E. UN PRINCIPE DISCRIMINATOIRE ÉGALEMENT DÉCLINÉ DANS LES PLANS SUCCESSIFS DE PRÉVENTION DE LA VIOLENCE SCOLAIRE
A côté des ZEP, le principe de discrimination positive a également été décliné dans les mesures de prévention de la violence dans les établissements scolaires.
1. La montée préoccupante de la violence dans certains établissements scolaires
En
dépit des incertitudes subsistant quant à la mesure du
phénomène de la violence scolaire, une enquête de 1995 de
l'inspection générale révèle que près de la
moitié des lycées et collèges seraient concernés
par la violence, ce pourcentage passant à 72 % pour les
établissements classés en ZEP et en zone sensible.
En outre, les établissements seraient inégalement
concernés selon leur implantation : 81 % en banlieue parisienne,
70 % dans la périphérie des grandes villes, 45 % dans
les grandes villes et 32 % en milieu rural.
A ce niveau de gravité, force est de reconnaître que
l'école n'est plus égale pour tous, que les écoles des
riches n'ont plus rien à voir avec celles des pauvres, celles des villes
avec celles des banlieues, celles qui intègrent avec celles qui excluent.
L'égalitarisme républicain est ainsi battu en brèche en
matière scolaire et la lutte contre la violence et
l'insécurité à l'école impose d'aider certains
établissements plus que d'autres, conformément à la
philosophie qui avait présidé à la création des ZEP
en 1982.
2. Le plan de mesures contre la violence du 20 mars 1996
Les
mesures présentées par le gouvernement précédent
s'ordonnaient autour de plusieurs objectifs :
- renforcer et améliorer l'encadrement des élèves ;
- apporter une aide aux élèves et aux parents ;
- soutenir les enseignants confrontés au problème de la
violence ;
- faire participer les enseignants à des initiatives pédagogiques
adaptées ;
- assurer un suivi des enseignants débutants en établissements
sensibles et difficiles ;
- protéger les établissements et améliorer leur
environnement.
Dans le cadre de ce plan de prévention, des appelés du contingent
ont notamment été prioritairement affectés dans les
établissements scolaires des quartiers urbains défavorisés
en vue d'améliorer l'encadrement des élèves et de
contribuer à l'animation socio-éducative.
Il convient cependant de noter que ce plan n'a pas enregistré tous les
effets attendus, qu'il s'agisse de la réduction de la taille des
établissements, de la création de postes de médiateurs ou
de la mise en place d'un fonds d'assurance pour les enseignants.