B. LA NÉCESSITÉ D'UN DISPOSITIF SPÉCIFIQUE D'INSERTION DANS LES ENTREPRISES FONDÉ SUR UN ALLÉGEMENT DU COÛT DU TRAVAIL
Le constat dressé précédemment souligne toute l'importance d'une mesure de soutien à l'emploi des jeunes en entreprise fondée sur un allégement substantiel du coût du travail.
1. Adresser un signal fort aux jeunes et aux entreprises
La dégradation de l'emploi des jeunes impose aujourd'hui d'adresser un signal fort aux jeunes et aux entreprises, afin non seulement de concrétiser la priorité à accorder à l'emploi des jeunes mais surtout d'inciter à leur recrutement effectif par les entreprises dans une perspective d'insertion professionnelle durable.
Votre commission appelle en effet de ses voeux, depuis plusieurs années, la mise en place d'une telle mesure de soutien à l'emploi des jeunes en entreprise.
Elle avait ainsi notamment déploré, en 1997, que le précédent Gouvernement, dans un contexte similaire, ait renoncé à ses engagements de créer, par un dispositif d'insertion spécifique, 350.000 emplois pour les jeunes dans le secteur marchand, parallèlement au programme « Nouveaux services - Emplois-jeunes » exclusivement ciblé sur le secteur non marchand.
Une telle mesure aurait une double vocation, à la fois conjoncturelle et structurelle.
a) Une vocation conjoncturelle : inciter les entreprises à embaucher dès maintenant dans la perspective d'un raffermissement de la croissance.
Au moment où se profile une reprise économique, il importe de l'anticiper et de l'accompagner, dans les meilleurs délais, pour lui assurer le plus grand contenu possible en emplois.
Aussi, la mise en oeuvre d'un dispositif de soutien à l'emploi des jeunes en entreprise contribuerait incontestablement, au-delà de son seul impact immédiat sur le chômage des jeunes, à rétablir la confiance en l'avenir.
En outre, alors que certains secteurs connaissent encore des difficultés de recrutement malgré l'augmentation du chômage, un tel dispositif aurait pour avantage d'attirer sur le marché du travail une main d'oeuvre supplémentaire que les employeurs sont jusqu'à présent réticents à recruter. S'agissant des jeunes non qualifiés, les employeurs considèrent fréquemment que leur coût du travail est trop élevé au regard de leur productivité et préfèrent en conséquence différer les embauches.
Dès lors, une diminution sensible des charges sur les salaires apparaît de nature à favoriser le recrutement de jeunes non qualifiés, notamment dans les secteurs qui rencontrent le plus de tensions sur le marché du travail.
Une récente étude de la DARES 6 ( * ) montre ainsi que les domaines qui pourraient le plus en profiter sont : l'agriculture et la pêche, la gestion-administration, le commerce, l'hôtellerie-restauration et le secteur de la santé et de l'action sociale.
* 6 Premières informations et premières synthèses, juillet 2002, n° 28-2.