b) Mais une notoriété difficile à maintenir
Les atouts soulignés ci-dessus ne doivent pas cacher certaines tendances inquiétantes pour la recherche française.
(1) Un financement relatif moyen
Si la France demeurait en 2003 le 5 e pays mondial en termes d'investissement en recherche et développement, cette place ne saurait masquer que, si l'on rapporte l'effort des pays à leur PIB, elle a glissé du 5 e au 13 e rang de 1993 à 2003.
Cette année là, les dépenses de recherche et développement représentaient 2,2 % de son PIB. Dans le contenu de cet effort, si la part publique atteignait un niveau convenable (environ 1 % du PIB), la faiblesse de l'effort privé était notable.
(2) Des indicateurs préoccupants
Au-delà des simples dépenses, l'évolution de certains indicateurs montre une tendance inquiétante pour la recherche nationale.
Ainsi, la part de la France dans les dépôts de brevets a accusé une baisse sévère, passant à 6,1 % du total des brevets européens en 2001, en baisse de 14 % par rapport à 1996 27 ( * ) .
Dans un autre domaine, l'attribution des prix Nobel scientifiques distingue peu de chercheurs français, malgré l'heureuse exception d'Yves Chauvin, prix Nobel de chimie en 2005, seul lauréat français depuis que Claude Cohen-Tannoudji a été distingué dans le domaine de la physique en 1997.
Par ailleurs, le classement mondial des universités, élaboré par l'institut de l'éducation supérieur de l'université Jiao Tong de Shanghaï, ne distingue en 2005 que 4 établissements français d'éducation supérieure parmi les 100 meilleurs du monde, le premier (l'université de Paris VI) ne se classant qu'en 46 e position.
Au niveau des pays, le classement reste quasiment inchangé et la France occupe la 6 e place derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon et l'Allemagne, à quasi-égalité avec le Canada qui devance la France par le nombre d'établissements classés dans les 300 premiers établissements.
Certes, chacun de ces critères, qui peuvent d'ailleurs difficilement être reliés entre eux, peut sembler réducteur, voire trompeur. Il n'en reste pas moins que leur convergence et leur poursuite dans le temps sont autant de signes inquiétants quant à l'évolution à moyen et long terme de la recherche française.
* 27 Source : Observatoire des sciences et des techniques, rapport 2004