B. POLITIQUE
1. Le conflit du Haut-Karabagh
En 1989, après la chute de l'empire soviétique, le Soviet suprême arménien proclama la souveraineté de la république d'Arménie et le Parlement proclama son indépendance en septembre 1991. En 1992, l'Arménie devint membre de l'Organisation des Nations-Unies (ONU).
Les premières années d'existence du nouveau pays ont été marquées par le conflit avec l'Azerbaïdjan au sujet du statut du Haut-Karabagh. Un cessez-le-feu, conclu en 1994, a été suivi de négociations qui se poursuivent encore au début du XXI ème siècle.
A la fin de 1991, les autorités azerbaïdjanaises ont répondu aux revendications nationalistes du Haut-Karabagh par l'abolition du statut d'autonomie de cette enclave où vivent une majorité d'Arméniens. Les Arméniens d'Azerbaïdjan répliquèrent en proclamant unilatéralement, le 2 septembre 1991, l'indépendance du Haut-Karabagh. Les combats s'intensifièrent (bombardements, blocus et vagues de réfugiés).
Le conflit a été marqué, en 1993, par une vaste offensive arménienne qui a abouti à l'occupation de la partie occidentale de l'Azerbaïdjan séparant l'Arménie du Haut-Karabagh et a provoqué le déplacement de centaines de milliers de réfugiés et le départ de presque tous les Azéris d'Arménie.
Un cessez-le-feu est entré en vigueur au printemps 1994. Des négociations sur la république autoproclamée du Haut-Karabagh se sont ouvertes en novembre 1995, mais ont buté assez vite sur le problème du fameux « couloir de Latchin » qui sépare au sud-est le Haut-Karabagh de l'Arménie. Depuis le début des combats en 1988, 15.000 personnes environ ont été tuées et un million d'autres ont été déplacées. Pour sa part, l'Azerbaïdjan a accusé l'Arménie d'avoir pratiqué « un véritable nettoyage ethnique » tant en Arménie que dans les « territoires occupés » de l'Azerbaïdjan. Pour l'Azerbaïdjan, l'Arménie est considérée comme un « pays agresseur », qui occupe militairement 20 % du territoire de l'Azerbaïdjan et qui a forcé plus d'un million d'Azerbaïdjanais à quitter leurs villes ou leurs villages. En attendant, l'indépendance du Haut-Karabagh n'a été reconnue que par l'Arménie et l'enclave ne reçoit aucune aide internationale. Son budget est alimenté à 40 % par les subventions d'Erevan, alors que la plupart des investisseurs étrangers se tiennent à l'écart.
2. Institutions
Les premières élections depuis l'entrée de l'Arménie au Conseil de l'Europe en 2001, présidentielles en février, referendum et législatives en mai, ont eu lieu au début de l'année 2003 et ont confirmé les engagements pris par l'Arménie en matière de démocratie et d'Etat de droit, même si des irrégularités ont été dénoncées par la mission d'observation de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe).
Le président Robert Kotcharian, élu en 1998, a été réélu en 2001. Au Parlement, les partis de la majorité présidentielle (parti républicain, parti de l'Etat de droit et Dashnak) ont remporté une soixantaine de sièges. L'opposition compte une trentaine de députés.
Le référendum du 27 novembre 2005 a permis l'adoption d'une série d'amendements à la constitution visant à mettre celle-ci en conformité avec les engagements qu'avait souscrits l'Arménie lors de son adhésion au Conseil de l'Europe (indépendance de la justice, autonomie locale, médiateur et protection des droits et libertés, équilibre des pouvoirs législatif et exécutif). Ce référendum aurait été entaché par des fraudes, reconnues au plus haut niveau de l'Etat, sans que la validité du référendum soit cependant remise en cause.
A l'approche des élections législatives prévues pour le printemps 2007, des clivages se font jour au sein de la majorité présidentielle, et de nouvelles forces politiques ont fait leur apparition. Ces élections devraient être importantes en vue de la succession du Président Kotcharian, qui achèvera son second mandat en 2008, la constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels successifs auxquels il peut prétendre.