2. La situation de Gaz de France
L'année 1997 s'est caractérisée par la
signature du troisième contrat de plan entre l'Etat et GDF qui porte sur
les années 1997-2000. Ce contrat traduit la volonté de l'Etat
d'accroître la capacité d'entreprendre de GDF pour lui permettre
d'atteindre des objectifs ambitieux sur un marché gazier en pleine
évolution. GDF est notamment appelé à améliorer la
satisfaction de ses clients, la sécurité du parc de logements et
des installations intérieures et la compétitivité du gaz
livré
13(
*
)
, à
développer l'entreprise à l'étranger et à remplir
avec excellence les missions d'intérêt général qui
lui sont assignées. Il s'agit en particulier d'accroître la
sécurité des approvisionnements
14(
*
)
, d'accélérer le
raccordement des communes au réseau de distribution
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*
)
et d'agir en faveur de
l'environnement par la réhabilitation des sites des anciennes usines
à gaz ou par la promotion des installations de gaz respectueuses de
l'environnement.
Comme pour EDF, le chiffre d'affaires de GDF a pâti en 1997 d'un climat
exceptionnellement doux. L'augmentation faciale du chiffre d'affaires (55,2
milliards de francs en 1997, en hausse de 900 millions de francs par rapport
à 1996) dissimulant un recul en données réelles. Le
bénéfice s'élève à 1,5 milliards de francs
et la rémunération versée à l'Etat à 1,7
milliard de francs.
Les résultats financiers de l'entreprise sont retracés dans le
tableau ci-après :
Par ailleurs, après s'être désendetté de 6,4
milliards de francs sur les trois ans couverts par le précédent
contrat d'objectifs, GDF a stabilisé sa dette à 13 milliards de
francs à la fin de l'année 1997. Ceci s'explique par l'importance
des investissements réalisés par l'opérateur en 1997, en
hausse de 440 millions de francs, et à la douceur du climat. Toutefois,
comte tenu de l'accroissement des capitaux propres qui passent à 15,2
milliards de francs, le ratio d'endettement a été ramené
à 85 % à la fin de 1997 contre 96 % à la fin de
l'année 1996. L'opérateur estime pouvoir atteindre l'objectif de
désendettement de 45 % sur la période 1997-1999.
Pour l'avenir, le gouvernement prévoit que le développement de la
consommation de gaz naturel (2,5 à 3 % de croissance par an)
devrait relever pour l'essentiel des débouchés traditionnels.
Dans ces conditions le gaz naturel continuerait d'être quasiment absent
de la génération électrique, sauf par le biais de la
cogénération.
Il faut rappeler à cet égard qu'en raison du recours à la
filière nucléaire pour la production d'électricité,
la part du gaz dans le bilan énergétique de la France n'est que
de 13,8 % contre une moyenne de 20 % pour l'Union européenne.
On peut se demander si une telle situation est satisfaisante compte tenu, d'une
part, de la très grande dépendance de notre production
électrique vis-à-vis de la filière nucléaire qui
rend la France vulnérable à toute remise en cause brutale, et
d'autre part, de la compétitivité de la filière gaz pour
la génération électrique. La dernière étude
triannuelle de la Direction du gaz, de l'électricité et du
charbon (DIGEC) sur les coûts de référence de
l'électricité montre ainsi que le gaz ressort comme le moyen de
production le plus compétitif pour la production
d'électricité en semi-base. Il s'agit en outre d'un mode de
production relativement respectueux de l'environnement.
Une telle question mérite d'être abordée en ayant en
mémoire les conclusions de Pierre Terzian, auteur d'un rapport sur le
gaz naturel rédigé à la demande du Commissariat
Général du Plan
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*
)
. Il écrit :
" Peut-on concevoir que le premier électricien du monde (EDF) ne
dispose pas d'une expérience industrielle dans le gaz aussi, alors que
dans le monde entier, la convergence gaz-électricité est
flagrante ".
Il ajoute :
" On doit se demander si la position de
négociation de la France dans la recherche d'approvisionnements gaziers
ne sera pas affectée demain par l'absence de consommation gazière
dans son secteur électrique. "
En conclusion, l'accroissement de la part du gaz dans la
génération électrique de demain aurait l'avantage de
renforcer nos deux opérateurs énergétiques dans la
compétition renouvelée qu'ils auront à affronter, tout en
donnant partiellement satisfaction aux contempteurs de l'atome.