II. DÉVELOPPER LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
Dans ce secteur où les problèmes de sûreté sont globaux et les investissements, notamment en matière de recherche, sont d'un montant très élevé, le renforcement de la coopération internationale apparaît prioritaire.
A. EN MATIÈRE DE SÛRETÉ
On le
sait, l'attitude du public à l'égard de l'énergie
nucléaire dépend de la sûreté de cette
dernière, où qu'elle soit utilisée, et de l'existence
d'une réglementation fondée sur une communauté de vue
concernant les besoins en matière de sûreté.
Ceci est d'autant plus fondamental que l'énergie nucléaire se
développe à l'heure actuelle en grande partie dans des pays,
comme la Chine, n'ayant pas participé dès le début aux
activités internationales qui ont permis aux pays occidentaux de fonder
leur savoir-faire technologique et de bâtir un consensus sur la
manière de parvenir à de hauts niveaux de sûreté.
Or,
la sûreté constitue l'exigence première et
absolue
.
Dans ce contexte, il faut se féliciter de la mise en oeuvre de la Charte
européenne de l'énergie, à l'égard des pays de
l'Est et de la Russie.
Les pays occidentaux se doivent de promouvoir, dans les pays en
développement, une culture de sûreté qui leur fait parfois
défaut. On se souvient que de cette lacune est né l'accident de
Tchernobyl... Les pays concernés doivent intégrer cette
donnée fondamentale, sans céder pour autant aux sirènes du
chantage financier à l'égard des pays occidentaux...
On peut se féliciter
, à cet égard,
que la
Commission européenne vienne de décider de renforcer ses
efforts
pour relever les normes de sûreté nucléaire
dans les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) et les nouveaux Etats
indépendants (NEI)
de l'ex-Union soviétique, dans le but
d'amener la sûreté de leur secteur nucléaire à un
niveau comparable avec celui de l'Union européenne.
Il ne s'agit pas de débloquer de nouveaux fonds puisque ces actions ont
été dotées de 623 millions d'écus depuis 1990,
mais de mieux mettre en avant cet objectif dans le cadre aussi bien du
processus d'élargissement de l'Union européenne que des accords
de coopération, notamment pour la gestion des déchets
nucléaires en Russie.
En ce qui concerne les PECO, l'objectif est de prendre des mesures pour assurer
la sûreté des réacteurs de conception occidentale (un en
Roumanie et un en Slovénie), ainsi que la "
remise à
niveau ou la fermeture dans les plus brefs délais
" des
47 réacteurs de conception soviétique restants.
On ne peut qu'adhérer à cette démarche, tout en soulignant
cependant la nécessité pour ces pays de poursuivre une
diversification de leurs sources d'énergie. L'énergie
nucléaire peut y conserver une place de choix, à la condition
absolue du respect des normes de sûreté. Dans ce domaine, la plus
grande fermeté est nécessaire lorsque l'on sait que les Russes
viennent de restaurer le réacteur de Kursk 1
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sans respecter les engagements pris
en vertu de l'accord de juin 1995, qui exige que tout redémarrage
de réacteur soit précédé d'une évaluation de
sûreté en profondeur.
A cet égard, il faut se féliciter de la tenue, à Moscou,
en mars dernier, d'une Conférence ministérielle sur
l'énergie consacrée au développement du secteur
énergétique au XXIe siècle et à la
sûreté nucléaire dans le cadre de G8
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