TRAVAUX DE LA COMMISSION
I. AUDITION DE LA MINISTRE DE L'EMPLOI ET DE LA SOLIDARITÉ
Au
cours d'une réunion tenue le mercredi 14 octobre 1998, sous la
présidence de M. Alain Lambert, président, la commission a
entendu
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la
solidarité
, sur les
crédits de son département
ministériel
et sur le
projet de loi
(n° 1106 AN XIe
législature)
de financement de la sécurité sociale pour
1999.
Après avoir rappelé que l'emploi constituait la priorité
"numéro un" du Gouvernement,
Mme Martine Aubry
a souligné
que la croissance devrait créer en 1999, 275.000 emplois, mais
qu'il restait cependant nécessaire de l'accompagner par des
réformes structurelles. Elle a précisé que le budget de
l'emploi augmenterait de 4 % et celui de la santé de 4,5 %
tandis que l'ensemble des dépenses de l'Etat progresseraient en 1999 de
2,3 %. Elle a également souligné que les trois priorités
majeures (emplois jeunes, réduction du temps de travail, lutte contre
les exclusions) coûtaient, à elles seules, 13 milliards de francs
et elle a indiqué qu'elle avait procédé, pour les
financer, à une recomposition du budget, qui comporte 17 milliards
de francs de mesures positives, compensées partiellement par 10
milliards de francs d'ajustements et d'économies, notamment sur les
contrats initiative-emploi (CIE) et les préretraites.
Puis,
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la
solidarité,
a détaillé les trois principaux axes de la
politique du Gouvernement en ce qui concerne le budget de l'emploi.
Elle a rappelé qu'il s'agissait tout d'abord de financer les programmes
que le Gouvernement estime prioritaires : la mise en place de la loi relative
à la réduction du temps de travail (35 heures) pour un coût
de 3,7 milliards dont 200 millions au titre des aides au conseil, la poursuite
du plan emplois-jeunes pour un coût total de 14,3 milliards, dans le
cadre duquel 138.000 emplois avaient déjà été
créés, de sorte que l'objectif que s'était fixé le
Gouvernement (150.000 emplois à la fin 1998) devrait être atteint.
A ce titre, elle a tenu à préciser que ces emplois ne devaient
pas concurrencer ceux du secteur privé. Enfin, elle a confirmé
que la politique d'allégement des charges sur les bas salaires serait
poursuivie en 1999 avec une dotation totale de 43 milliards de francs.
Puis elle a détaillé le deuxième axe de la politique du
Gouvernement qui consiste à aider les publics les plus
éloignés de l'emploi et les plus en difficulté. Ainsi,
elle a tenu à indiquer que, dans le cadre des orientations du Conseil de
Luxembourg du 21 novembre 1997, la politique du "nouveau départ" se
traduirait par un recentrage des contrats emploi-solidarité (CES) au
profit des personnes les plus en difficulté et que le nombre des
contrats emplois consolidés (CEC) serait porté à 60.000,
dont 70 % seront destinés aux personnes en situation d'assistance. Par
ailleurs, dans le cadre de la loi de lutte contre les exclusions, elle a
précisé que le programme TRACE concernerait 40.000 jeunes en 1999
pour un montant total de crédits de 238 millions de francs, que 10.000
contrats de qualification pour les jeunes adultes sans formation seraient mis
en place et que les crédits destinés à l'insertion par
l'économique seraient doublés. En contrepartie, un certain nombre
de politiques plus classiques seraient recentrées, qu'il s'agisse des
contrats emploi-solidarité (CES) dont le nombre total passera de 450.000
à 425.000, des contrats initiative-emploi (CIE) afin d'éviter
d'éventuels " effets d'aubaine " ou du système des
pré-retraites du Fonds national pour l'emploi. Elle a enfin
souligné que les crédits destinés au Fonds de
solidarité avaient été accrus en vue de financer la
revalorisation de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS) et
de l'Allocation d'insertion (AI), ainsi que la mise en place de l'Allocation
spécifique d'attente (ASA).
Par ailleurs,
Mme Martine
Aubry, ministre de l'emploi et de la
solidarité
a tenu à rappeler que les moyens consacrés
à la formation professionnelle seraient augmentés et que les
contrats de formation en alternance seraient recentrés sur les jeunes
sans qualification.
Elle a enfin développé le troisième axe de sa politique
consistant à accroître les moyens du service public de l'emploi.
Elle a indiqué que la subvention de fonctionnement versée
à l'ANPE serait augmentée afin de mieux faire face aux demandes
venant des publics les moins favorisés, notamment les
bénéficiaires du RMI, tout en se félicitant des efforts
déjà réalisés par l'Agence en direction des
entreprises. Elle a confirmé que les moyens des missions locales
seraient accrus et que les services du ministère seront renforcés
par la création de 140 contrôleurs et de 10 inspecteurs du
travail, ceux-ci ayant en effet, outre leur fonction de contrôle des
entreprises, une mission de conseil auprès de celles-ci.
Puis, la ministre a présenté les crédits de la
santé et de la solidarité qui, à structure constante,
progressent de 4,5 % et représenteront en 1999, 80 milliards de
francs, dont 4,2 milliards au titre de l'Allocation pour parent
isolé (API), jusqu'alors prise en charge par le régime de
sécurité sociale. Elle a fait part de sa volonté de
financer l'ensemble des mesures à caractère social contenues dans
la loi de lutte contre les exclusions et notamment, le volet social du
programme TRACE, de faire face à l'urgence en matière sociale et
d'augmenter les moyens des CHRS (Centres d'hébergement et de
réadaptation sociale). Dans le prolongement de la loi relative à
la lutte contre les exclusions, elle a indiqué que le projet de loi
relatif à la couverture médicalisée universelle devrait
être déposé dans les prochaines semaines.
S'agissant du RMI,
Mme Martine Aubry
a constaté que les
crédits qui lui sont consacrés (26,4 milliards en 1999)
continuaient à augmenter malgré une stabilisation de la
progression du nombre des demandeurs et que les crédits destinés
à l'Allocation pour adultes handicapés (AAH) progresseraient de
3,7 %. Elle a également souligné que les moyens du
ministère seraient renforcés et que le mouvement de
résorption des emplois précaires au sein du ministère
serait achevé en 1999. Elle a enfin précisé que les
crédits spécifiques destinés à la ville et à
l'intégration augmenteraient de 32 %, pour s'établir à 1
milliard de francs en 1999.
M. Philippe Marini, rapporteur général
, après
s'être inquiété des incertitudes sur le niveau de la
croissance en 1999 et, partant, de ses effets sur le niveau de l'emploi, a
relevé que l'évolution récente des chiffres du
chômage faisait apparaître une progression significative du nombre
des demandeurs d'emplois au mois d'août.
Mme Martine Aubry
a indiqué que, malgré les aléas
des marchés asiatiques ou les variations du cours du dollar, les
prévisions du Gouvernement correspondaient à celles des
principaux instituts de conjoncture et cela en raison tant de la bonne
santé des entreprises françaises que du fait que la croissance
française était principalement soutenue par la demande
intérieure. Elle a par ailleurs souligné qu'avec une croissance
estimée à 3 % pour 1998, le nombre des chômeurs avait
été réduit de 130.000 et qu'ainsi se trouvait
confortée la volonté du Gouvernement de continuer à
enrichir "le contenu en emplois" de la croissance. Elle a estimé que
l'augmentation du nombre de chômeurs au mois d'août revêtait
un caractère conjoncturel, notamment en raison des réinscriptions
consécutives à l'interruption en juillet d'un certain nombre de
contrats de travail à caractère précaire.
En réponse aux questions de
M. Jacques Oudin,
rapporteur
spécial des crédits de la santé et de la
solidarité
,
Mme Martine Aubry
a indiqué que la
progression des crédits consacrés au RMI en 1999 s'explique par
la prolongation du mouvement antérieur, mais qu'une stabilisation des
effectifs est perceptible au cours du premier semestre 1998, attribuable
à la croissance économique ainsi qu'à la relance de
l'insertion. Elle a jugé inacceptable que certains allocataires
perçoivent encore le RMI depuis sa création en 1988.
La ministre a précisé que la réforme de l'allocation aux
adultes handicapés (AAH) prévue par l'article 83 du projet de loi
de finances pour 1999, entraînerait une économie budgétaire
de 31 millions de francs en première année et de 310
millions de francs sur cinq ans, qui se traduirait par un transfert de charges
vers le fonds de solidarité vieillesse (FSV).
Elle a déclaré que la réorganisation hospitalière
visait à garantir l'existence dans chaque région d'au moins un
plateau technique de haut niveau, coordonné avec des services de
proximité parfaitement sûrs, ce qui impliquait certaines
fermetures accompagnées de redéploiements vers le long
séjour et le médico-social. Elle a fait valoir que
2.900 lits ont été fermés et 330 services
hospitaliers restructurés en 1997, avec l'aide conjointe de l'Etat et
des caisses d'assurance maladie, tandis que les agences régionales de
l'hospitalisation achèvent l'élaboration des schémas
régionaux d'organisation sanitaire et sociale (SROSS) de la
deuxième génération. Elle a souligné que le
critère de 300 accouchements minimum par an fixé pour les
maternités serait appliqué avec discernement, en fonction du
contexte local.
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité,
a
relevé que la politique conventionnelle avec l'industrie pharmaceutique
présente peu de cohérence en termes de santé publique.
Elle a indiqué vouloir la réviser par classe
médicamenteuse, afin de renégocier les prix et les taux de
remboursement en fonction du seul intérêt médical, tout en
garantissant l'existence d'au moins un médicament efficace et bien
remboursé par classe. Elle a estimé trop nombreux les
330 laboratoires pharmaceutiques existants, dont beaucoup sont maintenus
artificiellement en vie par des pratiques de prix inadéquates. Elle
s'est déclarée favorable à une recomposition du secteur,
qui trouvera ainsi une nouvelle compétitivité et pourra
bénéficier des niveaux de prix internationaux pour les
médicaments réellement innovants.
La ministre a remarqué que le taux de 2,6 % proposé pour la
progression en 1999 de l'objectif national de dépenses d'assurance
maladie (ONDAM) était plus rigoureux qu'en apparence, compte tenu du
dérapage prévu de l'ONDAM en 1998, et demeurait inférieur
au taux de croissance en valeur du PIB.
Elle s'est félicitée d'avoir relancé le processus
d'informatisation du système de soins et elle s'est
déclarée convaincue que les médecins, dont le taux
d'équipement informatique est passé de 30 % à
50 % en un an, finiraient par y adhérer une fois compris qu'il
s'agit d'un outil d'aide à la qualité des soins et de
réduction des coûts, et non d'un instrument de coercition.
La ministre s'est déclarée d'accord sur la
nécessité de rendre plus homogènes les comptes de la
sécurité sociale, et elle a annoncé la mise en place d'une
commission de transparence sur ce sujet.
M Joseph Ostermann, rapporteur spécial des crédits de
l'emploi
, a souhaité connaître les modalités de
financement de la loi relative à la réduction du temps de
travail, et notamment les règles selon lesquelles a été
défini le montant pris en charge par les régimes de
sécurité sociale. Il a également souhaité obtenir
des éclaircissements sur la nature de la contribution de 500 millions de
francs que le Gouvernement entend mettre à la charge des organismes
paritaires collecteurs agrées, ainsi que des précisions
concernant la remise à niveau des crédits consacrés au
financement de la ristourne dégressive sur les bas salaires.
M. André Vallet
s'est inquiété des
modalités concrètes de mise en place des emplois jeunes, ainsi
que des risques éventuels de dérive pouvant exister en ce
domaine.
Mme Marie-Claude Beaudeau
a souhaité savoir comment les missions
des nouvelles agences de veille sanitaire s'articuleraient avec celles du
nouvel organisme de surveillance des organismes génétiquement
modifiés (OGM), dont la création a été
récemment annoncée.
M. Yann Gaillard
a témoigné de l'exaspération des
maires à l'égard des profiteurs du RMI. Considérant que la
préférence de certains pour le RMI, éventuellement
agrémenté d'un peu de travail au noir, pouvait relever d'un choix
rationnel, il s'est déclaré favorable à la
possibilité de cumuler temporairement le RMI avec un salaire lors du
retour à l'emploi.
M. Jean-Philippe Lachenaud
a souhaité connaître les
intentions du Gouvernement en matière de réforme de l'assiette
des cotisations sociales, ainsi que d'assurance maladie universelle.
En réponse aux intervenants,
Mme Martine Aubry
a indiqué
que 20 % des entreprises négocient actuellement la réduction
du temps de travail et que 20 % s'apprêtent à le faire. Elle
a fait valoir que 400 accords ont été signés en deux mois
depuis la publication des décrets d'application de la loi,
prévoyant une augmentation moyenne des effectifs de 8 %.
Considérant que le débat très théorique au sommet
ne reflétait pas la réalité des négociations dans
les entreprises, elle s'est félicitée que les souhaits des
salariés soient conciliés avec les besoins des entreprises et a
estimé le mouvement désormais bien engagé. La ministre a
précisé que la provision budgétaire de 3,7 milliards
de francs prévue à ce titre pour 1999 serait
complétée par une fraction encore indéterminée de
la provision de 3 milliards de francs inscrite en 1998, ainsi que par le
recyclage des économies réalisées par la
sécurité sociale grâce aux embauches.
Elle a indiqué que la dotation de 9,25 milliards de francs
prévue pour l'apprentissage en 1999 permettrait de financer
20.000 contrats de plus, mais que les primes à l'embauche seraient
recentrées sur les plus bas niveaux de qualification. Elle a
justifié le nouveau prélèvement de 500 millions de
francs sur les fonds de l'alternance par le fait que cette trésorerie
demeure sous-utilisée.
La ministre a précisé que la dotation de 43 milliards de
francs prévue pour le financement de la ristourne dégressive sur
les bas salaires en 1999 était cohérent avec la prévision
de dépenses de 41,5 milliards de francs pour 1998.
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité,
s'est déclarée favorable à une réforme des
cotisations sociales patronales qui aboutirait à un transfert de
charges, favorable à l'emploi, des secteurs de main-d'oeuvre vers les
secteurs capitalistiques. Soulignant que cette réforme devrait
intervenir sans accroissement des prélèvements sur les
ménages, ni des prélèvements globaux sur les entreprises,
elle a considéré que la diminution corrélative de
l'impôt sur les sociétés et de la taxe professionnelle
permettrait qu'aucune entreprise ne voie accroître ses charges au total.
Elle a ajouté que les modalités de la réforme
n'étaient pas encore décidées parce que certains des
partenaires concernés avaient longtemps cru dans l'intérêt
d'un basculement intégral de l'assiette sur la valeur ajoutée,
dont le récent rapport de M. Malinvaud
a montré les
limites, mais que les consultations avançaient désormais.
Mme Martine Aubry
s'est déclarée résolument
opposée à toute substitution des emplois jeunes à des
emplois publics ordinaires, et elle a observé que les élus locaux
trouvaient souvent les préfets trop restrictifs en la matière.
Elle a indiqué que les emplois nouveaux prévus pour les
missions locales seraient financés à moitié par l'Etat et
à moitié par les collectivités locales, mais que celles-ci
demeureraient parfaitement libres de leurs engagements.
Mme Martine Aubry
s'est félicitée du travail très
approfondi mené en commun avec les ministres du travail européens
dans le cadre du programme du Luxembourg. Elle a indiqué que la formule
des emplois jeunes est appliquée en Autriche et au Royaume-Uni, et est
mise à l'étude en Allemagne. Elle a fait valoir que la France
demeure l'un des pays européens où la durée du travail est
la plus longue, et que certains Etats-membres, tels les Pays-Bas ou
l'Allemagne, ont su réduire leur durée du travail par voie
conventionnelle, sans recourir à la loi.
La ministre a indiqué que le projet de couverture maladie universelle
vise à fournir une assurance de base aux quelques 150.000
personnes qui n'en disposent pas, ainsi qu'une couverture complémentaire
au million de personnes qui en sont démunies.
Elle a ajouté que le rapport de M. Boulard
proposait la
gratuité effective pour les personnes disposant de revenus
inférieurs au RMI, et une contribution symbolique pour les personnes
disposant de revenus compris entre le RMI et le minimum vieillesse. Elle a
précisé que le financement du dispositif serait assuré par
le transfert de l'aide médicale gratuite des départements, ainsi
que par l'apport financier des mutuelles et de l'Etat, cette dernière
contribution budgétaire n'étant pour l'instant pas inscrite.
Mme Martine Aubry
a indiqué que l'enquête comparative du
mensuel Sciences et Avenir sur les établissements hospitaliers se fonde
sur des chiffres fournis par la direction des hôpitaux, en application de
la loi sur la transparence administrative. Tout en regrettant le
côté parfois abrupt des comparaisons effectuées par les
journalistes, elle s'est déclarée favorable à une
transparence accrue en matière de qualité des services
hospitaliers.
Elle a objecté que la mission de réflexion voulue par le Premier
ministre sur les relations entre santé et environnement ne
déboucherait pas forcément sur un organisme de surveillance des
OGM, qui viendrait s'ajouter aux trois organismes prévus par la loi de
sécurité sanitaire.
Mme Martine Aubry
s'est déclarée favorable à une
réorganisation des services d'aide à domicile, qui
résultent de la stratification de régimes multiples, en fonction
de la dépendance physique et de la dépendance financière
des personnes. Elle a affirmé que le simple fait d'être
âgé ne donne pas droit à être pris en charge par
l'Etat ou par la sécurité sociale. Elle a estimé
également important d'inciter à la professionnalisation des
métiers de l'aide à la dépendance, ainsi qu'à la
transparence tarifaire des établissements d'accueil des personnes
âgées.
Tout en admettant qu'il existe marginalement des profiteurs du RMI,
Mme
Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité,
a
estimé que les allocataires du RMI sont dans leur grande majorité
disposés à faire des efforts d'insertion mais restent
freinés par la peur de l'échec, ce qui justifie le
mécanisme de cumul temporaire avec des revenus d'activité
voté dans le cadre de la loi d'orientation de lutte contre les
exclusions. Elle a précisé qu'en 1997, 30.000 "Rmistes" ont
été radiés pour refus d'insertion, tandis que 36 %
sont sortis du dispositif.
M. Philippe Marini, rapporteur général,
a souhaité
connaître les ressources et les modalités de gestion du fonds de
sauvegarde des régimes de retraite par répartition proposé
par le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour
1999.
Mme Martine Aubry
a reconnu que les 2 milliards de francs
prévus pour abonder ce fonds sont symboliques. Elle a indiqué que
les excédents ultérieurs de la sécurité sociale lui
seraient affectés, ainsi que le produit de la cession des caisses
d'épargne. Elle a ajouté que les modalités de gestion
seraient fixés à l'issue de la vaste concertation sur l'avenir
des retraites engagée par le commissaire au Plan, à la demande du
Premier ministre. Soulignant qu'une modification des paramètres de
fonctionnement des régimes de retraite est inéluctable, la
ministre a affirmé que le fonds permettrait d'accompagner le passage
d'un système à un autre. Elle a enfin estimé
éminemment souhaitable que l'ensemble de la représentation
nationale puisse se mettre d'accord sur le sujet des retraites.