B. UN FINANCEMENT FRAGILE QUI APPELLE UNE DIVERSIFICATION DES RESSOURCES
La FNEP a indiqué bénéficier du soutien actif du milieu industriel, en particulier dans le cadre des subventions versées par la fondation reconnue d'utilité publique de la 2 e chance « Agir pour l'insertion dans l'industrie » (A2i), présidée par Mme Anne Lauvergeon. Les écoles de production ont des modèles économiques assez hétérogènes mais qui s'appuient pour l'essentiel sur les ressources suivantes :
- la vente de fournitures et de services assurés par les élèves et les maîtres professionnels en réponse aux commandes de clients : le produit de cette vente assure en règle générale au moins la moitié du budget des écoles de production ;
- la taxe d'apprentissage : en vertu de la loi n° 71-578 du 16 juillet 1971 sur la participation des employeurs au financement des premières formations technologiques et professionnelles, les écoles de production dont les formations figurent sur une liste établie par le préfet de la région concernée peuvent être éligibles au versements exonératoires de la taxe d'apprentissage au titre du barème (hors quota) à raison des dépenses effectuées par les entreprises partenaires pour le fonctionnement et le développement de ces établissements. Le produit de ces versements représente entre 20 et 25 % des ressources des écoles de production ;
- les subventions de fonctionnement versées par les collectivités territoriales , notamment les régions, compétentes en matière de formation professionnelle : à titre d'exemple, la région Rhône-Alpes a accordé une subvention totale de 1,94 million d'euros aux huit écoles de production installées sur son territoire. Le 9 mars 2012, cette région a signé avec ces établissements une nouvelle convention de partenariat triennale pour la période 2012-2014 ;
- diverses aides et subventions ainsi que des dons de particuliers : certaines écoles de production, ayant le statut d'association de la loi 1901 perçoivent ainsi une subvention préfectorale au titre de la cohésion sociale ou encore des subventions de la protection judiciaire de la jeunesse.
Une difficulté juridique s'oppose à l'obtention de fonds couvrant les frais de fonctionnement auprès des fondations dans la mesure où celles-ci ne sont autorisées qu'à financer des investissements.
C. UNE MÉTHODE PÉDAGOGIQUE AUX RÉSULTATS ENCOURAGEANTS
La FNEP indique qu'en juin 2010, 85 % des élèves des écoles de production ont obtenu leur diplôme. L'efficacité de cette voie de formation en termes d'insertion des jeunes dans la vie professionnelle semble démontrée, puisque la moitié des diplômés accède sans grande difficulté à un emploi, l'autre moitié faisant en général le choix de poursuivre ses études (baccalauréat professionnel, brevet de technicien supérieur...).
TAUX DE SORTIE DES JEUNES
ISSUS DES ÉCOLES DE
PRODUCTION EN RHÔNE-ALPES
Source : Région Rhône-Alpes.
Ces écoles enregistrent des succès notables dans le cadre de concours tels que les « Meilleurs ouvriers de France » ou le concours général des métiers. En 2009, le partenariat entre l'école de production « Boisard » et les Ateliers d'apprentissage de La Giraudière remporte le prix général du Trophée SIA 2009 et le prix Michelin de l'innovation.
Le réseau des écoles de production entretient des relations étroites et permanentes avec le milieu de l'entreprise et les branches professionnelles , notamment avec les fédérations professionnelles telles que l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), la Fédération française du bâtiment (FFB), la Fédération interprofessionnelle du bois en Rhône-Alpes (FIBRA) ou encore l'Association nationale pour la formation automobile (ANFA).
Il convient de souligner que les programmes des écoles de production, s'ils doivent remplir un certain nombre d'exigences communes inscrites au sein d'un cahier des charges, sont adaptés par chaque structure aux spécialités poursuivies et aux besoins professionnels spécifiques à la région ou à la localité dans laquelle elle est implantée.
Le taux moyen de réussite aux examens professionnels en 2012 au sein des huit écoles de production situées en Rhône-Alpes s'est établi à 92 %. L'Association forézienne d'écoles de production (AFEP) enregistre le taux de réussite le plus faible, de 70 %, qui s'explique en grande partie par la part significative des « primo-arrivants » au sein des effectifs, c'est-à-dire des mineurs isolés issus de l'immigration en situation irrégulière qui s'expriment avec difficulté en français. Toutefois, on observe une évolution particulièrement encourageante dès lors que ce taux de réussite s'établissait à 50 % en 2012.