E. LES DIVERSES TABLES RONDES MISES EN PLACE DANS LE DOMAINE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Outre la concertation déjà évoquée concernant la préparation du plan social étudiant et la mission de réflexion sur le rapprochement des universités et des grandes écoles, le ministère de l'enseignement supérieur a engagé une concertation en créant diverses tables rondes sur les points suivants :
1. Les mesures concernant les personnels administratifs et techniques
Créée en juin dernier, la table ronde sur les
personnels non-enseignants (IATOS) s'est réunie le 9 octobre 1997.
D'ores et déjà, elle a annoncé un certain nombre de
mesures relatives à l'organisation d'une première session du
concours interne pour aboutir à la titularisation des personnels en
situation précaire et à la création d'emplois en 1998 dans
l'enseignement scolaire et supérieur ainsi que dans la recherche.
2. L'emploi des jeunes chercheurs scientifiques
Une première réunion s'est tenue en juillet, associant 60 experts d'horizons divers. Les participants ont dressé une première liste de sujets à traiter au sein de quatre groupes de travail portant sur l'emploi des jeunes docteurs dans l'entreprise, l'emploi dans l'enseignement supérieur et la recherche publique, la condition des doctorants et la mobilité au cours de la carrière ultérieure. Des propositions devaient être faites dans le courant du mois d'octobre.
3. Les stages diplômants
Pour développer les relations entre étudiants et
monde professionnel, une table ronde sera organisée sur les stages afin
d'aboutir à la constitution d'une charte permettant de développer
les stages tout en assurant le respect de certains principes : un stage ne
doit pas remplacer un emploi, il doit être rémunéré
et se dérouler en dehors des horaires de cours.
Au début de l'année 1997, votre commission a entendu quelque
quinze personnalités sur les " stages diplômants ", le
compte rendu de ces auditions ayant donné lieu à un rapport
d'information
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)
.
Elle tient à rappeler que l'unité d'expérience
professionnelle (UEP) est un stage validé dans un cursus qui se
substitue à un enseignement. Créée par l'article 7 de
l'arrêté du 9 avril 1997 relatif au Deug, à la licence et
à la maîtrise, elle s'adresse à des étudiants de
deuxième cycle de l'enseignement général.
Principale mesure annoncée à l'issue de la conférence
nationale sur l'emploi des jeunes du 10 février 1997, l'UEP a pour
origine la proposition de M. Pineau Valencienne de créer des
" stages diplômants " pour les étudiants.
S'intégrant dans un panorama diversifié de dispositifs d'aide
à l'insertion des étudiants (stages, alternance, modules de
professionnalisation, étudiants salariés), elle a pour objectif
de faciliter l'insertion des étudiants de second cycle de l'enseignement
général.
D'une durée de 4 mois et demi, l'UEP est une unité " au
choix " de l'étudiant se substituant à un enseignement, sous
forme de stage en entreprise, placée sous la responsabilité de
l'université et de l'entreprise et validée par
l'université.
Sa mise en oeuvre suppose des adaptations de la législation sur les
stages (un texte est en préparation avec le ministère de l'emploi
et de la solidarité) ainsi qu'une concertation au plan local entre
universités et milieux socio-professionnels.
4. L'avenir des filières sportives
Compte tenu du développement des STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives), cent postes de PRAG ont été mis à la disposition de ces filières à la rentrée 1998. A la fin du mois d'octobre, une table ronde devait être créée afin d'examiner le fonctionnement de cette filière et ses débouchés professionnels.
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Avec une augmentation deux fois supérieure à
celle du budget général de l'Etat, le projet de budget de
l'enseignement supérieur est présenté par le gouvernement
comme traduisant la priorité accordée à la formation de
nos étudiants et consacrant une rupture par rapport aux exercices
précédents.
Votre commission tient à nuancer cette présentation en rappelant
d'abord, sur un plan général, que l'effort de la nation, en
faveur de l'enseignement supérieur, tous financements confondus, place
notre pays dans une position très moyenne par rapport aux pays de
l'OCDE : est-il normal qu'un pays ne consacre pas plus de moyens à
la formation de ses étudiants qu'à l'équilibre financier
des transports ferroviaires ?
Elle regrette ensuite que le redéploiement qui avait été
amorcé dans le budget précédent entre l'enseignement
scolaire et l'enseignement supérieur ait été interrompu.
Elle considère, par ailleurs, qu'un budget en augmentation n'est pas
nécessairement un bon budget s'il n'est pas convenablement
géré : peut-on se satisfaire à cet égard d'un
taux d'échec en premier cycle qui touche 40 % des étudiants,
d'une sélection qui n'ose pas dire son nom mais qui est en fait de plus
en plus la règle dans notre système universitaire, de
l'inadaptation d'une bonne part de nos formations supérieures aux
besoins de l'économie, de l'absence quasi totale d'évaluation des
enseignants et des établissements d'enseignement supérieur, de
l'inégalité qui devient la règle entre les
universités selon leur nature et leur implantation, de dérives
comme celles qui ont été constatées par l'Inspection
générale dans l'utilisation des heures complémentaires,
d'un système coûteux d'aides sociales qui n'assure pas sa fonction
de redistribution entre les étudiants favorisés et ceux qui le
sont moins ?
On a salué ensuite, à juste titre, les efforts engagés par
l'Etat, et aussi par les collectivités territoriales, en matière
de construction universitaire : encore faut-il rappeler que cette
politique devrait être accompagnée d'un effort parallèle en
matière de fonctionnement des universités ; le plan
Université 2000 s'est en effet traduit, à cet égard,
par une baisse du budget de fonctionnement de chaque établissement.
Votre commission considère ainsi que le projet de budget de
l'enseignement supérieur pour 1998 ne marque aucune inflexion notable
par rapport à ceux qui l'ont précédé depuis le
début des années 90.
Elle déplore aussi que les réformes annoncées et
amorcées par le précédent gouvernement, avec l'appui
unanime de toutes les composantes de la communauté universitaire, aient
été remises en cause.