B. UN RISQUE DE RECRUDESCENCE DE L'ÉPIDÉMIE QUI APPELLE À LA PRUDENCE
La sortie du confinement strict à compter du 11 mai ne s'est pas traduite, ainsi qu'on aurait pu le craindre, par une nouvelle dégradation de la situation sanitaire qui, au contraire, connaît une amélioration constante depuis neuf semaines.
Au 7 juin, si 12 461 patients sont toujours hospitalisés et 1 053 en réanimation, le nombre journalier de nouvelles hospitalisations et de réanimations avait ainsi considérablement chuté , s'établissant respectivement à 37 et 4, contre 2 053 et 448 au début de l'état d'urgence sanitaire, le 23 mars.
Si plus de 170 nouveaux « clusters » ont été identifiés depuis la fin du confinement strict, ils ont été circonscrits et ne se sont pas traduits par une perte de contrôle des chaînes de contamination.
Pour le conseil de scientifiques, « la circulation du virus en France a été fortement ralentie et [...] l'épidémie est contrôlée avec cependant un virus qui continue de circuler ».
Consulté par le Gouvernement sur « l'après 10 juillet », celui-ci invite toutefois les pouvoirs publics à la vigilance .
Dans un avis rendu le 8 juin, il rappelle ainsi que « la situation actuelle appelle encore à la prudence même si le confinement a permis de réduire de manière significative la circulation du virus en France. Comme la sortie du confinement, le processus et le temps du post-confinement doivent être progressifs et prudents, notamment concernant le relâchement des mesures de contrôle de l'épidémie ».
Tout en estimant possible que soit engagée une sortie de l'état d'urgence sanitaire, il invite, dans le même temps, à la mobilisation durable de plusieurs des outils mis en place au cours des dernières semaines , « pour aboutir à une sortie de crise la plus maîtrisée possible ». Parmi ces mesures figurent le maintien de la distance physique, les gestes barrières, le port du masque dans les transports en commun, les limitations de rassemblements publics ou encore la fermeture de lieux recevant du public.
A la lumière des scénarios envisagés d'évolution de la crise, il n'exclut pas, au demeurant, l'arrivée d'une « deuxième vague » épidémique qui pourrait nécessiter, de la part des pouvoirs publics, la mise en oeuvre, de manière précoce, de nouvelles mesures restrictives, qui pourraient aller jusqu'à un reconfinement localisé de la population.
Le maintien d'une vigilance particulière apparaît d'autant plus nécessaire au regard de l' évolution récente de la situation sanitaire dans plusieurs pays , dont la Chine, qui, bien qu'étant parvenus à contrôler la progression du virus, connaissent depuis quelques jours une recrudescence rapide de l'épidémie.