2. Les conditions du rapprochement avec La Cinquième
Le rapprochement avec La Cinquième devrait conduire à la constitution d'un pôle public de l'offre, financé quasi-exclusivement par des ressources publiques, voire budgétaires, nettement différencié du pôle public de la demande, constitué par France Télévision, au sein duquel le principe de parité des ressources, publiques et propres, c'est-à-dire publicitaires, impose une ligne éditoriale sensible au taux d'audience .
La première condition, déjà énoncée, réside dans une étroite concertation avec le partenaire allemand , afin d'éviter qu'il soit mis au pied du mur, comme lors de l'annonce, en 1992, qu'ARTE serait désormais diffusée sur le cinquième réseau hertzien, ce que nos partenaires allemands avaient appris dans la presse...
La deuxième est la parité , afin de respecter les spécificités des lignes éditoriales de chaque chaîne et surtout leur mode de fonctionnement quasi-antinomique : La Cinquième est surtout un éditeur qui diffuse et La SEPT un diffuseur qui édite .
En conséquence, ce n'est pas la fusion d'une chaîne avec une autre qu'il convient de privilégier mais la création d'une holding détenue paritairement par les deux chaînes - ce qui est fiscalement avantageux.
La troisième est la progressivité , en prenant exemple sur la SudWestFunk et la Süddeutsche Rundfunk qui ont décidé de démarrer un processus de fusion qui durera deux ans .
La quatrième est la modification de la politique de droits de la part de France Télévision, dont les programmes ne sont pas diffusables comme tels en Allemagne et dans le reste de l'Europe. Les grandes coproductions européennes de France Télévision ne comportent jamais la disponibilité des droits sur l'Allemagne. Si de tels programmes venaient à être diffusés sur la SEPT-ARTE, il faudrait en tirer les conséquences. Au demeurant, les émissions sur lesquelles les diffuseurs ont des droits vraiment étendus ne sont pas des programmes de patrimoine, mais des émissions de flux, ou liées à l'actualité, difficilement utilisables pour ARTE, en raison de la langue.