ANNEXE N° 2 -
CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE MONDIALE
ANNEXE N° 3 -
PRODUCTION MONDIALE
D'ÉNERGIE
ET D'ÉLECTRICITÉ PAR SOURCE
ÉNERGIE
ÉLECTRICITÉ
Source : Agence pour l'énergie nucléaire
(1997)
ANNEXE N° 4 -
RAPPORT 1997 DE LA
DIRECTION DU GAZ,
DE L'ÉLECTRICITÉ ET DU CHARBON SUR LES
COÛTS
DE RÉFÉRENCE DE LA PRODUCTION
ÉLECTRIQUE
Les conclusions du rapport de la DIGEC
La
présente étude "coûts de référence",
menée dans un contexte où les moyens de production existants sont
largement suffisants pour répondre à la demande, et où des
décisions d'investissement ne sont pas nécessaires à court
terme, répond surtout à la nécessité de donner un
éclairage sur les évolutions techniques et économiques des
différentes filières de production d'électricité,
dans une perspective de long terme. Plusieurs conclusions peuvent être
tirées de cette étude.
Toutes les filières de production sont dans une dynamique de
progrès
D'une manière générale, l'étude montre que toutes
les filières de production d'électricité sont dans une
dynamique de progrès : amélioration de la
disponibilité du nucléaire, baisse du coût d'investissement
et amélioration du rendement des cycles combinés, perspective de
développement d'une filière LFC (
Lit Fluidisé
Circulant)
supercritique pour le charbon, baisse du coût et
amélioration des performances des
aérogénérateurs... Il en résulte une baisse
significative des coûts de production par rapport aux évaluations
faites en 1993.
Ce phénomène implique qu'il est indispensable, au-delà de
la présente étude, de poursuivre une veille attentive sur ces
évolutions.
Le nucléaire reste aujourd'hui un choix solide pour la production
d'électricité en base
L'étude montre que le nucléaire reste aujourd'hui une option
solide pour la production d'électricité en base, même si
cette filière peut être concurrencée par les cycles
combinés au gaz si les prix du gaz se maintiennent à un niveau
durablement bas. Par ailleurs, le coût de production du nucléaire
en base apparaît très stable dans tous les scénarios
considérés, alors que le coût de production du cycle
combiné varie fortement en fonction de l'hypothèse retenue sur le
prix du gaz et sur le cours du dollar. A titre d'illustration, une variation de
0,1 $/MBtu sur le prix du gaz a un impact d'environ 0,5 c/kWh sur le
coût de production en base du cycle combiné. Le nucléaire
constitue ainsi une assurance contre les incertitudes sur les évolutions
des prix des combustibles fossiles.
Il n'en reste pas moins que, compte tenu des progrès envisageables sur
les cycles combinés à l'horizon 2005, le maintien de la
compétitivité de la filière nucléaire sur le long
terme dépendra en partie des améliorations que pourront apporter
les réacteurs du futur. Une attention particulière devra donc
être apportée à la réalisation des objectifs
économiques du projet EPR.
Enfin, il apparaît que la compétitivité de la
filière nucléaire dépend largement de la capacité
de l'opérateur à mettre en oeuvre un programme comportant un
nombre suffisant de tranches, avec une cadence d'engagement
régulière, l'écart de coût entre un programme de
10 tranches et un programme réduit à 4 tranches
étant significatif. Compte tenu des capacités très
importantes qu'il sera nécessaire de mettre en oeuvre, cette condition
devrait pouvoir être remplie lors du renouvellement du parc
nucléaire actuel, même si ce renouvellement s'effectuera dans des
conditions de concurrence entre producteurs.
Le cycle combiné au gaz domine la semi-base
En dehors de la question de la concurrence nucléaire-cycle
combiné en base, le cycle combiné au gaz ressort clairement comme
le moyen de production le plus compétitif en semi-base,
c'est-à-dire pour des durées d'utilisation annuelles moyennes.
Par ailleurs, des progrès supplémentaires sont attendus sur les
cycles combinés à l'horizon 2005. Ceci donne à penser
qu'à terme, cette filière devrait trouver une place non
négligeable dans le parc de production. Toutefois, un
développement très important de cycles combinés au gaz
fonctionnant en semi-base pourrait engendrer des contraintes de stockage du gaz.
Le renforcement de la position des cycles combinés sur la semi-base se
fait notamment au détriment des filières au charbon. Le domaine
de compétitivité des filières au charbon apparaît
aujourd'hui restreint, compte tenu de la baisse des coûts de production
des cycles combinés au gaz, mais aussi de l'amélioraiton des
performances du nucléaire (meilleure disponibilité notamment).
Toutefois, la filière charbon LFC pourrait constituer une option
intéressante en semi-base dans un scénario de hausse du prix du
gaz, et conserve un intérêt en termes de diversification du parc
de production. Il convient donc de suivre avec attention le
développement de cette filière, d'autant que l'augmentation de la
puissance unitaire des chaudières LFC et le passage en régime
supercritique pourrait conduire à un gain significatif sur le coût
de production de l'électricité à moyen terme.
On notera qu'en dessous des durées de fonctionnement justifiant l'appel
aux cycles combinés au gaz (c'est-à-dire pour des durées
d'appel inférieures à 1 600 ou 2 600 heures par an
selon les scénarios), les moyens de production les plus
compétitifs sont les turbines à combustion au gaz ou bien, pour
la pointe proprement dite, au fioul domestique.
La production décentralisée d'électricité
constitue une diversification intéressante du parc de production
La cogénération apparaît comme une solution alternative
économiquement intéressante à la production
centralisée pourvu, bien entendu, qu'existent des besoins de chaleur
à proximité. Sur un plan strictement économique, les
turbines à vapeur à contre-pression fonctionnant au charbon
présentent une excellente compétitivité par rapport aux
moyens de production centralisés pour un fonctionnement en base, mais
leur développement est limité par le nombre de sites capables
d'absorber les volumes de vapeur particulièrement importants produits
par cette technique. Les turbines à gaz fonctionnant en
cogénération sont également compétitives en base et
en semi-base à partir d'une certaine taille. En revanche, les
installations de cogénération de plus petite taille (turbines
à combustion de moins de 10 MW, moteurs à gaz)
présentent des coûts de production intrinsèques plus
élevés sur les équipements centralisés ; ces
installations conservent toutefois un intérêt dans la mesure
où elle permettent d'économiser des coûts de transport et
de distribution de l'électricité.
Les aérogénérateurs présentent aujourd'hui un
coût de production relativement élevé par rapport aux
moyens de production centralisés, mais la convergence est envisageable
à l'horizon 2005 sur des sites très bien ventés.
L'éolien constitue ainsi l'une des plus prometteuses filières de
production d'électricité à partir des énergies
renouvelables.
Enfin, la comparaison économique ne doit pas occulter les
"externalités" des différentes filières : impact sur
l'environnement, sécurité d'approvisionnement,
indépendance énergétique, balance commerciale...
L'étude "coût de référence" fournit des
éléments d'ordre purement économique, mais ne prend pas en
compte l'ensemble des coûts sociaux et environnementaux qui, bien que
difficilement quantifiables, sont particulièrement importants.
Au-delà de son intérêt économique pour la production
d'électricité en base, il faut rappeler que le nucléaire
présente un intérêt majeur en termes de réduction
des émissions de polluants atmosphériques et de lutte contre
l'effet de serre.
Le nucléaire présente également des avantages
indéniables par rapport aux moyens de production thermiques classiques
en matière de sécurité d'approvisionnement et
d'indépendance énergétique. Comme l'atteste la
présente étude, il offre une assurance précieuse contre
les évolutions des prix des combustibles fossiles et contre le risque de
change, et constitue donc un facteur de stabilité des coûts.