CHAPITRE II


À TRAVERS LE BUDGET POUR 1998, L'AMORCE DE L'ABANDON DE LA PROGRAMMATION

I. L'ENJEU DE LA PROGRAMMATION

La programmation pour les années 1997-2002 relève d'une conception substantiellement différente des précédentes programmations. Celles-ci programmaient la modernisation des équipements militaires dans une trajectoire financière ascendante.

L'actuelle programmation réduit substantiellement l'enveloppe financière mais le cadre financier reste intangible. Elle ne traite pas seulement de l'équipement mais intègre l'ensemble des crédits du titre III et du titre V de façon à couvrir également la professionnalisation et la réduction du format de nos armées.

C'est dire qu'il ne s'agit plus seulement de conduire une adaptation. Il faut réaliser une mutation profonde de notre appareil militaire : l'armée de 2002 n'aura plus guère de traits communs avec l'armée d'aujourd'hui. De la réussite de la programmation dépend la réussite de la réforme d'ensemble de nos armées .

Or, la programmation militaire pour les années 1997-2002 place son contenu ambitieux dans une armature financière étroite .

Elle prévoit, en effet, des moyens financiers en retrait sensible par rapport à la précédente programmation puisque les crédits d'équipement y diminuent de 18 %.

Elle repose sur un équilibre financier fragile dépendant d'un strict respect des annuités de la programmation et d'une décrue du coût des programmes qui doit atteindre 30 % au terme de la période qu'elle couvre.

Or si la loi de finances initiale pour 1997 était conforme à la première annuité de la programmation, son exécution a creusé l'écart entre le budget voté et le budget réellement exécuté déjà constaté pour les années précédentes.

Cette situation, préoccupante, est en passe de devenir critique du fait de la brutale amputation de 10 % des crédits d'équipement imposée, d'emblée, par le projet de loi de finances initiale pour 1998. Et cela alors que tout porte à penser que les pratiques de régulation budgétaire des années passées vont perdurer et encore amoindrir le budget ; le prochain collectif prévoit ainsi d'annuler, dès 1997, 800 millions de francs de crédits d'équipement.

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