II. DIFFICULTÉS ET AVANCÉES DE LA COOPÉRATION EURO-MÉDITERRANÉENNE

A. LE PROCESSUS DE BARCELONE ET LA COOPÉRATION RÉGIONALE

1. Le projet d'un partenariat politique

L'accord d'association s'inscrit dans le cadre du renforcement de la politique méditerranéenne de l'Union européenne, qui s'est traduit par le lancement, lors de la conférence de Barcelone en novembre 1995 du partenariat euro-méditerranéen réunissant les 15 Etats de l'Union et 12 pays de la rive Sud.

Ce partenariat global s'articule autour de trois grands volets : politique et sécurité ; économique et financier ; social, culturel et humain. Il avait plusieurs objectifs. Il s'agissait tout d'abord d'adapter les relations commerciales euro-méditerranéennes aux nouvelles règles commerciales issues du cycle de l'Uruguay Round. Il s'agissait également de rééquilibrer la politique extérieure de l'Union européenne, alors même qu'elle préparait son élargissement vers les pays d'Europe centrale et orientale. En outre, avec l'entrée en vigueur du traité de Maastricht créant une politique européenne de sécurité commune (PESC), il est apparu important d'étendre le champ des nouveaux accords aux relations politiques. Enfin, à travers ces accords, les pays européens ont eu la volonté de faire de l'Europe un acteur qui compte dans le processus de paix au Proche-Orient.

Cependant, malgré ces objectifs ambitieux, le volet politique et le dialogue multilatéral entre les pays de l'Union européenne et les pays du Sud de la Méditerranée n'a pas donné les résultats escomptés. Le processus a été presque entièrement bloqué par la dégradation de la situation au Proche-Orient. La dernière grande conférence de Marseille en 2000 avait d'ailleurs manqué d'être reportée en raison de l'hostilité de la plupart des pays arabes ou maghrébins vis à vis d'Israël.

2. Les accords d'association déjà conclus

Tous les partenaires méditerranéens, à l'exception de la Syrie, ont conclu un accord d'association avec l'Union européenne. Cinq de ces accords sont en vigueur : avec la Tunisie (depuis mars 1998), le Maroc (mars 2000), Israël (juin 2000), la Jordanie (juin 2002). Un accord intérimaire a été conclu en juillet 1997 avec l'Autorité palestinienne.

L'Egypte a signé le 25 juin 2001 son accord d'association dont les négociations sont terminées depuis juin 1999. De même, l'Algérie et le Liban ont-ils signé leur accord d'association en avril et mai 2002, au terme d'une démarche très volontariste qui les a conduit à accélérer la négociation avec la Commission. La Syrie est désormais le seul pays dont la négociation est encore en cours. Celle-ci progresse depuis un an et les autorités de Damas manifestent le souci de conclure. Pour autant, la réalisation de cette perspective suppose une réforme en profondeur des structures économiques syriennes.

Enfin, les accords d'association existant avec Chypre, Malte et la Turquie restent en vigueur (pour peu de temps en ce qui concerne ces deux derniers Etats). Ils prévoient notamment des unions douanières avec l'Union européenne. Les rapports avec ces trois pays, à la différence des autres partenaires méditerranéens, s'inscrivent dans une logique de « pré-adhésion ».

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