B. LE DÉVELOPPEMENT DE LA DIMENSION INTERNATIONALE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
1. L'ouverture actuelle de l'enseignement supérieur français vers l'extérieur
Depuis quelques années les établissements d'enseignement supérieur et l'Etat ont engagé un effort d'ouverture sur l'extérieur, notamment par le biais de partenariats de diverses natures.
a) Le réseau des instituts culturels français à l'étranger
Les instituts culturels français à l'étranger sont des services extérieurs du ministère des affaires étrangères. Leur réseau peut dispenser, pour le compte d'universités françaises auxquelles ces instituts sont liés par convention, des cours de DEUG ou même de licence à des étudiants étrangers. Ce système existe essentiellement dans les pays de l'Union européenne.
b) Les programmes européens
Les programmes Socrates, Leonardo, Lingua et Tempus sont destinés à favoriser la mobilité des étudiants et permettent de valider les périodes d'études passées à l'étrangers dans le pays d'origine.
c) Une politique d'échanges
Dans le cadre européen, se sont développés de nombreux accueils croisés d'étudiants, des cursus intégrés sanctionnés par des validations mutuelles, des diplômes à double sceau, des réseaux d'établissement.
d) Les co-tutelles de thèse
Les co-tutelles de thèses permettent à un
étudiant français ou étranger de se déplacer pour
préparer une thèse sous la double direction d'un professeur
français et d'un professeur étranger, de la soutenir devant un
jury mixte et de bénéficier d'un doctorat reconnu dans l'un et
l'autre des établissements liés par de telles conventions.
Cette procédure donne lieu à appel d'offres et
bénéficie d'allocations spécifiques. Elle constitue un
moyen de créer des liens durables entre enseignants-chercheurs, jeunes
chercheurs et laboratoires.
e) La mise en place de filières d'enseignement " en français "
Dans un certain nombre de pays, notamment ceux de l'Europe de
l'Est, ceux de la " francophonie " et ceux du champ de la
coopération, des filières d'enseignement supérieur en
français sont progressivement installées au sein
d'établissements étrangers inter-universitaires. Les domaines les
plus concernés sont le droit, l'administration, la gestion, certains
enseignements techniques à la suite d'accords passés entre
écoles d'ingénieurs.
Il s'agit d'assurer à des étudiants étrangers des
enseignements en français donnés par des professeurs
français ou locaux, encadrés dans un premier temps par des
enseignants français. Ces opérations mobilisent des moyens
relevant à la fois du ministère des affaires
étrangères et du ministère de l'éducation
nationale : bourses, délégations, consortium
d'universités... Certaines de ces filières sont en voie de
création en Russie, en Roumanie, en Turquie, au Liban et constituent un
investissement de formation dans la durée, intégrant contenu
scientifique et apprentissage linguistique.
f) Les formations technologiques courtes
En matière de formation technologique courte, la France
dispose d'un savoir-faire qu'elle exporte vers de nombreux pays notamment du
Maghreb, de l'Amérique latine et du Proche-Orient.
La plupart de ces actions passent par les établissements d'enseignement
supérieur, le ministère jouant d'abord un rôle de
médiation et d'impulsion et sont fréquemment co-financées
par le ministère des affaires étrangères et le
secrétariat d'Etat à la coopération.
2. Les orientations du gouvernement
Dans de multiples interventions, le ministre a exprimé
le souhait de placer la France sur le " marché " mondial de
l'éducation en développant la coopération internationale
mais aussi en ouvrant l'enseignement supérieur sur l'étranger. Il
a souligné l'émergence d'un marché mondial de
l'éducation dans lequel la France pouvait être à même
de diffuser son savoir-faire. Il a rappelé que les crédits de
coopération du budget du ministère de l'éducation
nationale s'élevait à 7 milliards de francs, contre 10,5
milliards pour celui des affaires étrangères, mais a
souligné que nos efforts étaient trop dispersés et
souffraient de rigidités dans les procédures administratives. Il
a ainsi annoncé la création prochaine au sein du ministère
d'une agence pour la coopération internationale autonome, qui sera
chargée de faire connaître l'offre française en
matière de formation et de recherche. Il a par ailleurs mis l'accent sur
la nécessité d'ouvrir davantage les universités
françaises aux enseignants et aux étudiants étrangers et a
proposé aux premiers un système d'échanges permettant
à des universitaires étrangers d'enseigner plusieurs mois en
France et aux seconds un système plus rigoureux d'admission
préalable, avec tests sur leurs capacités universitaires, assorti
de procédures moins tatillonnes une fois l'inscription acceptée.
Il a souhaité augmenter jusqu'à un tiers du total la proportion
des étudiants étrangers dans les grandes écoles, afin de
faciliter à l'avenir l'obtention de marchés à travers le
monde.
Il a également évoqué une future université
européenne, c'est-à-dire un système d'harmonisation des
études avec une trame commune, permettant aux étudiants et
enseignants de passer d'une université à l'autre et a
annoncé la tenue d'un colloque international sur ce thème
à Paris au printemps prochain.
Soulignant enfin l'importance croissante du marché international de
l'éducation qui se traduit par un nombre élevé d'appels
d'offres internationaux pour des écoles, des universités ou la
fourniture de manuels scolaires, il a estimé qu'il s'agissait moins
désormais d'apporter une aide au développement que d'attendre de
légitimes retours financiers en contrepartie de l'effort
réalisé.