C. LA NÉCESSITÉ D'UNE RÉFORME AMBITIEUSE DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL
Fort de ses quelque 150.000 enseignants et non
enseignants et de ses 36 milliards de francs de crédits,
l'enseignement technique et professionnel dispose de moyens non
négligeables.
Ces moyens sont-ils utilisés de manière optimale ? On peut en
douter lorsque l'on recense les difficultés des lycées
professionnels : matériels souvent obsolètes et dangereux,
maintien de sections ne correspondant plus aux besoins des entreprises,
difficultés pour trouver des stages en entreprise...
Si les effectifs ne s'effondrent plus depuis 1995, trop d'élèves
qui se dirigent vers ces filières scolaires le font encore
fréquemment par défaut. Il en résulte, dans le même
temps, un développement de l'apprentissage sous contrat de travail qui
fait concurrence aux formations de la voie scolaire.
Comme le préconisait le Président de la République, il
parait indispensable d'ouvrir davantage l'enseignement professionnel à
l'évolution des métiers et des technologies.
Dans cette perspective, la commission ne peut considérer le projet de
budget de l'enseignement technique qui lui est présenté que comme
un budget d'attente s'inscrivant dans la continuité et ne marquant
aucune inflexion par rapport aux exercices précédents.
Si la meilleure façon de moderniser l'enseignement technologique et
professionnel consiste d'abord à lui donner plus de moyens, cet objectif
nécessaire n'est pas suffisant : votre commission attend donc une
nouvelle loi-cadre qui relancerait le développement de cet enseignement
comme la loi de programme sur l'enseignement technique et professionnel du
23 décembre 1985 l'avait fait en fixant des objectifs ambitieux
programmés sur une durée de cinq ans.
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