ANNEXE III -
OFFENSIVE
DIPLOMATIQUE DE L'EGYPTE POUR PRÉSERVER SES DROITS SUR LE NIL
AFP - 19 mai 2010
LE CAIRE, 19 mai 2010 (AFP) - L'Egypte a fait savoir mercredi qu'elle allait intensifier ses efforts diplomatiques pour préserver ses "droits historiques" sur l'utilisation des eaux du Nil, menacés par un nouveau traité signé par des pays africains en amont du fleuve. Le ministre de l'Eau et de l'Irrigation, Mohammed Allam, s'est envolé mercredi pour Khartoum, principal allié de l'Egypte dans ce dossier, a annoncé l'agence officielle égyptienne Mena. M. Allam et ses interlocuteurs soudanais doivent discuter des "moyens de maintenir les droits des deux pays" --qui portent actuellement sur 87% du débit du fleuve--, selon l'agence. Ce dossier devrait également être au centre d'une visite de quatre jours au Caire, à partir de samedi, du Premier ministre du Kenya Raila Odinga, dont le pays a signé mercredi un nouveau traité plus avantageux pour les pays de l'amont, rejoignant l'Ethiopie, le Rwanda, l'Ouganda et la Tanzanie qui l'ont déjà paraphé vendredi dernier. Le Caire, selon la Mena, attend également le 29 mai une visite du président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, et en juin du président du Burundi Pierre Nkurunziza. Ces deux pays de l'amont du bassin du Nil n'ont pour l'instant pas rejoint les signataires du nouvel accord. L'Egypte compte aussi dépêcher dans les prochaines semaines ses ministres de l'Agriculture Amine Abaza et des Investissements Mahmoud Mohieldine en Ethiopie et en Ouganda. Le nouveau texte est destiné à revenir sur deux traités précédents datant de l'époque coloniale (1929 et 1959) accordant à l'Egypte 55,5 milliards de m3 et 18,5 mds, soit des droits sur 87% au total du débit du fleuve. Les accords actuels donnent en outre à l'Egypte un droit de veto sur tout projet en amont qu'elle jugerait préjudiciable à ses intérêts. L'Egypte a ces derniers jours fait alterner les propos conciliants et les déclarations plus menaçantes, en plaidant pour davantage de négociations tout en assurant qu'elle s'opposerait à tout projet de barrage, pompage, irrigation etc. dans ces pays qui affecterait le débit du fleuve en aval. Le Caire "n'hésitera pas à prendre des dispositions juridiques et diplomatiques pour empêcher tout projet qui affecterait le quota de l'Egypte ou le débit du Nil sur son territoire", a réaffirmé mardi M. Allam. L'Egypte se prévaut du fait que les accords actuels restent valables tant qu'ils ne sont pas modifiés à l'unanimité. Elle souligne aussi le caractère vital de ses droits sur un fleuve qui lui fournit 90% de ses besoins en eau, alors que les pays africains de l'amont bénéficient d'une pluviométrie bien meilleure que l'Egypte désertique. jaz-cr/vl - AFP |