II. LES PROGRAMMES D'INVESTISSEMENT
A. L'AVANCEMENT DES CONTRATS DE PLAN
L'Etat
et la région se sont engagés conjointement sur la liste
d'opérations détaillée ci-après, correspondant
à un programme de travaux de 11.575 millions de francs, dont
2.600 millions de francs financés par l'Etat et 8.975 millions
de francs financés ou préfinancés (octroi de prêts
bonifiés) par la région.
En complément du contrat de plan, le Syndicat des transports parisiens
(STP) met en oevre un programme d'opérations, financé par
moitié sur la part du produit des amendes qui lui est attribuée
et pour moitié par des subventions de la région. A titre
indicatif, un programme d'un montant d'environ 1.200 millions de francs
pour les cinq années du XIe plan a été prévu
mais son montant exact sera fonction des disponibilités
financières des intervenants.
Les principales opérations inscrits au contrat de Plan
Etat-région Ile-de-France sont les suivantes :
Au titre des grandes liaisons régionales (7,7 milliards de
francs) :
- Eole (3,2 milliards de francs) ;
- Météor (2,9 milliards de francs, auxquels s'ajoutent
3,3 milliards de francs valeur 1989 lors du Xe Plan) ;
- ligne C du RER (0,9 milliard de francs) ;
- ligne D du RER Châtelet/gare de Lyon (0,6 milliard de francs).
Au titre de la création d'un réseau maillé en
grande couronne (1,9 milliard de francs au total) :
- Tram Val de Seine (0,6 milliard de francs) ;
- desserte du Grand stade à Saint-Denis (0,4 million de francs) ;
- liaison partielle Issy/Clamart/Meudon/Vélizy/Viroflay (0,4 milliard de
francs).
Au titre de la desserte des pôles d'emplois de la grande
couronne (2 milliards de francs au total) :
- grande ceinture à Saint-Germain et Noisy (0,6 milliard de
francs) ;
- tangentielle nord Pontoise/Ermont/Stains (0,5 milliard de francs) ;
- RER D : desserte est de Sénart (0,3 milliard de francs).
Par ailleurs, la région financera à hauteur de 640 millions
de francs des opérations de transports collectifs au titre de la
politique de la ville (dont la ligne 13 de métro Saint-Denis
Université pour 332 millions de francs), et l'Etat s'est
engagé hors contrat de plan pour 335 millions de francs pris sur le
produit du FARIF au profit des chantiers d'Eole et de Météor.
Les concours apportés par l'Etat sont retracés dans le tableau
ci-dessous :
(En millions de francs)
LFI |
Crédits des transports terrestres |
FARIF |
||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
1994 |
718,6 |
605 |
290 |
290 |
1995 |
555 |
606,5 |
166 |
166 |
1996 |
403 |
682 |
166 |
166 |
1997 |
320,5 |
420 |
240 |
240 |
1998 |
285 |
309,8 |
310 |
310 |
1999 |
215 |
253,6 |
130 |
130 |
A la fin
de l'année 1997, le taux global de mise en place des autorisations
de programme du contrat de plan est de 73,5 %. L'engagement des
opérations financées à 80 % par la région
(+ 20 % de prêts aux entreprises) devant intervenir durant les
dernières années du contrat et les besoins pour les
opérations en cours ayant augmenté (surcoûts Eole), la
situation est contrastée suivant l'origine des financements :
exécution à 90,4 % pour la part Etat, exécution
à 69 % pour la part région.
Les prévisions d'exécution à la fin de
l'année 1998 sont les suivantes : 86,2 % pour le contrat
de plan dans sa globalité, 110 % pour l'Etat et 79,4 % pour la
région. Il a été décidé en 1997
d'étendre la durée du contrat de plan d'un année avec pour
conséquence un dépassement prévisible des engagements de
l'Etat (prévision d'exécution de 115 % à
fin 1999) du fait des opérations engagées (Eole, RER C
à Pontoise, ...). Globalement, le taux d'exécution final du
contrat de plan sera donc proche de 100 %.
L'avancement des opérations peut être
récapitulé comme suit :
- l'interconnexion de la ligne D du RER entre le Châtelet et la gare
de Lyon a été mise en service en septembre 1995. La liaison
La Verrière-La Défense a été mise en service en
mai 1995. Le tram Val-de-Seine entre Issy et La Défense a
été mis en service en juillet 1997. Le prolongement de la
ligne 13 à Saint-Denis Université a été
inauguré le 25 mai 1998. Les gares du stade de France ont
été mises en service au début de
l'année 1998 ;
- un certain nombre d'opérations sont en cours
d'achèvement : Météor entre Madeleine et
Tolbiac-Masséna, Eole entre Saint-Lazare et les gares du Nord et de
l'Est (mise en service prévue à l'automne 1999), le
déplacement de la gare Masséna sur la ligne C du RER (mise en
service prévue en septembre 2000), le prolongement de la
ligne C à Pontoise (mise en service en 2001) ;
- le prolongement de Météor entre Madeleine et Saint-Lazare a
débuté au mois de juin 1998. Son achèvement est
prévu en 2003 ;
- le prolongement du tramway entre Bobigny et Noisy le Sec a été
soumis à l'enquête publique en 1998, mais il soulève encore
des questions ;
- l'engagement des opérations suivantes pourrait intervenir en
1999 : prolongement de Météor Tolbiac Masséna/Tolbiac
Nationale, site propre pour autobus sur la RN 305, prolongement du Trans
Val-de-Marne à la Croix de Berny, réaménagement de la gare
de Lieusaint et desserte du centre urbain de Sénart sur la ligne D
du RER, réouverture de la Grande ceinture Ouest.
Les opérations de réaménagement de la gare de Champ de
Mars et du terminus de Gennevilliers sur la ligne C du RER sont
susceptibles d'être reportées ou annulées, sous
réserve des décisions du comité de gestion du contrat de
plan, qui s'est tenu durant le mois de septembre 1998. Les autres
opérations inscrites au contrat de plan sont dans une phase
d'études et d'élaboration de leur schéma de principe.
Après que les investissements du XIe contrat de plan aient
été concentrés sur les liaisons Eole et
Météor, qui concernent avant tout Paris Intra-muros, l'accent
devrait être mis lors des prochains contrats de plan sur les projets de
rocade et sur les projets constituant un réseau d'accompagnement de ces
rocades.
Pour les rocades, les projets envisageables sont notamment les suivants :
- Orbitale 1 en proche couronne au sud de Paris (études en mode
métro et tramway, avec une préférence pour le tramway qui
permet de réaliser une section plus longue avec la même enveloppe
budgétaire) ;
- Orbitale 2 en proche couronne au nord de Paris (tramway prolongeant la
ligne T1) ;
- le réseau Lutèce en moyenne couronne, réutilisant les
lignes ferroviaires de grande ceinture.
Eole
L'opération Eole, dans une première
étape, a
pour objet de relier le réseau de la banlieue est (pour partie) à
la gare Saint-Lazare via les gares du nord et de l'est, afin d'offrir une
liaison directe entre l'est de la région parisienne et le pôle
d'activités de l'ouest de Paris. Cette liaison contribuera à la
décharge de la ligne A du RER.
La liaison nécessite la construction de deux gares souterraines dans
Paris (les gares nord/est et Haussmann/Saint-Lazare) ; ces gares sont
reliées par deux tunnels à voie unique de 1,7 km chacun et
raccordées à la banlieue est par un tunnel à double voie
de 1 km. Un certain nombre d'aménagements complémentaires de
capacité et d'exploitation seront réalisés sur le
réseau est. La gare " Le Plant-Champigny " a été
reportée au XIIe plan du fait de problèmes techniques.
L'ouverture d'Eole est prévue dans le courant de
l'année 1999. Le trafic attendu à l'heure de pointe sur le
tronçon central et dans le sens le plus chargé est de
30.900 voyageurs.
Dans le futur, une seconde phase de travaux permettra de faire la jonction
entre cette première étape et les lignes de Saint-Lazare vers La
Défense et Versailles. Une gare de surface à La
Villette/Aubervilliers complétera le dispositif.
Au 1er août, les travaux de génie civil des gares et des
tunnels étaient achevés.
Le coût prévisionnel de l'opération était de
5,4 milliards de francs. Ce coût a été largement
dépassé : la charge du projet est désormais
estimée à 8 milliards de francs
B. LES PROGRAMMES D'INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES PUBLIQUES
1. Le programme d'investissement de RFF en Ile-de-France
Le tableau ci-dessous fait apparaître le programme d'investissement de RFF pour 1998, tel qu'approuvé par le Comité des investissements à caractère économique et social (CIES), et les prévisions d'investissement de RFF pour 1999 (hors travaux sur le domaine de RFF liés à la construction d'autres infrastructures).
(En millions de francs)
|
Investissements 1998 (approuvés par le CIES) |
|
Régénération du réseau |
370 |
405 |
Maîtrise des coûts |
9 |
100 |
Sécurité |
106 |
110 |
Développement |
1.153 |
1.310 |
Total |
1.638 |
1.925 |
2. Le programme d'investissement de la SNCF - Ile-de-France
Le programme d'investissement pour la SNCF en Ile-de-France en 1998 s'établit à 2,8 milliards de francs, dont 1,4 milliard de francs consacrés à l'achat de matériel roulant, 0,5 milliard de francs aux gares et 0,5 milliard à Eole.
3. Le programme d'investissement de la RATP
Les programmes prévisionnels d'investissement de la RATP pour 1998 et 1999 sont retracés ci-dessous.
Projet de programme d'investissements 1999
(Crédits de paiement)
|
Programme 1998 |
Projet de programme 1999 |
I - Extensions des réseaux |
826 |
668 |
RER |
6 |
0 |
Métro |
740 |
481 |
Autres modes |
75 |
187 |
II - Amélioration de l'exploitation |
920 |
968 |
RER |
250 |
223 |
Métro |
500 |
577 |
Autobus |
150 |
153 |
Opérations tous réseaux |
20 |
15 |
III - Modernisation et gros entretien |
1.090 |
1.057 |
IV - Commandes de matériel roulant |
1.870 |
1.655 |
RER |
280 |
243 |
Métro |
1.000 |
892 |
Autobus |
559 |
504 |
Tramway |
31 |
16 |
V - Participations financières |
20 |
30 |
Hors programme |
240 |
240 |
Total général |
4.966 |
4.618 |
(Source : ministère de l'équipement, du logement et des transports)
L'amélioration de l'exploitation
(titre II)
regroupe une multitude d'opérations dont le fil directeur est
l'amélioration de la qualité du service. Certaines sont
directement perceptibles par les voyageurs, d'autres, concernant des
équipements techniques d'exploitation et de maintenance, sont moins
visibles des voyageurs mais font progresser la fiabilité et la
continuité de fonctionnement des réseaux.
C'est tout l'environnement du transport, sans exclusive, qui doit être
amélioré pour être au niveau de qualité qu'attendent
les Franciliens : la propreté, l'accueil, le confort, la
sécurité, l'information, etc... D'importants programmes de
modernisation se sont donc ajoutés ou se sont substitués aux
opérations "classiques" : la réhabilitation des espaces du
métro, l'accueil et la vente, l'information en temps réel avec
Altair, la sécurité avec la télévisualisation des
espaces,...
Dans ce domaine, comme dans celui de la modernisation et du gros entretien (cf.
ci-après), la réduction des investissements durant les
années 1980 s'est révélée catastrophique. Le
vieillissement des installations dans une période de durcissement de
l'environnement s'est traduit par une dégradation notable de l'offre de
transport et par la désaffection d'une partie de la clientèle.
A la fin des années 1980, les montants annuels consacrés
à l'amélioration de l'exploitation n'étaient plus que de
250 millions de francs. Un net redressement a été
opéré depuis lors afin de gommer les effets des retards les plus
criants et d'engager les programmes de modernisation qui assureront la
poursuite et la pérennité des progrès "qualité".
Quelque 900 millions de francs leur sont désormais alloués
chaque année.
La modernisation et le gros entretien
(titre III) des
installations et des équipements fixes -tunnels, gares et stations,
ouvrages d'art, voies, alimentation en énergie, escaliers
mécaniques, péages...- concernent un patrimoine dont la valeur
à neuf est estimée à près de 200 milliards de
francs.
Dans ce domaine également, les restrictions de crédits des
années 1980 ont été très dommageables au plan
de la qualité (rénovation insuffisante des espaces ouverts aux
voyageurs, élévation du taux de panne des escaliers
mécaniques...).