RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 43 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998, ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - DEFENSE
Maurice BLIN
COMMISSION DES FINANCES DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 43 - 1997/1998
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
-
PREMIÈRE PARTIE
LE PROJET DE BUDGET POUR 1998 :
LA CHUTE DES CRÉDITS -
CHAPITRE I
L'AVENIR COMPROMIS :
LES CRÉDITS D'ÉTUDES AMPUTÉS -
CHAPITRE II
LE PRÉSENT MALMENÉ :
LES GRANDS PROGRAMMES ALTÉRÉS -
DEUXIÈME PARTIE
DE LA PERPLEXITÉ À L'INQUIÉTUDE
-
CHAPITRE I
UNE SITUATION BUDGÉTAIRE, JUSQU'ALORS PRÉOCCUPANTE, APPELÉE À DEVENIR CRITIQUE -
CHAPITRE II
À TRAVERS LE BUDGET POUR 1998, L'AMORCE DE L'ABANDON DE LA PROGRAMMATION - CONCLUSION
-
ANNEXE
PRINCIPALES COMMANDES ET LIVRAISONS D'ÉQUIPEMENTS MILITAIRES EN 1998 -
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998
EXTRAIT
ARTICLE 30 - EXAMEN EN COMMISSION
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 43
DÉFENSE
·
EXPOSÉ D'ENSEMBLE ET DÉPENSES EN CAPITAL
Rapporteur spécial
: M. Maurice BLIN
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1°/ Cinq constatations s'imposent :
1. La
loi de programmation
marque déjà une
réduction sensible des ressources consacrées à la
Défense : les crédits d'équipement sont en retrait de 18 %
par rapport à la précédente programmation (1995-2000).
S'ajoute
maintenant, dans le budget en projet, une nouvelle
réduction de près de 10 %.
2. Le
déséquilibre entre le titre III et le titre V
s'accroît :
1997 |
1998 |
|
Titre III .................. |
54 % |
56 % |
Titre V ................... |
46 % |
44 % |
3. Au sein du titre V, c'est le
nucléaire
, plus
particulièrement, qui supporte la régression la plus forte.
(
En millions de francs)
L.F.I. 1997 |
P.L.F. 1998 |
Évolution en % |
|
Classique ............ |
65 931 |
60 793 |
- 7,8 |
Espace ................ |
3 298 |
3 112 |
- 5,6 |
Nucléaire ............ |
18 830 |
16 323 |
- 13,3 |
Restructurations .. |
646 |
771 |
+ 19,39 |
Total ............. |
88 705 |
81 000 |
- 8,7 |
4. Par catégorie de coûts, les crédits qui
conditionnent l'avenir sont encore moins bien traités que ceux du court
terme :
Fabrications : - 8,6 %
Développements : - 10,9 %
Études amont : - 15,5 %
5. Globalement toutefois, les programmes en coopération
déjà lancés sont préservés
(hélicoptères TIGRE et NH 90, missile AC3G, frégate
antiaérienne HORIZON, notamment).
2°/ Ce constat inspire interrogations et inquiétudes
1. On peut dire, schématiquement, que toutes ces dernières
années, le budget de la Défense a été
considéré comme la " variable d'ajustement " du budget
de l'État. Au sein du budget de la Défense, la variable
d'ajustement s'est trouvée dans le
secteur nucléaire
; les
crédits nucléaires sont ainsi passés de 37 milliards de
francs en 1989 à 18 milliards de francs (francs constants 1997).
Pour 1998, la programmation prévoyait une diminution de 1,5 % des
crédits nucléaires. Dans le budget en projet, les crédits
nucléaires régressent de plus de 13 % alors que la doctrine de
dissuasion reste, en principe, inchangée.
Comment supporter cette diminution alors que, parallèlement, le
coût du démantèlement du système HADES et du missile
S 3 et de la fermeture des Usines de Marcoule et de Pierrelatte est
évalué à plusieurs milliards de francs ?
Qui supportera ce coût ? Quelle en est l'évaluation exacte ?
En outre, quel sera le sort du 4
ème
SNLE/NG inscrit en
programmation mais que le recul d'un an du 3
ème
risque de
pousser hors de la programmation ?
2. S'agissant du ciseau entre le titre III et le titre V, qui continue
à s'ouvrir, la question est celle de la
préservation du titre
V
.
L'expérience a montré que c'est sur la substance du titre V
que l'on prélève les besoins en crédits du titre III
(ainsi le surcoût des opérations extérieures est, en grande
partie, gagé par des annulations sur le titre V). Or la
professionnalisation des armées impose de remplacer une ressource
abondante et bon marché, celle des appelés, par des recrutements
beaucoup plus coûteux pour répondre, en nombre et en
qualité, au besoin des armées.
3. Dans quelle mesure la diminution des crédits du titre V peut-elle
encore être couverte par une
diminution du coût des
programmes
et du coût d'intervention de la Délégation
générale pour l'armement ?
L'équilibre de la programmation repose, en effet, sur une diminution
de 30 % du coût et des délais des programmes sur les six
années qu'elle couvre, soit 5 % en moyenne par an, cet objectif
étant déjà très ambitieux (la
précédente programmation tablait sur une diminution de 2 % par an
de ces coûts). Or la diminution des commandes et l'allongement de la
durée des programmes sont génératrices de surcoûts.
En outre, la coopération dans le domaine des armements n'est pas
nécessairement génératrice d'économies ; elle ne
peut l'être que si la conduite de ces programmes, dans leurs objectifs et
leurs méthodes, continue à être améliorée.
Quant aux exportations, elles se heurtent à une compétition de
plus en plus vive sur des marchés où les États-Unis
tentent de s'imposer, notamment sous couvert de l'OTAN et d'exigences
d'interopérabilité.
4. La rétraction du titre V complique encore le problème,
déjà aigu, de la
restructuration des industries de
défense
.
· Le budget en projet, en distorsion par rapport à la
programmation, opacifie les perspectives des industries de défense,
alors que le but de la programmation était de l'éclaircir ; la
" revue de programmes ", annoncée pour la fin de
l'année, risque encore d'accroître l'incertitude.
· Au sein des industries de défense, la situation la plus
délicate est celle des industries qui n'ont pratiquement pas de
marché civil, tel GIAT-Industries.
Ne va-t-on pas aggraver la situation de cet ensemble dont l'endettement
dépasse 4 milliards de francs, en diminuant les crédits
d'équipement de l'armée de Terre et les commandes
d'équipement et partant, accroître les besoins de recapitalisation
? Quelle est la vue globale ?
· Dans le domaine de l'industrie aéronautique y a-t-il place pour
plusieurs avionneurs civils et militaires, en Europe ?
Qu'en est-il du rapprochement DASSAULT-AEROSPATIALE dans la perspective
d'accord et de rapprochement avec d'autres pays européens ?
Qu'en est-il de l'ATF pour lequel aucun financement n'est prévu dans
le budget en projet ?
· En matière d'électronique de défense, après
l'entrée prochaine d'ALCATEL dans le capital de THOMSON, quelles seront
les prochaines étapes de la restructuration ?
5. Le budget en projet
met en question la survie même de la loi de
programmation.
Si, passé le cap de l'année 1998, la réduction des
crédits ne se révèle que passagère, cette loi peut
survivre mais elle impliquera un " rattrapage ".
Si la réduction des crédits s'avère durable ce n'est
plus seulement la cohérence entre l'annuité budgétaire et
la programmation qui se trouvera rompue, ce sont les perspectives
tracées par le Livre blanc jusqu'aux années 2010, aussi bien en
termes de stratégies que de capacités, qui se trouveront remises
en cause.
INTRODUCTION
Le projet de budget de la Défense est en diminution sensible par rapport à celui de 1997. Sa place dans le budget de l'État et dans le PIB continue à se réduire. En outre, il va supporter les conséquences d'une gestion 1997 marquée par des annulations de crédits et des reports de charges. Enfin, en son sein, la part du titre III continue à s'accroître au détriment du titre V.
I. PLACE DU BUDGET DE LA DÉFENSE DANS LE BUDGET DE L'ÉTAT ET DANS LE PIB
Défense/État |
Défense/PIB |
|
1994 |
13,9 % |
2,7 % |
1995 |
13,7 % |
2,6 % |
1996 |
12,7 % |
2,4 % |
1997 |
12,3 % |
2,3 % |
1998 |
11,6 % |
2,2 % |
Rappelons que l'augmentation prévue du PIB est de 3 %.
II. L'ÉVOLUTION ET LA RÉPARTITION DES CRÉDITS
L'évolution des crédits doit tenir compte de diverses opérations en cours de gestion qui modifient le budget initial et conduisent à des crédits nets inférieurs aux crédits votés.
CRÉDITS DE PAIEMENT DES TITRES V ET VI
(En milliards de francs courants, sauf dernière ligne)
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
|
Lois de finances initiales " budgets votés " ................ |
102,1 |
103,1 |
102,9 |
102,9 |
94,9 |
94,9 |
88,9 |
88,7 |
Annulations par les lois de finances rectificatives .......... |
- 2,5 |
- 1,1 |
- 5 |
- 9 |
0 |
- 11,9 |
- 8,5 |
- 3,4 1 |
Consommation de crédits de report .................................. |
+ 1,9 |
- 3 |
+ 1,4 |
- 0,1 |
- 1,8 |
+ 0,3 |
+ 5,2 |
0* |
Solde des transferts ( dont BCRD)................................. |
- 7 |
- 6,8 |
- 7 |
- 6,5
|
- 7,2
|
- 10
|
- 9,4
|
9,6*
|
Fonds de concours .............. |
+ 0,9 |
+ 1,1 |
+ 1,5 |
+ 1,4 |
+ 2,7 |
+ 1,5 |
+ 1,6 |
+ 1,5* |
Crédits nets ........................ |
95,4 |
93,3 |
93,9 |
88,7 |
88,5 |
74,7 |
78 |
77,2* |
Crédits nets en francs 1997 |
110,6 |
104,5 |
103,2 |
94,9 |
93,8 |
77,7 |
79,5 |
77,2* |
Sources : rapports annuels de la Cour des Comptes sur
l'exécution des lois de finances et SPER (Y. Artru).
1. Au 1
er
novembre 1997.
Principaux transferts
·
de la Défense vers : CEA/Direction des applications
militaires et budgets civils de recherche (BCRD)
·
Vers la Défense en provenance de : Ministère des
Transports, aviation civile (jusqu'en 1994)
* Estimations
En ce qui concerne les titres V et VI, la diminution des crédits nets
sensible, année après année, a été
particulièrement accusée de 1992 à 1993 (- 8,3 milliards
de francs constatés) et de 1994 à 1995 (- 6,1 milliards de
francs) ; depuis 1995 on note une relative stabilisation sur un palier
inférieur à 80 milliards de francs.
La répartition des crédits est illustrée ci-dessous :
TITRE III
TOTAL : 103,7 MILLIARDS DE FRANCS
RCS : Rémunérations et charges sociales
EPM : Entretien programmé des matériels
TITRE V
TOTAL : 81 MILLIARDS DE FRANCS
EPP : Entretien programmé du personnel
III. LA STRUCTURE DU PROJET DE BUDGET
A. SERVICES VOTÉS ET MESURES NOUVELLES
Pour 1998, les services votés s'élèveront
à 217,9 milliards de francs, les mesures nouvelles à 20,3
milliards de francs.
Sur le titre III, l'accroissement des mesures nouvelles au titre du personnel
(+ 1,4 milliard de francs) se trouve atténué par un effort
d'économie sur le fonctionnement des unités et services.
Au titre V, les mesures nouvelles (17,3 milliards de francs) vont, pour
l'essentiel, aux fabrications (10,2 milliards).
L'écart se creuse
au détriment des études et recherches
(5,1 milliards de
francs de mesures nouvelles en 1997, 4,7 milliards de francs pour 1998).
Les mesures nouvelles du titre VI (subventions) s'élèvent
à 1,6 milliard de francs.
B. AUTORISATIONS DE PROGRAMME ET CRÉDITS DE PAIEMENT
Les autorisations de programme en lois de finances initiales
continuent leur décroissance :
1990 : 121,7 milliards de francs
1994 : 99,1 milliards de francs
1995 : 98,2 milliards de francs
1996 : 92,4 milliards de francs
1997 : 90,8 milliards de francs
1998 : 82,8 milliards de francs (dont 79 milliards de francs pour le titre V).
Toutefois les
autorisations de programme disponibles
sont, en
réalité, supérieures aux montants indiqués dans les
lois de finances.
COMPARAISON DES AUTORISATIONS DE PROGRAMME DISPONIBLES ET
DES CRÉDITS DE PAIEMENT DISPONIBLES EN EXÉCUTION (1990-1995)
(DÉPENSES EN CAPITAL)
(En millions de francs courants)
Années |
AP disponibles |
CP disponibles |
AP disponibles/
|
1990 |
126 257 |
103 268 |
1,222 |
1991 |
131 325 |
104 189 |
1,260 |
1992 |
120 849 |
103 277 |
1,170 |
1993 |
122 571 |
98 209 |
1,248 |
1994 |
124 998 |
99 847 |
1,251 |
1995 |
100 269 |
86 069 |
1,164 |
La gestion des autorisations de programme se trouve, en
effet,
fortement perturbée par l'annulation ou le " gel " des
crédits de paiement destinés à les financer, provoquant
des reports de ces autorisations.
Cette situation à l'évidence n'est pas satisfaisante
.
D'abord parce que l'existence des autorisations de programme non
affectées risque de provoquer des engagements sans rapport avec les
capacités de paiement.
Ensuite parce que l'
accroissement des commandes pluriannuelles
, qui
doivent contribuer à la diminution des coûts des armements, exige
évidemment une
restauration de la signification des autorisations de
programme
. Une première tranche de commandes pluriannuelles porte
sur les missiles (MICA, APACHE), les torpilles MU 90 et le développement
du statoréacteur VESTA. On peut regretter qu'elle ne soit pas plus
substantielle.
Nous avons déjà eu l'occasion, en effet, d'exprimer notre accord
quant au recours à cette technique que devrait faciliter le contenu de
la nouvelle loi de programmation puisque celle-ci ne porte plus seulement sur
les crédits de paiement mais couvre également les autorisations
de programme. Le recours aux commandes pluriannuelles suppose toutefois une
certaine reconversion des services du ministère de la Défense que
les multiples annulations et " gels " de crédits ont
contraints à un simple " pilotage " à courte vue des
crédits de paiement.
Il convient de noter que depuis 1992 les autorisations de programme ne sont
plus ouvertes que dans la limite des crédits de paiement. Ce rapport a
été maintenu dans la loi de programmation militaire 1997-2002.
IV. LES FONDS DE CONCOURS
Les crédits rattachés par voie de fonds de
concours résultent essentiellement de cessions mobilières et
immobilières d'une part, de prestations diverses fournies à des
tiers par le ministère de la Défense d'autre part. Le montant des
participations étrangères aux programmes en coopération
s'ajoute à ces fonds de concours.
Le montant des fonds de concours provenant des cessions domaniales (134,6
millions de francs pour un total de 641,6 millions en 1996) n'a cessé,
pour sa part, de décroître.
La vente, les années précédentes, des emprises les mieux
situées ou les plus utilisables par les acquéreurs, tout comme
les difficultés financières des collectivités locales
expliquent cette sensible diminution.
Le décret N° 97-191 du 26 février 1997 modifiant le
décret N° 84-33 du 11 janvier 1984 prévoit une
répartition entre le budget de la Défense (40 %) et le
budget général (60 %) des rattachements par voie de concours du
produit des aliénations, cessions ou changements d'affectation
d'immeubles militaires. Ce régime, il est vrai temporaire, est beaucoup
moins favorable que le précédent qui autorisait le rattachement
intégral au budget de la Défense du produit de ces
aliénations. Il va contribuer à diminuer davantage le
rattachement au budget de la Défense, du montant des fonds de concours
venant des cessions d'immeubles.
PREMIÈRE PARTIE
LE PROJET DE BUDGET POUR
1998 :
LA CHUTE DES CRÉDITS
Par rapport à 1997, la chute des crédits de loi
de finances initiale à loi de finances initiale est de 3,3 % en francs
courants et de 4,5 % en francs constants.
C'est surtout le titre V qui se trouve frappé :
(En milliards de francs)
1997 |
1998 |
Évolution LFI
1998/
|
||
LFI |
LFI |
Francs courants |
Francs constants |
|
Titre III .................. |
102,2 |
103,7 |
+ 1,5 % |
+ 0,3 % |
Titres V et VI ........ |
88,7 |
81 |
- 8,7 % |
- 9,9 % |
TOTAL ............. |
190,9 |
184,7 |
- 3,3 % |
- 4,5 % |
L'accroissement des crédits du titre III, quant
à lui, est purement apparent, la construction budgétaire de ce
titre ayant été modifiée. A périmètre
égal le titre III reste, en réalité, stable.
La diminution, par rapport à la loi de finances initiale de 1997, des
crédits d'équipement se confond avec la diminution par rapport
à l'annuité de programmation (1997-2002).
CHAPITRE I
L'AVENIR COMPROMIS :
LES
CRÉDITS D'ÉTUDES AMPUTÉS
Les crédits d'études diminuent de 13 % selon le
budget en projet : ils passent de 28,8 milliards de francs à 25,1
milliards de francs.
L'évolution selon la nomenclature budgétaire est la suivante :
(En millions de francs)
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
|||||||
Chapitres |
Budget voté 1996 |
Budget voté pour 1997 |
Projet de budget pour 1998 |
1998/
|
Budget voté 1996 |
Budget voté pour 1997 |
Projet de budget pour 1998 |
1998/
|
51-60 - Espace ....... |
3 864 |
3 407 |
2 790 |
- 18,1 |
4 085 |
3 298 |
3 112 |
- 5,6 |
51-70 - Nucléaire ... |
11 737 |
14 049 |
11 758 |
- 16,3 |
12 745 |
11 948 |
10 944 |
- 8,4 |
51-80 - Classique ... |
14 003 |
12 445 |
10 517 |
- 15,5 |
13 325 |
13 605 |
11 020 |
- 19 |
Total ............... |
29 604 |
29 901 |
25 065 |
- 16,2 |
30 155 |
28 851 |
25 076 |
- 13,1 |
La nomenclature budgétaire surévalue toutefois
les crédits d'études puisque les chapitres d'études,
recherches et prototypes couvrent, dans le domaine de l'espace et celui du
nucléaire, les dépenses de fabrication et d'entretien.
L'agrégat RDE (recherche, développement, études) regroupe
de façon plus significative l'ensemble des crédits de
l'espèce :
(En milliards de francs courants
1991 |
1992 |
1993 |
1994 1( * ) |
1995 1 |
1996 1 |
1997 |
1998 |
1998/
|
|
Total " RDE " ..................... |
29,9 |
29,4 |
28,8 |
26,8 |
27,1 |
24,7 |
22,3 |
19,6 |
- 12,1 % |
· Nucléaire ........................ |
10,8 |
10,0 |
8,7 |
7,9 |
8,0 |
6,9 |
6,3 |
5,5 |
- 12,7 % |
· Espace ............................ |
2,4 |
3,0 |
3,1 |
3,2 |
3,8 |
3,9 |
2,0 |
2,2 |
+ 10 % |
· Classique ........................ |
16,7 |
16,3 |
17,0 |
16,5 |
15,2 |
13,9 |
13,9 |
11,9 |
- 14,4 % |
Sous-total : études amont .... |
7,8 |
7,7 |
8,1 |
7,6 |
6,9 |
5,7 |
6,22 |
5,3 |
- 14,8 % |
Sous-total : développements |
22,1 |
21,7 |
20,7 |
19,2 |
20,2 |
18,9 |
16,1 |
14,3 |
- 11,2 % |
On constate que seuls les crédits pour l'espace
échappent à la baisse des crédits. Les postes
" nucléaire " et " classique "
accusent, quant
à eux, une baisse sensible. La hausse des crédits pour l'espace
doit cependant être appréciée en fonction de la chute de
ces crédits dès 1997 :
par rapport à 1996 les
crédits de l'espace diminuent de 44 %
alors que la diminution, par
rapport à la même année, est de 20 % pour le
nucléaire et de 14,4 % pour les armements classiques.
Les prélèvements sur le budget de la Défense pour la
"
recherche duale
" (contribution au budget civil de
recherche
et de développement BCRD) avaient cessés en 1997
conformément à la loi de programmation militaire. Le budget en
projet supportera à nouveau un tel prélèvement à
hauteur de 500 millions de francs.
Consacrant 30 % de nos dépenses d'équipement à la
recherche-développement, nous nous trouvons nettement distancés
par les États-Unis, non seulement, bien entendu, en valeur absolue mais
aussi, ce qui est plus significatif, en valeur relative. Près de la
moitié des crédits d'équipement (45 %)
américains vont, en effet, aux études.
Il est évident que cette régression des crédits
d'études
obère gravement l'avenir
, le renouvellement des
équipements, la maîtrise de leurs coûts, le
développement des activités de diversification et l'autonomie de
notre capacité de défense. Cela d'autant plus que
l'autofinancement de la recherche par les entreprises est contrarié par
l'exécution erratique du budget de la Défense, les gels et les
annulations de crédits et par la réduction et l'étalement
des commandes.
CHAPITRE II
LE PRÉSENT MALMENÉ
:
LES GRANDS PROGRAMMES ALTÉRÉS
I. LES PROGRAMMES NUCLÉAIRES
A. L'ÉVOLUTION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Les
crédits de paiement
s'élèvent
à 16 337 millions de francs, les
autorisations de programme
à 16 343 millions de francs.
Sur les dix dernières années l'évolution des
crédits est la suivante :
ÉVOLUTION DES CRÉDITS NUCLÉAIRES DEPUIS
1989
(Crédits de paiement)
En millions de francs courants |
En millions de francs constants 1997 |
|
1989 |
31 528 |
37 639 |
1990 |
32 089 |
37 406 |
1991 |
31 024 |
34 805 |
1992 |
29 866 |
32 755 |
1993 |
26 420 |
28 276 |
1994 |
21 721 |
22 870 |
1995 |
20 745 |
21 414 |
1996 |
19 452 |
19 763 |
1997 |
18 848 |
18 848 |
1998 |
16 517 |
16 337 |
1998/1997 |
- 14,12 % |
- 15,4 % |
1998/1989 |
- 47,6 % |
- 56,6 % |
La réduction des crédits nucléaires
était, il est vrai, inscrite dans la loi de programmation militaire
1996-2002 :
(En millions de francs constants 1995, selon la programmation)
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Total |
18 361 |
18 103 |
17 178 |
17 447 |
17 142 |
16 943 |
105 785 |
Mais le budget en projet anticipe le niveau des
crédits prévus dans cinq ans, en 2002. Cette
réduction
brutale des crédits
ne va, évidemment pas, sans poser de
problèmes sérieux.
L'exécution des programmes s'en trouvera ralentie, qu'il s'agisse des
SNLE/NG ou des missiles qui doivent les équiper.
En outre le secteur industriel concerné : les arsenaux et surtout
l'arsenal de Cherbourg, spécialisé dans la construction des
SNLE/NG, le Commissariat à l'énergie atomique, l'AEROSPATIALE et
la SNPE, constructeurs des missiles, d'autres entreprises encore, vont
être directement touchés par cet amoindrissement des moyens.
Et c'est, en fait, le maintien même de notre doctrine - et de son niveau
de " suffisance " - qui peut se trouver affecté par cette
forte et brutale réduction des crédits.
B. LES FORCES NUCLÉAIRES STRATÉGIQUES
1. Les sous-marins lanceurs d'engins de la nouvelle génération
Aux reports déjà programmés - report de quatre ans de la commande du quatrième sous-marin (2000) - l'amoindrissement des moyens prévus pour 1998 conduira à ajouter le report d'une année supplémentaire de l'admission au service actif du " Vigilant ", troisième de la série.
COMMANDES ET LIVRAISONS DES SNLE/NG
Commandes |
Admission service actif selon la programmation |
Admission service actif selon le budget pour 1998 |
|
Le Triomphant ...... |
Juin 1987 |
Mars 1997 |
Mars 1997 |
Le Téméraire ........ |
Octobre 1989 |
Avril 1999 |
Avril 1999 |
Le Vigilant ........... |
Mai 1993 |
Décembre 2002 |
Décembre 2003 |
N° 4 ...................... |
2000 |
Juillet 2007 |
Juillet 2007 |
On sait que les reports précédents ont d'ores
et déjà entraîné un surcoût de plus de 2,5
milliards de francs.
Le coût des programmes pour six SNLE/NG était
évalué à 90 milliards de francs (francs 1997). Le
coût pour quatre SNLE/NG s'établit à environ 88 milliards
de francs (francs 1997). Outre le surcoût dû aux étalements,
le programme subit le poids du sur-dimensionnement actuel des installations de
l'arsenal de Cherbourg mais aussi, des difficultés rencontrées
dans le développement du programme très innovant sur bien des
points et, en particulier, celui de la discrétion acoustique.
On peut, en outre, s'interroger sur le sort du quatrième SNLE/NG,
inscrit en programmation, mais que le recul d'un an du troisième risque
de pousser hors de la programmation.
2. La composante aérienne
Ce n'est qu'à partir de 2015 qu'il est envisagé
de remplacer les SUPER-ÉTENDARD et les deux escadrons de MIRAGE 2000 N
porteurs du missile ASMP (Air-Sol Moyenne Portée), par une version du
" RAFALE ".
Vers 2010, l'ASMP actuel pourrait être remplacé par l'ASMP
amélioré, d'une portée plus grande et mettant en
œuvre une charge nucléaire nouvelle. Selon la loi de
programmation, 2 milliards de francs devront aller à ce programme pour
la période 1997-2002. Le budget en projet ne prévoit toutefois
que des autorisations de programme d'un montant de 68 millions de francs (113
millions de francs en 1996 et 91 millions de francs en 1997).
3. Les missiles
Outre le missile aéroporté ASMP, qui vient
d'être mentionné, les missiles de la force nucléaire
stratégique comprennent ceux équipant les SNLE/NG : missiles M 45
et missiles M 51.
Le missile M 45 version modernisée du missile M 4, doit équiper
les trois premiers SNLE/NG. Sa portée, sa furtivité, sa
capacité de pénétration sont accrues.
Le missile M 51 doit équiper le quatrième SNLE/NG. Le coût
du développement est estimé à 33 milliards de francs, en
diminution de plus de 20 % par rapport à celui du programme M 5
initialement prévu (révision des performances et diminution du
nombre des essais).
4. La simulation des essais
Elle repose sur le programme PALEN.
Elle est nécessaire du fait de l'arrêt des essais
nucléaires et de la signature en septembre 1996 du Traité
d'interdiction des essais nucléaires, d'une part, de la
nécessité de mettre au point les têtes nucléaires
des missiles ASMP améliorés et M 51 d'autre part.
Cette mise au point, sans essais en vraie grandeur, constitue un défi de
taille pour la Direction des applications militaires du CEA. Les
difficultés scientifiques et techniques qui l'accompagnent, expliquent
l'incertitude sur le coût global du programme de simulation qui pourrait
s'élever à plus de 15 milliards de francs - dont 6,5 milliards de
francs pour le laser méga-joules - sur une période d'une
douzaine d'années.
5. Les crédits transférés au Commissariat à l'énergie atomique
Ils s'élèveront, en 1998, à 6,6 milliards de francs contre 6,8 milliards de francs pour 1997 et diminuent donc de 3 %.
TRANSFERTS AU PROFIT DU CEA
Budget voté 1996 |
Budget réalisé 1996 |
Budget voté 1997 |
Projet de budget 1998 1 |
||||
AP |
CP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
Matières nucléaires........ |
1,8 |
1,7 |
1,3 |
1,4 |
1,1 |
1,5 |
1,4 |
Armes ........................... |
5,2 |
5,3 |
5,4 |
5,2 |
5,2 |
4,6 |
4,5 |
dont DIRCEN ............... |
ND |
ND |
1,0 |
0,2 |
0,2 |
0 |
0 |
Propulsion navale ......... |
1,2 |
1,2 |
0,5 |
0,65 |
0,58 |
0,7 |
0,6 |
Total .................. |
8,2 |
8,3 |
7,1 |
7,3 |
6,8 |
6,8 |
6,6 |
1. Ventilation indicative.
La diminution des transferts s'accompagne d'une restructuration de la Direction
des applications militaires du CEA. L'aspect le plus visible en est la
réduction des effectifs qui sont passés de 7 500 à
5 800 personnes de 1988 à 1995 et qui passeront de 5 800
personnes en 1995 à 4 500 en 2000 ; cette réduction des
effectifs s'attache toutefois à maintenir un certain flux de
recrutements indispensable pour associer de jeunes chercheurs aux recherches
les plus innovantes et les plus formatrices.
6. Le démantèlement des installations et des armements
Les besoins sont de taille et pourtant les crédits
demandés passent de 1 126 millions de francs en 1997 à
789 millions de francs en 1998.
La loi de programmation 1997-2002 annonçait, en effet, le
démantèlement du système HADES et des missiles du plateau
d'Albion ainsi que des installations de Pierrelatte et de Marcoule. La
fermeture des centres d'expérimentations du Pacifique est, en outre, la
conséquence de l'arrêt des essais en vraie grandeur.
Le
démantèlement du système HADES
et des
missiles du plateau d'Albion
actuellement en cours doit être
achevé à la fin de l'année 1998. Le coût total de
ces opérations avoisine 500 millions de francs.
Le
démantèlement de l'usine de Pierrelatte
(uranium
enrichi) commencera en 1998 pour se poursuivre jusqu'en 2002 ; son coût
est estimé à 1,8 milliard de francs. Le
démantèlement de
l'usine de Marcoule
(plutonium) devrait
débuter en 1998 pour se poursuivre sur une dizaine d'années. Le
coût pourrait atteindre 30 milliards de francs dont la moitié
serait prise en charge par le ministère de la Défense.
La fermeture du
centre d'expérimentations du Pacifique
devrait
être effective à la fin de 1998. Les travaux de démontage
sont en cours. La Direction des centres d'expérimentations
nucléaires (DIRCEN) disposera à cette fin, en 1998, d'un budget
de 425 millions de francs. En outre une dotation de 343 millions de francs est
inscrite au titre VI du projet de budget au titre des compensations
allouées au Territoire de la Polynésie française ; on peut
s'interroger sur le
bien-fondé de l'imputation de cette dotation au
budget de la Défense
.
II. L'ESPACE
A. LES CRÉDITS
Les crédits diminuent de 5,7 % : ils passent de 3,3
milliards de francs en 1997 à 3,1 milliards de francs en 1998.
Toutefois 309 millions de francs ont été annulés en 1997
sur les crédits des programmes spatiaux en conséquence,
notamment, d'hésitations dans la coopération européenne
qui ont ralenti la réalisation des programmes.
La loi de programmation exclut, par la voie d'un amendement parlementaire,
toute contribution de la Défense au budget civil de recherche et de
développement (BCRD). Conformément à cette loi, le budget
pour 1997 ne comprenait aucun crédit à transférer au BCRD
; toutefois 2 milliards de francs ont été
transférés à la fin de l'année 1996 par
prélèvement sur les crédits de reports. Mais, en
contradiction avec la loi, 500 millions de francs ont été
inscrits au titre VI au titre de la recherche duale au profit du CNES.
En plus de cette contribution au BCRD, le CNES reçoit du budget de la
Défense des crédits pour financer les programmes militaires ; ces
transferts sont récapitulés ci-après.
(En millions de francs courants)
1995 |
1996 |
1997 |
|
HELIOS I et II..... |
947 |
840 |
1 235 |
Études amont ...... |
47 |
19 |
24 |
B. LES PROGRAMMES
1. L'observation
La coopération franco-allemande, dans le domaine
spatial, pour la réalisation et l'exploitation des satellites
d'observation (HELIOS III et HORUS) avait été affirmée
lors du sommet franco-allemand du 7 décembre 1995. Elle allait
jusqu'à s'inscrire dans la perspective d'un regroupement des
activités spatiales d'AÉROSPATIALE et de DASA-DEMLER-BENZ.
En outre l'Italie avait décidé de se joindre aux deux programmes,
ainsi que l'Espagne. La Grande-Bretagne pour sa part s'est tournée vers
les États-Unis.
Cette coopération européenne rencontre, à l'heure
actuelle, de sérieuses difficultés
. Celles-ci paraissent, au
demeurant, se situer plus sur le plan financier que sur le plan politique. Au
sommet franco-allemand de Poitiers, en juin 1997, a été
réaffirmé, en effet, l'engagement politique des deux pays.
Toutefois, au plan industriel, le rapprochement entre AÉROSPATIALE et
DASA a échoué. Les activités concernant les satellites
d'AÉROSPATIALE seront apportées au groupe THOMSON-CSF-ALCATEL,
tandis que DASA va regrouper ses activités spatiales avec celles de
MATRA-MARCONI. A noter, en outre, que la firme américaine
LOCKHEED-MARTIN-MARIETTA a maintenu, en 1997, à l'Allemagne, une offre
très avantageuse de satellite d'observation.
On ne peut que regretter cette situation qui hypothèque la
coopération européenne, et plus particulièrement la
coopération franco-allemande
, dans un domaine touchant à la
fois à des besoins opérationnels essentiels et à des
sciences et techniques industrielles avancées.
HÉLIOS I
Le système HÉLIOS I comprend des installations au sol pour la
réception et le traitement des images, et deux satellites d'observation
optique dont les capacités sont limitées à l'observation
de jour, par temps clair.
C'est actuellement le seul programme de satellites de reconnaissance et
d'observation mené en coopération européenne ; les
principaux coopérants sont la France (AÉROSPATIALE, ALCATEL
espace et la SEP), l'Italie (ALTENIA SPAZIO) et l'Espagne (CASA et INISEL).
Notre part de financement (79 %) s'élève à 9,8 milliards
de francs 1996 sur lesquels 8,4 milliards de francs ont déjà
été dépensés. Les crédits prévus pour
1998 s'élèvent à 557 millions de francs.
HÉLIOS II
Le système se caractérise essentiellement par
l'amélioration des capacités de prise de vue et l'adjonction
d'une composante infrarouge qui permet l'observation de nuit.
Le coût total du programme estimé à 11,6 milliards de
francs 1996 : près de 2,5 milliards de francs ont déjà
été dépensés. Il sera, en principe, poursuivi,
malgré la défection allemande actuelle
, avec une
contribution espagnole (de 3 à 6 %) et une contribution italienne qui
reste encore à confirmer. Un réexamen des coûts a
été prescrit par le ministre de la Défense. Les dotations
pour 1998 s'élèvent à 1,4 milliard de francs.
HORUS
Système d'observation radar, il peut être considéré
comme complémentaire du système optique, les trois moyens :
optique visible (HORUS I), infrarouge (HÉLIOS II) et radar (HORUS)
assurent, en effet, un ensemble d'observation complet.
Le système doit comprendre trois satellites et des installations au sol.
Il est estimé à 6,5 milliards de francs 1996.
L'absence d'engagement financier de l'Allemagne ou d'autres pays a conduit
à réduire de 30 millions de francs, dans le budget en projet, les
dotations prévues pour ce système, pour le moment retardé
mais sur l'avenir duquel on peut s'interroger.
L'évolution des crédits consacrés aux programmes
d'observation est retracée dans le tableau ci-dessous :
PROGRAMMES SPATIAUX D'OBSERVATION
(En millions de francs courants)
Crédits prévus en programmation (1997-2002) |
Budget voté 1996 |
Budget voté 1997 |
Projet de budget 1998 |
|
HÉLIOS I ........... |
2 972 |
835 |
701 |
556 |
HÉLIOS II ......... |
7 405 |
843 |
1 049 |
1 420 |
HORUS .............. |
2 476 |
83 |
175 |
30 |
Total ............ |
12 853 |
1 761 |
1 925 |
2 006 |
2. La communication
Le système de télécommunications SYRACUSE
II est en œuvre depuis 1995. La composante spatiale du système
comprend quatre satellites qui doivent fonctionner jusqu'en 2005. La composante
terrestre - 77 stations de réception - aura une durée de vie
supérieure.
Le relais doit être assuré par le système SYRACUSE III ; le
premier lancement du satellite est prévu en 2005. Deux solutions sont
envisagées : l'une purement nationale, avec ou sans le concours de
FRANCE TELECOM, l'autre en coopération européenne avec le
Royaume-Uni, l'Allemagne et d'autres pays européens (Belgique, Espagne,
Italie, Pays-Bas).
Les crédits prévus pour 1998 s'élèvent à 469
millions de francs pour SYRACUSE II et 255 millions de francs pour SYRACUSE III.
Les dotations sont retracées ci-après :
PROGRAMMES SPATIAUX DE TÉLÉCOMMUNICATION
(En millions de francs courants)
Crédits prévus en programmation (1997-2002) |
Budget voté 1996 |
Budget voté 1997 |
Projet de budget 1998 |
|
SYRACYSE II ... |
1 758 |
689 |
624 |
469 |
SYRACUSE III |
3 668 |
81 |
314 |
255 |
Total ............ |
5 426 |
770 |
938 |
724 |
3. L'écoute
Les moyens spatiaux d'écoute assurent une
discrétion que n'ont pas les moyens actuels, maritimes ou aériens.
Ils visent à localiser les sources d'émission, à
surveiller les déplacements et les variations significatives
d'intensité.
Deux micro-satellites, l'un
CERISE
et l'autre
CLÉMENTINE
ont été développés. Le premier est d'ores et
déjà mis en œuvre et procède à des mesures
d'impulsion électromagnétique ; le second pourrait être
lancé à partir de 1999 et opérer dans des zones de
fréquences différentes.
Toutefois la plupart des pays européens n'envisagent d'actions
concertées dans ce domaine qu'au sein de l'OTAN.
4. La surveillance de l'espace
Elle vise à détecter la nature et le
déplacement d'engins, satellites ou missiles et à
apprécier la menace potentielle qu'ils représentent.
Le projet MEADS a été lancé dans le cadre de l'OTAN. Notre
pays a renoncé à poursuivre sa participation pour des raisons
financières. La phase de définition réunit, pour le
moment, les États-Unis, l'Allemagne et l'Italie.
*
Au total le bilan est loin d'être satisfaisant. La pression américaine, directe ou sous-couvert de l'OTAN, risque de compromettre, chaque jour davantage, la possibilité pour l'Europe d'acquérir son autonomie stratégique par la maîtrise des moyens spatiaux .
III. LES ÉQUIPEMENTS CLASSIQUES
L'actuelle programmation - compte tenu de la réduction
du format des armées - est en retrait sensible sur les dotations
prévues par la précédente.
Le budget en projet marque un nouveau décrochement d'importance puisque
les équipements classiques voient leurs crédits diminuer de 8 %
par rapport à 1997 : 46,7 milliards de francs contre 50,7 milliards de
francs.
Il convient cependant, de préciser que les chapitres Fabrications de la
nomenclature budgétaire (chapitre 53-70 - Fabrications Services communs
et Gendarmerie ; chapitre 53-80 - Fabrications Air, Terre, Mer) recouvrent non
seulement les fabrications d'équipements neufs, mais aussi les
fabrications de munitions, l'entretien programmé des personnels
(habillement, campement, couchage, ameublement), l'entretien programmé
des matériels et l'achat des matériels informatiques.
Pour les fabrications proprement dites de matériels neufs, les
crédits peuvent être évalués à près de
28 milliards de francs soit 35 % du titre V :
(En millions de francs)
1997 |
1998 |
|
Armée de l'Air .. |
10 793 |
9 487 |
Armée de Terre.. |
7 751 |
7 419 |
Marine ............... |
ND |
9 911 |
Gendarmerie ...... |
977 |
965 |
Total ............ |
19 521 |
27 782 |
Toutes les armées sont touchées. Mais si
l'armée de Terre voit ses missions allégées dans la mesure
où elles sont davantage tournées, désormais, vers les
interventions extérieures que vers la défense du territoire
national, pour la Marine et pour l'armée de l'Air, la régression
des moyens ne s'accompagne d'aucun changement notable de leurs missions.
La diminution des crédits de fabrications se répercutera sur les
commandes ou les livraisons dont le montant sera diminué ou la
réalisation retardée. La chute des crédits de
développement (- 11 %) et d'étude (- 15,5 %) freinera, quant
à elle, le renouvellement des équipements.
De surcroît, la priorité donnée aux programmes en
coopération, dont les dotations prévues par la programmation ont
été maintenues, contribuent à écraser davantage les
crédits des programmes nationaux.
A. L'ARMÉE DE TERRE
Les crédits s'élèvent à 20 525 millions de francs en autorisations de programme et à 17 355 millions de francs en crédits de paiement (- 10,8 %). Ils étaient respectivement, de 19 158 millions de francs et 19 449 millions de francs en 1997.
CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉE DE TERRE
(En millions de francs)
Budget voté pour 1995 |
Budget voté pour 1996 |
Budget voté pour 1997 |
Projet de budget pour 1998 |
|||||
AP |
CP + reports |
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
Études ............................................. |
3 405 |
3 458 |
3 166 |
2 974 |
2 124 |
3 532 |
1 967 |
3 075 |
Fabrications classiques .................... |
9 612 |
11 519 |
9 760 |
10 164 |
10 303 |
9 296 |
12 059 |
8 699 |
Entretien programmé des matériels .. |
2 628 |
2 659 |
2 533 |
2 077 |
2 613 |
2 535 |
2 440 |
2 129 |
Entretien programmé des personnels |
1 466 |
1 378 |
1 518 |
1 341 |
1 432 |
1 424 |
1 236 |
1 122 |
Infrastructure ................................... |
3 413 |
3 387 |
3 019 |
3 012 |
2 686 |
2 662 |
2 823 |
2 330 |
Total ................................... |
20 524 |
22 401 |
19 996 |
19 568 |
19 158 |
19 449 |
20 525 |
17 355 |
1. Les blindés
Les livraisons en 1998 seront réduites de 33
prévues à 30 chars LECLERC ; l'échéancier du
programme reste en principe inchangé jusqu'à sa fin.
Au 1
er
juillet 1997, 122 chars avaient été
livrés aux forces. A la fin de 1997, 139 chars auront été
livrés et 222 chars commandés. La programmation a réduit
la quantité totale des livraisons de 650 chars à 406 chars qui
doivent être tous livrés d'ici à la fin de l'année
2005.
Cette réduction sensible des cibles touche directement le producteur
final, GIAT-Industries dont, malgré des mesures de redressement, la
situation reste difficile. Il n'est pas assuré du reste que la
fabrication des chars pour l'armée de Terre, dégage un
résultat positif. Et les acquis de l'exportation ont fait l'objet, on le
sait, d'une gestion désastreuse.
Quoiqu'il en soit, le char LECLERC semble aujourd'hui parfaitement au point.
Les marchés d'Arabie Saoudite, de Turquie, de Grèce et de Taiwan
pourraient s'ouvrir à lui.
La réalisation du
véhicule blindé de combat
d'infanterie
(Vbci), fait l'objet de deux appels d'offres lancés
simultanément en France et en Allemagne. Deux consortiums
franco-germano-britanniques ont été constitués, l'un avec
la participation de GIAT, l'autre avec la participation de PANHARD, filiale du
groupe PSA-PEUGEOT-CITROËN.
Le coût total du programme LECLERC s'élève à 34,3
milliards de francs (1997) dont 12,4 milliards de francs au cours de la
programmation. Les crédits prévus pour 1998
s'élèvent à 2,2 milliards de francs.
2. La mobilité
·
L'hélicoptère TIGRE
(coopération avec l'Allemagne) en est désormais au stade de
l'industrialisation. Mais les premières livraisons sont prévues
seulement en 2009. Au total les commandes françaises porteront sur 115
hélicoptères en version appui protection (HAP) et 100 en version
antichars (HAC).
807 millions de francs de crédits sont prévus pour 1998 ce qui
portera les crédits dégagés sur ce programme, à la
fin de l'année 1998, à 718 milliards de francs. Une
révision des spécifications doit permettre de réduire les
coûts et une communauté d'équipements avec
l'hélicoptère NH 90 est recherchée.
·
L'hélicoptère de transport NH 90
doit
équiper les forces françaises, allemandes, italiennes et
néerlandaises.
Ce programme se déroule lentement : les premières livraisons
sont prévues en 2011. Sur un coût total du programme de 36
milliards de francs (1997), 1,3 milliard de francs ont été
dépensés au 31 décembre 1996.
La cible de production est de 160 : 133 appareils pour l'armée de
Terre et 27 pour la Marine.
Le coût unitaire approche 200 millions de francs
· Par ailleurs et toujours au titre de la mobilité, 172 camions
lourds TRM 10000 seront livrés à l'armée de Terre et 236
seront commandés ; en outre, 5 engins de franchissement de l'avant
seront livrés.
3. La puissance de feu
2 000 missiles antichars ERYX et 50 postes de tir seront
livrés ainsi que 12 000 roquettes antiblindés.
Mais
aucune commande de missiles ne sera faite
en 1998. Presque tous les
programmes concernant la puissance de feu seront
retardés
d'une
année. Le programme du missile antichar de troisième
génération (AC 36), missile destiné à
équiper l'hélicoptère TIGRE ne sera toutefois pas
retardé.
Pour les munitions d'instruction, la réduction des crédits est
très sensible. Les crédits prévus - 235,6 millions de
francs - sont en baisse de plus de 20 % par rapport à 1997 année
dont les crédits ne représentaient déjà que la
moitié de ceux de 1986.
Il s'agit là de réductions hors de proportion avec la diminution
des effectifs. Or l'instruction des appelés et la professionnalisation
en cours exigent un entraînement poussé des engagés.
4. La communication et le renseignement
Les commandes et les livraisons de postes de radio de
quatrième génération (PR 4 G) se poursuivront au rythme de
1 330 livraisons et de 1 739 commandes.
Le
système d'information et de commandement des forces
vise
à améliorer la cohérence et le rendement de la
chaîne de commandement et l'interopérabilité du traitement
des données avec les systèmes des autres armées et des
armées alliées.
87 millions de francs (65 pour le développement et 22 pour les
fabrications) permettront de lancer la première commande en 1998.
Dans le domaine du
renseignement
, trois radars de contrebatterie COBRA
seront commandés. Mais les programmes de reconnaissance et renseignement
HORIZON et BREVEL seront retardés.
Les
termes financiers et physiques
des principaux programmes de
l'armée de Terre sont récapitulés dans les tableaux
ci-après :
CRÉDITS DES PRINCIPAUX PROGRAMMES
(En millions de francs)
Budget voté 1996 |
Budget voté 1997 |
Projet de budget 1998 |
||||
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
Char LECLERC ............................ |
2 089 |
1 697 |
2 315 |
1 769 |
2 046 |
2 203 |
Hélicoptère de combat TIGRE |
310 |
353 |
490 |
605 |
840 |
807 |
Hélicoptère de combat HA-90 (Terre) ........................................... |
159 |
107 |
330 |
725 |
233 |
326 |
Véhicule blindé de combat d'infanterie (Vbci) ........................ |
150 |
64 |
71 |
54 |
141 |
29 |
Matériels d'artillerie ...................... |
89 |
232 |
412 |
185 |
226 |
277 |
Munitions ...................................... |
1 047 |
1 243 |
424 |
772 |
798 |
509 |
Missiles : ..................................... |
816 |
1 342 |
1 142 |
1 227 |
866 |
787 |
· Sol-air moyenne portée (FSAF) . |
117 |
214 |
69 |
251 |
395 |
348 |
· Sol-air à très courte portée (SATCP) ................................... |
42 |
377 |
199 |
193 |
10 |
52 |
· Antichar AC3G-longue portée ... |
166 |
170 |
43 |
134 |
1 |
132 |
· Antichar AC3G-moyenne portée |
20 |
69 |
291 |
147 |
80 |
141 |
· Antichar courte portée ERYX .... |
162 |
78 |
125 |
228 |
24 |
177 |
Armements légers ........................ |
136 |
120 |
100 |
159 |
116 |
127 |
Poste radio PR4G ......................... |
500 |
417 |
780 |
449 |
193 |
- |
ÉVOLUTION DE L'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉE DE
TERRE
Matériels |
1996 |
2002 (Programmation) |
2015 (Planification) |
Chars lourds .............................. |
927 |
420 dont 250 Leclerc |
420 dont 320 Leclerc |
Chars légers .............................. |
350 |
350 |
350 |
Véhicules tous terrains .............. |
800 VTT |
500 VTT |
500 VBCI |
Véhicules de l'avant blindés ...... |
2 000 |
1 235 |
1 235 VAB
|
Canons ...................................... |
302 |
208 |
208 |
Lance-roquettes multiples ......... |
48 |
48 |
48 |
Hélicoptères .............................. |
340 |
168 (en ligne) |
168 |
Missiles sol-air .......................... |
480 |
380 |
380 |
B. LA MARINE
Ses crédits en baisse de 13,3 % par rapport à
1997, seront de 19 555 millions de francs.
Hors FOST, la comparaison d'une année à l'autre fait
apparaître une évolution de 16 846 millions de francs en 1997
à 15 320 millions de francs pour 1998 soit une baisse de 9,1 %.
CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT DE LA MARINE
(En millions de francs)
Budget voté pour 1995 |
Budget voté pour 1996 |
Budget voté pour 1997 |
Projet de budget pour 1998 |
|||||
AP |
CP + reports |
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
Nucléaire (FOST) ............................ |
4 226 |
6 294 |
5 689 |
5 675 |
4 697 |
5 692 |
3 478 |
4 235 |
Études classiques ............................. |
3 084 |
3 024 |
3 200 |
2 502 |
3 005 |
3 003 |
2 665 |
1 887 |
Fabrications classiques .................... |
10 055 |
10 991 |
7 856 |
9 002 |
7 441 |
8 613 |
||
Restructuration DCN ....................... |
- |
- |
- |
- |
327 |
327 |
454 |
454 |
Entretien programmé des matériels .. |
3 218 |
3 350 |
3 838 |
3 289 |
4 335 |
3 872 |
||
Entretien programmé des personnels |
238 |
234 |
250 |
240 |
317 |
288 |
239 |
228 |
Infrastructures classiques ................. |
688 |
729 |
757 |
749 |
808 |
743 |
1 157 |
1 169 |
Total ................................... |
21 509 |
24 622 |
21 590 |
21 457 |
20 930 |
22 538 |
18 105 |
19 555 |
On rappelle que les réductions d'effectifs, ainsi que l'amoindrissement des crédits de fonctionnement et d'entretien ont amené la Marine à désarmer dès 1997 le porte-avions CLÉMENCEAU ainsi que trois bâtiments de soutien logistique, deux frégates, un SNLE et deux sous-marins d'attaque. Quant au porte-hélicoptères JEANNE d'ARC, navire-école, il a dû rester à quai, la croisière de formation des officiers-élèves étant provisoirement assurée par d'autres navires de la flotte.
1. Le groupe aéronaval
Depuis le début de sa construction le porte-avions
nucléaire (PAN) CHARLES DE GAULLE a subi
trois ans et demi de
retard
. Il connaîtra en 1998 un nouveau retard de trois mois ; sa
mise en service interviendra ainsi à la fin de l'année 1999,
treize ans après le début des travaux
. Mais malgré
ce long délai, le PAN ne disposera pas, à ce moment, de tous ses
moyens d'intervention et de protection. Les avions CRUSADER d'interception
aérienne devront être retirés du service au moment
où le porte-avions entrera en service ; or la première
demi-flottille de RAFALE Marine ne sera admise en service qu'en 2001. Quant aux
avions de surveillance aérienne, deux avions HAWKEYE seulement seront
livrés en 1998, au lieu des trois avions qui seuls permettent une
protection permanente.
On sait que la commande d'un second porte-avions a été
reportée au-delà de l'horizon de l'actuelle programmation. Il est
donc prévu de prolonger la vie du porte-avions FOCH jusqu'en 2000 ; il
sera ensuite mis en réserve pour être réactivé lors
de la première indisponibilité de longue durée du PAN en
2004.
Pour un coût total du PAN estimé à 19 milliards de francs
1996, près de 13 milliards ont déjà été
consommés. Pour 1998 les crédits prévus
s'élèvent à 1 472 millions de francs.
2. L'aéronautique navale
Les livraisons du
RAFALE Marine
, qui sera
commandé à 60 exemplaires (au lieu de 86 initialement
prévus) s'échelonneront de 1999 à 2002 de façon
à constituer en 2002 une première flottille de 12 appareils. Les
48 autres appareils seront ensuite livrés à partir de 2005, au
rythme de 6 par an, jusqu'en 2012.
Compte tenu de l'augmentation des dépenses de fabrication, les
crédits prévus pour le RAFALE augmentent de plus de 70 %
(1 892 millions de francs pour 1998, 748 millions de francs en 1997).
Pour ce qui concerne les
autres appareils de l'aviation embarquée
(avions et hélicoptères) le tableau ci-après indique la
situation actuelle (au 1
er
juillet 1997) et celle à venir :
En parc |
En ligne |
Âge moyen |
Année de retrait du service |
|
Avions |
||||
Crusader................... |
13 |
4 |
32 ans 10 mois |
1999 |
Super-Etendard ........ |
52 |
27 |
17 ans 2 mois |
2007-2010 |
Etendard IV PM ....... |
7 |
4 |
33 ans |
2000 |
Alizé |
17 |
11 |
36 ans 11 mois |
2003-2005 |
Hélicoptères |
||||
Super Frelon ............ |
16 |
10 |
27 ans 3 mois |
2004-2007 |
Lynx |
33 |
22 |
16 ans 5 mois |
2003-2012 |
Dauphin (Pedro) |
3 |
3 |
7 ans 7 mois |
2018-2022 |
Dauphin (SP) ........... |
5 |
4 |
14 ans 11 mois |
2018-2022 |
Alouette II ............... |
8 |
8 |
37 ans 6 mois |
fin 1997 |
Alouette III .............. |
31 |
25 |
- |
2000-2008 |
Panther .................... |
11 |
9 |
3 ans |
- |
L' hélicoptère NH 90 , dans sa version hélicoptère de lutte anti-sous-marins, fait l'objet d'une coopération entre quatre pays (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas) et concerne les armées de Terre (version transport) et la Marine. L'industrialisation doit être lancée en 1999 et les premières commandes pour la Marine, qui doit recevoir 27 exemplaires de cet hélicoptère être placées autour de l'an 2000.
3. La flotte de surface
·
Le programme des
frégates
légères de type LA FAYETTE
a été ramené
de 6 à 5 unités. Trois bâtiments sont déjà en
service. Mais les retards imposés à la mise en service du
quatrième et du cinquième bâtiment obligent à
maintenir des navires peu adaptés et dont l'entretien est coûteux.
Les crédits prévus s'élèvent en 1998 à
374,4 millions de francs.
Des frégates de ce type doivent être vendues à Taiwan (6
bâtiments) et à l'Arabie Saoudite (contrat signé en 1997
pour 2 bâtiments).
·
Le programme des
frégates HORIZON
, frégates
antiaériennes est mené en coopération avec la
Grande-Bretagne et l'Italie. Ces bâtiments de plus de 6000 tonnes seront
équipés du système d'autodéfense PAAMS.
La première frégate doit être livrée en 2005.
Le programme lancé en 1994 connaît actuellement un certain
retard puisqu'il en est encore à la phase de définition ; les
exigences britanniques expliquent cette situation.
Sur un coût total de 12,4 milliards de francs, la programmation a
prévu 5,23 milliards de francs pour la période 1997-2002. La
dotation pour 1998 est modeste : 65,3 millions de francs.
·
Les transports de chalands de débarquement
,
bâtiments de plus de 10000 tonnes sont prévus pour transporter et
débarquer des forces d'intervention. En remplacement des deux
unités les plus anciennes - OURAGAN et ORAGE - une nouvelle version de
TCD a été mise au point. Un bâtiment LA FOUDRE est
déjà en service. Un deuxième SIROCO doit être
livré en 1998. Les deux suivants doivent être mieux adaptés
à la projection des forces, tout en présentant des coûts
moins élevés (3 milliards de francs pour les deux bâtiments
au lieu de 2 milliards de francs pour le seul SIROCO).
4. Les torpilles et missiles
·
Le programme de torpille MU 90
est mené
en coopération avec l'Italie. Les essais menés jusqu'à
maintenant paraissent globalement satisfaisants. Une commande globale
pluriannuelle de 300 torpilles a été passée en 1997.
· Les missiles antiaériens
(SATCP MISTRAL, CROTALE naval) ne
feront l'objet d'aucune commande en 1998. Seuls quarante CROTALE naval seront
livrés. Le programme " famille de systèmes surface-air
futurs (FSAF) " est mené en coopération avec l'Italie ; il
doit permettre notamment, la livraison de missiles antiaériens du PAN.
Pour le missile d'interception de combat et d'autodéfense (MICA) une
commande globale pluriannuelle de 100 missiles marine, et 125 missiles air a
été passée en 1997.
· Pour
les missiles anti-navires
: le missile anti-navires futur
(ANF) figure parmi les études en attente de développement.
Les
termes financiers et physiques
des principaux programmes de la
Marine sont récapitulés dans les tableaux ci-après :
CRÉDITS DES PRINCIPAUX PROGRAMMES
(En millions de francs)
Budget voté 1996 |
Budget voté 1997 |
Projet de budget 1998 |
||||
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
Rafale Marine ................................ |
1 957 |
1 462 |
1 012 |
1 236 |
944 |
2 127 |
Porte-avions nucléaire ................... |
1 618 |
1 530 |
1 180 |
1 539 |
389 |
1 472 |
Avion de guet Hawkeye ................ |
779 |
524 |
111 |
653 |
403 |
980 |
SNLE-NG ..................................... |
3 915 |
4 234 |
2 664 |
3 563 |
2 132 |
2 595 |
Atlantique 2 .................................. |
54 |
671 |
42 |
549 |
97 |
408 |
Frégates La Fayette ....................... |
100 |
508 |
380 |
648 |
337 |
374 |
Constructions neuves navires classiques ...................................... |
2 283 |
3 258 |
2 231 |
3 006 |
1 496 |
2 362 |
Grosses refontes et modernisation . |
211 |
788 |
765 |
860 |
885 |
546 |
Entretien des navires classiques ..... |
2 373 |
1 920 |
2 722 |
2 358 |
2 200 |
1 894 |
Entretien nucléaire ........................ |
1 400 |
1 286 |
1 418 |
1 404 |
896 |
1 188 |
Entretien matériels aéronautiques .. |
1 300 |
1 206 |
1 436 |
1 347 |
1 321 |
1 510 |
Munitions et missiles (Mer+Aér.)... |
1 585 |
1 043 |
1 809 |
997 |
1 629 |
936 |
Torpille MU-90 ............................. |
350 |
30 |
578 |
88 |
567 |
160 |
Hélicoptère NH-90 (Études) .......... |
310 |
229 |
323 |
370 |
152 |
135 |
ÉVOLUTION DE L'ÉQUIPEMENT DE LA MARINE
Matériels |
1996 |
2002
|
2015
|
Porte-avions .............................. |
2 |
1 porte-avions nucléaire (+ 1 PA en " sommeil ") |
1 ou 2 |
Avions embarqués ..................... |
74 |
58 (dont 12 Rafale) et 2 Hawkeye |
60 Rafale en parc et 3 Hawkeye |
Avions de patrouille maritime ... |
25 |
22 |
22 |
Hélicoptères de combat ............. |
38 |
40 |
ND |
Sous-marins nucléaires lanceurs d'engins ................................... |
5 dont 1 SNLE-NG |
4 dont 3 SNLE-NG |
4 SNLE-NG |
Sous-marins d'attaque ............... |
12 dont 6 nucléaires |
6 SNA |
6 SNA |
Frégates antiaériennes .............. |
4 |
4 |
4 |
Frégates anti-sous-marins........... |
11 |
8 |
8 |
Frégates de 2 ème rang ................. |
17 |
14 |
14 |
Bâtiments anti-mines ................. |
16 |
14 |
16 |
Transports de chalands de débar-quement (TCD) ......................... |
4 dont 1 porte-hélicoptères |
5 dont 1 porte hélicoptères |
4 |
C. L'ARMÉE DE L'AIR
En régression de 11,4 % par rapport à 1997, le budget d'équipement de l'armée de l'Air comprendra 19 161 millions de francs en crédits de paiement ; les autorisations de programme s'élèveront à 16 405 millions de francs.
CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉEDE L'AIR
(En millions de francs)
Budget voté pour 1995 |
Budget voté pour 1996 |
Budget voté pour 1997 |
Projet de budget pour 1998 |
|||||
AP |
CP + reports |
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
Nucléaire............. ............................ |
647 |
1 181 |
804 |
906 |
600 |
874 |
525 |
733 |
Études classiques ............................. |
4 979 |
5 937 |
4 815 |
4 908 |
4 768 |
4 695 |
2 915 |
3 181 |
Fabrications classiques .................... |
11 350 |
12 319 |
9 964 |
10 560 |
8 685 |
10 532 |
7 077 |
9 487 |
Entretien programmé des matériels .. |
4 199 |
3 299 |
4 681 |
3 830 |
4 961 |
4 041 |
4 455 |
4 318 |
Entretien programmé des personnels |
390 |
397 |
415 |
391 |
446 |
404 |
369 |
367 |
Infrastructures classiques ................. |
1 037 |
10 090 |
1 160 |
1 042 |
1 080 |
1 032 |
1 064 |
1 075 |
Total ................................... |
22 602 |
24 223 |
21 839 |
21 637 |
20 540 |
21 578 |
16 405 |
19 161 |
1. Les avions de combat
L'armée de l'Air recevra livraison de 6 MIRAGE 2000 D,
avion de pénétration et d'attaque au sol, et 11 MIRAGE 2000-5,
rénovation du MIRAGE DA de défense aérienne, ce dernier
programme bénéficiant de commandes à l'exportation. Le
rythme de livraison - 6 avions neufs et 11 appareils rénovés - ne
permettrait toutefois pas, s'il était maintenu d'arriver en 2015, comme
il est prévu, à une flotte de 300 avions de combat.
Le programme RAFALE Air, quant à lui, a été lancé
en 1985 mais ne connaîtra sa première livraison qu'en 2003.
Depuis 1992, les échéances du programme ont été
retardées de 6 ans. Du même coup se réduit l'avance du
RAFALE par rapport à l'EUROFIGHTER, son concurrent, alors qu'un nouvel
avion américain doit entrer en service en 2008
.
Les travaux d'industrialisation interrompus en 1995 et les travaux de
fabrication interrompus en 1996 ont été repris à la suite
d'une commande de 3 milliards de francs passée en 1997.
Le coût total du programme pour 243 appareils Air et 60 appareils Marine
s'est élevé à 202,3 milliards de francs ; un quart du
coût de développement étant assuré par les
industriels, le coût budgétaire est de 191,3 milliards de francs.
Rappelons que, selon des estimations britanniques (
National audit
office
), le coût global du programme EUROFIGHTER pour 410 appareils
serait de 345 milliards de francs.
COÛT DU PROGRAMME RAFALE (AIR ET MARINE)
( En millions de francs)
Éléments du programme |
Montants |
Développement des 3 premiers standards opérationnels, y compris le moteur M-88 |
48 620 |
- dont participation des industriels ..................................................................... |
11 060 |
- dont participation de l'État ............................................................................. |
37 560 |
Devis de production ................................................................................ ............... |
153 750 |
- dont industrialisation ................................................................................ ...... |
17 583 |
- dont fabrication de 95 RAFALE Air monoplaces et 139 biplaces .................... |
76 250 |
- dont fabrication de 60 RAFALE Marine ......................................................... |
20 890 |
- dont volants de rechanges, divers, options ...................................................... |
37 812 |
- dont simulateurs ................................................................................ ............. |
1 215 |
Total ................................................................................ ...................... |
202 370 |
Source : ministère de la Défense
Pour les programmes MIRAGE 2000, les crédits pour 1998
s'élèvent à 1 080 millions de francs, pour le programme
RAFALE à 4,8 milliards de francs.
Les crédits déjà consommés ou engagés pour
le programme RAFALE
se montent
à 43,5 milliards de francs.
L'intention de passer une commande pluriannuelle destinée à
abaisser les coûts, si elle demeure ne semble pas devoir se
concrétiser en 1998 puisqu'aucune commande n'est prévue ; elle
nécessiterait de " bloquer " près de 20 milliards de
francs d'autorisations de programme mais serait certainement
génératrice d'économies appréciables.
2. Les avions de transport
L'essentiel du parc est composé de TRANSALL auxquels
s'ajoutent quelques C 130 HERCULES américains et quelques CASA CN 235
produits en Espagne.
Type |
Nombre |
Entrée en service |
Charge transportée/Distance |
Nombre maximum de passagers |
Transall C 160 1 ère génération ... |
47 |
1967 |
4 T à 4400 km |
91 |
Transall C 160 2 ème génération .. |
20 |
1981 |
8 T à 6600 km avec RVT |
91 |
Hercules C 130 H/H 30 ............. |
14 |
1987 |
10 T à 5500/4850 km |
92/122 |
Casa CN 235-100 ...................... |
8 |
1991 |
3 T à 1950 km |
44 |
La rénovation des TRANSALL entreprise en 1991
coûtera, au total, 1,6 milliard de francs (1997) : sur cette somme 1,3
milliard ont déjà été consommés. En 1998,
l'armée de l'Air recevra 14 TRANSALL rénovés.
Cette rénovation permettra-t-elle toutefois d'assurer les missions
jusqu'à l'entrée en service du nouvel avion de transport ?
Selon une étude établie à la demande du
précédent Premier ministre
2(
*
)
:
le coût du renouvellement de notre flotte de transport militaire peut
être évalué à 30 milliards de francs ;
la comparaison de l'avion de transport futur, répondant aux
caractéristiques approuvées par les huit partenaires
européens intéressés par le programme, avec d'autres
avions américains (C 130 et C 17) ou russes ou ukrainiens (ILLYOUCHINE
76 ou ANTONOV 70) donne l'avantage à l'ATF ;
le programme ATF aurait des effets intégrateurs pour l'industrie
aéronautique européenne dans un domaine à haute valeur
ajoutée.
Les seuls crédits prévus en programmation (666 millions de
francs en crédits de paiement et 2 756 millions de francs
d'autorisations de programme) doivent aller au préfinancement du
programme qui devrait également être assuré par les
industriels concernés.
La
poursuite du programme ATF paraît indispensable
. Il s'agit,
en effet, d'un
projet essentiel, vital pour l'avenir et l'existence
même de l'industrie aéronautique européenne
. Notons
qu'il s'agirait également d'un projet, où à rebours des
autres programmes militaires, les armées pourraient
bénéficier des " retombées " des programmes
civils : ceux d'avions de transport, l'idée majeure étant de
limiter au maximum les spécificités opérationnelles.
Ce programme nécessite une décision qui devrait intervenir en
1998 de façon à pouvoir assurer à partir de 2004 la
relève des TRANSALL les plus anciens.
Mais on constate d'ores et déjà que les appareils actuels
limités dans leur rayon d'action et dans leurs capacités d'emport
ne répondent pas à tous les besoins des opérations
extérieures.
Ainsi l'opération Turquoise au Rwanda, en 1994 ou l'opération
Almandin en Centrafrique, en 1996, ont nécessité le recours
à des
affrètements d'avions étrangers
via,
notamment, des sociétés russes. Ces pratiques qui vont se
répétant, nous placent pour l'un des scenarios majeurs d'emploi
de nos forces dans une situation de dépendance étroite
vis-à-vis de sociétés étrangères.
Cette " privatisation " d'une mission de souveraineté
est, pour le moins, étonnante et regrettable
. Elle illustre
l'acuité du problème de la projection de nos forces et
corrélativement des moyens de transports qui doivent la seconder.
3. Les missiles
Leur renouvellement sera interrompu en 1998 ; en effet aucune commande ne sera passée et aucune livraison ne sera reçue, qu'il s'agisse des missiles MICA (missiles d'interception, d'autodéfense et de combat), APACHE (anti-piste) ou AS 30 laser.
4. Les systèmes de commandement et de communication
Le programme SCCOA (système de commandement et de
conduite des opérations aériennes) vise à doter
l'armée de l'Air d'une capacité de maîtrise de l'espace
aérien et de gestion globale des systèmes d'armes à partir
d'un commandement unique des opérations.
Le coût total du programme est évalué à 15,4
milliards de francs 1997 ; 3 milliards 400 millions de francs ont
déjà été consommés ; la dotation pour 1998
est de 792 millions de francs.
Le programme doit se dérouler en trois étapes dont la
première a commencé en 1993.
Les
termes financiers et physiques
des principaux programmes de
l'armée de l'Air sont récapitulés dans les tableaux
ci-dessous :
(En millions de francs)
Budget voté 1996 |
Budget voté 1997 |
Projet de budget 1998 |
||||
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
Programme Rafale Air ................... |
3 858 |
3 625 |
3 624 |
3 625 |
2 403 |
2 739 |
Mirage 2000 D (86 avions) ............ |
831 |
2 466 |
263 |
2 125 |
699 |
1 185 |
Rénovation Mirage 2000 DA ......... |
1 721 |
779 |
197 |
1 162 |
193 |
1 080 |
Mirage 2000 DA (153 avions) ....... |
52 |
700 |
0 |
403 |
0 |
494 |
Programme SCCOA ...................... |
842 |
907 |
120 |
783 |
1 161 |
792 |
Missile MICA ............................... |
496 |
211 |
429 |
350 |
301 |
343 |
Missile Apache (500 missiles) ....... |
543 |
54 |
1 458 |
464 |
253 |
330 |
ÉVOLUTION DE L'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉE DE
L'AIR
1997 |
2002 |
2005 |
2010 |
2015 |
|
Rafale .......................................................... |
0 |
0 |
20 |
80 |
140 |
Mirage 2000 ................................................ |
225 |
230 |
230 |
190 |
160 |
Mirage F1 .................................................... |
100 |
100 |
90 |
50 |
0 |
Jaguar .......................................................... |
50 |
25 |
0 |
0 |
0 |
Transall ....................................................... |
68 |
68 |
52 |
20 |
20 |
C-130 Hercules ............................................ |
12 |
12 |
12 |
12 |
12 |
Avions de transport modernes ...................... |
0 |
0 |
ND |
ND |
50 |
Ravitailleurs KC-135 ................................... |
14 |
14 |
14 |
14 |
14 |
Avions AWACS .......................................... |
4 |
4 |
44 |
4 |
4 |
Avions de transport à long rayon d'action (Airbus, DC-8) ............................................ |
5 |
4 |
4 |
2 |
2 |
Hélicoptères ................................................. |
96 |
86 |
84 |
84 |
84 |
D. LA GENDARMERIE
Ses crédits d'équipement diminuent d'un peu
moins de 3 % par rapport au budget de 1997 ; ils passeront de 2 131
millions de francs à 2 099 millions de francs.
La baisse est toutefois moins forte que pour les armées.
(
En millions de francs)
Budget voté 1996 |
Budget voté 1997 |
Projet de budget 1998 |
||||||
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|||
Fabrications ................................... |
746 |
832 |
978 |
949 |
1 038 |
965 |
||
Entretien programmé des matériels |
132 |
139 |
117 |
110 |
143 |
140 |
||
Entretien programmé des personnels |
210 |
110 |
184 |
159 |
203 |
167 |
||
Infrastructure et subventions d'équi-pement ............................................ |
1 048 |
1 084 |
823 |
913 |
805 |
827 |
||
TOTAL ............................. |
2 136 |
2 155 |
2 102 |
2 131 |
2 189 |
2 099 |
||
Programme RUBIS ........................ |
0 |
283 |
200 |
394 |
328 |
405 |
||
Véhicules ...................................... |
389 |
262 |
306 |
306 |
427 |
309 |
||
Moyens informatiques ................... |
139 |
77 |
123 |
107 |
163 |
147 |
Dans l'ensemble, le renouvellement des équipements se
poursuivra. Toutefois le programme de transmissions RUBIS sera
décalé et se terminera à la fin de l'année 2000.
Ce sont, essentiellement, les crédits d'infrastructure qui supporteront
la diminution des crédits (- 10 %). Il en résultera un certain
vieillissement des installations immobilières qui ne sera pas sans effet
sur les conditions de vie et de travail des personnels.
DEUXIÈME PARTIE
DE LA PERPLEXITÉ
À L'INQUIÉTUDE
Notre rapport budgétaire pour 1997 exprimait une
sérieuse perplexité : il rappelait que "
la
réussite n'est pas acquise d'avance
" et appelait à
"
la plus extrême vigilance
" quant aux conditions de
succès de la nouvelle programmation dont le budget pour 1997
était la première annuité.
Force est de constater aujourd'hui, que
ces conditions ne sont plus
réunies et que le projet de budget pour 1998 met en cause la survie
même de la programmation
.
CHAPITRE I
UNE SITUATION BUDGÉTAIRE,
JUSQU'ALORS PRÉOCCUPANTE, APPELÉE À DEVENIR CRITIQUE
A. LES ANNÉES PRÉCÉDENTES : UNE RÉGULATION BUDGÉTAIRE EN COURS DE GESTION IMPOSANT UNE " GESTION À VUE " DES CRÉDITS MILITAIRES
Année après année l'exécution du budget s'est trouvée altérée par des annulations et des " gels " de crédits imposant des reports de charges et reculant les échéances financières inéluctables.
1. Les annulations de crédits
De 1990 à 1997,
plus de 40 milliards de francs
de crédits de paiement ont été
annulés
sur le budget d'équipement des armées :
(En millions de francs)
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Total |
2 480 |
1 091 |
5 200 |
9 000 |
- |
11 892 |
6 466 |
5 200 |
41 929 |
A noter que toutes les annulations de crédits pour 1997 ont été opérées depuis le mois de juillet.
2. La limitation des dépenses autorisées
Elle impose un frein à la consommation des
crédits, dont une partie se trouve " gelée ", en
même temps qu'elle provoque des retards de paiement
générateurs d'intérêts moratoires.
(En millions de francs)
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 1 |
11 |
82 |
174 |
360 |
352 |
486 |
812 |
256 |
1 . Premier semestre.
3. Les reports de charges provoqués par les annulations et les gels de crédits
Selon une estimation récente
3(
*
)
les retards de paiement s'élèvent
à
5,7 milliards de francs
et les impayés à
près de
11 milliards de francs.
(En millions de francs)
Impayés |
en % |
Retards de paiement* |
en % |
|
DGA ........................ |
10 220 |
93 |
5 557 |
96 |
Hors DGA ............... |
775 |
7 |
226 |
4 |
Total ................... |
10 995 |
100 |
5 783 |
100 |
*
Impayés entraînant intérêts
moratoires.
Ainsi se noue la
contradiction profonde
entre la pluriannualité
indispensable à la conduite des programmes et à la recherche
d'une réduction des coûts et l'utilisation du budget de la
Défense comme un réservoir de crédits servant, en cours
d'année, mois après mois, à ajuster les dépenses de
l'État.
Avec le budget en projet, cette contradiction devient éclatante.
B. L'ANNÉE 1998 : UNE RÉGULATION BUDGÉTAIRE ANTICIPÉE ET AGGRAVÉE
Dans un budget en projet globalement en baisse sensible, le titre III et le titre V évoluent, toutefois, on l'a noté, de façon différente et contradictoire : le premier reste à peu près stable, le second décroît fortement. Mais au sein du titre III le poids des rémunérations écrase les crédits de fonctionnement qui régressent. Quant au titre V il est en passe d'obérer de façon irréversible les capacités opérationnelles et industrielles de notre pays.
1. La baisse des crédits de fonctionnement anticipe la diminution du format des armées
Les crédits de fonctionnement, dans un titre III
globalement stable, diminuent de 5 %.
Cette diminution est proportionnellement supérieure à celle des
effectifs (- 4,4 %).
A cette première constatation déjà négative, s'en
ajoute une seconde : la diminution des effectifs sera étalée sur
toute l'année 1998 alors que la diminution des crédits de
fonctionnement devra être notifiée dès le début de
l'année aux chefs de corps et commandants d'unités qui verront
leurs budgets de fonctionnement subir d'emblée cet amoindrissement des
ressources. Les principaux flux nécessaires à la vie des
armées se trouveront donc immédiatement restreints et les
conditions de vie et de travail s'en trouveront
détériorées (déplacements, instruction,
entraînement, entretien courant, chauffage etc.).
2. La chute du titre V va obérer les capacités opérationnelles et industrielles
Le nouvel allongement des durées de fabrication, la
nécessité, corrélative, de maintenir en service des
équipements obsolètes, la réduction sévère
des stocks de munitions, le laminage des études et des
développements vont se conjuguer en 1998 pour altérer les
capacités tant opérationnelles qu'industrielles.
La diminution des crédits frappe d'abord les programmes, moins
spectaculaires mais tout aussi nécessaires que les " grands
programmes ". Il s'agit des programmes dits de " cohérence
opérationnelle " : ceux destinés à la valorisation et
à la mise en œuvre des équipements et à la
protection des hommes : contre-mesures, missiles et munitions, défense
NBC, vision nocturne etc.
Mais, pour autant, les grands programmes ne seront pas épargnés.
Nous avons mentionné précédemment, armée par
armée, les réductions de commandes et les reports de livraisons
qui vont obliger à maintenir en service, encore plus longtemps, des
équipements coûteux à entretenir et de moins en moins
performants.
Faudra-t-il abréger un engagement extérieur faute de moyens
suffisamment soutenus ? Devenir tributaire de nos alliés pour certaines
capacités ?
Nos capacités industrielles quant à elles seront touchées
aussi bien en termes de compétences qu'en termes d'emplois ; on rappelle
qu'une réduction d'un milliard de francs en investissements,
entraîne, à terme, la suppression d'environ 2 500 emplois
directs ou indirects, et d'emplois de haute qualification, à haute
valeur ajoutée ;
ce sont donc 20 000 emplois que la
réduction du budget d'équipement risque de faire
disparaître
.
Détruisant toute fiabilité dans les prévisions, le budget
en projet ne fait que désorganiser encore davantage les bureaux
d'études et les chaînes de fabrication, compliquer les projets de
restructuration pourtant indispensables et contrarier tout gain de
productivité, facteur de baisse des coûts.
3. L'impossible dissociation entre la professionnalisation des armées et leurs équipements
La relative stabilité du titre III est
présentée comme la traduction de la priorité donnée
à la professionnalisation des armées.
Ce n'est pas uniquement le niveau des crédits du titre III qui va
conditionner la réussite ou l'échec de la professionnalisation.
Celle-ci doit pouvoir s'adosser également sur un titre V suffisamment
pourvu.
On ne pourra, en effet, attirer dans les armées, une ressource
satisfaisante, en quantité et en qualité, que si les
engagés ont la perspective de mettre en œuvre des
équipements modernes et performants et d'être accueillis dans des
installations adaptées.
Or la
mise en œuvre
des équipements va se trouver
sérieusement compromise par l'amputation des crédits
d'équipement.
L'entretien programmé des matériels va en effet diminuer de plus
de 5 % en francs constants.
Les dépenses de munitions - dont les munitions d'entraînement et
d'exercice - subiront, quant à elles, une baisse de 17 %.
Quant à la
modernisation des équipements
, elle va
inéluctablement être freinée par le rythme déclinant
des commandes et des livraisons.
Les matériels neufs et performants se feront attendre, les
matériels vieillissants devront être prolongés.
Enfin,
la mise aux normes des casernements
, indispensable à
l'accueil des engagés, l'amélioration des infrastructures
nécessaires à de bonnes conditions de vie et de travail, se
trouveront contrariées par un amoindrissement de 8 % des ressources.
On doit constater, en outre, que sur tous ces postes, l'armée de Terre,
la moins professionnalisée et qui doit donc déployer l'effort de
recrutement le plus important est, en fait, la plus mal traitée ; - 15 %
sur les crédits d'entretien du matériel, - 17 % sur les
crédits de munitions, - 12 % sur les crédits d'infrastructure.
CHAPITRE II
À TRAVERS LE BUDGET POUR
1998, L'AMORCE DE L'ABANDON DE LA PROGRAMMATION
I. L'ENJEU DE LA PROGRAMMATION
La programmation pour les années 1997-2002
relève d'une conception substantiellement différente des
précédentes programmations. Celles-ci programmaient la
modernisation des équipements militaires dans une trajectoire
financière ascendante.
L'actuelle programmation réduit substantiellement l'enveloppe
financière mais le cadre financier reste intangible. Elle ne traite pas
seulement de l'équipement mais intègre l'ensemble des
crédits du titre III et du titre V de façon à couvrir
également la professionnalisation et la réduction du format de
nos armées.
C'est dire qu'il ne s'agit plus seulement de conduire une adaptation. Il faut
réaliser une
mutation profonde de notre appareil militaire
:
l'armée de 2002 n'aura plus guère de traits communs avec
l'armée d'aujourd'hui. De la réussite de la programmation
dépend la réussite de la réforme d'ensemble de nos
armées
.
Or, la programmation militaire pour les années 1997-2002 place son
contenu ambitieux
dans une
armature financière
étroite
.
Elle prévoit, en effet, des moyens financiers en retrait sensible par
rapport à la précédente programmation puisque les
crédits d'équipement y diminuent de 18 %.
Elle repose sur un équilibre financier fragile dépendant d'un
strict respect des annuités de la programmation et d'une décrue
du coût des programmes qui doit atteindre 30 % au terme de la
période qu'elle couvre.
Or si la loi de finances initiale pour 1997 était conforme à la
première annuité de la programmation, son exécution a
creusé l'écart entre le budget voté et le budget
réellement exécuté déjà constaté pour
les années précédentes.
Cette situation, préoccupante, est en passe de devenir critique du fait
de la brutale amputation de 10 % des crédits d'équipement
imposée, d'emblée, par le projet de loi de finances initiale pour
1998. Et cela alors que tout porte à penser que les pratiques de
régulation budgétaire des années passées vont
perdurer et encore amoindrir le budget ; le prochain collectif prévoit
ainsi d'annuler, dès 1997, 800 millions de francs de crédits
d'équipement.
II. L'ENTAILLE À LA PROGRAMMATION
On ne peut se satisfaire du double constat d'une
conformité d'ensemble du titre III à la programmation et d'un
déficit sensible sur le titre V.
L'entaille, est tellement profonde et l'amputation des ressources est telle que
passé l'exercice 1998, il paraît peu probable que le fil de la
programmation puisse être renoué. Près de 10 milliards de
francs manquent, en effet, pour la respecter.
A. LES CONDITIONS DE RÉUSSITE DE LA PROGRAMMATION NE SONT PLUS REMPLIES
Elles supposent un double équilibre du budget : financier et structurel.
1. L'équilibre financier détruit
Il repose d'abord sur le respect des annuités de la
programmation et des budgets votés. Or pour 1998 et dès sa
seconde annuité, la programmation n'est plus respectée.
Il repose également sur une diminution, sur les six années de la
programmation, des coûts et des délais de réalisation des
programmes, telle qu'elle atteigne 30 % en fin de programmation.
Un tel objectif ne peut être atteint que par l'association étroite
et continue des États-majors, de la Délégation
générale pour l'armement et des industriels.
Sans doute quelques résultats ont-ils été obtenus,
ça et là, notamment en réduisant les exigences et en
simplifiant les spécifications.
Il est clair, toutefois, qu'une telle baisse des coûts ne peut
résulter que d'une productivité accrue des entreprises
d'armement. Comment peut-on l'espérer alors que la date et le niveau des
commandes comme des livraisons vont encore
reculer
?
Comment peut-on l'atteindre plus généralement alors que
dès sa deuxième annuité, correspondant au budget de 1998,
la programmation cesse d'apporter la
visibilité
et la
crédibilité
dont ont besoin les industriels ?
Il n'y a pas lieu, par ailleurs, d'attendre des programmes en
coopération auxquels le budget en projet donne une place prioritaire, de
véritables économies ainsi que le montre un rapport récent
du Comité des prix de revient des fabrications d'armement : des
exigences nationales très spécifiques, un principe de
" juste retour " appliqué de façon trop rigide, une
gestion et des procédures trop complexes contrarient le plus souvent la
réduction des coûts.
La vive concurrence au plan international, l'agressivité grandissante
des États-Unis rendent, par ailleurs, de plus en plus difficile,
l'élargissement par les exportations d'un marché que les
commandes nationales rétrécissent de plus en plus.
2. L'équilibre structurel mis à mal
Il ne suffit pas que le montant de la programmation soit
respecté. Il faut aussi que sa structure dans ses deux titres majeurs le
soit.
Or le poids de la professionnalisation pèse lourdement sur le titre
III
. Il doit financer à la fois les départs et les
recrutements, il doit permettre de substituer à une ressource stable et
relativement peu onéreuse - celle provenant de la conscription - une
ressource plus coûteuse pour laquelle l'incitation - financière
notamment - remplace l'obligation.
S'ajoute le poids récurrent des opérations extérieures qui
pèse essentiellement sur le titre III. Leur coût de 1992 à
1997 a dépassé 20 milliards de francs ; leur couverture par le
collectif n'a été que partiel.
La pression exercée sur le titre V dans un budget de plus en plus
contraint est donc de plus en plus forte. Le déséquilibre entre
titre III et titre V s'accroît. La part du titre V dans le budget de
la Défense étant de 52 % en 1987 ; elle n'est plus que de 44 % en
1998.
Or, répétons-le, la professionnalisation des armées n'a de
sens que si elle s'accompagne d'une modernisation des équipements.
B. UN " RATTRAPAGE " QUASI IMPOSSIBLE
La forte baisse du budget initial accroîtra les reports
de charges. Ceux-ci ne sont qu'une partie des encours financiers
générés par le financement des programmes en cours
d'exécution
4(
*
)
.
Ces restes à financer peuvent être mesurés par la
différence entre d'une part, les autorisations de programme
déjà ouvertes ou à ouvrir pour engager de nouvelles
dépenses inéluctables et d'autre part, les paiements à
effectuer
1
.
A la fin de l'année, sur les programmes en cours, ils se montent
à
500 milliards de francs.
Cinq programmes, arrivés
en phase de production représentent les trois quarts de cette somme :
l'avion RAFALE (224 milliards de francs, l'hélicoptère TIGRE (53
milliards), le missile M 51 (35 milliards), le SNLE/NG et le char LECLERC (34
milliards).
Si l'on estime à 40 % des dotations du titre V la part
réservée aux programmes, compte tenu du financement d'autres
opérations (entretien, infrastructure, munitions, études etc.) le
reste à financer correspond à
plus de 15 années de
crédits d'équipement
pour autant que ceux-ci restent à
leur niveau actuel...
Cette énorme " bulle financière " que les reports et
les étalements de programme ont révélée et aussi
gonflée année après année ne peut, à
l'évidence, continuer à croître.
La programmation actuelle en stabilisant les ressources financières,
stabilisait du même coup cet énorme encours financier.
Le budget en projet aggrave la situation née d'une réduction du
budget de Défense elle-même imposée sans ligne directrice.
Notre pays, comme les autres pays a, en effet, connu une réduction des
crédits de la Défense. Mais à la différence des
pays voisins,
cette réduction n'a pas été
intégrée dans une perspective d'ensemble
; elle est
réalisée par des ajustements circonstanciels dont la
dernière manifestation en date, sans doute la plus grave de
conséquences, est le projet de budget pour 1998.
Qu'attendre de la " revue de programmes ", actuellement en
cours,
sinon l'abandon pur et simple de l'actuelle programmation ?
Cet abandon, la mise en garde récente du chef d'état-major de
l'armée de Terre nous le rappelle, signifie également l'abandon
du modèle d'armée qui la fonde. Et au-delà même de
la programmation ce sont les perspectives tracées par le Livre blanc
jusqu'aux années 2010, aussi bien en termes de stratégie que de
capacités qui se trouvent remises en cause.
Le budget en projet pour 1998 ne peut que rendre la programmation
incohérente et précipiter sa fin.
CONCLUSION
Le budget pour 1998 qui récuse la programmation dans
son exigence première, l'exigence financière aura des
conséquences lourdes.
Elles pèseront sur les capacités opérationnelles,
amoindries par la lenteur aggravée de la modernisation des
équipements, et sur les capacités industrielles,
désorganisées par des prévisions que dément la
réalité budgétaire. Et ce seront, en définitive,
les missions mêmes assignées à nos armées - et,
pourtant, récemment définies - qui vont se trouver gravement
compromises.
Résultat d'un engagement non tenu, source de désenchantement et
même de désarroi pour le personnel des armées, le budget
pour 1998 ne peut, à l'évidence, susciter un avis favorable de la
part de votre Rapporteur.
ANNEXE
PRINCIPALES COMMANDES ET LIVRAISONS
D'ÉQUIPEMENTS MILITAIRES EN 1998
Modules |
Commandes |
Livraisons |
ESPACE - COMMUNICATION - RENSEIGNEMENT |
||
Poste radio de 4 ème génération PR4G |
1 739 |
1 330 |
SYRACUSE II |
0 |
0 |
HELIOS I |
0 |
0 |
HELIOS II |
0 |
0 |
RUBIS |
15 |
17 |
OPÉRATIONS AÉROMARITIMES |
||
Bâtiments de surface |
||
Frégate type HORIZON |
1 |
0 |
Transports de chalands de débarquement TCD |
0 |
0 |
Aéronautique navale |
||
ACM/RAFALE |
2 |
0 |
Modernisation SUPER ETENDARD |
0 |
9 |
Avion de guet embarqué HAWKEYE |
0 |
2 |
Avion de surveillance maritime |
0 |
0 |
Missiles/Torpilles |
||
Torpille MU 90 |
0 |
0 |
SATCP MISTRAL Missiles |
0 |
0 |
Crotale naval |
0 |
40 |
OPÉRATIONS AÉRIENNES ET TERRESTRES |
||
Avions de combat |
||
MIRAGE 2000 D |
0 |
6 |
MIRAGE 2000-5 (Rénovation MIRAGE 2000 DA) |
0 |
11 |
Avions de transport logistique et de ravitaillement |
||
Rénovation C160 Transall |
0 |
14 |
Cargo léger CN 235 |
||
Hélicoptères |
||
Cougar RESCO |
2 |
1 |
Capacité de tir de nuit HOT pour Gazelle |
0 |
13 |
HORIZON |
0 |
0 |
Renouvellement Alouette III |
2 |
0 |
Missiles |
||
SATCP MISTRAL Postes de tir/missiles |
0/0 |
0/0 |
ACCP ERYX Postes de tir/missiles |
0/0 |
50/2 000 |
Antiblindé léger (roquettes) |
0 |
12 000 |
MICA |
0 |
0 |
APACHE (antipiste) |
0 |
0 |
AS30 laser |
0 |
0 |
Chars de bataille et environnement |
||
AMX LECLERC |
88 |
30 |
Dépanneurs pour chars |
0 |
2 |
Munitions Leclerc |
0 |
4 800 |
Artillerie sol - sol et sol - air |
||
Obus 155 mm OGRE |
5 000 |
14 000 |
Radar de contrebatterie COBRA |
3 |
0 |
Martha étape 1 |
2 |
0 |
Roland valorisation |
0 |
0 |
Génie |
||
Engins de franchissement de l'avant (EFA) |
0 |
5 |
Mobilité |
||
EPB (engins porte-blindé) |
39 |
44 |
Véhicules tactiques TRM 10 000 |
236 |
172 |
Véhicule de l'avant blindé de reconnaissance |
0 |
0 |
NBC |
22 |
0 |
Rénovation AMX 10 5C |
||
SÉCURITÉ ET SOUTIEN |
||
Avion léger |
||
TBL 700 |
3 |
4 |
Infrastructure gendarmerie |
||
Constructions (équivalents unités-logement) |
875 |
833 |
Mobilité gendarmerie |
||
Véhicules polyvalents destinés aux écoles |
0 |
84 |
Fourgons-cars maintien de l'ordre |
0 |
50 |
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR
1998
EXTRAIT
ARTICLE 30
(adopté par l'Assemblée nationale en
première lecture)
Mesures nouvelles - Dépenses en capital des services militaires
Texte de l'article
I. - Il est ouvert au ministre de la Défense, pour
1998, au titre des mesures nouvelles sur les dépenses en capital des
services militaires, des autorisations de programme ainsi réparties :
Titre V " Équipement " ......................................................... |
79 079 900 000 F |
Titre VI " Subventions d'investissement accordées par l'État ":........................................................... ....................... |
1 921 800 000 F |
Total ................................................................................ ..... |
81 001 700 000 F |
II. Il est ouvert au ministre de la Défense, pour 1998, au titre des mesures nouvelles sur les dépenses en capital des services militaires, des crédits de paiement ainsi répartis : |
|
Titre V " Équipement " ......................................................... |
17 329 370 000 F |
Titre VI " Subventions d'investissement accordées par l'État " ................................................................................ .. |
1 602 170 000 F |
Total ................................................................................ ..... |
18 931 540 000 F |
Exposé des motifs
La comparaison, par titre, des autorisations de programme et
des crédits de paiement prévus pour 1998, au titre des
dépenses militaires en capital, avec les autorisations de programme et
les crédits de paiement accordés en 1997, figure au II de la
partie " Analyses et tableaux annexes " du présent projet de
loi.
Les justifications détaillées par chapitre sont
présentées dans l'annexe " Services votés-Mesures
nouvelles " relative au budget de la Défense.
EXAMEN EN COMMISSION
La commission a procédé le
Jeudi 6 novembre
1997
à l'examen des rapports sur les
crédits
de la
Défense : exposé d'ensemble et dépenses en capital
et article 30,
sur le rapport de
M. Maurice Blin.
M. Maurice Blin, rapporteur spécial des crédits de la
Défense (dépenses en capital)
a présenté les
titres V et VI du projet de budget pour 1998.
Il a noté que les crédits de paiement des titres V et VI
s'élevaient à 81 milliards de francs, en diminution de
8,7 % par rapport à 1997, les autorisations de programme atteignant
le même niveau.
M. Maurice Blin, rapporteur spécial,
a dressé un
constat en cinq points :
- la réduction des dépenses en capital de près de
10 % s'ajoute à la baisse sensible des ressources consacrées
à la défense opérée par la loi de programmation
(- 18 % sur la période 1995-2000) ;
- le déséquilibre entre le titre III et le titre V
s'accroît ;
- le nucléaire est le secteur qui, au sein du titre V, supporte la
régression la plus forte (- 13,5 %) ;
- les crédits du court terme sont relativement mieux
traités que ceux qui conditionnent l'avenir ;
- toutefois, les programmes en coopération déjà
lancés sont préservés (comme la frégate
antiaérienne HORIZON).
M. Maurice Blin, rapporteur spécial,
s'est également
inquiété du sort de certains programmes d'équipement,
comme l'avion de transport du futur (ATF), qui ne verra probablement pas le
jour, la même interrogation existant à propos du quatrième
sous-marin nucléaire lanceur d'engins.
Il a posé le problème de la restructuration des industries de
défense, notamment de celles qui n'ont pratiquement pas de marché
civil, telles que GIAT-Industries.
Il a rappelé, enfin, que la France allait perdre de dix à quinze
mille emplois dans les industries de défense.
M. Alain Lambert, rapporteur général,
a
exprimé son inquiétude au sujet de l'avion de transport futur et
s'est interrogé sur le maintien de la crédibilité de
défense française.
Il a également noté que les commandes pluriannuelles, dont la
fréquence se réduit, étaient sources d'économies.
M. Jean-Philippe Lachenaud
a estimé excessive l'idée
selon laquelle la survie même de la loi de programmation était en
question, ajoutant que les productions militaires devaient évoluer en
fonction de la réflexion stratégique de la France.
M. Philippe Adnot
a noté que certaines activités
industrielles de défense n'avaient pas toujours eu le sens de la
maîtrise des coûts, citant le manque de compétitivité
de GIAT-Industries.
M. Maurice Blin, rapporteur spécial,
a jugé que la
crédibilité de la politique de défense française
reposait, en matière budgétaire, sur la visibilité des
crédits engagés, cette visibilité étant
également le gage d'une reconversion qui s'avère difficile.
La commission a alors décidé de proposer au Sénat de
rejeter le projet de budget de la Défense pour 1998.
Réunie le
jeudi 6 novembre 1997
, sous la
présidence de
M. Christian Ponclet, président
, la Commission a
décidé de
rejeter le projet de budget de la Défense
pour 1998.
1. Y compris recherche duale.
2. Rapport de M. Pierre LELONG, Président de Chambre à la Cour
des Comptes.
3. Rapport d'enquête conjoint du Contrôle général des
armées et de l'Inspection générale des finances (Avril
1997).
4. Cf. rapport de la Cour des Comptes :
La gestion budgétaire et la
programmation au ministère de la Défense
. Juin 1997 (pp.
178-179).