DEUXIÈME PARTIE :
LES CRÉDITS DE TRANSPORT AÉRIEN ET
DE
MÉTÉOROLOGIE DU BUDGET DU MINISTÈRE DE
L'ÉQUIPEMENT, DES TRANSPORTS, DU LOGEMENT
ET DU
TOURISME
I. LES CREDITS DE TRANSPORT AERIEN
A. LES CRÉDITS
1. Présentation générale
Crédits de paiement du transport aérien
(en millions de francs)
|
1998 |
1999 |
Ecart en % |
Subvention au BAAC
Total |
215
|
215
|
0
|
Les
crédits du transport aérien du ministère de
l'équipement, des transports, du logement et du tourisme
s'élèveraient à 1.642 millions de francs, soit une
diminution de leur niveau par rapport à 1998 de 1,35 %.
Le montant de la
subvention versée au BAAC
serait
inchangé, à 215 millions de francs.
Cette prévision confirme le regrettable désengagement de l'Etat
du transport aérien observé depuis quelques années qui
manque de cohérence avec l'ampleur des besoins opérationnels ou
résultant des difficultés financières du BAAC.
Subvention d'équilibre du BAAC
(En millions de francs)
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
253 |
305 |
265 |
260,6 |
260 |
215 |
215 |
215 |
Le
montant des
soutiens à la recherche-amont
après avoir
été amputé de 230 millions de francs l'an dernier
regagnerait un peu de terrain en s'accroissant de 23,1 millions de francs.
Les crédits prévus pour payer en 1999 les
échéances des
avances remboursables
s'infléchiraient, passant de 972,5 à 934 millions de
francs, soit une diminution de 4 % faisant suite l'an dernier à une
augmentation de 247,5 millions de francs (+ 34,4 %).
Le montant des
subventions à des organismes tiers
serait
réduit de 7 millions de francs, soit de 26,3 %.
Par rapport à la présentation qui en était donnée
traditionnellement, le projet de loi de finances pour 1997 avait innové
en agrégeant les crédits par grands types de production. Il
n'était donc plus immédiatement possible d'identifier le
financement de chacun des projets soutenus par l'Etat. Le projet de budget pour
1998 n'avait pas entièrement tenu compte des observations
formulées l'année précédente sur ce point, mais
avait cependant un peu amélioré la présentation des
crédits. Le projet de budget pour 1999 se caractérise par le
statu quo.
Après reconstruction, on peut donner de l'évolution des
crédits l'image qui suit :
Evolution des crédits de transport
aérien
Crédits de paiement
(en millions de francs)
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Ecart 1999/1998 |
Moyenne 1999-1996 |
Etudes et recherche amont |
11,2 |
1,0 |
451,0 |
473,1 |
+ 231 |
* NS |
Hélicoptères |
|
68,0 |
94,0 |
86 |
- 8 |
82,7 |
Moteurs |
374,0 |
149,0 |
40,0 |
10 |
- 30 |
143,25 |
Equipements de bord |
200,0 |
190,0 |
190,0 |
170 |
- 20 |
187,5 |
Aviation légère |
7,0 |
6,0 |
6,0 |
4 |
- 2 |
5,75 |
Aviations de transport |
434,0 |
318,0 |
642,5 |
664 |
+ 21,5 |
514,6 |
Subventions |
48,9 |
37,0 |
27,0 |
199 |
- 7,1 |
33,2 |
Total |
1.075,1 |
763,0 |
1.450,5 |
1.606,1 |
- 23,5 |
1.178,9 |
Les
crédits d'études et de recherche
qui avaient presque disparus
du budget, conséquence de leur transfert au budget du ministère
de la défense, ont été réaffectés au budget
des transports dans la loi de finances pour 1998 du fait d'un transfert en sens
inverse, résultat des débats tenus lors de l'examen de la loi de
programmation militaire. Ils s'élèvent à
473,1 millions de francs en crédits de paiement et à
720 millions de francs en autorisations de programme.
Les avances remboursables représentent l'essentiel des crédits
avec 934 millions de francs.
2. L'exécution des crédits
L'exécution des crédits de transport
aérien
souffre régulièrement des régulations budgétaires
intervenant en cours d'année.
En 1997, une série d'annulations l'avait marquée.
L'annulation de crédits résultant de l'arrêté du
9 juillet 1997 a touché le chapitre 53-22 à hauteur de
194,5 millions en autorisations de programme et 257,25 en
crédits de paiement. Cette annulation a été
répartie de la manière suivante :
(en millions de francs)
|
AP |
CP |
Recherche amont de
l'aéronautique civile
|
33,5
|
116,25
|
Total |
194,5 |
257,25 |
5,5 millions de francs ont également
été
annulés sur le chapitre de subventions.
Les crédits d'avances remboursables
ont donc été
réduits de 141 millions de francs, soit 18,5 % des dotations
initialement prévues.
Quant aux crédits de recherche-amont
, il faut ajouter
l'annulation de 52,6 millions de francs réalisée par
l'arrêté du 19 novembre au montant des crédits
annulés en juillet, si bien que le total des réductions de moyens
s'élève à 168,8 millions de francs, soit près
de 25 % des crédits initialement prévus.
En 1998, une première annulation de crédits de 92 millions
de francs est intervenue dès le 16 janvier. Elle ne devrait pas
être suivie d'autres opérations de cette sorte.
Même si la pratique observée en 1998 paraît plus raisonnable
que celle de l'année précédente,
ces différentes
annulations posent le problème de la capacité de l'administration
à programmer convenablement l'action de soutien à l'industrie
aéronautique.
Sans doute faut-il nuancer.
Pour les avances remboursables
, il semble
que les annulations de crédits ne soient que le reflet des
difficultés des industriels à conduire les programmes
conventionnés sur la base des prévisions contractuelles. Cette
observation vaut tout particulièrement pour les programmes relatifs aux
moteurs. En 1997, ces derniers devaient théoriquement donner lieu
à 149 millions de francs d'avances remboursables. Cette
prévision s'est révélée excessive compte tenu des
développements réels si bien que les crédits ont pu
être réduits de 92 millions de francs (61 % des
dotations initiales). Cette annulation de conséquence est, en
particulier, venue de l'échec rencontré par la SNECMA dans le
développement du moteur CFM XX.
Le moteur CFM XX
Le
projet de moteur CFM XX, d'une poussée voisine de 42.000 livres
avait été étudié conjointement par General Electric
et Snecma dans le but de motoriser le projet de version allongée de
l'A340 alors en cours de définition par Airbus Industrie.
L'évolution des spécifications de l'Airbus allongé et le
retard observé dans le calendrier de l'avion ont conduit au gel de ce
projet de moteur. Airbus industrie a marqué sa préférence
pour un dérivé sensiblement plus lourd. L'étude
préliminaire de ce moteur avait été confiée par
Airbus Industrie à General Electric jusqu'à fin
octobre 1996, cette clause d'exclusivité ayant été
prorogée. Les conditions de participation de Snecma à ce
programme de moteur devaient être précisées une fois ces
études terminées. Aucun des crédits réservés
pour le soutien du CFM XX (140 millions de francs en CP) n'a
été utilisé en 1996, compte tenu des orientations
nouvelles prises par Airbus Industrie et de ses incidences sur le projet de
moteur.
Dans le projet de budget pour 1997, une provision de 80 millions de
francs était inscrite. Elle n'a pas non plus été
utilisée. La décision de confier la motorisation du nouvel Airbus
à Rolls Royce a, de ce fait, sonné le glas pour ce projet.
Si les annulations de crédits d'avances remboursables peuvent
globalement être considérées comme la conséquence
normale des problèmes rencontrés dans le développement de
produits nouveaux, il faut veiller à ce qu'elles ne soient pas la
conséquence d'un ralentissement du soutien aux programmes accordé
par l'Etat.
En revanche,
pour ce qui concerne
les crédits de
recherche-amont
, les annulations de crédits ne peuvent être
considérées autrement que comme une réduction des soutiens
publics à un secteur de recherche essentiel pour l'avenir industriel,
dont la programmation devrait être soigneusement élaborée
et scrupuleusement respectée.
3. Le détail des crédits pour 1999
Le
niveau des avances remboursables dépend des conventions passées
avec les industriels et des projets nouveaux ayant reçu l'aval des
pouvoirs publics.
Leur affectation était la suivante en 1997 :
Les avances remboursables en 1997
(en millions de francs)
|
|
AP |
CP |
Article 21 |
Hélicoptère EC 165 |
90 |
68 |
Article 36 |
Moteurs GE 90 |
91 |
69 |
|
Moteur du nouveau A340 ex CFM XX |
100 |
80 |
Total article 36 |
191 |
149 |
|
Article 60 |
Equipements de bord |
220 |
190 |
Article 81 |
Avions de transport A 330 - A 340 |
141 |
142 |
|
Avions de 100 places |
40 |
30 |
|
A 330-320 |
90 |
140 |
Total article 81 |
271 |
312 |
|
Article 84 |
Autres aéronefs |
|
|
|
Aviation légère |
6 |
6 |
TOTAL |
778 |
725 |
En 1998, ils étaient calibrés comme indiqué ci-dessous hors un poste "autres aéronefs" doté de 6 millions de francs de crédits de paiement :
Détail des avances remboursables prévues pour 1998
(en millions de francs)
Programmes |
AP |
CP |
Hélicoptère EC 165 |
103 |
94 |
Moteur GE 90 |
49 |
10 |
Nouveaux moteurs SNECMA (provision) |
40 |
30 |
Equipements (divers programmes) |
220 |
190 |
Avion de 100 places |
42 |
38 |
Airbus A330-200 |
80 |
100 |
Airbus A340-500 et 600 |
603 |
504,5 |
TOTAL |
1.137 |
966,5 |
En 1999, ils devraient être consacrés aux opérations suivantes :
Les avances remboursables en 1999
(en millions de francs)
|
|
AP |
CP |
Article 21 |
Hélicoptère EC 165 |
81 |
86 |
Article 36 |
Moteurs (nouveaux) |
20 |
10 |
Total article 36 |
20 |
10 |
|
Article 60 |
Equipements de bord |
250 |
170 |
Article 81 |
Avions de transport A 340 - 500 et 600 |
735 |
644 |
|
Avions de 70 à 110 places (nouveau) |
20 |
10 |
|
A 330-320 |
0 |
10 |
Total article 81 |
755 |
664 |
|
Article 84 |
Autres aéronefs |
4 |
4 |
|
Aviation légère |
|
|
TOTAL |
1.110 |
934 |
Les
programmes soutenus seraient les suivants :
L'EC 165
L'hélicoptère EC 165 est le successeur du Dauphin dans la
catégorie des hélicoptères moyens de 4 à 6 tonnes.
Capable d'accueillir 12 passagers, sa charge utile est de 2,5 tonnes.
Cet hélicoptère livrable à partir de l'an 2000 affichera
une vitesse de 330 Km/h et une distance franchissable de 890 km. Le niveau
acoustique de l'appareil se situe à - 8 db par rapport aux normes
de l'OACI. Le marché potentiel est estimé à plus de
600 unités.
En 1997, année de début du soutien, ce programme a fait l'objet
d'une dotation 90 MF en AP de 68 MF en CP, ramenée à
67 MF en AP et 51 MF en CP par suite d'une annulation de
crédits de 23 MF et 17 MF ; ces dotations ont
été complétées, en 1998, à hauteur de
103 MF en AP et 94 MF en CP. La demande pour 1999
s'élève à 81 MF en AP et 86 MF en CP.
Le programme devrait trouver son achèvement cette année puisque
la première livraison est prévue pour l'an 2000. Toutefois, cette
échéance pourrait être quelque peu retardée ce qui
n'empêcherait pas le déroulement du 1er vol du
démonstrateur dès cette année.
Il est à souligner que les annulations de crédits intervenues en
1997 avaient dû être compensées par un fort ressaut des
crédits en 1998. Cela doit conduire à conclure à
l'inopportunité et à l'ineffectivité des
régulations en cours d'année lorsqu'elles frappent des programmes
au développement normal et régulier.
Les moteurs
Le projet de moteur CFM XX, d'une poussée voisine de 42.000 livres
a dû être abandonné. Ce programme avait été
envisagé dans le but de motoriser les premiers projets de version
allongée de l'A 340. Après une analyse de marché et des
besoins des compagnies aériennes, Airbus Industrie a finalement
opté pour un projet d'avion de capacité et de rayon d'action
sensiblement plus grands, qui demande pour sa propulsion un réacteur
plus puissants (près de 56.000 livres).
La SNECMA travaille maintenant sur d'autres projets de motorisation, notamment
pour les gammes d'avion de plus faible capacité (bas de gamme Airbus,
bi-réacteur de transport régional).
Les dotations demandées sont destinées à soutenir le
projet qui aura été retenu.
On rappelle que les dotations des lois de finances des années
précédentes, s'étaient élevées à
186 MF en AP et 140 MF en CP pour 1996
, réduits à
101 MF et 87,5 MF au profit de la première annuité du
financement de l'A330-200,
100 MF en AP et 80 MF en CP pour
1997
avec une annulation de 150,6 MF sur les AP et 92 MF sur les
CP,
40 MF en AP et 30 MF en CP pour 1998
amputés
à hauteur de 32 MF en AP et 11 MF en CP par la mesure
d'annulation de janvier.
Les équipements de bord
Cette ligne budgétaire a pour objet d'aider les industriels
français à développer, seuls ou en coopération, les
équipements de bord destinés essentiellement aux Airbus, mais
également aux autres avions français ou étrangers sur
lesquels ils peuvent être retenus.
En 1997, 205 MF en AP et 180 MF en CP
ont été
consacrés à ce secteur, compte tenu d'une annulation de
15 MF en AP et 10 MF en CP.
Les montants prévus par la LFI pour 1998 ont été
ramenés à 212 MF en AP et 183 MF en CP par l'annulation
du 16 janvier.
Les avions de transports
L'A330-200
est une version à rayon d'action augmenté de
l'Airbus A330. Cet appareil pourra effectuer des étapes de 11.700
kms, soit 3.000 kms de plus que la version de base. Ce rayon d'action est
sensiblement supérieur à celui des Boeing B 767-300 ER.
L'économie d'exploitation de l'A 330-200 sera meilleure de
7,5 % par rapport à son concurrent. Le marché est
estimé aux environs de 300 unités. Au 1er juillet 1997,
le programme A 330-200 avait déjà enregistré
près de 50 commandes fermes. L'A 330-200 a été
lancé le 24 novembre 1995. Le calendrier actuel prévoit une
entrée en service en avril 1998. Le premier vol a été
réalisé le 13 août 1997. Le coût des travaux
à la charge d'Aérospatiale est de 1 Mdf courant
représentant environ 40 % du programme.
Le soutien de l'Etat
s'inscrit à hauteur de 33 % des dépenses, en
conformité avec les dispositions de l'accord bilatéral du
17 juillet 1992, soit un montant de 330 MF.
Les 10 MF de crédits de paiement demandés pour 1999
permettront de solder cette opération pour laquelle, respectivement
90 MF et 140 MF étaient prévus en AP et CP pour 1997,
et 80 MF et 100 MF en 1998.
Le programme d'avion de 100 places
, qu'il était prévu
de réaliser dans le cadre d'une coopération entre les industries
chinoise et européenne, est aujourd'hui abandonné, principalement
parce que les dernières études approfondies menées par les
industriels ont montré que les conditions de sa viabilité
économique ne paraissaient pas acquises. Airbus a annoncé
à l'occasion du Salon de Farnborough le
prélancement d'un
nouvel appareil, l'A318, qui serait conçu à partir de l'actuel
A319.
Les dotations demandées sont destinées à initialiser un
soutien à ce nouveau projet, une fois qu'il aura été
finalisé, ou à un projet de bi-réacteur de transport
régional.
Elles viendront compléter les dotations prévues par les
précédentes Lois de finances initiales, 40 MF en AP et
30 MF en CP pour 1996 et 1997, 42 MF en AP et 38 MF en CP pour
1998,
dotations particulièrement affectées par les mesures
d'annulation de ces trois dernières années
puisque les
crédits disponibles pour l'exécution 1998 s'élèvent
à 42,5 MF en AP et 32,5 MF en CP.
Airbus a entrepris la réalisation de
nouvelles versions de l'Airbus
A340-500 et 600
qui auront une capacité et un rayon d'action accrus.
L'A340-600 pourra emporter 370 passagers sur des distances voisines de
13.900 kms, alors que l'A340-500 emmènera jusqu'à
313 passagers sur 15.800 kms. Ces deux nouvelles versions, qui font
déjà l'objet de 34 commandes fermes et 40 options
seront disponibles dès 2002 et concurrenceront directement les Boeing
B777-300 et B747-400.
Les dotations demandées permettront la poursuite du soutien par avances
remboursables.
Les autres aéronefs (aviation légère)
Depuis le début des années 80, l'Etat, en apportant son aide
à de nombreux développements (TB 20, TBM 700, Robin 3000, moteurs
JPX et PRV, planeurs Marianne et Pégase...), a contribué au
maintien de la construction aéronautique légère
française. Plus récemment, cette politique d'aide a permis
à la Socata et Renault Sport de développer un moteur pour avions
légers, permettant de mettre fin au monopole détenu par
l'américain Lycoming. Il est prévu de poursuivre cette politique
à l'avenir et de soutenir les projets de développement ou de
recherche susceptible d'accroître le dynamisme de ce secteur.
Sur la dotation initiale de l'année 1997 de 6 MF en AP et CP, un
montant de 2 MF a annulé ; la dotation initiale pour 1998,
également de 6 MF, a été annulée à
hauteur de 1 MF.