CHAPITRE III
Les enjeux économique du secteur des pme, du
commerce et de l'artisanat et le bilan de l'action gouvernementale menée
en sa faveur
le commerce et l'artisanat dans l'économie française
Les petites et moyennes entreprises occupent une place
essentielle dans l'économie française.
Si on se réfère au critère du nombre de salariés (-
de 500 salariés), les PME emploient 8,8 millions de
salariés et leur taille moyenne est de 7 salariés. Les
entreprises de moins de 500 salariés représentent 99,9 % du
total des entreprises et celles de moins de 10 salariés, 93 %.
Les petites et moyennes entreprises réalisent 40 % du chiffre
d'affaire à l'exportation et elles sont le lieu privilégié
de la création d'emplois : si l'emploi a stagné dans les
grandes entreprises entre 1980 et 1992, il a augmenté de 7,7 % au
sein des PME.
Les PME sont, enfin, à l'origine du développement d'un
véritable service public ; elles participent, en effet, à
l'aménagement du territoire, à l'essor de services de
proximité, et au maintien du tissu social.
Etre attentif à leurs préoccupations, faciliter leur
création, susciter leur modernisation, paraît devoir être la
philosophie présidant à toute politique ayant la volonté
de créer les conditions propices à leur développement.
l'artisanat
Il faut, tout d'abord, avoir à l'esprit que l'artisanat
compte environ 800.000 entreprises et emploie globalement 2,6 millions de
personnes, dont environ 150.000 apprentis, alors qu'il en occupait 2,3 en 1980
et de l'ordre de 1,7 à la fin des années cinquante, dont
près de 300.000 apprentis.
Au 1er janvier 1997, le
nombre d'entreprises artisanales
a
décru de 0,6 % ; c'est l'inversement d'une tendance puisque
depuis 1994, le nombre d'entreprises artisanales avait progressé.
Le secteur du bâtiment représente la plus grosse part des
entreprises (36,6 %) devant les services (31,2 %), l'artisanat de
production (textile, imprimerie...) (18,9 %) et l'alimentation
(13,3 %). Comme à l'accoutumée, c'est le secteur du
bâtiment qui connaît le plus fort renouvellement ; en 1996, il
a perdu 2.600 entreprises après deux années de croissance
consécutives. Dans les services, après une forte croissance en
1995 (+ 2,5 %) et 1994 (+ 2 %), 1996 a été
une année de stabilité (0,1 %). Enfin, l'artisanat de
production et l'alimentation restent des secteurs calmes avec toutefois des
évolutions internes contrastées. Si les activités de
textile continuent à régresser (-3,8 %), d'autres secteurs
tels la réparation automobile progresse.
S'agissant des
créations et des défaillances
d'entreprises
en 1996/1997, la tendance observée est la suivante :
-
baisse
des
créations
de
5,2
%, soit
5.000 entreprises,
- hausse des défaillances (+6,4 % en 1996, soit près de
20.000 entreprises).
En matière
d'emploi
, la remontée des créations
d'emplois constatée en 1994 ne s'est pas poursuivie , début
1997, l'artisanat employait 1.869.000 salariés (- 0,2 %).
Ce sont les établissements ayant le moins de salariés qui
subissent les plus fortes baisses d'emploi ; les établissements
à salarié unique ont ainsi réduit leur emploi de
1,6 %.
A l'intérieur de l'artisanat, l'évolution diffère selon
les secteurs :
- le secteur de l'alimentation reste déprimé
(-0,9 %) ;
- le secteur textile et le bois enregistrent de nouvelles fortes
pertes ;
- le bâtiment et le secteur des réparations et autres
services résistent ou gagnent des emplois.
Au total, l'artisanat occupe
10,3 %
de la
population active
.
le commerce
Ce secteur compte, quant à lui, plus de
700.000
entreprises
(y compris les DOM) et emploie 460.000 non salariés et
2,5 millions de salariés, soit près de
3 millions d'actifs
pour un chiffre d'affaires de
5.000 milliards de francs
en
1996
.
Au cours de cette même année, l'activité du commerce a cru
de 1,7 %, soit légèrement plus que le PIB ; cette
croissance, inférieure à celle de 1995 (+2,4 %), provient du
ralentissement de l'activité du commerce de gros.
L'activité dans le
commerce de détail
a progressé
de 1,9 % ; c'est le secteur automobile (+4,5 %) stimulé
par la prime "qualité" instaurée pour un an, en octobre 1995, qui
a connu la plus forte progression.
Le commerce non alimentaire, après trois années (1991-1993) de
décroissance a connu une bonne progression en 1995 (+2,0%) et 1996
(+2,3 %). Ce dynamisme a touché tous les secteurs hormis celui de
l'habillement.
Comme on a pu le constater depuis plusieurs années, dans le commerce
alimentaire, les grandes surfaces ont profité de la croissance dans ce
secteur (+3,1 %) au détriment de l'alimentation
générale de proximité.
Le
commerce de gros
a progressé de 1,4 % en 1996, soit moins
que la moyenne du secteur (+1,7 %). Ce sont les secteurs agricoles,
alimentaires et de biens intermédiaires qui ont connu l'activité
la plus faible au contraire du commerce de gros de bien d'équipement
électrique, électronique et informatique.