D. UN RETOUR EN ARRIÈRE INSTRUCTIF : L'EXÉCUTION DU BUDGET 1997
La
très forte progression des crédits de la "ville" en 1999 invite
à s'interroger sur les conditions dans lesquelles une telle "manne"
budgétaire pourra être effectivement dépensée.
A cet égard, et en l'absence de données complètes sur
l'exercice 1998, un examen de l'exécution du budget 1997 fournit des
indications éclairantes.
Le tableau ci-après en résume les principaux
paramètres.
Chapitres |
LFI |
LFR |
Transferts et répartitions |
Annulations |
Reports |
Crédits ouverts |
Dépenses
|
Crédits sans emploi |
Taux de consommation en % |
|
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6=1+2+34+5 |
7 |
8=6-7 |
9=7/6 |
34-60 |
4 |
|
|
- 0,6 |
0,3 |
3,7 |
3,2 |
0,5 |
85 % |
37-60 |
19 |
|
0,2 |
- 2,8 |
1,5 |
17,9 |
15,4 |
2,5 |
86 % |
37-82 |
81 |
|
|
- 12,2 |
6 |
74,9 |
69,2 |
5,7 |
92 % |
Total Titre III |
104 |
|
0,2 |
- 15,6 |
7,8 |
96,5 |
87,8 |
8,7 |
91 % |
46-60 |
433,1 |
1 |
277,1 |
- 15 |
88,8 |
783,8 |
753,2 |
30,6 |
96 % |
Total DO |
537,1 |
1 |
277,5 |
- 30,6 |
96,6 |
881,3 |
841 |
39,3 |
96 % |
57-71 |
3,7 |
|
|
- 0,9 |
4,1 |
6,9 |
2,6 |
4,3 |
38 % |
67-10 |
315,5 |
|
17 |
- 1 |
350,8 |
680,3 |
351,1 |
329,2 |
52 % |
Total CP |
317,2 |
|
17 |
- 1,9 |
354,9 |
687,2 |
353,7 |
333,5 |
51 % |
Total DO+CP |
854,3 |
1 |
294,3 |
- 32,5 |
451,5 |
1.568,4 |
1.194,7 |
373,8 |
76 % |
L'examen
de ce tableau appelle quelques remarques de votre rapporteur spécial.
La
loi de finances pour 1997
(colonne 1) avait ouvert
854,3 millions de francs au budget de la ville, auxquels une loi de
finances rectificative (colonne 2) avait ajouté une dotation
complémentaire de un million de francs destinée à
subventionner le Parc de Sevran.
Les
transferts en gestion
(colonne 3) ont apporté
294,3 millions de francs supplémentaires, presque
entièrement concentrés sur le titre IV. Ceux-ci
s'expliquent, comme on l'a vu plus haut, par l'abondement
interministériel du FIV et des instruments de la politique de la ville.
Ils n'appellent donc pas ici de commentaire particulier.
En revanche, les
reports de crédits
(colonne 5) qui
s'élèvent à 451,5 millions de francs,
témoignent d'une sous-consommation des crédits de 1996.
A celle-ci répond la
sous-consommation des crédits de
1997
, mesurée au
taux de consommation des crédits
(colonne 9) :
- au
titre IV
, la bonne consommation des crédits
(96 %)
permet de ramener les reports de crédits de 89
à une trentaine de millions de francs ;
- au titre III, la
médiocre consommation des crédits
est davantage le fait des services en charge de la ville
(86 %) et
donc principalement de la DIV, que des "dépenses concentrées
d'animation" ;
- la
consommation des crédits d'études et d'assistance
technique est particulièrement médiocre :
38 % ;
- celle des
dépenses d'investissement
est tout juste
au-dessus de 50 %.
La délégation interministérielle à la ville
explique que la faible consommation des crédits d'investissement est due
à la présence de nombreuses
autorisations de programme
inutilisées depuis plusieurs années
, et par conséquent
reportées d'exercice en exercice, sans que les services sachent
exactement si ces autorisations correspondent à des projets
abandonnés ou à des opérations en cours. Elle annonce
l'intention louable de procéder à un recyclage des autorisations
de programme
ouvertes depuis le début des contrats de ville, afin de
dégager une marge de manoeuvre supplémentaire.
Votre rapporteur spécial encourage évidemment cette
démarche, et invite à sa généralisation. Il estime
que des reports systématiques et fréquents ne sont pas le signe
d'une gestion saine, et qu'ils privent en outre le vote du budget de toute
signification.