II. LA SITUATION DE LA SNCF
* Par ailleurs, la contribution aux charges d'infrastructures versée à RFF s'élève à 11.814 millions de francs.
A. L'ÉVOLUTION DU TRAFIC
1. L'évolution du trafic voyageurs
Le tableau suivant donne l'évolution, depuis 1991, du trafic voyageurs de la SNCF sur le réseau principal d'une part, avec la répartition entre TGV, rapides et express, services régionaux, sur la banlieue parisienne, d'autre part :
L'ensemble du trafic voyageurs de la SNCF augmente de
3,4 %
en 1997 par rapport à 1996.
Cette progression est plus rapide que celle des autres modes de transport, de
sorte que la part du transport ferroviaire dans les transports
intérieurs de voyageurs se redresse, à 7,6 %, au
détriment notamment de la route. Cette évolution est pour
l'essentiel imputable à la montée en régime des TGV Thalys
et Eurostar, mais la tendance à la baisse sur le réseau principal
s'est également inversée au second semestre en lien avec la
nouvelle politique tarifaire et la reprise de l'emploi. Le trafic, qui avait
subi les effets d'une conjoncture économique peu favorable en 1993, puis
les conséquences des mouvements sociaux de l'automne 1995, ne retrouve
toutefois pas encore son niveau du début des années 1990, en
dépit du développement du TGV.
Ce redressement s'est prolongé au cours des 6 premiers mois de
l'année
: par rapport aux 6 premiers mois de 1997, le trafic
augmente de 9 % sur le réseau principal et de 1,3 % sur le
réseau francilien.
2. Le trafic de marchandises
Le
tableau suivant donne l'évolution, depuis 1991, du trafic marchandises
de la SNCF exprimé en milliards de tonnes-kilomètres
:
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
49,40 |
48,21 |
43,60 |
47,14 |
46,56 |
48,32 |
52,63 |
Le
trafic marchandises de la SNCF a connu
en 1997 une progression
de
8,9 %,
imputable notamment au dynamisme de l'activité
internationale (+ 12,1 %), en particulier pour le transport
combiné (+ 15 %). Cette évolution favorable s'est
poursuivie au premier semestre de 1998, le trafic fret s'inscrivant en hausse
de 3,8 % par rapport à la même période de 1997.
Le développement du fret ferroviaire s'explique non seulement par les
reports de trafic résultant de mouvements sociaux dans le transport
routier et par une conjoncture particulièrement favorable, avec le
dynamisme retrouvé des échanges intraeuropéens, mais aussi
par le développement du trafic transitant par le tunnel sous la Manche,
ainsi que par rénovation de l'offre de la SNCF, notamment pour les
wagons isolés et le transport combiné, et par la baisse des prix
(- 13 % en termes réels depuis 1990, contre + 6 %
pour la route).
Le transport ferroviaire a ainsi
regagné des parts de
marché
en 1997 et au premier semestre 1998 :
Parts de marché pour le transport de marchandises
(en %)
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Route |
64,1 |
64,1 |
64,8 |
65,6 |
66,2 |
69,0 |
67,7 |
66,9 |
Fer |
23,1 |
22,5 |
21,6 |
20,6 |
21,3 |
19,3 |
20,6 |
21,7 |
Voie d'eau |
3,3 |
3,1 |
3,1 |
2,8 |
2,5 |
2,5 |
2,4 |
2,3 |
Oléoduc |
9,5 |
10,3 |
10,5 |
11,0 |
10,0 |
9,2 |
9,3 |
9,1 |
TOTAL |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
La
commission d'enquête du Sénat sur les grandes infrastructures
avait toutefois montré en juin 1998 que le développement du fret
ferroviaire s'accompagnait d'une
crise de croissance
, en raison de
l'engorgement de certains noeuds du réseau comme de la priorité
systématique accordée aux trains de voyageurs.
Cette analyse s'est confirmée en cours d'année 1998 : la
saturation du réseau et la pénurie de conducteurs se sont
traduites par une dégradation de la fiabilité du service,
notamment pour le transport combiné, cette dégradation
étant amplifiée par des conflits sociaux récurrents, de
sorte que la progression du fret ferroviaire serait au total limitée sur
1998 et pourrait même être négative sur les derniers mois de
l'année.
La commission d'enquête du Sénat soulignait ainsi que le
développement durable du fret ferroviaire passait par une
modification des
conditions d'exploitation
en faveur du fret, par
la réalisation d'investissements destinés à
remédier à la saturation de certains noeuds ferroviaires et
à favoriser le développement du transport combiné, enfin
par l'établissement de liaisons dédiées au transport de
fret sur l'axe Nord-Sud, comme sur l'axe Est-Ouest (afin d'améliorer la
desserte des ports français). Votre rapporteur doit malheureusement
rappeler que le développement du fret passe aussi par
l'établissement de relations de confiance entre les industriels et la
SNCF, c'est-à-dire par une modération de la conflictualité
sociale.
S'agissant plus spécifiquement du transport combiné (26 % du
trafic fret de la SNCF et 12 % de ses recettes globales), le président
du Conseil national des transports, M. Pierre Perrod, a par ailleurs remis
en juillet 1998 au ministre de l'équipement et des transports un rapport
dont les préconisations rejoignent très largement les conclusions
de la commission d'enquête du Sénat :
- renforcer l'efficacité de ce secteur, au niveau de la maîtrise
du développement et de la conception des chantiers, de leurs
modalités de gestion, de l'organisation et de la coopération des
opérateurs français, qui doivent être en mesure de prendre
toute leur place dans un système en cours d'internationalisation
rapide ;
- stimuler l'offre, en créant des mécanismes incitatifs
permettant notamment à la SNCF de s'inscrire de manière beaucoup
plus offensive dans une dynamique de développement du transport
combiné ;
- résorber les goulots d'étranglement des infrastructures
ferroviaires et construire de nouveaux chantiers pour compléter et
renforcer le maillage existant, en cohérence avec l'objectif
d'aménagement du territoire et de mise en place progressive d'un
réseau ferroviaire européen d'acheminement du fret ;
- renforcer l'équipement et les atouts des ports français ;
- faciliter l'accès du transport combiné aux petites et moyennes
entreprises du transport routier.
Le rapport propose un plan d'investissement de 2,3 milliards de francs sur
5 ans, au travers d'un accroissement des aides de l'Etat et de
l'inscription d'une démarche de développement du transport
combiné dans les contrats de plan.
Il recommande également la mise au point d'un programme contractuel pour
favoriser la bonne insertion des ports français dans le transport
intermodal, ainsi qu'une prise en compte affirmée dans les orientations
données à RFF et à la SCNF et notamment dans les textes de
transposition dans le droit français des directives européennes,
de la nécessaire priorité à donner au transport
combiné dans l'attribution des sillons.
Ces propositions sont actuellement à l'étude par le gouvernement.
Par ailleurs, la SNCF et RFF, avec les chemins de Fer belges (SNCB),
luxembourgeois (CFL) et italiens (FS), ont décidé le
26 novembre 1997 la création d'un premier corridor de fret en
Europe. Celui-ci, dénommé Belifret, est devenu
opérationnel le 12 janvier 1998. Il relie Muizen, Bruxelles,
Luxembourg, Lyon, Turin, Gênes, La Spezia, Gioia Tauro (Italie).
Un second accord passé avec les chemins de fer espagnols (RENFE),
intervenu le 27 février 1998, a permis d'étendre ce corridor
à Marseille et à l'Espagne (Barcelone et Valence) à
compter du 24 mai 1998.
Un autre corridor devrait prochainement voir le jour, reliant Glasgow en Grande
Bretagne, Le Havre et Dunkerque, à Sopron, situé à la
frontière austro-hongroise. Un sillon a d'ores et déjà
été établi entre le tunnel sous la Manche et Strasbourg
via Metz depuis le mois d'avril dernier et une lettre d'intention a
été signée le 3 juillet dernier entre les parties
concernées par ce nouveau corridor.
Le concept du
corridor de fret
vise à mettre à la
disposition des clients un service de fret international performant,
compétitif et simple d'utilisation, notamment grâce à une
tarification coordonnée et à la mise en place de guichets uniques
mandataires des gestionnaires d'infrastructures et des entreprises ferroviaires
utilisatrices.
Les corridors de fret mis en place par la SNCF et RF sont fondés sur la
coopération
entre transporteurs nationaux, même si la
commercialisation des trains est concurrentielle. La commission
européenne avait, quant à elle, préconisé dans son
livre blanc de 1996 que de tels corridors marquent une libéralisation et
une extension de la
concurrence
, avec l'ouverture des corridors de fret
à tous les opérateurs.
A partir du triple constat de la situation préoccupante du transport
ferroviaire dans nombre de pays européens, de l'absence de notification
à la commission des aides accordées au secteur ferroviaire par
plusieurs Etats membres, enfin de la faible exploitation des droits
d'accès aux infrastructures prévus par la directive 91-440, la
commission européenne a par ailleurs adopté le 22 juillet
1998
trois
propositions de directive
visant à ouvrir le
marché ferroviaire à la concurrence, en commençant par le
fret. Ces propositions comprennent :
- la séparation des comptes d'exploitation et des bilans des
différentes activités (fret, grandes lignes, services
régionaux) ;
- la création d'une autorité de régulation
indépendante exerçant un pouvoir de contrôle sur l'octroi
des sillons, afin que les nouveaux opérateurs potentiels
bénéficient d'un traitement non discriminatoire ;
- le principe d'une tarification des péages a coût marginal, afin
de favoriser l'accès au marché de petits opérateurs ;
- l'octroi de licences ferroviaires à des entreprises autres que celles
disposant déjà de moyens ferroviaires propres.
Le gouvernement n'est pas favorable à ces perspectives et souhait
privilégier d'abord l'application pleine et effective des dispositions
prévues par la directive de 1991.
B. LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SNCF
1. Les comptes de la SNCF
Le tableau ci-après présente les comptes de résultat 1996 et 1997 de la SNCF, ainsi que le compte de résultat prévisionnel pour l'exercice 1998, tel que présenté au conseil d'administration du 22 avril 1998.
Situation financière de la SNCF - Principaux éléments
(en millions de francs)
|
1996 Résultats |
1997 Résultats |
1998 Démarche prévisionnelle |
Chiffre d'affaires hors travaux pour RFF |
54.609 |
74.240 |
74.338 |
Travaux pour RFF |
|
12.757 |
13.382 |
production immobilisée et stockée |
6.471 |
3.495 |
2.325 |
Versements de l'Etat et des collectivités publiques |
19.752 |
7.033 |
7.423 |
Total produits d'exploitation courante |
81.129 |
97.525 |
97.498 |
Charges d'exploitation courante |
- 73.139 |
- 90.833 |
- 89.925 |
Excédent brut d'exploitation |
7.990 |
6.692 |
7.573 |
Amortissements et provision nets |
- 11.299 |
- 5.610 |
- 5.427 |
résultat d'exploitation |
- 3.309 |
1.082 |
2.146 |
Résultat financier |
- 12.893 |
- 1.925 |
- 2.234 |
Résultat courant |
- 16.202 |
- 843 |
- 88 |
Résultat exceptionnel |
1.029 |
- 116 |
- 440 |
Résultat net |
- 15.173 |
- 959 |
- 528 |
Personnel |
|
|
|
Effectif moyen de salariés à disposition |
177.890 |
175.012 |
- |
Montant de la masse salariale |
31.301 |
31.367 |
- |
Montant des sommes versées au titre des avantages sociaux |
15.126 |
13.362 |
- |
a) Les effets de la réforme sur les comptes de la SNCF
La
réforme de 1997 a eu avant tout un double effet :
- un accroissement comptable du chiffre d'affaires résultant de la
rémunération par RFF de la SNCF-gestionnaire d'infrastructures,
pour 16,8 milliards de francs ;
- une amélioration mécanique des résultats de la SNCF, en
raison essentiellement de deux mouvements :
le transfert à RFF des actifs représentant l'infrastructure a eu
pour effet d'alléger de plus de 5 milliards de francs les dotations
nettes aux amortissements et provisions (5,6 milliards de francs en 1997
contre 11,3 milliards de francs en 1996),
la prise en charge de 134,2 milliards de francs de dette par RFF se
traduit par un allégement de 9,1 milliards de francs de charges
financières, auquel il convient d'ajouter les effets du
désendettement complémentaire de 28,3 milliards de francs
opéré par l'Etat par transfert au service annexe d'amortissement
de la dette, soit 1,9 milliard de francs de charges financières. Au
total, le résultat financier s'améliore ainsi de
11 milliards de francs. Pour comparer les montants à
périmètre constant, il conviendrait par ailleurs de prendre en
compte un allégement supplémentaire d'environ 1 milliard de
francs, correspondant aux charges financières sur les investissements
pour 1997 qui ne sont plus à la charge de la SNCF.
Par ailleurs :
- le poste " Travaux pour RFF " apparaît pour la
première fois dans le chiffre d'affaires. En raison de la parution
tardive des textes législatifs et réglementaires relatifs
à la création de RFF, et du délai qui en est
résulté dans la mise un point des accords avec cet
établissement public, la SNCF a fait transiter par son compte de
résultat l'intégralité des travaux d'investissement pour
le compte de RFF, y compris ceux qui relèveront désormais d'un
contrat de mandat.
- la réduction des versements de l'Etat et des collectivités
publiques est imputable au transfert de la contribution d'infrastructure
dorénavant versée par l'Etat à RFF.
Enfin, l'importante augmentation des charges d'exploitation courante tient
essentiellement à des modifications de présentation
comptable :
- apparition des péages versés par la SNCF à RFF
(6,1 milliards de francs),
- transit par les charges, ainsi que déjà relevé, de
toutes les acquisitions et travaux réalisés dans cadre des
investissements pour RFF (à l'exception des acquisitions de
terrains).
b) Le redressement de la SNCF
Trois
éléments ont concouru par ailleurs au redressement des comptes de
la SNCF :
- La progression du trafic s'est traduite par une hausse de 2,2 milliards
de
recettes de trafic
, en dépit de l'érosion des produits
moyens sur le fret.
Résultats 1997
(en %)
|
Trafic annuel |
Recettes de trafic |
Produit moyen |
Grandes lignes |
+ 4,0 |
+ 6,3 |
+ 1,5 |
Voyageurs TER |
+ 3,0 |
+ 4,0 |
+ 1,0 |
Île-de-France |
+ 1,7 |
+ 7,5 |
+ 5,5 |
Fret |
+ 8,9 |
+ 5,7 |
- 2,9 |
-
L'évolution de la
masse salariale
est demeurée contenue
à 44,7 milliards de francs (+ 0,7 %), en raison de la
poursuite des réductions d'effectifs en 1997 (-1,6 %).
- Le résultat de l'ensemble des
filiales
hors Telecom
Développement s'est redressé de plus d'un demi milliard de francs
(de -278 millions de francs à 1996 à
+ 230 millions de francs en 1997).
Cette évolution favorable est en partie masquée par les pertes de
la filiale
Telecom développement
, constituée par la SNCF
pour construire et exploiter un réseau de
télécommunications à partir du réseau de fibres
optiques de la SNCF. Ces pertes, qui s'élèvent à
450 millions de francs pour 1997, sont logiques puisque l'activité
commerciale correspondante n'a débuté qu'en février 1998
alors que l'entreprise a massivement investi en 1997. Si votre rapporteur se
félicite de la démarche de valorisation du patrimoine ferroviaire
que représente cette opération, il ne s'en interroge pas moins
sur la méthode consistant pour la SNCF à développer une
offre de téléphonie fixe concurrente de France Telecom, au lieu
de louer sans risques son réseau, tout en refusant le
développement de la concurrence sur le réseau ferré
national.
Le redressement de la SNCF demeure toutefois fragile et inachevé :
- la
rentabilité des filiales
commerciales demeure très
faible :
(en millions de francs)
Sociétés (1) |
Résultat net 1997 (MF) (2) |
Total des capitaux propres (MF) (3) |
Rentabilité
|
Groupe Géodis |
46,5 |
1.596 |
2,91 |
Groupe Frantour |
0,51 |
281,5 |
0,18 |
Sea France |
- 11,3 |
- 16,6 |
- |
Financière Systra |
0,62 |
259,7 |
0,24 |
Cariane |
22,9 |
272,4 |
8,40 |
STVA |
41,4 |
530,4 |
7,80 |
CTC |
1,3 |
66,4 |
1,95 |
CNC |
3,1 |
262 |
1,18 |
- Bien
qu'un réduction importante le déficit d'exploitation d'Eurostar
explique encore à lui seul près des deux-tiers du résultat
négatif de la SNCF ;
- En dépit d'important efforts de restructuration et de contraction des
effectifs, la SERNAM (le service messagerie de la SNCF) est confronté
à des pertes récurrentes : 295 millions de francs en
1997, 300 millions de francs prévus en 1998. Ces pertes
résultent des difficultés d'exploitation du fret
évoquées précédemment.
- Plus généralement, les
charges de la SNCF demeurent
encore
insuffisamment maîtrisées
. A titre d'exemple,
une enquête demandée en juin 1997 par le président de la
SNCF à M. Pierre Lelong, président de chambre à la
Cour des Comptes, a montré que les conséquences
financières des marchés passés par la SNCF
n'étaient pas bien évaluées.
Afin de poursuivre son redressement, la SNCF s'est donc dotée d'un outil
de pilotage par activités. Il se substitue à l'ancien
découpage territorial, qui ne permettait pas de rapprocher les
coûts des recettes de chacune des activités, et donc ne permettait
d'en évaluer la marge ni la rentabilité. Ces activités
sont au nombre de neuf :
- le gestionnaire de l'infrastructure, fournisseur privilégié de
RFF,
- les sept domaines du transporteurs : trois activités voyageurs
(Grandes Lignes, Île-de-France, Transports Express Régionaux),
deux activités fret (Fret et Sernam), deux prestataires internes
(Matériel et Traction),
- le domaine " éléments communs " qui regroupe
l'encadrement et les services transverses.
c) L'évolution du résultat net en 1997 et les perspectives pour 1998 et 1999
Au
total, le résultat courant se redresse de - 16,2 milliards de
francs en 1996 à - 0,84 milliard de francs en 1997.
Le résultat exceptionnel s'inscrit toutefois en repli en 1997, à
- 116 millions de francs, contre + 1.029 millions de francs
en 1996. Cette dégradation apparente résulte en fait de
l'intégration dans le résultat exceptionnel pour 1996 de l'apport
à la filiale Telecom Développement du droit d'occupation des
infrastructures et d'utilisation du réseau pour 2 milliards de
francs. Pour 1997, le niveau du résultat exceptionnel résulte
pour l'essentiel de plus values financières d'un côté, de
charges de départ en préretraite et de provisions pour
désamiantage, de l'autre.
In fine, le résultat net s'établit donc à
- 959 millions de francs pour 1997.
La démarche prévisionnelle de la SNCF table sur un déficit
pour 1998 réduit à 0,5 milliard de francs environ et sur le
retour à l'équilibre financier pour 1999, en dépit de
l'augmentation des péages versés à RFF.
Cette perspective n'intègre toutefois pas les conséquences
financières éventuelles des négociations qui viennent de
s'engager à propos des 35 heures. Selon la direction de la SNCF,
ces négociations se dérouleront à trois niveaux : une
négociation nationale fixera le cadre général et le volume
d'embauche susceptible d'être généré par le passage
aux 35 heures, les modalités d'organisation du temps libre et
l'effet sur les rémunérations. Elle s'accompagnera de deux autres
discussions, l'une par métier, l'autre par établissement.
Votre rapporteur ne peut que rappeler son souhait que cette négociation
ne se traduise ni par une augmentation des coûts, ni par une
dégradation du service, ni par une conflictualité sociale accrue,
susceptibles de mettre en péril la restauration de l'image de la SNCF,
ainsi que son redressement financier.
2. L'endettement de la SNCF
Le tableau ci-après donne le montant et la structure de l'endettement net à long terme de la SNCF à la fin de l'année 1997.
|
Entreprise nette + service annexe |
Entreprise nette |
||
|
En MF |
En % |
En MF |
En % |
Francs à taux fixes |
64.019,41 |
63,22 |
23.851,07 |
52,72 |
Francs à taux variables |
25.234,06 |
24,92 |
12.633,74 |
27,93 |
Devises fixes |
8.238,21 |
8,14 |
7.340,00 |
16,22 |
Devises variables |
3.770,49 |
3,72 |
1.416,41 |
3,13 |
Total |
101.262,18 |
100,00 |
45.241,23 |
100,00 |
La dette
nette à la charge de l'entreprise n'est plus au 1er janvier 1998
que de 45,241 milliards de francs. Cette dette est pour l'essentiel
libellée à taux fixe (69 %) et en francs (81 %). Son
taux d'intérêt moyen s'établit en 1997 à 6,86 %.
A cette dette s'ajouter la dette prise en charge par le service annexe
d'amortissement de la dette (SAAD), soit 56 milliards de francs au
1er janvier 1998, inscrits au SAAD pour moitié en 1991, pour
moitié en 1997 avec effet rétroactif au 1er janvier 1997.
Enfin, il convient de rappeler que la dette afférente aux
infrastructures, qui a été "reprise" par RFF à hauteur de
134,2 milliards de francs, demeure en fait au bilan de la SNCF. Le
transfert de charges s'est en effet effectué par inscription au bilan de
RFF d'une dette du même montant vis-à-vis de la SNCF, de sorte que
RFF verse à la SNCF la charge annuelle de cette dette.