2. La recherche française : atouts et faiblesses
a) De solides atouts
Dans cette compétition mondiale que se livrent les pays dans le domaine de la recherche et du développement, la France peut compter sur de solides atouts.
(1) Des moyens conséquents pour des chercheurs de qualité
Bénéficiant du poids de sa tradition en matière de recherche, de formation des élites et des résultats obtenus, elle peut tout d'abord s'appuyer sur une communauté scientifique de très grande qualité.
Par ailleurs, du point de vue de l'investissement en recherche et développement, la France demeure une puissance significative : en 2003, son effort global en matière de recherche - développement s'est élevé à 37,5 milliards de dollars 26 ( * ) américains, se situant de ce point de vue au 5 e rang mondial, derrière les Etats-Unis, le Japon, la Chine et l'Allemagne, et devant le Royaume-Uni. La recherche française se classe également au 5 e rang mondial sur le critère des publications scientifiques.
(2) Des secteurs d'excellence
Du fait de son histoire et de choix politiques forts, la France dispose aujourd'hui de capacités de recherche la plaçant au tout premier plan au niveau mondial sur certains secteurs.
Ainsi en est-il dans le nucléaire, que le pays a su développer tant au niveau civil que militaire. Il est intéressant de noter que le Commissariat à l'énergie atomique, pièce centrale du système nucléaire national, abrite en son sein à la fois la recherche la plus fondamentale et une recherche appliquée.
Il faut rappeler, à cet égard, qu'après l'arrêt des essais nucléaires français en vraie grandeur dans le Pacifique, la décision de mise en oeuvre du Laser Megajoule, instrument de simulations de l'explosion nucléaire, fournit un fantastique outil de recherche et de développement partagé entre la recherche civile et la recherche militaire.
La thématique particulière sur laquelle le CEA opère a certes rendu nécessaire cette intégration ; cet exemple montre en tout cas que l'opposition entre recherche fondamentale et recherche appliquée est assez stérile, et qu'avec une bonne coordination, la première a naturellement vocation à alimenter la seconde.
La France compte également parmi les principales puissances aéronautiques et spatiales, pouvant s'appuyer sur les pôles d'excellence des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, qui offrent de bons exemples de coopération entre établissements publics d'enseignement supérieur et de recherche et entreprises, très grands groupes comme PME.
Par ailleurs, en amont de ce type de recherche, les chercheurs français se classent dans les tous premiers rangs dans des domaines comme les mathématiques, la physique, la chimie, la médecine et la biologie.
(3) Une capacité d'adaptation à l'évolution des exigences de coopération entre la recherche et l'industrie
Le monde de la recherche a su s'ouvrir à de nouveaux types de partenariats, entre établissements d'enseignement supérieur, organismes publics de recherche et entreprises publiques ou privées. Ces rapprochements naissent parfois d'une impulsion politique et d'un soutien financier public : c'est par exemple le cas des réseaux de recherche et d'innovation technologique, lancés et animés par les ministères chargés de la recherche et de l'industrie ; de même, la validation des pôles de compétitivité par le comité interministériel d'aménagement et de compétitivité des territoires, du 14 octobre 2005, constitue un fort encouragement de l'Etat à ce mode de coopération.
Au niveau international, la France est également un acteur important d'Eurêka, entité intergouvernementale regroupant 35 pays européens et la Commission européenne, qui repose sur l'initiative même des industriels, et non sur des appels d'offres. Elle encourage les coopérations entre entreprises et instituts de recherche, dans le cadre de projets de R&D orientés vers le marché, où la propriété des résultats appartient aux industriels.
* 26 Source : OCDE