D. VERS UNE RÉFORME DES ÉTUDES MÉDICALES ?
Constatant les imperfections du système d'études médicales, le précédent gouvernement a confié aux professeurs Mattéi, Chabot et Etienne le soin de rédiger un rapport et de formuler des propositions de réforme.
1. Un constat alarmant
Les auteurs du rapport constatent que les facultés de
médecine souffrent manifestement d'un statut hybride, entre
université et école professionnelle et comporte un système
de sélection qui n'a nulle part ailleurs son équivalent.
Ils estiment que la formation des médecins est inadaptée,
obsolète, voire même parfois contraire aux intérêts
de la santé publique.
Ils soulignent en particulier la singularité et le cloisonnement
excessif de la formation médicale qui interdisent en fait la
réorientation des étudiants ayant échoué au
concours vers d'autres professions de santé. Ils rappellent en outre que
les modalités de la sélection des études de
médecine conduisent au rejet de près de neuf étudiants sur
dix. Ils considèrent également que la formation des futurs
médecins est inadaptée en termes de maîtrise des
méthodes de travail, d'éthique, de déontologie, de
formation clinique.
Ils observent enfin que le dispositif d'accès au concours de l'internat
conduit la majorité des futurs généralistes à
être sélectionnés par l'échec, constatent
l'impossibilité d'une réorientation en cours d'étude ou de
reconversions professionnelles pour les étudiants et concluent à
l'inadaptation de la formation scientifique des futurs hospitalo-universitaires
en fin de cursus.
2. Les propositions du rapport
Le rapport propose notamment :
- d'instaurer un DEUG santé qui clôturerait le premier cycle des
études médicales ;
- de créer des universités de santé qui regrouperaient
l'ensemble des formations de santé ;
- d'ouvrir davantage le 2e cycle sur des formations pluridisciplinaires
validées par des tests d'évaluation ;
- de réformer le concours de l'internat en instaurant un classement dans
trois nouvelles filières : médecine
spécialisée, chirurgie, médecine générale.
S'agissant du DEUG santé, celui-ci remplacerait l'actuel PCEM1 qui est
redoublé par nombre d'étudiants et serait attribué
à ceux qui auraient obtenu la moyenne, ce cursus du DEUG santé
permettant également un classement autorisant les étudiants
à s'orienter en médecine en fonction de leur rang et des places
disponibles.
S'agissant de l'internat, les auteurs proposent que celui-ci soit obligatoire
et qu'au terme de l'épreuve de classement, chaque candidat puisse
choisir sa filière de 3e cycle en fonction des possibilités
offertes par son rang de classement, et ait la possibilité de se
présenter à deux reprises, au moins.
Votre commission souhaiterait obtenir des précisions sur l'état
de la réflexion du gouvernement concernant la réforme des
études médicales et de la position du ministre en charge de
l'enseignement supérieur.