et la société Consortium Stade de France, le concédant garantit la présence au Stade de France d'un ou plusieurs clubs résidents de football et le montant de l'indemnité compensatrice de préjudice est égal à 50 millions de francs jusqu'en 2000 et 68 millions de francs les années suivantes. La loi de finances pour 1998 prévoyait 25 millions de francs pour faire face aux premiers versements, le projet de budget pour 1999 inscrit 52 millions de francs supplémentaires.

Comme il l'avait déjà indiqué l'an passé, votre rapporteur estime qu'il est urgent de trouver une solution afin que l'Etat n'ait pas à prendre en charge le coût du fonctionnement de l'ouvrage pour les années à venir.

En conclusion, votre rapporteur considère que les moyens accordés à la jeunesse et aux sports pour 1999 sont globalement satisfaisants : ils atteindront au total 4 milliards de francs. Ce budget témoigne d'une volonté de faire du ministère de la jeunesse et des sports un instrument d'action au service de la jeunesse (à travers l'emploi, la formation des jeunes, la lutte contre les exclusions), mais aussi le fer de lance de la moralisation du sport (à travers la lutte contre le dopage), et de la promotion du sport pour tous.

Il est toutefois possible de regretter que l'effort d'investissement réalisé à l'occasion de l'organisation de la Coupe du monde de football ne soit pas complètement poursuivi en 1999 , tant le patrimoine sportif nécessite des efforts importants d'entretien et de rénovation. Une étude menée en 1997 par le centre national de la fonction publique territoriale estimait que la seule mise à niveau sur le plan de la sécurité, de l'hygiène, de la santé et de l'environnement, hors modernisation des équipements sportifs, coûterait 40 milliards de francs dont 18 milliards de francs pour les salles de sport et 15 milliards de francs pour les stades.

Enfin, l'an dernier votre rapporteur regrettait que la montée en puissance des comptes spéciaux du Trésor ait pour corollaire un désengagement du budget général de l'Etat . L'augmentation des crédits des comptes spéciaux était en effet le seul moyen d'élever la dotation du ministère de la jeunesse et des sports, alors qu'il aurait dû s'agir d'une mesure complémentaire à une dotation déjà substantielle. Il se réjouit de constater que ce projet de budget rompt avec cette configuration devenue habituelle . Toutefois, il tient à souligner que la nécessité de préciser les critères de répartition entre les actions financées sur crédits budgétaires et celles des comptes spéciaux du Trésor est toujours d'actualité , et qu'elle n'a pas encore trouvé de réponse pertinente.

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