B. LE SUIVI DES PRINCIPALES RÉFORMES DE CES DERNIÈRS ANNÉES
1. Le contrôle technique des véhicules
Le
contrôle technique obligatoire des voitures et camionnettes a
été mis en place le 1
er
janvier 1992, en
application d'une directive communautaire de 1991. Depuis cette date,
près de 60 millions de véhicules légers ont fait
l'objet d'une visite initiale dans l'un des 3.300 centres
spécialisés et 600 centres auxiliaires agréés.
A partir du 1er janvier 1996, les obligations de réparation -qui
avaient déjà été progressivement étendues
depuis l'origine- ont été généralisées
à l'ensemble des points essentiels pour la sécurité ou la
lutte contre la pollution. Depuis lors, 22 % des voitures doivent
être réparées suite à un contrôle avant de
passer la contre-visite. Mais surtout, de nombreux usagers font maintenant
vérifier et réparer leur voiture avant de la passer au
contrôle : il semble que le contrôle technique ait
modifié le comportement des propriétaires en matière
d'entretien de leur véhicule.
Ainsi, en 1992, 40 % des voitures âgées de cinq à neuf
ans avaient moins de trois défauts, et 20 % en avaient plus de
sept. Désormais 95 % en ont moins de trois, et seulement 1 %
en ont plus de sept.
S'il faut voir à travers ces chiffres la contribution effective du
contrôle technique à l'amélioration de l'état du
parc des véhicules en France, il n'en faut pas pur autant
négliger sa participation à la protection de l'environnement. A
compter du 1
er
octobre 1998, le contrôle des
émissions se verra ainsi renforcé pour les véhicules
diesel.
Le gouvernement vient également de soumettre au Conseil d'Etat un
décret visant à réduire à un an, à compter
du 1
er
janvier 1999, la périodicité du
contrôle des émissions polluantes, pour l'ensemble des
véhicules utilitaires légers ou assimilés, mesure
jusqu'alors introduite pour les seuls véhicules immatriculés en
Île-de-France par l'arrêté du 22 janvier 1997
créant dans cette région une zone de protection spéciale
contre les pollutions atmosphériques.
2. Le permis de conduire à points
Six ans
après son entrée en vigueur, le " permis de conduire
à points " n'est plus réellement contesté. Sur le
plan juridique, des décisions du Conseil d'Etat et de la Cour de
Cassation ont confirmé la validité du dispositif. Au niveau
européen, la commission européenne des droits de l'homme avait
déclaré recevable une requête sur le permis à
points. Dans son rapport la commission a conclu en mai 1997 qu'il n'y avait pas
de violation de la convention, les libertés individuelles sont
respectées. Cependant la commission a décidé de saisir de
l'affaire la Cour.
Le fonctionnement du dispositif n'a toutefois pas encore atteint tous les
résultats correspondants aux prévisions faites au moment de son
instauration.
Au 1er juillet 1998, le nombre de conducteurs sanctionnés depuis le
1er juillet 1992 est de 4.583.242 (pour plus de 30 millions de
conducteurs) à qui 1.303.575 points ont été
retirés. En outre, 27.920 conducteurs ont perdu la totalité
de leurs points entre 1993 et fin 1997.
Pour la seule année 1997, 1.046.764 (+ 3,5 %) conducteurs
se sont vus retirer 2.876.246 points (+ 1,4 %), 10.387
(+ 22 %) conducteurs ont perdu la totalité de leur
capital de points.
En 1996, la répartition des infractions inscrites au Système
national des permis de conduire ayant entraîné des retraits de
points était la suivante :
- excès de vitesse : 44 %
- défaut de port de casque ou de la ceinture de
sécurité : 23 %
- non respect des feux, stops et priorités : 14 %
- alcool (0,8g/1000) : 7 %
- règles de circulation : 7 %
- homicides et blessures involontaires : 2 %
- alcool (entre 0,5 et 0,8g/1000) : 1 %
- autres infractions : 2 %.
38 % des infractions aux règles de la vitesse concernaient des
excès de vitesse compris entre 20 et 30 km/h (34 % entre 30 et
40 km/h et 18 % de plus de 40 km/h).
Une des caractéristiques du permis de conduire est la possibilité
de reconstituer le capital de points.
Ainsi, les conducteurs n'ayant pas commis d'infractions pendant trois ans
recouvrent leur capital initial de 12 points. C'est ainsi qu'entre le
1er juillet 1995 et le 1er juin 1998, 1.423.997 conducteurs ont
bénéficié de cette règle et ont recouvré
leur capital initial.
Il y a aussi possibilité de récupérer des points
grâce aux centres de recyclages et aux stages. Les stages sont
animés par deux formateurs : un spécialiste de
l'enseignement de la conduite, titulaire du brevet d'Aptitude à la
formation des Moniteurs (BAFM) ou du brevet d'Animateur pour la formation des
Conducteurs Responsables d'Infractions (BAFCRI) et un psychologue. En 1998, le
nombre total d'animateurs est de 473, une nouvelle session de formation ayant
eu lieu au le premier trimestre 1998.
Au 1er juin 1998, 460 centres de "recyclage" sont
agréés par les préfets.
En 1996, 15.636 conducteurs (+ 19 %), soit un conducteur sur deux
mille environ, ont suivi un stage leur permettant de
récupérer 4 points sur leur capital de 12 points. Ils
ont été 7.197 au cours des cinq premiers mois de 1997.
Le tableau ci-après résume l'ensemble de ces
données :
Thèmes |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998
|
Dossiers traités |
394.794 |
782.383 |
803.857 |
1.011.674 |
1.046.764 |
535.640 |
Points retirés |
1.176.001 |
2.387.492 |
2.266.143 |
2.837.280 |
2.876.246 |
1.467.919 |
Permis invalidés |
582 |
3.295 |
5.213 |
8.443 |
10.387 |
n.c. |
Conducteurs ayant recouvré leur capital initial |
|
|
52.796 |
474.573 |
635.532 |
267.616 |
Stages (alternatifs et permis à points) |
2.144, cumulés avec les stages alternatifs |
|
|
|
|
|
Stages mixte |
|
1.376 |
1.688 |
1.837 |
1.859 |
870 |
Stages récupération de points |
2 |
57 |
151 |
365 |
476 |
237 |
Stagiaires " alternatifs " |
30.199 |
38.663 |
28.397 |
27.523 |
25.371 |
11.495 |
Stagiaires permis à points |
322 |
3.382 |
7.578 |
12.678 |
15.636 |
7.197 |
Nombre de contrôles effectués |
|
|
21 |
10 |
11 |
|
On notera une forte progression du nombre de stages et de stagiaires dans le cadre de la récupération de points (bien qu'un ralentissement se soit fait sentir sur l'année 1997).