RAPPORT GENERAL N° 85 TOME III ANNEXE 12 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES COMMERCE ET ARTISANAT
M. René BALLAYER, Sénateur
Commission des finances, du controle budgétaire et des comptes économiques de la nation - Rapport Général n° 85 Tome III Annexe 12 - 1997/1998
Table des matières
- principales observations
-
chapitre PREMIER
présentation générale des crédits budgétaires -
chapitre II
LES CONCOURS PUBLICS AU SECTEUR DES PME du commerce et de l'artisanat : la permanence de leur importance et de leur diversité -
CHAPITRE III
Les enjeux économique du secteur des pme, du commerce et de l'artisanat et le bilan de l'action gouvernementale menée en sa faveur - examen en commission
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 12
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
IV. - PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES, COMMERCE ET ARTISANAT
Rapporteur spécial
: M. René BALLAYER
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
principales observations
Les
moyens
budgétaires accordés au
ministère sont en légère régression (- 2,8 %)
; mais ce budget met un frein à la baisse des crédits des
exercices précédents de 1996 et 1997. Avec 425 millions de
francs
, les crédits sont certainement arrivés à un
niveau qui n'autorise plus de baisse significative sinon à remettre en
cause leur existence même.
En 1996, d'importantes réformes législatives ont
été adoptées. Deux sont toujours en attente des textes
d'application nécessaires à leur mise en oeuvre. Il s'agit, tout
d'abord, des dispositions de la loi du 5 juillet 1996 relatives à la
qualification artisanale
; aucun des décrets prévus n'a
été pris, ce qui ne peut qu'être préjudiciable
à un secteur où le respect de l'identité des
métiers est un facteur de développement et de qualité.
Ensuite, l'application de la réforme de la
formation continue des
artisans
a pris du retard entraînant, ainsi, des dysfonctionnements
dans la prise en charge des actions de cette formation.
Le
programme national de développement et de modernisation des
activités commerciales et artisanales
(article 1
er
de la
loi du 5 juillet 1996) devrait paraître fin 1997 avec un an de retard ;
outil indispensable à la connaissance par chacun de sa zone de
chalandise, il faudrait veiller à ce qu'il ne se transforme pas en plan
d'occupation des sols commerciaux.
Il est en outre indispensable de clarifier le débat sur la
compensation financière
du
basculement,
pour les
commerçants et artisans (les "non non"), des
cotisations maladie
sur
la CSG
.
Pour
l'application aux PME
de la
réduction du temps de
travail
à 35 heures, le Gouvernement a récemment
décidé qu'elle n'aurait lieu, pour les entreprises de moins de 20
salariés, qu'en 2002 . Cette décision ne résoud pas le
problème de fond : les conséquences économiques pour les
PME de la réduction du temps de travail sans diminution de salaire .
Sur ces sujets, les professionnels du secteur attendent précises du
Gouvernement des mesures visant à préserver la
compétitivité des PME.
Enfin, il paraît urgent que la réflexion, engagée au
niveau européen, en vue de réduire le
taux de TVA sur les
activités à fort coefficient de main d'œuvre
se
transforme en action. Le secteur du bâtiment est très demandeur de
cette réforme pour lutter efficacement contre le travail au noir, ainsi
que celui de la restauration traditionnelle, injustement concurrencé par
la "fast food connexion".
chapitre PREMIER
présentation
générale des crédits budgétaires
les crédits budgétaires du secrétariat d'état : une baisse apparemment jugulée
l'exECUtion des budgets 1996 et 1997
1. Le budget 1996
L'exercice 1996 a été affecté, comme les
précédents, par des mesures de
régulation
budgétaire
(arrêtés du 26 septembre 1996 et 13 novembre
1996).
Sur un budget voté de 516,5 millions de francs,
83,4 millions de francs ont été annulés, soit
16 % de la dotation initiale
; la quasi-totalité de ces
annulations a porté sur les crédits d'intervention
(78,5 millions de francs). La plus forte réfaction
(40 millions de francs) a touché les bonifications
d'intérêt. Toutefois, ce "reformatage" des crédits n'a pas
affecté la distribution, en 1996, des prêts bonifiés
puisqu'il concerne le remboursement de prêts contractés
antérieurement et dont la charge diminue régulièrement en
raison du moindre recours à ce mécanisme d'incitation.
L'exécution du budget 1996 fait apparaître un montant de
553,1 millions de francs de crédits disponibles. En effet, en
balance des annulations (86,4 millions de francs), le budget voté
(516,5 millions de francs) a bénéficié d'importants
reports et versements de fonds de concours
.
Les reports de crédits se sont montés à 61,7 millions
de francs et le versement de fonds de concours a atteint 48,2 millions de
francs ; il faut ajouter à ces crédits diverses sommes
(répartition, transfert, dépenses accidentelles...) pour un
montant total de 10,1 millions de francs. Au total,
l'exécution
du budget 1996
a donc bénéficié de
120 millions de francs supplémentaires au regard du budget
voté
. Ainsi, les dotations budgétaires réellement
disponibles ont été supérieures de 7,1 % à
celles votées par le Parlement.
2. Le budget 1997
Comme pour les crédits votés en 1996, le budget
1997 a subi d'importantes
mesures de régulation
.
L'arrêté du 9 juillet 1997 (JO du 10 juillet 1997) a
annulé 31,0 millions de francs, soit une diminution de 7,11 %
par rapport à la loi de finances initiale qui avait déjà
réduit les crédits de 15,6 %.
La répartition des crédits annulés se présente de
la façon suivante :
Les annulations de crédit touchent les titres III, IV et VI et
reprennent pour l'essentiel le gel des crédits décidé en
mars 1997.
Au titre III
, sur une dotation initiale de 37,8 millions de francs, on
constate une diminution des crédits aux chapitres 34-95 ( 1,4 millions
de francs, soit - 14,29 % ) et 34-98 ( 0,42 millions de francs, soit
- 4,24 %) . Il s'agit de crédit d'études et
d'information.
Au chapitre 34-95, l'annulation correspond au gel des crédits ; la
répartition se fait sur tous les articles mais touche essentiellement
l'article 90 (-0,450 millions de francs pour les études du
cabinet) et l'article 10 (-0,400 millions de francs pour les
études commandées à l'INSEE)
Au chapitre 34-98, l'annulation est inférieure au gel des crédits
(1,4 millions de francs). Elle est répartie en trois tiers entre
l'article 11 (administration centrale), l'article 13 (commissions et
conseils) et l'article 15 (délégation
interministérielle aux professions libérales). Seul est
épargné le marché de Rungis (article 14).
Le titre III, après une diminution initiale de 2,93 % dans la loi de
finances initiale pour 1997, voit donc ses crédits diminuer à
nouveau (-4,81 %).
Au titre IV,
sur une dotation initiale de 389,0 millions de francs,
les crédits des deux chapitres du titre sont amputés : 44-01
(27,5 millions de francs, soit - 15,72 % ) et 44-02
(1,14 millions de francs, soit - 2,06 % ) ; la plus forte
diminution touche une des priorités budgétaires du
ministère puisque le chapitre 44-01 " Interventions en faveur de
l'artisanat " représente 45 % des crédits du titre IV.
Au chapitre 44-01, l'annulation est égale au gel des crédits plus
1 million de francs ; elle touche pour la moitié l'article 20
(chambres des métiers) et pour le reste les aides à la formation
et à l'entreprise (articles 10 et 20).
Au chapitre 44-02, l'annulation correspond au gel des crédits ; elle ne
porte que sur l'article 10 (actions économiques) ; sont
épargnées les actions concernant les stages (article 20).
Le titre IV, après une diminution initiale de 15,05 % dans la loi
de finances initiale pour 1997, voit donc ses crédits diminuer à
nouveau (- 7,36 %).
Au titre VI,
sur une dotation initiale de 9,2 millions de francs en
autorisations de programme et 9 millions de francs en crédits de
paiement, sont annulés 2,6 millions de francs et 0,54 million
de francs en autorisations de programme et en crédits de paiement, soit
une diminution de 23,48 % et 5,95 %.
L'annulation des crédits est égale, peu ou prou, au gel des
crédits ; elle concerne trois articles : 30 (FASA), 60 (aides
à la formation professionnelle) et 41 (artisanat en zones sensibles).
C'est ce dernier article qui est le plus touché par l'annulation des
crédits dont il fait près d'un tiers.
En revanche, l'exécution du budget, compte tenu des mesures de
transferts, reports et répartition
, fait apparaître des
crédits disponibles
de
484 millions de francs, soit une
progression de 10,8 %.
En effet, comme en 1996, le budget 1997 a
bénéficié de reports, transferts et répartition de
crédits pour un montant de 78,3 millions de francs. L'essentiel de
ces mouvements de crédits (75,5 millions de francs) résulte
de reports de crédits en provenance notamment du fonds social
européen (26,8 millions de francs) pour le versement en 1997 de
crédits au titre de la gestion de 1996.
Au total, l'évolution des crédits
budgétaires pour l'année 1997 est donc la suivante :
·
Loi de finances initiale 437,1 MF
·
Loi de finances initiale et arrêté d'annulation
du 9.07.1997 406,1 MF
·
Loi de finances initiale et arrêtés de reports,
répartition
et transfert 515,7 MF
·
Loi de finances : crédits disponibles 484,4 MF
le projet de budget pour 1998 et les evolutions par poste des crédits, hors bonifications d'intéret
Le projet de budget pour 1998 des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat se présente comme suit :
Après deux années de fortes baisses (1997
- 15,6 % et 1996 - 10,9 %), de loi de finances initiale à
loi de finances initiale, les
crédits pour 1998 ne baissent donc que
de 2,86 %,
passant de 437,2 millions de francs à
424,7 millions de francs.
Toutefois, ce ralentissement du processus de réduction
des
crédits doit être
relativisé.
En effet, si l'on
compare le projet de budget pour 1998 aux
crédits réellement
disponibles pour 1997
(484,4 millions de francs), c'est-à-dire
après mesures d'annulation et d'exécution (reports, transferts,
fonds de concours, etc.),
la baisse est de 12,3 %.
Mais, comme en 1996 et 1997, le montant des crédits disponibles pour
1998 pourra varier en fonction des mesures de régulation et
d'exécution intervenant en cours d'année.
Votre rapporteur spécial souligne donc que la comparaison des
crédits budgétaires alloués au ministère -d'une
année sur l'autre- doit être maniée avec prudence car, dans
ce domaine, les chiffres ont une valeur relative.
La baisse des crédits du budget de PME, du commerce et de l'artisanat se
concentre sur les titres III et IV ; le titre VI connaît,
lui, une très forte augmentation ; quant au titre V, il figure pour
la première fois dans le projet de budget.
Evolution des crédits
(DO + CP)
1. La présentation des crédits
Au titre III
(moyens des services), les dépenses
ordinaires baissent de 3,17 % mais les montants en valeur absolue
(36,63 millions de francs) ne représentent que 8,6 % du budget.
Au titre IV
(action économique) qui représente, hors
bonification d'intérêt, 52,6 % des crédits du
ministère, les dépenses ordinaires baissent de 6,9 % en
passant de 231 millions de francs en 1997 à 215 millions de
francs en 1998. Toutefois, cette baisse doit être relativisée
puisqu'elle succède aux fortes contractions de 1996 (9,7 %) et 1997
(14,9 %).
Au titre VI
(subventions d'investissement), les dépenses en
capital augmentent 135,05 %, passant de 9,7 millions de francs
à 22,8 millions de francs. Cette forte hausse succède aux
baisses de 1997 (50,3 %) et de 1996 (37,5 %).
Enfin, est créé, pour 1998, un
titre V
(dépenses d'investissement) doté de 0,3 millions de
francs. Il s'agit de crédits destinés au marché
d'intérêt général (MIN) de Rungis pour la
rénovation de locaux et de bureaux.
2. L'analyse des crédits
· Une faible réduction des moyens des
services
(titre III)
Les crédits de fonctionnement sont en réduction de 3,1 % par
rapport à 1997 ; la baisse concerne exclusivement les moyens de
fonctionnement matériel, les crédits de personnel augmentant de
0,7 %.
Les crédits de personnel
passent de 17,9 millions de francs
à 18,2 millions de francs ; cette légère
augmentation résulte de mesures acquises (revalorisation des
rémunérations, relèvement des plafonds de salaires soumis
à cotisation, etc.).
Les effectifs budgétaires restent stables (67) dont 24 postes
à l'administration centrale et 43 postes dans les
délégations régionales. L'ensemble de ces postes sont
occupés par des contractuels.
Les moyens de fonctionnement
baissent de 6,7 %, passant de
19,81 millions de francs à 18,4 millions de francs. Les
économies portent essentiellement sur les études et les actions
d'information (- 13,9 %).
Par ailleurs, complétant l'importante modification de la nomenclature
budgétaire de 1997 qui portait sur les titres IV et VI, le projet
de budget pour 1998 regroupe, au titre III, les chapitres 34-95
"Etudes et
actions d'information en matière de commerce, d'artisanat, de services
et de professions libérales" et 34-98 "Moyens de fonctionnement"
en un
chapitre unique 34-98 "Etudes et actions d'information et moyens de
fonctionnement des services". Cette modification permettra de mieux
différencier les actions du ministère pour ce qui est du
titre III.
· Une baisse marquée des crédits
d'intervention
(titre IV)
L'essentiel de la baisse des crédits du ministère pèse sur
ce titre ; les crédits passent de 230,4 millions de francs
à 215 millions de francs pour 1998, soit - 6,9 %. En 1996
et 1997, la baisse avait été plus importante puisqu'elle
était respectivement de 8 % et 18,4 %, soit
45,5 millions de francs et 68 millions de francs contre
16 millions de francs prévu pour 1998.
Au titre IV, ce sont les
interventions en faveur de l'artisanat
qui
subissent la totalité de la baisse des crédits. En effet,
l'artisanat (chapitre 44-01) voit ses crédits passer de
175,2 millions de francs à 155 millions de francs en 1998,
soit une baisse de 11,53 %.
La baisse des crédits pèse apparemment sur les actions
territoriales (chapitre 44-01, article 20) dont les crédits
passent de 103,6 millions de francs à 85 millions de francs.
En réalité, elle traduit un redéploiement des
crédits qui passe par une baisse importante des aides budgétaires
à la formation continue des artisans, baisse "masquée" par le
transfert des crédits destinés
au
soutien à
l'Institut supérieur des métiers (ISM) (19,6 millions de
francs) de l'article 20 (Actions territoriales) à l'article 10
(Aides à la formation). La réduction des aides budgétaires
à la formation est donc imputée sur l'article correspondant aux
actions territoriales dont le montant reste quasi identique entre 1997 et 1998,
soit 86 millions de francs.
Par ailleurs, pour la formation des artisans, il faut souligner que la baisse
des crédits budgétaires sera compensée par le
mécanisme de financement mis en place par l'article 132 de la loi
de finances pour 1997. Depuis le 1er janvier 1997, la formation des
artisans est financée par un prélèvement assis sur le
montant annuel du plafond de la sécurité sociale. Le nouveau
système devrait permettre aux fonds d'assurance formation (FAF) des
artisans de collecter 50 millions de francs supplémentaires pour un
total de 376 millions de francs de collecte au titre de la formation
continue. Ces sommes viennent compléter l'effort budgétaire en
faveur de cette action.
Les crédits consacrés aux actions territoriales
concernent :
- des opérations contractualisées dans les contrats de plan
Etat-Régions. Il s'agit essentiellement des opérations
groupées d'accueil des entreprises (OGAE) ;
- des opérations de restructuration de l'artisanat et du commerce
(ORAC) ou des fonds régionaux d'aide au conseil (FRAC) ;
- les aides à l'animation économique des chambres de
métiers (encouragement aux métiers d'art, foires, salons, etc.).
Les interventions en faveur du commerce
(chapitre 44-02)
progressent, elles, de 7,53 %, passant de 55,8 millions de francs
à 60 millions de francs. Cette hausse des crédits
bénéficie exclusivement à la formation dont les
crédits passent de 48,1 millions de francs à
53 millions de francs. Ces moyens sont destinés à l'institut
de formation commerciale permanente (IFOCOP).
Votre
rapporteur spécial se félicite de cette mesure
car la formation initiale et continue est fondamentale pour assurer la
pérennité des petites unités commerciales
.
·
La
forte hausse des crédits
d'investissement
(titres V et VI).
Ces crédits ont vu leur présentation profondément
remaniée en 1997 puisque les chapitres 64-01, 64-04 et 69-90 ont
été fondus en un seul chapitre 64-02 "Aides au commerce et
à l'artisanat". Par ailleurs, pour 1998, est créé un
titre V "Dépenses d'investissement" destiné à la
restructuration des locaux et des bureaux du MIN de Rungis.
Les crédits d'investissement progressent de 135 %, passant de
9,7 millions de francs à 23,1 millions de francs. Les
crédits bénéficient à 80 % au secteur de
l'artisanat et à 20 % à celui du commerce ; c'est donc
l'artisanat qui bénéficie de l'essentiel des hausses de
crédits (+ 135 % pour les CP et + 9,08 % pour les
AP). Ces dotations vont bénéficier aux contrats de
Plan-Etat-Régions. Il s'agit d'honorer les engagements de l'Etat en
inscrivant en crédits de paiement les autorisations de programme
inscrits au titre VI au cours des années 1997 (+ 33 %) et
1996 (+ 100 %).
*
* *
Les crédits budgétaires du ministère des PME, du commerce et de l'artisanat, hors bonification d'intérêt, connaissent donc -loi de finances initiale à loi de finances initiale- une baisse de 2,86 %. Après des années de "coupes sombres", votre rapporteur spécial ne peut que souligner ce coup d'arrêt à une politique constante de baisse des crédits menée depuis 1995 pour des montants importants. Il n'en reste pas moins que, même si l'on considère que ces crédits ont surtout un effet de levier pour une politique qui dépasse largement le cadre strictement budgétaire, le ministère doit disposer des moyens suffisants pour initier une politique en faveur des PME, du commerce et de l'artisanat. De ce point de vue, le niveau actuel des crédits (420 millions de francs) semble avoir atteint une limite en deçà de laquelle, il ne faudrait pas descendre.
Les autres aides budgétaires au commerce, à l'artisanat et aux PME
Hors ces crédits budgétaires somme toute, modestes, les pouvoirs publics par le canal d'autres échelons institutionnels ou de mesures fiscales ciblées peuvent agir efficacement sur le secteur des PME, du commerce et de l'artisanat.
Bilan de l'effort financier de l'Etat en faveur des PME
Cet effort financier est retracé dans un "jaune
budgétaire" annexé au projet de loi de finances
(conformément à l'article 106 de la loi de finances pour 1996
voté à l'initiative du Parlement).
Venant abonder les crédits du ministère des PME, du commerce et
de l'artisanat, ces crédits proviennent de plusieurs échelons
institutionnels.
Il s'agit, tout d'abord, des
aides de l'Etat
quelles soient directes par
le biais de crédits budgétaires ou liées à une
politique d'amélioration de l'environnement économique des
entreprises :
Les aides budgétaires directes
sont
évaluées en 1998 à 5,5 milliards de francs
(hors
budget des PME), contre 2,8 milliards en 1997, soit un quasi doublement par
rapport à l'année dernière. Les budgets concernés
sont, par ordre d'importance de leur intervention ceux de l'économie,
des finances et de l'industrie, de l'emploi et de la solidarité, de
l'agriculture, de la recherche, de la culture et de la défense.
Par ailleurs, les
collectivités locales
participent
également au développement du secteur du commerce et de
l'artisanat. Dans le cadre des contrats de plan Etat-régions, les
conseils régionaux se sont engagés sur des mesures pour un
montant d'environ
3 milliards de francs
pour la période 1994-1998.
Enfin, la
Communauté européenne
fournira un effort
financier de près d'
1,2 milliard de francs
pour la période
1997-2000, contre 700 millions de francs pour la période
précédente (1993-1996), soit une augmentation significative de 68
% en faveur des PME-PMI.
La
politique d'environnement économique
comporte
l'environnement fiscal, juridique et macro-économique. L'essentiel est
constitué de
dépenses fiscales
estimées à
14 milliards de francs
en 1997, soit près d'un milliard de plus
qu'en 1996. Les mesures les plus conséquentes sont concentrées
sur l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les
sociétés.
Pour 1998
, cet environnement risque de
connaître
une dégradation sensible
; les mesures
récentes prises dans le cadre de la loi n° 97-1026 du 10 novembre
1997 portant mesures urgentes à caractère fiscal et financier
(augmentation à 41,2/3 % de l'impôt sur les sociétés
et suppression du régime de taxation réduite des plus-values
à long terme) en sont une illustration.
Votre rapporteur
spécial
craint que ces dispositions qui touchent, entre autres,
les moyennes entreprises ne les obligent à
freiner leurs
investissements
et à
réduire leur trésorerie,
et ce, d'autant que les dispositions en cause sont d'application
immédiate avec effet rétroactif.
Les mesures fiscales en faveur des PME, du commerce et de l'artisanat
Le projet de loi de finances pour 1998 comporte plusieurs
mesures
en faveur des petites et moyennes entreprises qui s'articulent autour de
trois axes principaux
: le soutien à l'emploi dans les PME, , le
soutien aux entreprises innovantes et à la création d'entreprises
, le soutien aux entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP) et
la lutte contre le travail au noir.
Le soutien à l'emploi dans les PME
Il est institué à l'
article 52
un
crédit
d'impôt pour création d'emplois.
Celui-ci
s'élèverait à 10.000 francs par emploi net
créé au cours de chacune des années 1998, 1999 et 2000.
Afin d'être concentrée sur les PME, l'aide serait limitée
à 50 emplois créés par an. Dans un premier temps, 110.000
entreprises seraient concernées par cette mesure, dont 85 % de PME.
Sur cet article l'Assemblée nationale a adopté cinq amendements
de précision qui n'en modifient pas l'économie
générale.
Le soutien aux entreprises innovantes et à la
création d'entreprises
Celui-ci se traduira, principalement, par trois mesures attendues par les
acteurs de ce secteur :
- L'
article 50
qui prévoit la
création de bons de
souscription
de parts de créateurs d'entreprise (autrement
dénommés stock-options). Les entreprises innovantes pourraient
ainsi attirer les cadres de haut niveau en les intéressant à la
croissance de l'entreprise. Ce dispositif concerne les entreprises en
création. Initialement réservé aux salariés
présents depuis moins de deux ans dans l'entreprise, il
bénéficiera, après amendement adopté à
l'Assemblée nationale, aux salariés présents depuis moins
de trois ans.
Par ailleurs, l'Assemblée nationale a adopté deux autres
amendements. Le premier porte de cinq à sept ans la condition
d'ancienneté des sociétés éligibles à
l'émission des bons de souscription ; le second supprime la
référence au régime d'imposition des SARL, puisque seules
les sociétés par actions donc redevables de l'impôt sur les
sociétés, sont concernées par l'émission des bons
de souscription.
- L'
article 51
qui institue un
report d'imposition
lorsque
les dirigeants d'une société confirmée
réinvestissent le produit de la cession de leurs parts dans une
entreprise créée depuis moins de cinq ans, ceci afin d'encourager
le développement d'une population d'entrepreneurs français qui
soit l'équivalent des "business angels" américains.
L'Assemblée nationale a assoupli le dispositif proposé ;
l'avantage fiscal est octroyé aux investisseurs détenant une
participation d'au moins 10 % et non 25 % dans le capital de la
société dont les titres sont cotés . En outre, la
société bénéficiaire de l'apport doit avoir
été créée depuis au moins 7 ans au lieu de cinq ans.
- Par ailleurs, pour favoriser la mobilisation de l'épargne vers les
PME, l'
article 17
prévoit que les
produits des contrats
d'assurance-vie investis en titres non cotés
sur le nouveau
marché
seront exonérés d'impôt sur les
revenus.
Le soutien aux entreprises du BTP et la lutte contre le travail au
noir
Il s'agit, tout d'abord, de la création, à l'
article 49, d'un
crédit d'impôt
sur le revenu pour les
dépenses
d'entretien dans l'habitation principale
dont le contribuable est
propriétaire ou locataire.
Initialement fixé à 4.000 francs pour une personne seule et
à 8.000 francs pour un couple marié, les plafonds du
crédit d'impôt ont été revalorisés par
amendement adopté à l'Assemblée nationale ; ils ont
été portés à 5.000 francs et
10.000 francs. Par ailleurs, l'Assemblée nationale a prévu
une majoration de ces plafonds pour enfants à charge (500 F pour le
premier, 750 F pour le second et 1.000 F par enfant à partir du
troisième). Il reste à vérifier si les plafonds retenus
seront suffisamment incitatifs pour relancer l'activité dans le secteur
du bâtiment.
Enfin, l'Assemblée nationale a retenu comme critère la date de
paiement des dépenses, plus aisée à contrôler que la
date de réalisation.
- Il s'agit, ensuite, de l'
article 11
qui prévoit de
réduire à 5,5 %
le
taux
de
TVA
applicable aux
travaux d'aménagement
réalisés dans
les
logements sociaux
destinés à la location. Sur ce
point, la réponse du Gouvernement se situe bien en-deçà de
la demande des entreprises du bâtiment. Ce secteur d'activité,
à fort coefficient de main d'oeuvre, demande, depuis plusieurs
années, l'application du taux réduit de TVA à l'ensemble
des travaux d'entretien-amélioration de l'habitat, afin de relancer
l'emploi et de lutter véritablement contre le travail au noir.
Votre rapporteur spécial
s'interroge sur le point de
savoir
s'il ne serait pas
opportun d'élargir la notion de
logement social
pour optimiser la portée de cette mesure. A
défaut, il paraît urgent de demander au Gouvernement de
défendre, auprès de la Commission européenne, la
nécessité de réformer la sixième directive
européenne relative à la TVA afin d'étendre la liste des
biens et services qui peuvent bénéficier du taux réduit.
chapitre II
LES CONCOURS PUBLICS AU SECTEUR DES PME
du commerce et de l'artisanat : la permanence de leur importance et de
leur diversité
priorité aux actions économiques territoriales...
L'action du FISAC
Hors les crédits budgétaires, les actions
économiques territoriales sont confortées par une augmentation
des ressources extrabudgétaires du
fonds d'intervention pour la
sauvegarde, la transmission et la restructuration des activités
commerciales et artisanales (FISAC).
Le
FISAC
a été mis en place en 1992. Il est
alimenté par un prélèvement sur l'excédent du
produit de la taxe sur les grandes surfaces. Il répond à une
double nécessité d'assurer le maintien d'une desserte commerciale
et des services de proximité et de préserver l'équilibre
entre les différentes formes de commerce en soutenant l'adaptation des
structures traditionnelles.
Sur les
17 catégories d'opérations
subventionnées par le FISAC, six d'entre elles concentrent pour la
période 1992-1997, 86 % du nombre des dossiers et 75 % du
montant des subventions (hors animation économique des chambres de
métiers).
Il s'agit par ordre croissant des dossiers subventionnés :
-
des opérations en faveur des quartiers sensibles
qui
visent à la restructuration de centres commerciaux de proximité
et à la mise en place, sur le terrain, d'assistants techniques aux
commerces et aux métiers.
- les opérations urbaines de développement du commerce et de
l'artisanat (OUDCA), renommées en 1995 opérations
"Coeur de
pays"
pour les communes de moins de 30.000 habitants ;
- les opérations de rénovation des
halles et
marchés
mises en oeuvre en application de la lettre circulaire du
26 juillet 1991 ;
-
les opérations de restructuration de l'artisanat et du
commerce
(ORAC), financées en complément des contrats de plan
Etat-régions ;
- les opérations urbaines de développement du commerce et de
l'artisanat
"Centre 2000",
pour les communes de plus de
30.000 habitants ;
- les opérations
"1.000 Villages de France"
, qui
connaissent, depuis le début 1994, une forte montée en puissance
avec des dossiers dont les montants restent relativement modestes
(100.000 francs en moyenne).
Il faut noter une stabilisation du niveau des dépenses pour trois
catégories d'opérations : les études, les programmes de
développement concerté et les opérations de
transmission-reprise d'entreprises conduites à l'initiative des
organismes consulaires.
Pour les autres catégories, elles se maintiennent comme les
opérations de restructuration de l'appareil commercial (regroupement,
relocalisation de commerces) sous maîtrise d'ouvrage publique dans les
bourgs-centres ou les opérations "Biens culturels". Un tiers environ
des
opérations subventionnées par le FISAC présentent un
caractère pluriannuel (essentiellement ORAC et opérations
urbaines).
Après avoir été stables, en 1996 et en 1997,
à 300 millions de francs, les crédits consacrés au FISAC
devraient connaître une augmentation substantielle qui est actuellement
en cours d'arbitrage budgétaire. En tout état de cause
, pour
1998
,
ces crédits atteindront 300 millions de francs
.
Le montant de cette dotation substantiellement améliorée, devrait
permettre de conforter les moyens consacrés aux
actions
économiques territoriales
qui seront regroupées
autour de
la notion de "territoires
". Cette nouvelle stratégie, se traduira,
dans le domaine urbain, par un renforcement des actions "centres-villes et
quartiers". Pour les actions menées dans le domaine rural, une enveloppe
du fonds pourrait être mise en place dans le cadre d'une réforme
des fonds locaux d'adaptation du commerce rural et l'opération "1000
villages" poursuivra sa montée en puissance.
Par ailleurs, d'autres fonds secondaires interviennent également en
faveur du secteur du commerce et de l'artisanat. Je citerai sans plus de
développement le
FNADT
(Fonds national d'aménagement et de
développement du territoire) et les
fonds locaux d'adaptation du
commerce rural
dont les actions et les dotations sont de plus en plus
difficilement contrôlables.
L'apport des fonds européens
Les actions économiques territoriales sont également soutenues par l'intervention de deux fonds européens.
1. Le fonds social européen (FSE)
Le commerce et l'artisanat relèvent de l'objectif 3,
mesure 8 pour l'artisanat et les mesures 3 et 6 pour le commerce.
Pour le
secteur de l'artisanat
, la mesure 8 se traduit par "une aide
à l'installation et à la création d'activités des
jeunes à la recherche d'un emploi". Les actions sont
intégrées dans les dispositifs départementaux
animés par les chambres de métiers. Une circulaire du
ministère des petites et moyennes entreprises, du commerce et de
l'artisanat adressée le 26 mars 1997 aux chambres de métiers,
leur a fixé, pour l'année 1997, les conditions
d'éligibilité au financement par le FSE ainsi que la liaison avec
les crédits d'animation économique qui constituent la
contrepartie nationale des aides communautaires.
Cette mesure bénéficiera, comme en 1997, d'une dotation de
38 millions de francs, soit 200 millions de francs pour la durée du
programme (1994-1999).
Pour le secteur du commerce :
En novembre 1996,
la programmation initiale 1994-1999 a été
revue à la baisse.
Elle s'effectuera désormais selon les modalités suivantes :
- pour la mesure 6 "remise à niveau et qualification des personnes
menacées de chômage", le concours du fonds sera de 8,3 millions de
francs pour la période 1997-1999 (3,4 millions par an
antérieurement);
- pour la mesure 3 "formation des demandeurs d'emplois candidats à la
création d'entreprise", le concours du fonds s'élevera à
2,7 millions de francs pour la période 1997-1999 (contre 4,6 millions de
francs pour la même période).
2. Le fonds européen de développement régional (FEDER)
L'action de l'Union européenne s'inscrit en
complément des actions menées par les acteurs locaux et
nationaux. Elle se fonde sur des programmes établis par les
préfets, présentés par les Etats et adoptés par la
Commission européenne.
L'intervention de l'Union européenne découle de
l'exécution des engagements contractés par les Etats, les fonds
sont ensuite disponibles par tranches, les préfets procédant
à des appels de fonds calculés pour les réalisations au
fur et à mesure que ces dernières sont constatées.
Les secteurs du commerce et de l'artisanat bénéficient de mesures
spécifiques qui s'articulent avec les contrats de plan
Etat-régions. On peut estimer à 500 millions de francs le montant
des crédits du FEDER susceptibles de bénéficier aux
secteurs du commerce et de l'artisanat dans le cadre des objectifs 1 et 2
(1994-1996) et 5 b (1994-1999).
En 1996, le montant de ces subventions pour les programmes des objectifs 1 et 2
s'est élevé à 220 millions de francs. Le montant
définitif des programmes relatifs aux zones de l'objectif 5 b pourra
être indiqué précisément fin 1999.
Pour la période 1994/1999, deux programmes d'intervention communautaire
(PIC) mobilisent plus particulièrement les crédits : le
PIC
URBAN
, qui a pour objet de développer des actions
d'insertion économique et sociale dans les quartiers en
difficulté, se traduira par la mise en œuvre de huit programmes
(Amiens, Aulnay-sous-Bois, l'Est Lyonnais, Mulhouse, les Mureaux, Roubaix,
Saint-Nazaire, Valenciennes) et mobilisera
361 millions
de
francs
pour les zones des trois objectifs précités et le
PIC PME
d'un montant de
321 millions de francs
qui
s'articule autour des trois orientations suivantes, faciliter l'accès au
crédit des PME à travers l'octroi de garanties par la SOFARIS,
stimuler le partenariat interentreprises pour l'innovation et la modernisation
des PME et enfin, favoriser "l'européanisation" des PME.
... ET AU FINANCEMENT DES ENTREPRISES
Le renforcement des moyens affectés à la BDPME
La
BDPME
est née, à la fin de 1996, du
rapprochement du Crédit d'équipement des PME (CEPME) et de la
SOFARIS. La mission qui lui est confiée par les pouvoirs publics
consiste à renforcer
l'efficacité
des dispositifs de
financement en faveur des petites et moyennes entreprises
. Ses
principaux domaines d'intervention sont les suivants : la création
d'entreprises et la consolidation des jeunes entreprises, le
développement des entreprises de plus de trois ans, le renforcement des
capitaux propres et permanents des PME et le financement des entreprises
titulaires de commandes publiques.
Les ressources de la BDPME sont de trois ordres :
- les fonds propres du groupe BDPME,
- les ressources d'emprunt du CEPME,
- les fonds de garantie de SOFARIS.
· Les fonds propres du groupe BDPME
La BDPME a été formellement créée par apport
à une société holding des participations de l'Etat, de la
Caisse des dépôts et consignations et des Banques populaires dans
le CEPME et la SOFARIS. La BDPME contrôle directement la SOFARIS,
après avoir repris la part de l'Etat (42 % et de la CDC (4 %).
Avec le CEPME, qui a conservé ses 4,5 %, elle est donc devenue
majoritaire dans la SOFARIS.
La création de la BDPME a pu être accompagnée d'un
renforcement conséquent des capitaux propres du CEPME (628 millions
de francs de capital en numéraire), de la SOFARIS (200 millions de
francs) et de la Caisse des dépôts et consignations
(338 millions de francs).
Au total, le groupe BDPME devrait disposer, à la fin de 1997, d'un
montant global de fonds propres consolidés de
7 milliards de
francs
, pour faire face à ses engagements au regard de la
réglementation sur le ratio de solvabilité
.
En outre, la
Caisse des dépôts et consignations s'est également
engagée, dans le cadre d'une convention spécifique avec le CEPME
relative au développement des interventions en fonds propres, à
effectuer des apports en capital pour un montant de 225 millions de
francs, sur trois ans, auprès des filiales de capital risque du CEPME.
· Les ressources d'emprunt du CEPME
Le CEPME mobilise l'ensemble de ses ressources sur les marchés
financiers. Des mécanismes spécifiques permettent
néanmoins de lui assurer des conditions de refinancement comparables
à celles des banques, avec lesquelles il intervient désormais
systématiquement en cofinancement et qui sont :
-
les emprunts obligataires garantis par l'Etat
: le volume annuel
des recours du CEPME au marché obligataire devrait s'établir aux
alentours de 4 milliards de francs ;
-
le dispositif CODEVI
: en complément des enveloppes
précédentes de 12 milliards de francs, il prévoit la
mise à disposition d'ici fin 1999 de 18 milliards de francs sous
forme de tirages d'une durée de 5 à 15 ans ;
-
les titres de créances négociables
: la
trésorerie à court terme du CEPME est notamment assurée
par des émissions de bons des institutions et sociétés
financières. Il s'agit de titres émis sur le marché
monétaire pour des durées de quelques mois. L'encours est assez
variable, il peut représenter plusieurs milliards de francs.
· Les fonds de garantie de la SOFARIS
Au 31 décembre 1996, le montant des fonds de garantie SOFARIS
s'élevait à 3,2 milliards de francs. Les finalités
à risque qui sont à l'origine de la création de la SOFARIS
représentent toujours des montants importants (création
d'entreprises : 415 millions de francs, transmissions d'entreprises :
522 millions de francs), mais le soutien plus général au
développement des entreprises occupe désormais une place
pratiquement équivalente (investissements : 537 millions de
francs, renforcement des capitaux permanents : 578 millions de
francs).
Les
volumes d'interventions prévisionnels de la BDPME
pour
l'année 1997 devraient représenter
18,3 milliards de
francs
ainsi répartis :
- activités de cofinancement : 6,3 milliards de francs,
- intervention en garantie : 12 milliards de francs.
A ces montants doivent s'ajouter les prévisions d'avance de
trésorerie consenties à des entreprises pour 24 milliards de
francs.
Au cours du premier trimestre 1997, les garanties octroyées par la
SOFARIS s'inscrivent bien dans l'objectif annuel d'intervention de
12 milliards de francs. En revanche, le développement de
l'activité de cofinancement s'est avéré plus
délicat. En effet, l'atonie de la demande d'investissements et
l'âpreté de la concurrence bancaire ont constitué des
facteurs défavorables. Cependant, les accords de partenariat se mettent
en place progressivement.
Pour
l'exercice 1998,
les objectifs que se propose de retenir la SOFARIS
sont analogues à ceux de 1997, pour les interventions en garantie, soit
12 milliards de francs qui comprendraient pour l'essentiel
1,5 milliards de francs pour la création, 2 milliards de
francs pour la transmission, 3,5 milliards pour l'investissement et
1,5 milliard pour les capitaux permanents.
S'agissant de l'activité de cofinancement, les hypothèses
retenues pour 1998 reposent sur une production de 7,3 milliards de francs.
Au total, la BDPME devrait recevoir, en 1998,
une dotation d'un milliard de
francs supplémentaires
par mener à bien ses interventions de
garantie de prêts mais aussi pour soutenir la constitution de capital
risque et de capital développement, domaine dans lequel les banques ont
encore une attitude réticente.
Les prêts bonifiés aux artisans : le maintien de l'enveloppe des prêts
Le financement des entreprises passe également par le
biais de la distribution de prêts bonifiés du ministère au
secteur du commerce et de l'artisanat. Grâce à des crédits
budgétaires, l'Etat encourage le réseau bancaire à
soutenir le secteur.
Cette action repose sur les orientations suivantes :
- concentration de l'effort de l'Etat sur les prêts
superbonifiés (mise aux normes, installation, qualification
artisanale) ;
- élargissement de la gamme des financements à taux
privilégiés grâce à l'éligibilité aux
prêts sur ressources CODEVI et à la garantie SOFARIS.
Depuis 10 ans, ce sont près de 720.000 prêts qui ont
été accordés pour un montant de 104 milliards de
francs ; mais, il faut souligner que l'offre a été
constamment supérieure à la demande puisque le taux moyen de
consommation de l'enveloppe des prêts bonifiés est de 86 %
seulement.
Afin d'accentuer son action, en particulier dans le domaine de
l'amélioration de la qualité sanitaire des installations, le
Gouvernement a décidé d'étendre, pour 1997 et 1998, le
bénéfice de ces prêts à toutes les entreprises
concernées par la directive européenne relative à
l'hygiène des denrées alimentaires, publiée en juillet
1993 et transposée en mai 1995.
Sont ainsi nouvellement éligibles, les entreprises du secteur de
l'alimentation, créées depuis plus de trois ans et devant se
mettre en conformité, que ces entreprises soient immatriculées au
répertoire des métiers ou qu'elles soient inscrites au registre
du commerce et des sociétés.
Les modalités d'attribution des prêts, comprenant notamment la
liste des codes de la nomenclature d'activités françaises (NAF)
concernées, ont fait l'objet de l'arrêté du 25 avril
1997 et d'une circulaire d'application.
L'élargissement de la population pouvant en bénéficier
nécessitait un accroissement important de l'enveloppe de prêts,
d'autant que celle ouverte en 1996 avait été totalement
consommée en moins de six mois, ainsi qu'une augmentation des ressources
affectées à la couverture de la charge de la bonification.
Le mécanisme mis en place, allié à la politique
monétaire qui a entraîné une baisse des taux
d'intérêts, a permis d'ouvrir pour 1997, un triplement de
l'enveloppe.
Pour des raisons budgétaires, le mécanisme adopté a
été fractionné :
- une première étape, lors de l'adjudication
réalisée le 7 février, a ouvert, sur crédit
budgétaire de l'artisanat, une enveloppe de
1,930 milliards de
prêts bonifiés
à 3,50 % et
3,860 milliards de francs de prêts conventionnés à
5,75 % ;
- une seconde enveloppe, aux mêmes conditions de taux, a
été mise en adjudication le 24 juillet, par recours aux
ressources du FISAC ; les conditions de marché ont permis d'en porter
son montant à
1.550 milliards de francs
de
prêts
bonifiés
impliquant une offre de 3,100 milliards de francs de
prêts conventionnés.
L'enveloppe de prêts bonifiés
ainsi obtenue,
3,480 milliards
de francs, devrait permettre d'assurer l'ouverture
exceptionnelle de la procédure, en 1997 et 1998, aux autres
professionnels, également confrontés aux exigences de mise aux
normes d'hygiène des denrées alimentaires et de salubrité,
que sont les restaurateurs traditionnels et autres commerçants de
l'alimentation de proximité.
Le total des prêts spéciaux (bonifiés et
conventionnés) s'élèvera ainsi pour 1997 à
10,440 milliards de francs à un taux moyen de 5 %, enveloppe
réservée de 3 milliards de francs de CODEVI non
comptée, contre 7,713 milliards de francs réalisés en
1996 au taux moyen de 7 % et 10,562 milliards de francs en 1995
à 9 %.
Votre rapporteur spécial
souligne que le
financement de
la bonification
pour la seconde enveloppe de prêts 1997
sur
les fonds du FISAC
ne lui paraît
pas
adapté
; en effet, le fonds n'est pas, par nature,
destiné à faire de la bonification d'intérêt
.
Pour 1998
, les crédits budgétaires inscrits pour la
bonification sont en
baisse de 5,7 %
à 150 millions de
francs ; cette réduction traduit un amortissement progressif des
prêts contractés avant le 31 décembre 1997 et non une
réduction de l'enveloppe allouée puisque les mesures nouvelles
fixées à 21,25 millions de francs pour 1998 sont
sensiblement égales à celles de 1997 et permettront de distribuer
une
enveloppe de 2 milliards de francs sur ressources
budgétaires
uniquement.
La répartition des bonifications entre établissements bancaires
s'est modifiée depuis deux ans. Si les banques populaires
bénéficient encore de 45,4 % des crédits totaux,
elles ne reçoivent que 38,1 % des mesures nouvelles ; ce sont
les banques autres que le Crédit agricole qui voient leur part augmenter
puisqu'elles bénéficieront, en 1998, de 41,2 % de l'enveloppe des
nouveaux prêts bonifiés.
CHAPITRE III
Les enjeux économique du secteur
des pme, du commerce et de l'artisanat et le bilan de l'action gouvernementale
menée en sa faveur
le commerce et l'artisanat dans l'économie française
Les petites et moyennes entreprises occupent une place
essentielle dans l'économie française.
Si on se réfère au critère du nombre de salariés (-
de 500 salariés), les PME emploient 8,8 millions de
salariés et leur taille moyenne est de 7 salariés. Les
entreprises de moins de 500 salariés représentent 99,9 % du
total des entreprises et celles de moins de 10 salariés, 93 %.
Les petites et moyennes entreprises réalisent 40 % du chiffre
d'affaire à l'exportation et elles sont le lieu privilégié
de la création d'emplois : si l'emploi a stagné dans les
grandes entreprises entre 1980 et 1992, il a augmenté de 7,7 % au
sein des PME.
Les PME sont, enfin, à l'origine du développement d'un
véritable service public ; elles participent, en effet, à
l'aménagement du territoire, à l'essor de services de
proximité, et au maintien du tissu social.
Etre attentif à leurs préoccupations, faciliter leur
création, susciter leur modernisation, paraît devoir être la
philosophie présidant à toute politique ayant la volonté
de créer les conditions propices à leur développement.
l'artisanat
Il faut, tout d'abord, avoir à l'esprit que l'artisanat
compte environ 800.000 entreprises et emploie globalement 2,6 millions de
personnes, dont environ 150.000 apprentis, alors qu'il en occupait 2,3 en 1980
et de l'ordre de 1,7 à la fin des années cinquante, dont
près de 300.000 apprentis.
Au 1er janvier 1997, le
nombre d'entreprises artisanales
a
décru de 0,6 % ; c'est l'inversement d'une tendance puisque
depuis 1994, le nombre d'entreprises artisanales avait progressé.
Le secteur du bâtiment représente la plus grosse part des
entreprises (36,6 %) devant les services (31,2 %), l'artisanat de
production (textile, imprimerie...) (18,9 %) et l'alimentation
(13,3 %). Comme à l'accoutumée, c'est le secteur du
bâtiment qui connaît le plus fort renouvellement ; en 1996, il
a perdu 2.600 entreprises après deux années de croissance
consécutives. Dans les services, après une forte croissance en
1995 (+ 2,5 %) et 1994 (+ 2 %), 1996 a été
une année de stabilité (0,1 %). Enfin, l'artisanat de
production et l'alimentation restent des secteurs calmes avec toutefois des
évolutions internes contrastées. Si les activités de
textile continuent à régresser (-3,8 %), d'autres secteurs
tels la réparation automobile progresse.
S'agissant des
créations et des défaillances
d'entreprises
en 1996/1997, la tendance observée est la suivante :
-
baisse
des
créations
de
5,2
%, soit
5.000 entreprises,
- hausse des défaillances (+6,4 % en 1996, soit près de
20.000 entreprises).
En matière
d'emploi
, la remontée des créations
d'emplois constatée en 1994 ne s'est pas poursuivie , début
1997, l'artisanat employait 1.869.000 salariés (- 0,2 %).
Ce sont les établissements ayant le moins de salariés qui
subissent les plus fortes baisses d'emploi ; les établissements
à salarié unique ont ainsi réduit leur emploi de
1,6 %.
A l'intérieur de l'artisanat, l'évolution diffère selon
les secteurs :
- le secteur de l'alimentation reste déprimé
(-0,9 %) ;
- le secteur textile et le bois enregistrent de nouvelles fortes
pertes ;
- le bâtiment et le secteur des réparations et autres
services résistent ou gagnent des emplois.
Au total, l'artisanat occupe
10,3 %
de la
population active
.
le commerce
Ce secteur compte, quant à lui, plus de
700.000
entreprises
(y compris les DOM) et emploie 460.000 non salariés et
2,5 millions de salariés, soit près de
3 millions d'actifs
pour un chiffre d'affaires de
5.000 milliards de francs
en
1996
.
Au cours de cette même année, l'activité du commerce a cru
de 1,7 %, soit légèrement plus que le PIB ; cette
croissance, inférieure à celle de 1995 (+2,4 %), provient du
ralentissement de l'activité du commerce de gros.
L'activité dans le
commerce de détail
a progressé
de 1,9 % ; c'est le secteur automobile (+4,5 %) stimulé
par la prime "qualité" instaurée pour un an, en octobre 1995, qui
a connu la plus forte progression.
Le commerce non alimentaire, après trois années (1991-1993) de
décroissance a connu une bonne progression en 1995 (+2,0%) et 1996
(+2,3 %). Ce dynamisme a touché tous les secteurs hormis celui de
l'habillement.
Comme on a pu le constater depuis plusieurs années, dans le commerce
alimentaire, les grandes surfaces ont profité de la croissance dans ce
secteur (+3,1 %) au détriment de l'alimentation
générale de proximité.
Le
commerce de gros
a progressé de 1,4 % en 1996, soit moins
que la moyenne du secteur (+1,7 %). Ce sont les secteurs agricoles,
alimentaires et de biens intermédiaires qui ont connu l'activité
la plus faible au contraire du commerce de gros de bien d'équipement
électrique, électronique et informatique.
le bilan de l'action gouvernementale et les perspectives de réforme
Le bilan de l'action gouvernementale (1995-1997)
En 1996, outre diverses mesures votées dans le cadre des
lois de finances et intéressant le commerce et l'artisanat, plusieurs
lois ont modifié les règles régissant le secteur des PME,
du commerce et de l'artisanat.
Pour l'essentiel, il s'agit de :
- la loi n° 96-314 du 12 avril 1996 portant diverses
dispositions d'ordre économique et financier ;
- la loi n° 96-376 du 6 mai 1996 portant réforme de
l'apprentissage ;
- la loi n° 96-558 du 1er juillet 1996 relative à la
loyauté et à l'équilibre des relations commerciales ;
- la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au
développement et à la promotion du commerce et de
l'artisanat ;
- la loi n° 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la
mise en oeuvre du pacte de relance pour la ville.
Le bilan de l'application des différentes mesures gouvernementales
prises depuis 18 mois peut être fait autour de quatre
thèmes : la mise en oeuvre du plan PME-Artisanat annoncé fin
1995 par le Premier Ministre, la réforme de la qualification artisanale
et de l'urbanisme commercial et la mise en place du nouveau système de
formation continue pour les artisans.
1. Le plan PME-Artisanat
Annoncé en octobre-novembre 1995, ce plan poursuivait
trois objectifs principaux
: favoriser la création
d'emplois, stimuler l'environnement juridique, fiscal et social du secteur et
renforcer sa compétitivité au plan européen.
En ce qui concerne les PME, il s'agissait de faciliter le financement et la
constitution de fonds propres, d'adapter la fiscalité des entreprises,
de clarifier les relations avec l'administration et de moraliser la concurrence.
Pour ce qui est
des fonds propres des PME,
l'essentiel se trouve dans la
création de la BDPME en juillet 1996 par association du CEPME et de la
SOFARIS.
L'adaptation de la
fiscalité des PME
ressort des
dispositions de la loi du 12 avril 1996 ( Baisse du taux du droit
d'enregistrement d'Etat sur les mutations à titre onéreux des
fonds de commerce, Encouragement à la création des fonds
d'investissement dédiés aux PME, Abattement supplémentaire
pour les donations-partage ) ou de la loi de finances pour 1997.
(Réduction de 33,3 % à 19 % du taux de l'impôt sur les
sociétés ayant un chiffre d'affaires inférieur à 50
millions de francs pour la partie du bénéfice
intégrée dans le capital ) . En ce qui concerne
les relations
avec l'administration et les collectivités,
l'essentiel est dans
l'atténuation des effets financiers du franchissement du seuil de 10
salariés .
La moralisation de la concurrence
a été
traitée par la loi du 1er juillet 1996 ( Interdiction des
déférencements abusifs, Rénovation des règles de
facturation, Réglementation des ventes à perte, Sanction des prix
abusivement bas et Encadrement du paracommercialisme, notamment pour les ventes
au déballage ).
Pour le volet "Artisanat", le plan a défini trois axes d'action
.
Tout d'abord, pour
le renforcement de l'identité artisanale,
deux
mesures ont, notamment, été prises : création du "droit de
suite" pour permettre aux artisans de rester inscrits au répertoire des
métiers et du fonds de promotion de l'artisanat.
L'amélioration du financement
se résume essentiellement au
nantissement du fonds artisanal, au relèvement du plafonds du
régime simplifié d'imposition et à la suppression de
l'exigibilité de la TVA sur la valeur des stocks en cas de cession de
l'entreprise . Enfin,
l'amélioration du statut du conjoint
se
retrouve dans le
nouveau système des prestations maternité
et la création d'une protection sociale complémentaire et d'une
protection retraite .
2. La réforme de la qualification artisanale (Loi n° 96-603 du 5 juillet 1996)
La définition de la qualification artisanale est un
élément important du statut de l'artisan ; cinq dispositions ont
été votées pour ce faire.
-
La qualification professionnelle obligatoire
. (art. 16) Un certain
nombre de professions impliquant la sécurité des consommateurs ou
employant des produits dangereux nécessite l'obtention d'une
qualification professionnelle aux caractéristiques définies par
décret.
-
L'immatriculation au répertoire des métiers
(art. 19) Il
s'agit de déterminer les conditions d'inscription au répertoire
et de tenue du répertoire.
-
La qualité d'artisan et d'artisan d'art
(art. 21-I) Cette
disposition définit les conditions d'obtention du titre d'artisan et
d'artisan d'art pour les personnes inscrites au répertoire des
métiers.
-
L'emploi du terme "artisanal"
(art. 21-II). L'emploi du terme
artisanal doit être subordonné au respect d'un cahier des charges
homologué qui déterminera les conditions essentielles de
l'exercice de l'activité considérée.
-
Le stage de préparation à l'installation
(art. 23) Cet
article prévoit le remplacement du stage d'initiation à la
gestion par un stage de préparation à la gestion.
Votre rapporteur spécial note que
quinze mois après le
vote de la loi aucun des décrets nécessaires à
l'application des dispositions énumérées
ci-dessus
n'ont été publiés.
Pourtant, une large concertation
avec les organisations professionnelles avait été engagée
dès le vote de la loi.
3. La réforme des règles régissant l'urbanisme commercial (Loi n° 96-603 du 5 juillet 1996)
La loi n° 073-1193 du 27 décembre 1973 dite loi
"Royer" a instauré un régime d'autorisation d'exploitation pour
la création et l'extension des magasins de commerce de détail
au-delà de certains services de surface de vente (1.000 m² et
15.000 m² dans les communes de plus de 40.000 habitants).
Ces dispositions
ont été, d'abord,
modifiées
- en 1990
par la loi du 31 décembre 1990 dite loi "Doubin"
qui
a instauré la notion d'ensemble commercial soumis aux seuils
d'autorisation ;
-
en 1993
par la loi du 29 janvier 1993 dite loi "Sapin"
qui a
modifié la composition des commissions départementales
d'urbanisme commercial et dessaisi le ministre de son pouvoir de
décision.
Malgré ces modifications
, les
dérives
constatées dans l'équipement commercial
ont perduré
; le déséquilibre entre les différentes formes de commerce
s'est accentué au point que la densité d'hypermarchés pour
100.000 habitants place la France en tête de tous les pays
industrialisés.
Face à cette situation,
la réforme
, réalisée
en
1996
, s'est réalisée
en deux temps :
- la loi du 12 avril 1996
a abaissé les seuils d'autorisation
à 300 m² et a "gelé" pour 6 mois les demandes auprès
des commissions.
- la loi du 5 juillet 1996
a, après ces mesures provisoires,
définit un nouveau régime législatif.
Elle
instaure deux principes
: la prise en compte des effets sur
l'emploi et la modernisation des équipements commerciaux des projets.
Elle
pérennise le seuil d'autorisation de 300 m².
Elle
élargit le champ d'application du régime
d'autorisation
aux hôtels et salles de cinéma.
Elle
modifie la composition et le fonctionnement
des commissions
départementales d'équipement commercial (CDEC) en ayant pour but
de rééquilibrer la représentation des
intérêts représentés et de renforcer les
règles de majorité.
Elle
prévoit
, enfin, un régime de
sanctions plus
sévères
(par jour et par m² illicite).
Pour ce qui est des effets des nouvelles dispositions, il convient de noter
qu'en 1996, le fonctionnement des CDEC a été quasiment interrompu
à cause du gel des autorisations puis des délais de mise en place
du nouveau dispositif de la loi du 5 juillet 1996. Ainsi, 472 projets ont
été autorisés pour 576.000 m² en 1996 contre 773
projets et 815.500 m² en 1995. En 1997, les effets des modifications de
fonds apportées par la loi du 5 juillet 1996 devraient commencer
à se faire sentir comme le montre les premiers chiffres disponibles.
4. Le nouveau dispositif de formation continue des artisans
La formation professionnelle continue des artisans s'adresse aux
chefs d'entreprises, à leurs conjoints et à leurs auxiliaires
familiaux.
Avant 1997,
la formation professionnelle continue des artisans
était organisée de la façon suivante :
- les fonds d'assurance formation (FAF) étaient départementaux ou
régionaux (102) pour les FAF interprofessionnels et nationaux (18) pour
les FAF professionnels ;
- le financement des FAF était assuré par un
prélèvement sur le droit fixe de la taxe pour frais de chambres
de métiers dans une fourchette de 50 à 80 % ; la
répartition se faisait pour 25 % pour les FAF nationaux et 75 % pour les
FAF interprofessionnels.
A l'évidence, ce dispositif était complexe par le nombre
d'organismes concernés et son financement trop dépendant de la
taxe pour frais de chambres de métiers.
L'article 132 de la loi de finances pour 1997
a modifié le
dispositif en le calquant sur celui qui existe dans le commerce depuis 1992.
Désormais, la structure de financement de la formation est
assurée :
- par des fonds d'assurance-formation régionaux et non plus
départementaux quand il s'agit d'une formation-chambres des
métiers ;
- par trois fonds d'assurance-formation quant il s'agit d'une
formation-organisation professionnelle artisanale. Ces fonds sont celui du
bâtiment qui existait déjà, le fonds "alimentation" qui
regroupera quatre fonds existants (boulangerie, boucherie, pâtisserie,
charcuterie) et le fonds des "services" qui regroupera une dizaine de
fonds
existant actuellement.
Le financement de la formation artisanale est calculé sur le montant
annuel du plafond de la sécurité sociale. Le taux sera de
0,29 %, soit 0,145 % pour les fonds régionaux et 0,145 %
pour les trois fonds professionnels.
Trois objectifs sont poursuivis :
- distinguer le financement de la formation continue du fonctionnement des
chambres de métiers ;
- assurer une répartition équilibrée de la collecte
entre les FAF - chambres de métier et les FAF- organisations
professionnelles ;
- resserrer la gestion et la mutualisation de la collecte.
Les dotations annuelles affectés aux FAF ont cru de 1990 à 1996
de 6 % en moyenne suivant en cela l'augmentation de la taxe pour frais de
chambre de métiers. Pour 1997, seront collectés 376 millions de
francs, soit une augmentation de 12,9 % par rapport à 1996 qui
résulte de l'augmentation de la contribution par entreprise (423 francs
en 1996, 478 francs en 1997). Cette hausse assez forte des dotations
affectées aux FAF viendra, comme signalé
précédemment, abonder les crédits budgétaires du
chapitre 44-01 article 10 "Aides à la formation" qui ont diminué.
Dotations affectées aux FAF artisanat
(en millions de francs |
||||||
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997* |
||
FAF Chambres des métiers |
195,4 |
209,9 |
213,3 |
217,9 |
188,1 |
|
FAF Organisations professionnelles |
104,4 |
105,8 |
110,0 |
115,2 |
188,1 |
|
TOTAL |
299,8 |
315,7 |
323,3 |
333,1 |
376,2 |
|
Evolution |
+ 6,7 % |
+ 5,3 % |
+ 2,4 % |
+ 3 % |
+ 12,9 % |
La création des FAF - Chambres de métiers, prévue pour le 30 juin 1997, en a été retardée. La difficulté proviendrait de la définition du statut juridique des FAF ; les projets en cours s'orientent vers le statut "loi 1901" pour les FAF nationaux et le rattachement aux chambres de métiers pour les FAF régionaux.
Le basculement des FAF départementaux vers les FAF régionaux a été fixé au 31 décembre 1998 ; le ministère a prévu de respecter ce délai pour l'application totale de l'article 132.
En revanche, le nouveau système de financement a été mis en place dès le 1er janvier 1997 et est venu alimenter la structure de formation continue "ancienne formule".
Votre rapporteur spécial ne peut que regretter le retard pris dans l'application de cette réforme, préjudiciable au bon fonctionnement du dispositif de formation professionnelle continue de l'artisanat.
Les perspectives de réforme
1. L'urbanisme commercial
La loi du 5 juillet 1996 relative à la promotion du
commerce et de l'artisanat qui a profondément remanié les
règles de l'urbanisme commercial ne sera pas reformé dans
l'immédiat. Lors des récentes assises nationales du commerce, le
nouveau Gouvernement a indiqué qu'un rapport lui serait remis, d'ici la
fin de l'année sur l'état d'avancement des
expérimentations
des
schémas d'équipement
commercial
. A partir de ce document, les pouvoirs publics et les
professionnels examineront ensemble "s'il convient d'aller plus loin et
avec
quels outils" a déclaré Mme Marylise Lebranchu, secrétaire
d'Etat chargé des PME, du commerce et de l'artisanat.
Votre
rapporteur spécial
souhaiterait avoir, de manière
prioritaire, communication de ce rapport.
Le secrétaire d'Etat a également indiqué qu'elle ne
solliciterait pas les préfets pour qu'ils forment des recours contre les
décisions favorables des commissions départementales
d'équipement commercial, sauf si l'autorisation constituait une menace
pour les zones de chalandise. En revanche, une
circulaire
leur sera
prochainement envoyée demandant que les
dossiers d'équipement
commercial
soient mieux justifiés et prennent en compte des
éléments d'appréciation exacts et compréhensibles
par tous notamment en matière d'urbanisme, d'environnement, mais aussi
d'emploi. Pour ce faire,
l'observatoire des surfaces commerciales
sera
remplacé par un
observatoire national du commerce,
qui sera
changé de suivre l'évolution de l'
emploi
dans le commerce.
2. La simplification administrative
Remis en octobre dernier au secrétaire d'Etat
chargé des PME, le rapport du député du Nord, M. Dominique
BAERT, sur la simplification des formalités des entreprises, recense 55
propositions. Ce rapport souligne que les efforts de modernisation que
l'administration, notamment d'Etat, a accompli ces quinze dernières
années doivent être renforcées. Il relève notamment
que la démarche de simplification ne peut relever du seul appareil
d'Etat. Il lui faudra des partenaires désireux, eux aussi de faire
bouger les choses.
Le constat de la simplification aujourd'hui engagée est mitigé.
Les résultats obtenus, notamment la mise en place de "guichets
uniques"
n'ont pas été à la hauteur des objectifs affichés.
Ils n'ont surtout pas répondu aux attentes des entreprises.
C'est dans ce contexte que le Premier ministre a clôturé les
assises du commerce en annonçant que le Gouvernement présenterait
le
3 décembre
prochain, une
communication
en
Conseil
des ministres
, sur la simplification des formalités des entreprises.
Il a assuré qu'une réforme profonde de l'action publique sera
conduite en ce sens à la fin de l'année. Parmi les pistes
évoquées, le gouvernement retiendrait notamment
l'affranchissement pour les très petites entreprises (TPE) de tout
calcul de la paie et des cotisations sociales, la simplification accrue des
emplois occasionnels, la centralisation chez le Trésorier payeur
général de diverses procédures annuelles et l'unification
des dates de paiement pour les impôts et les cotisations sociales.
examen en commission
Réunie le 19 novembre 1997, sous la présidence de
M. Christian Poncelet, président, la commission a examiné
les crédits du budget de l'économie, des finances et de
l'industrie : IV. Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat, sur
le rapport de M. René Ballayer, rapporteur spécial.
Après les interventions de
M. Alain Lambert, rapporteur
général, de MM. Emmanuel Hamel et Christian Poncelet,
président,
le rapporteur spécial a précisé que
le retard pris pour l'application de la réforme de la formation
professionnelle continue des artisans votée en 1996 était
dû à la difficulté de définir le statut juridique
des fonds d'assurance formation (FAF), régionaux et nationaux. Il a
informé la commission que le projet de décret était
maintenant devant le Conseil d'Etat : les fonds d'assurance formation
régionaux seront rattachés aux chambres de métiers et les
fonds d'assurance formation nationaux se constitueront sous la forme
d'association loi 1901.
M. René Ballayer, rapporteur spécial
, a
indiqué, par ailleurs, que la réduction du nombre de
créations ou d'extensions de grandes surfaces résultait de la
modification de la loi dite "Royer" de 1973 par la loi
n
o
96-603 du 5 juillet 1996, mais il a souligné que
la crise économique actuellement avait pu également contribuer
à ce phénomène.
Enfin, le rapporteur spécial a pris en compte la préoccupation de
M. Christian Poncelet, président,
d'harmoniser les taux de
TVA entre restauration traditionnelle et restauration rapide. Il a
observé que cette mesure devait se situer dans une politique plus
générale d'abaissement du taux de TVA pour les entreprises
à fort coefficient de main-d'oeuvre.
La commission a alors
décidé, à l'unanimité, de
proposer au Sénat d'adopter les crédits de l'économie, des
finances et de l'industrie : IV. - Petites et moyennes entreprises, commerce et
artisanat.