c) Des facteurs aggravants
Comme cela a été rappelé précédemment, le système électrique européen « tourne » à une fréquence de 50 hertz. Quand celle-ci diminue, certains moyens de production se déconnectent du réseau de manière automatique, afin de préserver leur intégrité. Les installations de cogénération se désolidarisent dès que la fréquence passe sous la barre de 49,5 hertz. Ce mode de fonctionnement a aggravé le déséquilibre offre/demande en France puisque, de ce fait, un peu plus de 2.000 MW d'électricité provenant de la cogénération ont été perdus dans la soirée du 4 novembre . De même, la production d'origine éolienne s'est déconnectée du réseau dans les mêmes conditions, ce qui n'a pas eu d'incidence significative en France dans la mesure où l'électricité d'origine éolienne représente une faible part de notre production 9 ( * ) . En revanche, en Espagne et dans la zone ouest de l'Allemagne, ces pertes d'électricité d'origine éolienne ont été conséquentes, s'élevant respectivement à 2.800 MW et à 700 MW .
Au total, dans la zone ouest de l'Europe, près de 10.735 MW de puissance électrique ont été perdus au moment de l'incident, dont 4.142 MW d'énergie éolienne . D'après M. André Merlin, président du directoire de RTE, les mécanismes de solidarité entre la France et l'Espagne ont d'ailleurs permis d'éviter un « black-out » total dans ce pays, compte tenu de l'ampleur des pertes de puissance liées à l'éolien.
* 9 Perte estimée à 113 MW dans notre pays.