4. L'effort supplémentaire de 7 milliards d'euros annoncé pour 2012 semble calibré a minima
Le calibrage de l'effort supplémentaire annoncé le 7 novembre 2011, de 7 milliards, se situe dans le bas de l'intervalle envisageable , si l'on considère que la croissance est bien de 1 % en 2012.
Plusieurs estimations sont en effet possibles :
- une croissance de 1 % au lieu de 1,75 % en 2012 réduit mécaniquement les recettes de 7,5 milliards d'euros . Dans la mesure où le Gouvernement indique explicitement, dans l'annexe de la loi de programmation des finances publiques 2011-2014, que l'impact minimal d'une croissance inférieure de 0,5 point est une aggravation du déficit de 5 milliards d'euros, on voit mal comment il pourrait faire moins ;
- mais une croissance plus faible réduit aussi l'élasticité des recettes publiques au PIB et, pour un surcoût plus marginal, augmente le taux de chômage. La prise en compte de ces mécanismes conduit à évaluer l'impact de la moindre croissance à environ 15 milliards d'euros ;
- si l'on suppose que le scénario annexé au projet de loi de finances était déjà trop optimiste en ce qui concernait l'élasticité des recettes au PIB en 2012 (même en supposant que la croissance était bien de 1,75 % en 2012), et que la moindre croissance de 2011 réduit la « base » 2012 de 3 milliards d'euros, les recettes manquantes en 2012 sont de l'ordre de 17,5 milliards d'euros .
Au total, l'effort supplémentaire annoncé par le Gouvernement pour 2012 pourrait donc devoir être revu à la hausse .