III. LA RÉFORME DE LA POLITIQUE STRUCTURELLE EUROPÉENNE

Les Fonds structurels méritent une attention particulièrement vigilante en 1999, et ce pour trois raisons :

- tout d'abord parce qu'ils représentent un appui financier tout à fait considérable et appréciable : 11 milliards de francs en 1999 , c'est-à-dire six fois le budget de l'aménagement du territoire, et près de 20 % de l'effort global soutenu par le budget de l'Etat français ;

- ensuite, parce que les instances européennes ont entamé la négociation des nouveaux fonds structurels qui seront mis en place pour la période 2000-2006, et que les propositions de la commission européenne résumées dans sa communication du 16 juillet 1997 "Agenda 2000" traduisent des inflexions non négligeables par rapport aux règles actuelles ;

- enfin, parce que l'exécution budgétaire des crédits importants qui nous ont été attribués se révèle jusqu'à présent décevante et qu'il serait déplorable qu'une sous-consommation persistante de ces dotations accrédite l'idée, chez nos partenaires, que la France n'a pas véritablement besoin de cet appui financier.

A. L'APPORT DE LA POLITIQUE STRUCTURELLE EUROPÉENNE

Les caractéristiques et le fonctionnement actuels de la politique structurelle européenne sont bien connus. On se contentera donc ici d'en rappeler, pour mémoire, les grands traits.

La politique communautaire des fonds structurels, qui représente le tiers environ du budget de la communauté vise à renforcer la cohésion économique et sociale de l'Union européenne et repose sur l'utilisation de plusieurs fonds :

- le fonds social européen (FSE),

- le fonds d'orientation de garantie agricole (FEOGA),

- le fonds européen de développement régional (FEDER),

- l'instrument financier d'orientation pour la pêche (l'IFOR).

Son action est orientée sur 7 "objectifs prioritaires" dont trois concourent à l'aménagement du territoire :

- l'objectif 1 ,destiné au développement et à l'ajustement structurel des régions en retard de développement,

- l'objectif 2 , consacré à la reconversion des régions gravement affectées par le déclin industriel ou les restructurations de la pêche ;

- l'objectif 5b , pour le développement et l'ajustement structurel des zones rurales et l'impact de la restructuration de la pêche.

De nombreuses régions françaises sont éligibles à ces objectifs.


Montant des aides et régions éligibles aux objectifs européens

Objectif 1 : les zones bénéficiaires de cet objectif ont été arrêtées par le conseil des ministres de l'Union en juillet 1993. Pour la France, il s'agit essentiellement des DOM, de la Corse et des trois arrondissements du Nord -Pas-de-Calais : Douai Avesnes et Valenciennes. Sur la période 1994-1999 , ces zones bénéficieront de 14.235 millions de francs.

Objectif 2 : 19 régions françaises
ont été déclarées éligibles par la Commission européenne en janvier 1994 à la première phase (1994-1996) de cet objectif : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Bretagne, Franche-Comté, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Languedoc-Roussillon, Lorraine, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Picardie, Rhône-Alpes, Centre, Poitou-Charentes, Nord - Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d'Azur -ce qui représente une population de 14,7 millions d'habitants.

Le 8 mai 1996, la Commission européenne a approuvé le zonage se rapportant à la deuxième phase de cet objectif (1997-1999). Les zones français déjà éligibles ont été reconduites, sans modification.

Les principaux domaine d'intervention sont les investissements dans les PME, la Recherche et Développement, l'environnement des entreprises, la réhabilitation des friches industrielles, la requalification urbaine et les actions de formation.

La France, qui bénéficierait de 11.472 millions de francs pour les programmes de première phase, disposera de 13.377 millions de francs au cours de la seconde (25,3 % de l'enveloppe totale).

Objectif 5b : la France est le pays qui bénéficie le plus de cet objectif (36 % de sa dotation totale).
Sur la période 1994-1999, elle recevra à ce titre 14.547 millions de francs .

Les zones concernées sont caractérisées par un bas niveau de développement économique, un taux élevé d'emploi agricole, un bas niveau de revenu agricole et une faible densité.


Le zonage a été arrêté par la Commission en février 1994 pour 6 ans.

Mis à part la Picardie, l'Ile-de-France, le Nord -Pas-de-Calais, la Corse et les DOM, toutes les régions françaises (soit 18 régions) bénéficient de cet objectif pour une partie plus ou moins étendue de leur territoire.

Source : "jaune" budgétaire sur l'aménagement du territoire

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