C. DE MULTIPLES INSTRUMENTS
Les
instruments autres que ce budget, qui permettent de soutenir les PME
commerciales, artisanales et de services, sont nombreux, qu'il s'agisse
d'autres budgets, de concours financiers extrabudgétaires ou bancaires,
de mesures fiscales ou enfin d'aménagements de leur environnement
législatif et réglementaire.
Mais, tout d'abord, le secrétariat d'Etat lui-même
bénéficie de ressources complémentaires qui lui sont
directement affectées.
1. les ressources complémentaires du secrétariat d'Etat
Les deux plus importantes sources de financement complémentaires de ce budget sont, pour le secrétariat d'Etat, le FISAC (fonds d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du commerce) et le FSE (fonds social européen).
a) Le FISAC : un budget bis
Créé par la loi du 31 décembre
1989
3(
*
)
le FISAC correspond à la part
du produit de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat, dite "taxe
sur les grandes surfaces" qui ne sert pas à financer les
indemnités de départ à la retraite des artisans et
commerçants
4(
*
)
.
Le fonds a été doté de 400 millions de francs en 1998 soit
plus que la totalité de ce budget, hors administration centrale, qui
est, on l'a vu, de 386,9 millions de francs.
Le FISAC, consacré, à proportion de 80 %, à des actions en
faveur du commerce rétablit en quelque sorte l'équilibre au
profit de ce dernier, l'artisanat étant, on l'a vu,
privilégié par le budget dans un rapport identique.
La loi précitée de décembre 1989 a assigné à
la taxe sur les grandes surfaces deux objectifs qui sont de financer, outre
l'assurance-vieillesse des artisans et commerçants, une aide :
à la transmission ou à la restructuration d'entreprises
commerciales ou artisanales réalisant moins de 3,5 millions de francs de
chiffre d'affaires ;
à la sauvegarde des activités correspondantes dans des
secteurs où elles sont menacées par les mutations sociales en
cours.
(1) Concernant le premier de ces objectifs, le nombre d'opérations
de transmission-reprise d'entreprises initiées par les organismes
consulaires est en baisse. Le FISAC contribue à financer des
opérations de restructuration de l'artisanat et du commerce (ORAC), qui
constituent un volet important des contrats de plan Etat-régions.
(2) Quatre des six principale catégories d'opérations parmi
les 18 que subventionne le fonds concourent à la réalisation du
deuxième objectif. Il s'agit :
de la rénovation de halles et marchés ;
de la réhabilitation du commerce et de l'artisanat dans les
quartiers sensibles ;
des opérations "1.000 villages de France" dans les communes
de moins de 2.000 habitants ;
des opérations "coeur de pays", dans celles d'au-plus
30.000 habitants et "centre 2.000" pour les autres.
Il s'agit, face aux mutations du secteur de la distribution liées au
développement des grandes surfaces et à l'évolution des
modes consommation, d'assurer le maintien d'une desserte commerciale et de
services de proximité indispensables à la vie sociale et de
préserver l'équilibre entre les différentes formes de
commerce en favorisant l'adaptation des structures traditionnelles.
Les opérations "1.000 villages de France" donnent la priorité aux
commerces multiservices (y compris la télématique), les
opérations "coeur de pays" : sont les plus souples et les plus larges
(possibilité de couplage avec une ORAC, aides directes aux entreprises,
acquisition de locaux par la commune, etc...)
Le tableau suivant récapitule les financements des principales
catégories d'actions qui viennent d'être décrites.
b) Le fonds social européen
Les
crédits du FSE (fonds social européen), créé par le
Traité de Rome, sont rattachés en cours d'exercice, au titre IV
du budget de l'artisanat, par voie de fonds de concours.
Leur montant (environ 40 millions de francs : 42,7 millions de francs en 1997
et 43 millions de francs en 1998) est à peu près stable.
Il s'agit essentiellement d'aide à l'emploi et de formation, à
dimension nationale ou transnationale (aide au financement de stages de
formation pour demandeurs d'emploi, aide aux jeunes demandeurs d'emploi par
création d'entreprises, etc...)
Ces actions bénéficient à l'artisanat dans une proportion
de près de 80 %.
2. Les autres concours budgétaires
L'annexe
jaune du projet de loi de finances pour 1999 qui retrace l'effort financier de
l'Etat en faveur des PME évalue à environ 8 milliards de francs
pour 1999, les crédits spécifiques d'aide à ces
entreprises inscrits dans le budget d'autres départements
ministériels.
Les contributions les plus importantes sont, dans l'ordre, les suivantes :
Principales aides budgétaires aux PME
1999
(DO + CP)
|
en millions de francs |
- Emploi et solidarité : |
4.773,30 |
- Economie-Finances-Industrie : |
2.845,00 |
dont
charges communes et
|
1.122,00 |
industrie |
1.341,10 |
- Agriculture et pêche |
160,80 |
- Recherche |
75,00 |
- Aménagement du Territoire |
218,70 (en partie) |
|
|
Ces
crédits correspondent :
- pour le
ministère de l'emploi et de la solidarité
à des mesures d'allégement du coût du travail, aux contrats
initiative-emploi, à la formation professionnelle des jeunes ;
- pour les
charges communes
et les
comptes spéciaux du
Trésor
, aux activités de la SOFARIS (garantie des
financements des PME : emprunts et apports de capitaux propres) ;
- pour l'
industrie
, au fonds de développement des PMI (300
millions de francs en AP), à des fonds régionaux pour l'aide au
Conseil (FRAC) ou aux transferts de technologie, aux actions de l'ANVAR (795
millions de francs en AP)
- le
ministère de l'agriculture et de la pêche
finance
différentes interventions en faveur d'entreprises de pêche et de
culture marine, de commercialisation de produits agricoles et de produits de la
mer.
- le
ministère de la recherche
favorise, au moyen notamment du
Fonds de la recherche et de la technologie (FRT), la mise à la
disposition des PME de chercheurs et de techniciens supérieurs, les
transferts de technologie et la diffusion d'informations scientifique et
techniques en leur faveur.
- le budget de l'
aménagement du territoire
(218,7 millions de
francs), enfin pour ne s'en tenir qu'aux principaux financements comporte des
aides bénéficiant en partie aux PME (la prime à
l'aménagement du territoire - PAT - le fonds national
d'aménagement du territoire - FNADT - le fonds d'aide à la
décentralisation - FAD...)
Ainsi, le budget du secrétariat d'Etat, même doublé par le
FISAC et abondé par le Fonds social européen, paraît
modeste, non seulement en valeur absolue, par rapport à l'importance des
secteurs considérés, mais aussi en valeur relative, en
comparaison des efforts des autres ministères.
Au moins, le concours budgétaire de l'Etat, considéré dans
sa globalité, semble-t-il moins disproportionné avec les enjeux
en cause.
3. Les aides des collectivités territoriales et de Bruxelles
a) Les aides des collectivités territoriales
L'annexe
jaune, précitée, à la loi de finances évalue - on
l'a vu - à 3 milliards de francs sur cinq ans (1994-1998), l'effort
financier des régions en faveur des PME. Dans le cadre des contrats de
plan Etat-Régions.
D'autres collectivités peuvent y être associées, notamment
à travers les ORAC (opérations de restructuration de l'artisanat
et du commerce), déjà évoquées.
Les communes participent également -comme il a aussi été
montré- à des opérations subventionnées par le
FISAC ("1000 villages de France ", "coeur de pays", "centre 2000"
etc...).
b) Les aides de Bruxelles
Quant
aux aides de la communauté européenne, elles devraient atteindre,
pour la période 1997-2000, un total de 180 millions d'écus
(1.180 milliard de francs), avec trois catégories d'objectifs :
- amélioration de l'environnement administratif et réglementaire
- financement d'investissements
- aide à l'internationalisation.
Les principaux instruments en sont :
- le FEDER (220 millions de francs, hors Corse, en 1997) dont les
crédits complémentaires aux aides budgétaires nationales,
sont versés directement aux préfets de région :
- le Fonds social européen -FSE- (38 millions de francs attendus en
1999) dont les crédits viennent abonder -on l'a vu- le titre IV du
budget de l'artisanat.
4. Les interventions des établissements publics
Divers établissements publics sont spécialisés dans les interventions en faveur des PME, les plus importants sont les organismes consulaires (chambres de commerce et d'industrie et chambres des métiers) qui bénéficient d'impositions affectées (taxe pour frais des chambres des métiers et imposition additionnelle à la taxe professionnelle pour les chambres de commerce)
a) Les chambres de commerce et d'industrie
Les actions de formation des chambres de commerce et d'industrie (CCI) et celles de leurs services généraux bénéficient en majorité ou en totalité aux PME. Elles y consacrent respectivement 31,3 % et 47,5 % de leur budget qui est alimenté, en partie, par une imposition additionnelle à la taxe professionnelle (IATP) dont le produit a été, en 1996, de 5,9 milliards de francs.
Consolidation du budget
des CCI pour 1996
|
||||
|
TOTAL |
Services généraux |
Formation |
|
Produits de l'IATP |
5,9 |
4,4 |
1,5 |
|
Total produits de fonctionnement |
17,9 |
8,5 |
5,6 |
Les CCI
fournissent aux PME les services suivants :
-
informations
spécialisées, scientifiques et technique
(à travers le réseau des ARIST), générales et
sectorielles (sur le commerce, les marchés étrangers) ;
-
aides aux formalités,
grâce à des centres
spécialisés
-
conseil en développement
et
appui à la
création d'entreprises
b) Les chambres des métiers
Les chambres des métiers bénéficient de ressources spécifiques dont la principale est la taxe pour frais qui a rapporté environ 1 milliard de francs en 1996, année durant laquelle les dépenses des chambres se sont montrées à 2,8 milliards.
Consolidation du budget
des chambres des métiers pour 1996
|
|
Total des dépenses |
2,853 |
Total des recettes |
2,939 |
dont |
|
- taxe pour frais |
1,072 |
-
redevance du répertoire des
|
0,086 |
Dans la
plupart des départements (hors Alsace-Lorraine), la taxe pour frais,
acquittée par les entreprises inscrites au répertoire des
métiers, comprend deux éléments :
- un droit fixe, dont maximum est aujourd'hui déterminé par loi ;
- un droit additionnel dû par les seuls artisans imposés à
la taxe professionnelle.
Outre leurs missions de représentation de l'artisanat auprès des
pouvoirs publics, de tenue du répertoire des métiers et de
secours aux artisans sans travail, les chambres de métiers mènent
3 types d'action :
- assistance aux PME en matière de formalités
- formation professionnelle (accueil, information et orientation des jeunes,
classes pré-professionnelles en alternance, stages de formation
continue,...)
- animation économique (conseil aux entreprises et aux
collectivités locales).
Du fait de son double plafonnement, l'évolution du produit de la taxe
pour frais (dont le relèvement du maximum du droit fixe est
autorisé chaque année par le loi de finances) n'a pas suivi celle
des dépenses des chambres de métier.
c) Le fonds national de promotion et de communication de l'artisanat
Ce fonds
a été créé par un décret du
13 novembre 1997. C'est un établissement public administratif
qui reçoit le produit de la majoration de 10 % du droit fixe de la
taxe pour frais des chambres de métiers, instaurée par la loi de
finances pour 1997 afin de financer des actions de promotion et de
communication de l'artisanat à caractère national.
Un peu moins de 50 millions de francs ont ainsi été
perçus en 1997 (48,5 MF) et en 1998 (46,4 MF).
d) L'EPARECA
Créé par la loi du 14 novembre 1996
portant
pacte de relance pour la ville, l'EPARECA (établissement public
d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et
artisanaux), a été doté de 130 millions de francs,
prélevés sur l'excédent de la taxe d'aide au commerce et
à l'artisanat, et est habilité à emprunter une somme
équivalente.
Il dirige des opérations tendant à la création,
l'extension, la transformation ou la reconversion de surfaces commerciales ou
artisanales situées dans des zones sensibles urbaines.
5. La parafiscalité
Douze
taxes parafiscales perçues au profit de comités professionnels de
développement économique (horlogerie, ameublement...) ou de
centres techniques industriels (fonderie, cuir, construction...) sont
destinées à encourager des actions collectives de recherche et de
développement industrielles en faveur des PMI.
Leur produit a dépassé, en 1999, le milliard de francs
(1.014,60 MF).
6. Les prêts
La
procédure des
prêts spéciaux bonifiés
(sur
crédits budgétaires) et des
prêts
conventionnés
à l'artisanat exerce, on l'a vu, un effet de
levier important puisque l'ensemble du financement bancaire correspondant s'est
élevé, en 1997, à près de 10 milliards de
francs (9,49), dont 2,3 milliards pour les seuls prêts
bonifiés, à partir d'une enveloppe budgétaire de
158,75 millions de francs (une enveloppe complémentaire a
été ouverte en ayant recours au FISAC).
L'artisanat investit environ 40 milliards de francs par an. L'offre de
crédits correspondante est largement déterminée, tant en
volume qu'en coût, par l'importance des prêts à taux
préférentiels qui représentent de 10 à
13 milliards.
Or, ce dernier montant dépend lui-même étroitement de celui
de l'enveloppe de prêts bonifiés ouverte annuellement en
application de conventions passées entre l'Etat et les banques
adjudicataires
5(
*
)
.
Des prêts bancaires pouvant couvrir éventuellement des besoins de
trésorerie sont également consentis aux entreprises commerciales
et artisanales à partir de ressources CODEVI.
Les
prêts du FDES
(comptes spéciaux du Trésor)
jouent également un rôle de catalyseur auprès des banques
en ce qui concerne les restructurations industrielles qui permettent le
maintien d'emplois durables dans des PME à l'échelon
régional (moins de 400 salariés) ou départemental
(moins de 250 salariés).
Enfin, la
banque de développement des PME (BDPME)
,
créée en 1996 à partir d'un rapprochement du Crédit
d'équipement des PME (CEPME) et de la Société
française de garantie des financements à risque des PME (SOFARIS)
mène plusieurs types d'actions en collaboration et non plus en
concurrence, comme c'était le cas pour le CEPME, avec les
établissements traditionnels : garanties d'emprunts, cofinancement
d'investissements, interventions en fonds propres...
Ses objectifs sont la création, la consolidation ou le
développement de jeunes entreprises, le renforcement des fonds propres
des PME...
Son capital, détenu par l'Etat, (51,52 %), la Caisse des
dépôts (40,45 %), et les Banques populaires est de
1,956 milliard de francs.
Il est à noter que les petites entreprises titulaires de commandes
publiques paraissent faire l'objet d'une sollicitude particulière de la
part de la BDPME (financement des délais de paiement, prêts, ...)
et du CEPME (avances pour un montant annuel de 24,5 milliards de francs !).
Cela n'est que justice, car les PME qui n'ont, au demeurant, que peu
accès aux marchés publics, sont moins en mesure que de plus
grandes entreprises de supporter les conséquences du comportement
éventuel de mauvais payeur de l'Etat.
7. L'environnement fiscal, législatif et réglementaire
Si les
multiples aides financières qui viennent d'être passées en
revue sont d'une grande importance pour les PME commerciales, artisanales et de
service, celles-ci n'en sont pas moins contraintes pour l'essentiel de compter
sur leurs propres forces.
Aussi est-il peut-être encore plus important pour elles de pouvoir mener
leurs activités sans être découragés par des
dispositions fiscales, législatives ou réglementaires
étouffantes.
a) Les dépenses fiscales
Les
dispositions fiscales favorables aux PME (abattements, exonérations,
réductions et crédits d'impôts) peuvent avoir pour elles
autant, si ce n'est plus, d'impact que les interventions budgétaires
à leur profit ou les subventions qui leur sont octroyées.
En outre, le manque à gagner qui en résulte pour l'Etat peut
être compensé par ailleurs par une moindre dégradation
(cotisations sociales), voire une augmentation de certaines recettes
(impôts sur le revenu, sur les sociétés...), grâce
à l'amélioration de l'emploi et des résultats des
entreprises ainsi permise.
L'effort fiscal de l'Etat en faveur des PME est important. Il a
été évalué, pour les mesures chiffrables, )
12,49 milliards de francs en 1999 (contre 14 milliards de francs en
1998).
L'annexe jaune, précitée, à la loi de finances,
récapitule pour 1999, les actions que comporte le volet fiscal de la
politique gouvernementale concernant les PME.
Les plus coûteuses sont récapitulées dans le tableau
suivant :
Les mesures fiscales favorables aux PME sont ainsi, soit
générales (exonérations de plus values, crédits
d'impôt recherche ou formation...), soit localisées (zones
prioritaires, politique de la ville), soit sectorielles (soutien à
l'activité du bâtiment, aux entreprises innovantes...).
Elles concernent, ou bien les entreprises elles-mêmes, leurs dirigeants
et leur personnel (stock options), ou bien les contribuables qui participent
à leur création ou à leur financement.
Les dispositions recensées dans le jaune pour 1998 ont été
complétées par celles du dernier DDOEF (loi 98-546 du
2 juillet 1998 portant diverses dispositions d'ordre
économique et financier) ainsi que du présent projet loi de
finances.
On peut citer notamment :
- le projet de
réforme de la taxe professionnelle
(suppression de
la part salaires à compter de 2003)
- l'extension du régime fiscal des micro-entreprises
- diverses mesures en faveur :
•
de la transmission d'entreprises
(augmentation des taux de
réduction des droits sur les donations lorsque le donateur est
âgé de moins de 65 ou de 75 ans)
•
de leur création ou de leur financement
(réduction d'impôts sur le revenu des personnes physiques à
raison des dons faits aux organismes participant financièrement à
la création d'entreprises : extension aux sociétés
existant depuis, non plus 7 mais 15 ans, du bénéfice du report
d'imposition des plus-values de cession de titres...)
•
des stock options
(exonérations de cotisations
sociales accordée par le DDOEF aux jeunes sociétés de
moins de 15 ans et à celles immatriculées au registre du commerce
en cas de cession des titres en question : octroi aux sociétés de
moins, non plus de 7 mais de 15 ans, du bénéfice du régime
de bons de souscription de parts de créateurs d'entreprises
créé par la loi de finances de l'année
dernière).
b) L'aménagement du cadre législatif et réglementaire de l'activité des PME
De
nombreux textes ont tenté, dans les années 90, de faciliter la
tâche des PME commerciales et artisanales en levant des entraves
législatives et réglementaires à leur bon fonctionnement
et en atténuant les conséquences des mutations du cadre de leurs
activités.
On peut citer :
- Pour le seul urbanisme commercial : les Lois "Doubin" de 1990, "Sapin" de
1993, "Raffarin" de 1996, le volet "urbanisme commercial" du plan PME pour la
France du 27 novembre 1995, les mesures provisoires du DDOEF du
12 avril 1996... Après un coup de frein temporaire lié
à la mise en place du nouveau dispositif, il s'avère que les
commissions départementales (CDEC) se montrent plutôt moins
restrictives qu'auparavant s'agissant de l'implantation de nouvelles surfaces
mais que l'importance de ces dernières diminue en moyenne.
- Pour l'aménagement du territoire : la loi du 4 février 1995
devrait se trouver modifiée, sur certains points, par un prochain projet
de loi d'orientation pour l'aménagement et le développement
durable qui envisage, notamment, la création par les
collectivités et leurs groupements, d'un "conseil de
développement" associé à l'élaboration de la charte
du territoire.
Les PME ont été également concernées par :
- la loi de 1996 relative au pacte de relance de la ville
- différents décrets d'application de la loi "Raffarin",
précitée, du 5 juillet 1996 relative au
développement et à la promotion du commerce et de l'artisanat,
pris au sujet des CAP (certificats d'aptitude professionnelle), de la
qualification artisanale...
On assiste parfois à un certain mélange des genres, en ce qui
concerne le commerce et l'artisanat, entre lois de finances et autres textes
législatifs :
•
les fonds d'assurance formation
(FAF) ont ainsi
été restructurés par la loi de finances pour 1997
(regroupement des fonds existants en fonds régionaux, etc...)
•
la loi du 11 février 1994 relative à
l'initiative et à l'entreprise individuelle pour le commerce et
l'artisanat
comportait un important volet fiscal (avec la déduction
du salaire du conjoint ainsi que des cotisations aux régimes facultatifs
de protection sociale et des primes correspondant à des contrats
d'assurance groupe, la prorogation de la réduction d'impôt pour la
formation des chefs d'entreprise individuelles, une réduction
d'impôt pour la souscription au capital de sociétés non
cotées, des possibilités de réduire les pertes en capital
subies par la création de sociétés en cessation de
paiement, etc...).
Ce texte, important, avait également prévu un abattement de
cotisations d'assurances maladie au profit des entrepreneurs individuels
créant ou reprenant une entreprise, une augmentation du nombre
d'entreprises bénéficiant d'une durée réduite de
contrôle fiscal, des mesures encourageant la mobilisation de
l'épargne de proximité en faveur du financement des PME...
Le secrétariat d'Etat aux PME attache enfin, à juste titre, une
grande importance à la
simplification des obligations administratives
des entreprises
à sa charge. 37 mesures dans ce sens avaient
été présentées en conseil des ministres il y a un
an, en décembre 1997 (fusion des déclarations sociale et fiscale,
unification des demandes de retraites des personnes ayant exercé
plusieurs activités...).
Le 14 octobre dernier, M. Strauss-Kahn a évoqué également,
à l'occasion de l'assemblée annuelle de la
confédération générale des PME, la simplification
de certaines obligations (en matière de TVA...) et la suppression
d'impôts archaïques prévue par le présent projet de
loi de finances pour 1999.
*
* *
En
résumé, les actions que ce budget permet de mener sont plus
importantes que le montant de ses crédits peuvent le laisser penser, en
raison de l'effet de levier (bonification d'intérêt) ou du
rôle catalyseur (contrats de plan Etat-régions, ...) de certaines
dépenses.
Cependant, malgré les moyens complémentaires dont dispose le
secrétariat d'Etat (FISAC, FSE...), il ne s'agit que d'un instrument
parmi une multitude.
Les aides financières directes (8 milliards de francs pour
l'ensemble des ministères) importent, sans douter, moins que les
prêts octroyés (de 10 à 13 milliards de francs), les
mesures fiscales (12,5 milliards de francs) ou les aménagements de
l'environnement législatif et réglementaire des PME.