EXAMEN EN COMMISSION

La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a examiné le présent projet de loi lors de sa séance du mercredi 24 septembre 1997.

A l'issue de l'exposé du rapporteur, M. Jacques Genton a d'abord souhaité souligner le travail considérable accompli par la délégation du Sénat pour l'Union européenne sur l'accord de Schengen et l'influence exercée par la Haute Assemblée sur la position de notre gouvernement et, notamment, la mise en oeuvre de la clause de sauvegarde pour le maintien des contrôles aux frontières avec certains pays. Il a également insisté sur les efforts considérables accomplis par l'Italie pour intégrer dans des conditions satisfaisantes l'espace Schengen. Enfin, il a observé que l'accord de Schengen relevait de la coopération intergouvernementale et ne se confondait pas avec le traité sur l'Union européenne.

M. André Rouvière, après avoir rappelé la distinction entre entrée en vigueur juridique de l'accord et mise en vigueur opérationnelle, a souligné la nécessité d'établir des relations de confiance entre les membres de l'Union européenne. Il a estimé que la ratification française des deux accords d'adhésion porterait témoignage de cette confiance, tout en indiquant que le Comité exécutif de Schengen donnerait un accord définitif lorsque les mesures de compensation nécessaires à la levée des contrôles aux frontières communes auront été adoptées.

M. Jean Clouet s'est interrogé sur les raisons justifiant le maintien des contrôles aux frontières intérieures dans le cadre de l'accord de Schengen.

M. Nicolas About a alors observé que les contrôles aux frontières communes se justifiaient pendant la période transitoire liée à la levée échelonnée des contrôles aux frontières intérieures, et qu'ils devaient, en tout état de cause, laisser place à une coopération policière renforcée. Il a précisé, par ailleurs, que si la décision de mise en vigueur des accords d'adhésion relevait du Comité exécutif de Schengen, le Parlement, dans le cadre de la procédure de ratification des accords d'adhésion, devait exercer un rôle vigilant. Il a également ajouté que l'acquis de Schengen avait été intégré par un protocole annexé au projet de traité d'Amsterdam.

Evoquant le constat, largement partagé, d'une Europe aux frontières mal contrôlées, M. Jacques Habert a souhaité que l'on ne se résigne pas à cette situation et que l'on renforce, au contraire, les moyens de surveillance aux frontières extérieures.

S'il a reconnu que la mise en application des accords de Schengen soulevait beaucoup de questions, M. Michel Caldaguès a toutefois estimé qu'il convenait de ratifier les deux accords proposés et que la France devait se préoccuper avant tout de ses frontières nationales, en évitant de reporter les responsabilités sur ses partenaires.

M. Nicolas About a souligné que le dispositif mis en place dans le cadre de la convention d'application de l'accord de Schengen devait permettre de mieux contrôler les flux aux frontières extérieures et de favoriser la coopération, tout en donnant à la France la possibilité de faire pression sur ses partenaires par le recours à la clause de sauvegarde prévue à l'article 2, paragraphe 2, de la convention.

M. Xavier de Villepin, président, a relevé que si, dans le cadre de la mise en oeuvre de l'accord de Schengen, les contrôles devaient en principe être reportés aux frontières extérieures de l'espace Schengen, la pratique avait montré la nécessité de préserver des contrôles aux frontières intérieures, et notamment, pour la France, aux frontières avec les pays du Benelux, compte tenu de la position particulière des Pays-Bas en matière de drogue. Après avoir rappelé le refus du Royaume-Uni et de l'Irlande d'adhérer à l'accord de Schengen, M. Xavier de Villepin, président, a estimé que les Etats européens ne pouvaient pas s'enfermer à l'intérieur de leurs propres frontières, mais qu'ils devaient, en contrepartie de l'ouverture de ces frontières, favoriser, en particulier sur un plan bilatéral, la signature d'accords de coopération transfrontalière et de réadmission. Enfin, il s'est félicité que le rapporteur ait pris l'initiative de demander au Gouvernement tous les éclaircissements nécessaires sur un sujet particulièrement délicat, et estimé que le Sénat avait ainsi exercé pleinement son devoir de vigilance sur une question que la Haute Assemblée suivait déjà avec la plus grande attention depuis la signature de la convention d'application de l'accord de Schengen.

La commission a alors, suivant l'avis de son rapporteur, approuvé les deux projets de loi qui lui étaient soumis.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page